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Une dégustation extraordinaire

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Une dégustation extraordinaire a été créé par toscane

Dégustation hier soir chez notre ami Angel, en présence de Basile Saint Germain (propriétaire du domaine des Aurelles, qui fait un blanc 100% Roussanne extraordinaire).

Apéro avec une cuvée William Deutz de 1996. J'avais commandé il y a deux ans l'Amour de Deutz chez Vinatis, et le patron m'avait téléphoné pour me demander si je ne préférerais pas la Cuvée William, qui selon lui était d'un niveau nettement supérieur. Pas de regrets, c'était d'une finesse remarquable, avec un nez vif, très à son avantage sur ce début de repas, avec des feuilles d'artichaut garnies d'une purée faite avec le coeur et des noix de cajou concassées. Mousse très fine, longueur étonnante. Sans doute pas mal de Pinot dans cette bouteille.

Ensuite, belle découverte avec le Riesling de Moselle Wwe.Dr. Thannish de 1989, qui tire 9° et offre un fruité énorme. J'ai eu la chance de boire ce type de vin lorsque un ami de Bordeaux faisait régulièrement les vendanges en Allemagne dans les années 80. Ce qui m'a valu un petit succès d'estime à l'aveugle... Angel avait prévu de mettre le vin en difficulté en servant des tranches de céleri rave cru accompagnées d'une espèce de pesto de céleri en branche. On a vite abandonné... le plat. Pas parce qu'il n'était pas bon, mais simplement parce qu'il avait rempli sa mission : démontrer la difficulté de certaines alliances. Carla et Nicolas ?

Sur l'entrée (salade au pélardon du Mas Roland chaud, sur figue rôtie, vinaigrette légère au miel et à l'huile d'olive de Nyons, une alchimie superbe), un Montlouis Les Tuffeaux de François Chidaine (1996). Peut être un nez un peu réduit (l'âge...), mais une très belle bouche pour ce Chenin vigoureux et puissant. Le pélardon n'a pas eu de prise sur lui !!!

La pure merveille était sans aucun doute le Montrose 1920, qui présentait un nez d'une complexité inouïe, encore sur le fruit (!) et une bouche soyeuse, très longue, et parfaitement équilibrée. Pour Basile (qui a fait ses classes à Latour), c'est l'archétype de ce que Bordeaux devrait continuer à faire sur ses grands crus : laisser faire le terroir et l'accompagner. Pour Angel, un des secrets consisterait sans doute dans la présence (habituelle alors) de Petit Verdot avec le Cabernet Sauvignon. Un cépage qui ouvrait la voie de la délicatesse une fois la rudesse du Cabernet Sauvignon fondue (ce qui prenait sur ces millésimes plusieurs dizaines d'années). Il a parfaitement accompagné une pastilla de pigeon aux amandes et herbes que Véro avait mis 36 heures à préparer en compagnie de sa mère, détentrice jusqu'alors du secret de la recette.

Cos d'Estournel 1982 : un mastodonte. Le vin, dégusté à l'aveugle, a recueilli pas mal d'éloges, mais lorsque le millésime a été dévoilé, il s'est fait tailler des croupières. Pas assez de délicatesse, bien dans la lignée de ce millésime très chaud. Basile a relevé que sur ce Domaine, 1983 avait été dix fois mieux réussi...

Le Salers, fromage unique, accompagnait Aurel 1997, que personne n'a reconnu (le propriétaire était plié en deux !). Un vin qui date du temps où Basile partageait le Domaine avec un autre vigneron, Carl, lequel prônait le bois et des vinifications différentes. En tout cas, c'était un peu oxydatif, mais plutôt genre Xeres. On n'aurait pas dit du 100% Roussanne. Ajouté aux arômes d'agrumes (orange, cédrat), mon épouse Sophie y a relevé un copinage certain avec quelques savagnins. Le vin de cette année là avait eu le privilège de maturer dans des fûts du Domaine de Chevalier.

