Déjà, ce que je retiens est que nous avons eu de la chance d'avoir un temps favorable à la dégustation.
Ce qui me plaît est que l'on forme un groupe où chacun a ses propres goûts, ses préférences. Chacun argumente intelligement en respectant ses propres sensations et en acceptant celles de l'autre, cela n'empêche nullement une convergence quasi unanime quand le vin est grand ou présente des défauts.
Sur les 3 blancs, le préféré a été le Weimbach, un vin assez ample, bien arômatique, pur sans être trop vif.
Quant au Meursault de robe extrèmement pâle, je l'ai trouvé trop timide arômatiquement et trop saillant de par son acidité.
La Coulée, ah ! la fameuse Coulée et bien c'est toute une histoire, je vous la raconte :
Il y a bien 13 ou 14 ans de cela, j'avais bu ce vin et j'en garde le souvenir d'un vin hermétique, fermé à quintuple tours.
Alors.............et bien j'ai décidé de l'ouvrir 72 heures avant pour le goûter. Et là : un belle robe couleur paillle, un nez typé Savenière, pur et excellent en attaque et finissant sur une note citronnée,friande quasi exclusive. Mais ce que j'ai noté, c'est surtout une des plus belle longueur de ma vie de dégustateur. Vite, j'ai pris le bouchon et j'ai refermé.
3 jours après, le vin s'est montré totalement différent : robe bien dorée, des notes oxydatives de bout en bout mais des notes de très beaux vins qui se sont bien mariées avec les coquilles saint-jacques ( au rhum, coco ). Un côté Xeres porté par une belle acidité. La superbe longueur avait disparu pour laisser place à une longueur très moyenne.
Cela va conforter ceux qui vibrent pour un vin ostensiblement vivant........c'est à dire capable de changer spectaculairement......après c'est une affaire de direction quand ça change !
Juste une chose : à l'aveugle, les 2 derniers vins n'auraient pas fait l'unanimité, loin de là, c'est certain.
Sur la Bourgogne, je n'ai rien à rajouter au commentaire d'Eric, je m'y retrouve à 100%. Bien pour moi.
Sur l'Hermitage, tout pareil, Eric à l'aveugle l'a très bien analysé et donc situé. Excellent.
Le Grand Puy Lacoste m'a beaucoup plu, je l'ai ouvert car Claudius a écrit qu'il commençait à être intéressant et il l'a été, tout en ayant encore un potentiel fantastique. C'est un grand Pauillac, très typé, très pur avec une structure à la fois énorme et très précise. Essence de cabernet : oui, 3 fois oui. Bu sur 3 jours ( le reste ) en ce qui me concerne, il n'a pas bougé d'un pouce.
Sur la Janasse, je pense comme Eric, que ces vins doivent rester entre eux à table . Néanmoins, j'ai trouvé ce Janasse très structuré et trés serré pour un Chateauneuf de ce style. Du coup, je lui vois une belle garde. Il n'est peut-être pas encore ouvert mais j'y ai décelé une belle finesse à la fois dans sa structure et dans sa compléxité. L'équilibre est bien là.Un futur très grand à mon avis.
Sur le Deiss, il s'agit d'une SGN de 15 ans qui ne s'impose pas par un côté 'monstre' mais par son extrème finesse : arômes, puissance mesurée, minéralité présente pas du tout éffacée par une surcharge en sucre, en liqueur. Bref, c'est aérien, harmonieux et fin à l'extrème. Une somptueuse SGN à laquelle on peut accoler sereinement l'adjectif 'féminin'. C'est grand.
Pour finir, le Coutet ( 1989 ) : C'en est définitif, mon choix est fait, je n'achéterai plus de Sauternes réputés 'lourds', 'denses'. Ce Barsac m'a laissé un trop grand souvenir.
Mon meilleur Sauternes bu à peu près 'mûr'.
Jmm