Le dessert, Vacherin maison aux poires, nectarines et framboises, devait être accompagné d'un porto vintage 1985. Pas vintage du tout en bouche (trop cherry). On l'a sagement laissé de côté.

Les déceptions : Coulée de Serrant 1983 (problème de conservation ? le vin était décharné et austère), et surtout Ornellaia 1986 : complètement passé. Un vin considéré comme une Rolls par les émules de Parker, mais qui est bien dans la lignée des vinifications modernes : sans doute fabuleux sur les deux ou trois premières années, il sombre ensuite dans l'anonymat le plus absolu.

En tout cas quelle belle soirée, et quelles surprises... Et un grand merci à Véro qui nous a fait un festival pour papilles en cuisinant tous les plats d'accompagnement.

Les photos des bouteilles sont disponibles sur demande en MP. Précisez l'adresse mail SVP
31 Juil 2009 11:41 #1

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

jolie dégust!
peux-tu préciser le terroir du Dr Thanisch et quel domaine (Erben ou l'autre?) Auslese?
sinon je trouve étonnant d'aimer un vin à l'aveugle et de le dézinguer une fois l'étiquette découverte! surtout pour un vin qui visiblement fait encore très jeune à 27 ans d'âge!?
31 Juil 2009 11:51 #2

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Joli CR, merci pour le partage (tu)

La cuvée « Amour » de Deutz est un blanc de blanc (si je me souviens bien) alors que la cuvée «William Deutz » est un vin d’assemblage. La préférence de l’un ou de l’autre est une affaire de goût je pense, plus que de niveau qualitatif, qu’en penses-tu ? J’aime beaucoup leur cuvée de base également.

Concernant le Montrose 1920, je suis comme toi souvent impressionné par les quelques rares très vieux vins de bordeaux présentant un fruit plus majestueux que les vins de quinze ou vins ans. Ton commentaire me rappelle quelque peu le Magaux 1929 dégusté entre amis il y a peu. NB qu’à Margaux, il y a pas mal de petit verdot si cela peut faire avancer le débat... à noter que Montrose et Cos sont des vins dont le terroir est fort, composé entre autre de calcaire contrairement aux propriétés du Médoc en général, mais Eric pourrait peut-être confirmer mes dire (ou les infirmer) voire approfondir le sujet ( ?)... La force du Cos ne m’étonne donc en rien, ni la tenue du Montrose, les deux sont corrélés ; deux vins bâtis en voisins et construits pour durer.

Cordialement,
JU
31 Juil 2009 17:59 #3

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

à noter que Montrose et Cos sont des vins dont le terroir est fort, composé entre autre de calcaire contrairement aux propriétés du Médoc en général, mais Eric pourrait peut-être confirmer mes dire (ou les infirmer) voire approfondir le sujet ( ?)

Il y a effectivement un soubassement argilo-calcaire à Saint-Estèphe, plus argileux à Montrose sous une épaisse couche de graves, plus calcaire à Cos où il est affleurant sur une partie du vignoble.

Par contre, l'on retrouve des argiles et/ou des marnes (mélange variable d'argiles et de calcaires) sur d'autres domaines: une partie importante de l'Enclos de Latour, le nord du Grand Clos de Léoville Las Cases, une partie du vignoble de Margaux, un petit bout de Lascombes. On en retrouve aussi sur une partie ouest de Pauillac, comme à Pontet Canet. Pour avoir bu des cuvées parcellaires sur ce type de sol, cela donne des vins souvent plus virils avec de la mâche et une grande profondeur. On y plante en général du merlot, car le cabernet sauvignon peine à arriver à maturité sur ces sols plus froids et plus humides.

Eric
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31 Juil 2009 18:56 #4

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Merci Eric pour ces précisions.

Si l'on trouve du calcaire ailleurs qu'à Saint-Estèphe, est-ce que la proportion « surface calcaire/surface non calcaire » est importante chez ces propriétés que tu cites de Margaux ou d’ailleurs, ou est-ce, comme je le pense, un terroir plutôt minoritaire ?

Amicalement,
JU
31 Juil 2009 19:12 #5

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

A Margaux, le calcaire affleure sur tout l'est de l'appellation ( ce qui est le plus proche de la rivière). Le château Margaux en a une part non négligeable (je dirais 30%), mais ce n'est pas ce qui rentre en priorité dans le grand vin. Le domaine hors Saint Estèphe qui ressemble le plus à Montrose au niveau géologique (et micro-climatique) est Latour. Aucun ne ressemble à Cos.

Eric
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31 Juil 2009 19:38 #6

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Très beau compte-rendu.
J'ai bu Montrose 1920 dans une verticale de Montrose, et si cela intéresse certains de mettre 1920 en perspective à Montrose, voilà ce que j'ai noté (il s'agit d'un extrait de cette dégustation) :

Arrive une série de légende, le feu d’artifice. Le 1945 a un nez totalement exceptionnel, très largement au dessus des autres. Son goût est incommensurable, fantastique. Le 1929 a un nez plutôt serré. Il fut ouvert tard. Magnifique en bouche avec du velours. C’est chaud, sucré, c’est grand. Il se développe avec bonheur. Le 1928 a un nez moins grand, pour celui qui m’est servi. Mais en bouche, c’est d’une jeunesse incroyable. C’est grandiose, c’est un vin immense (devant tant de splendeurs le vocabulaire se rétrécit, car on veut passer moins de temps à écrire qu’à boire). A ce stade, on se dit qu’avec 45, 29 et 28, on tient ce qui se fait de mieux. Attendez donc ! Le 1926 a un nez très pur et joli, et en bouche il est brillant, jeune, d’une structure remarquable. Le 1921 a un nez chaleureux comme il est impossible d’imaginer. C’est de la vanille, du Porto, c’est chaud. En bouche, c’est un peu plus déstructuré, fumé, sucré comme un fruit confit avec du litchi. C’est le plus oriental des Montrose de ce soir. Le 1920 exhale une merveille de précision. En bouche c’est plus court qu’au nez, mais c’est imprégnant et solide. Le 1900 appelle ce mot actuel : « respect ». C’est un témoignage de la perfection du vin, même s’il a un peu souffert. Le 1893 a un nez de prime abord soufré, ce qui aurait disparu à l’oxygène. Dès qu’on attend, on trouve un vin magistral, d’une dimension encore nouvelle.
Les 21, 20, 28 et 26 sont faits du même moule, sucrés, chauds, chaleureux, comme si quelque vin algérien était venu fauter. Je fais un classement : 1926, 1928, 1893, 1945, 1921, 1929, 1920, 1900, à cause de cette opacité sur le 1900. Mais en faisant un nouvel essai le 1900 se découvre et rappelle combien cette année est grande. Le 1921 est le moins Montrose de tous, le 1926 est gigantesque. Ce qui me frappe, c’est que le 21 et le 26 puissent être du niveau du 28. J’ai été frappé que la dernière série, que le pigeon adore, est souriante, ensoleillée, quand la série précédente avait produit des vins plus austères, plus encyclopédiques.
Faire un classement global est quasi impossible, d’une part du fait des variations de bouteilles mais aussi parce que chaque série produit une impression par elle-même. Le 1945 placé dans le dernier wagon n’aurait pas donné la même réaction s’il avait figuré avec ses congénères de la série précédente. Je hasarde cet ordre : 1959, 1926, 1928, 1986, 1948, 1989, 1893, etc. Mais je pourrais aussi bien mettre le 1926 en premier.


Cordialement,
François Audouze
31 Juil 2009 23:16 #7

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Réponse de jpmt sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Sur les 1920 à Bordeaux, je confirme un souvenir de deux Gruaud Larose 1920 ouverts en 1988-89, qui étaient tout à fait remarquables. Selon mes souvenirs je pourrais assez reprendre ta description du Montrose.

Cordialement,

Jean-Pierre
31 Juil 2009 23:24 #8

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Réponse de davidr sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Laurent,

Si il s'agit d'une bouteille vendue par Cave Privée récemment, c'est la Bernkasteler Doctor Riesling Auslese lange Goldkapsel 1989 du domaine Wwe Dr. H. Thanisch - Erben Thanisch (l'autre domaine étant - Erben Müller-Burggraef). L'information doit toutefois être confirmée par toscane.

David
www.moselfinewines.com/
01 Aoû 2009 04:29 #9

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

(tu) merci David!;) ce devait être très beau alors....
01 Aoû 2009 11:45 #10

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Réponse de claudius sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Cos d'Estournel 1982 : un mastodonte. Le vin, dégusté à l'aveugle, a recueilli pas mal d'éloges, mais lorsque le millésime a été dévoilé, il s'est fait tailler des croupières. Pas assez de délicatesse, bien dans la lignée de ce millésime très chaud. Basile a relevé que sur ce Domaine, 1983 avait été dix fois mieux réussi... écrit:


le Cos 1982 que j'ai dégusté n'était pas un monstre loin de là , il donnait plutôt sur la finesse et la subtilité ... mais une seule bt dégustée ...

belle dégustation (tu)
01 Aoû 2009 18:20 #11

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Réponse de toscane sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

enzo d'aviolo écrivait:
> jolie dégust!
> peux-tu préciser le terroir du Dr Thanisch et quel
> domaine (Erben ou l'autre?) Auslese?
> sinon je trouve étonnant d'aimer un vin à
> l'aveugle et de le dézinguer une fois l'étiquette
> découverte! surtout pour un vin qui visiblement
> fait encore très jeune à 27 ans d'âge!?

Enzo je te dois des précisions sur notre (relative) déception et mon commentaire sévère : lorsque tu dégustes à l'aveugle, ta réaction n'est dictée que par tes sens. Et le manque de perspective pose problème si comme ce jour là les vins sont d'origine diverses. En dévoilant le millésime, tu ouvres la voie à la comparaison. On nous a tant rebattu les oreilles sur 1982 que le retour de bâton s'exprime par une exigence quasi absolue. Tu sais le prix qui serait demandé pour ce vin sous prétexte qu'il s'agit d'un 1982 ! Certains ont fait des exploits cette année là. Forts de Latour 1982 est incomparable par exemple

J'avais déja bu Cos 1982 après un Ducru Beaucaillou 1986 insignifiant (au point que le château, contacté par mail, m'a immédiatement repris, transporteur envoyé par leurs soins, les 9 bouteilles restantes et les a remplacées par une caisse de 1996), et la table entière l'avait couvert d'éloges. Il avait ce jour là supplanté un Las Cases 1983... A chaque jour son triomphe. Il me reste 9 bouteilles de Cos 1982 et j'aurai peut-être l'occasion de venir m'extasier à l'issue d'une prochaine dégustation.

En tout cas merci pour ta réaction, elle enrichit le débat et évite de s'enfermer dans des certitudes.

Sur le Montrose 1920, je ne retire rien. J'ai encore une autre bouteille, 1924 cette fois. On verra ce que ça donne... Acheté il y a quelques années, du temps où les établissements Duclot nous offraient un magnifique catalogue de vieux millésimes à chaque fin d'année
02 Aoû 2009 13:12 #12

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

merci toscane pour tes précisions mais en fait en relisant ce qui m'a surpris c'est non pas qu'on affine un jugement lorsque l'on voit un millésime et une étiquette en le mettant en perspective avec ses connaissances, mais c'est comment un vin sur lequel on tarit d'éloges en le goutant avec ses sens comme tu dis, peux ensuite se faire tailler une croupière simplement parce que l'étiquette nécessitait d'en attendre plus ou différent.
En fait, je comprendrais parfaitement que l'on puisse alors dire: ça manque de finesse pour cos 82, mais j'ai beaucoup aimé quand même! mais c'est le passage d'un extrême à l'autre qui m'a semblé curieux.;)
02 Aoû 2009 17:47 #13

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Réponse de macflo76 sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Très beau compte rendu, merci.
William Deutz est effectivement un immense Champagne qui figure à mon sens dans les 5 meilleures cuvées prestiges de la région. 90 et 96 seront dans quelques années , 2 des plus grands champagnes jamais élaborés...
Ayant bu plusieurs fois Cos 82, je peux témoigner de sa grandeur. J'ai pu le comparer à tous ses confrères de l'année et il se situe largement dans le peloton de tête de la rive gauche, c'est certain. Par contre il est actuellement dans une mauvaise phase, qui ne met pas en relief son grain tanin et sa complexité. Je l'ai bu il y a deux mois et je pense qu'il est dans un tunnel pour au moins 5 à 10 ans . Patience donc car la récompense sera grande ! Préférons 1985 superbe, en attendant.
Je n'ai jamais pu tester cette année mythique qu'est 1920. Elle est très rare, et encore plus pour une bouteille en bonne état.
Le plus vieux Montrose testé fut un 1921 avec un niveau TLB, 1ère main , qui n'avait jamais bougé de sa cave. Le vin était pourtant inintéressant au possible, en phase de mort clinique.... J' y reviendrai certainement , car c'est un des grands 1921.
Pour la Coulée de Serrant 1983, je ne suis pas étonné , et ce n'est pas un accident je te le certifie. 1981, 1983, 1985 sont des exemples honteux de ce très beau terroir. 1990 et les suivants renouent enfin avec la grande tradition.

Quant à Ornellaia, attention de ne pas transformer ce que dit Parker. Il vante les vins de la fin des années 90 , mais n'a jamais dit que pour les millésimes plus anciens, le vin était grand... Cf ses notes : 1989 (76/100) chez lui , c'est plutôt une très mauvaise note. Il précise bien pour les années anciennes un peu mieux notées, aux alentours de 90/100, que ces vins sont passés, et qu'il est trop tard (1990 et 1988). On peut donc imaginer que le 1986 n' a jamais été un grand vin et qu'il date d'une époque ou la propriété était moins ambitieuse...
N'oublions pas que beaucoup de gens ont dénigré les nouveaux vignerons ambitieux, mais pourtant, je vous assure que la plupart vieillissent bien ! Tertre Roteboeuf par exemple, si critiqué à l'époque, est sublime actuellement sur 1989 et 1985... Le Pin 1990 est monumental ! Et il y a bien d'autres exemples.... Au exemple flagrant: A l'époque dans les années 70 lorsque les grands Bordeaux se sont fait battre par les vins américains , tout le monde a dit " OUI, mais ils ne vieilliront pas..." Hé bien tous ceux qui comme moi ont bu des 1974 entre autre savent que c'était une grossière erreur de jugement. Des crus comme Mondavi reserve ou Montelena sont en pleine forme et avec un réel cachet ; Je suis obligé de le reconnaitre bien que comme tout le monde à une époque je leur crachais dessus...Donc avec les vins étrangers ou de garage, soyons prudent et attendons pour savoir et pour juger de façon définitive...
03 Aoû 2009 14:32 #14

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Réponse de charlesv sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Le plus vieux Montrose testé fut un 1921 avec un niveau TLB, 1ère main , qui n'avait jamais bougé de sa cave. Le vin était pourtant inintéressant au possible, en phase de mort clinique.... J' y reviendrai certainement , car c'est un des grands 1921.

J'ai eu la chance de boire Montrose 1921 à quatre reprises. Quatre belles histoires pour une amitié unique. Dans l'ensemble moins séveux et architectural que Montrose 1928, mais plus charnu, plus voluptueux. Pour moi le plus grand demeure 1926. Je n'ai malheureusement jamais bu ni 1920 ni 1929.

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
03 Aoû 2009 15:04 #15

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Pour la Coulée de Serrant 1983, je ne suis pas étonné , et ce n'est pas un accident je te le certifie. 1981, 1983, 1985 sont des exemples honteux de ce très beau terroir. 1990 et les suivants renouent enfin avec la grande tradition.

La grande tradition de quoi ?

Luc
03 Aoû 2009 15:09 #16

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Réponse de mgtusi sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Je pensais jusqu’à présent que la plus petite unité de temps se définissait comme le délai correspondant au passage du feu au vert et le coup de klaxon du véhicule rangé immédiatement derrière le vôtre.

Erreur ! Cette valeur est largement supérieure à celle constatée entre le dépôt d’un message un tant soit peu laudatif sur la Coulée de Serrant et la réponse de Luc Javaux. (:D

Michel
03 Aoû 2009 15:43 #17

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Réponse de macflo76 sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

La grande tradition de ce domaine était de faire des vins de longue garde, avec un cachet et une gamme aromatique très particulière (Cf les vins des années 60 et 70, jusqu'à 1976).Ce n'est pas pour rien j'imagine qu'il était l'un des 5 blancs les plus connus au monde... Ensuite les vins se sont simplifiés, sans caractère aucun.( cela n'engage que moi bien sûr). A partir de 1990 on retrouve des vins explosifs, puissants,nécessitant une longue garde pour offrir ce bouquet inimitable. On peut préférer l'autre style, ça n'est pas le problème, mais ce qui est certain, c'est que lorsque l'on goûte les années 60 et 70 on retrouve une ligne directrice qui est la même qu'actuellement, alors que dans les années 80, tout était différent :Vins plus court en bouche, très acide et peu gras. Voilà, j'espère être plus clair.
03 Aoû 2009 15:47 #18

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Près de 35 minutes pour réagir, j'ai déjà fait beaucoup mieux...

A partir de 1990 on retrouve des vins explosifs, puissants,nécessitant une longue garde pour offrir ce bouquet inimitable.

C'est combien une longue garde ?

Luc
03 Aoû 2009 15:48 #19

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Réponse de macflo76 sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Plus de vingt ans. Il faut être précis avec vous, mais j'aime bien !
De nos jours les vins sont souvent bus rapidement ( précision : Dans les 5 premières années). Alors j'estime grosso modo une longue garde a plus de vingt ans pour un Blanc... Le 90 est superbe en ce moment. Si l'on compte bien , on rentre presque dans les clous : les fameux 20 ans ! Si votre avis diffère nettement cela m'intéresse ! Vous aimez les années 80 ? Peut être ne voyez vous aucune différence ? Dites en plus que diable;)
03 Aoû 2009 16:21 #20

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Réponse de mgtusi sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Gautier

Une question : l'oxydation est-elle réversible ?

Michel
03 Aoû 2009 16:37 #21

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Réponse de Ephemerophyte sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Je suis étonné de trouver une question pour moi dans un thread sur lequel je ne me suis pas exprimé... :S

Chimiquement, l'oxydation d'un composé X en un composé Y est réversible par une réaction de réduction.

Cependant les réactions d'oxydations sont complexes: un composé X qui s'oxyde se transforme en plusieurs composés X1 X2 X3... avec différents niveaux d'oxydation. Ces composés réagissent ensuite eux même avec d'autres composés par des réaction d'oxydation mais également d'autres interactions chimiques. Les réactions se suivent en cascade au hasard des rencontres de telle ou telle molécule.

Pour cette raison, on ne peut pas faire un "retour en arrière" exact en plaçant une solution oxydée dans une atmosphère réductrice. Car il se passerait exactement le même phénomène: des réactions au petit bonheur la chance, qui n'ont aucune chance de redonner le produit initial. Cette explication est d'autant plus valable pour une solution complexe telle que le vin. Pour une solution simple on peut par l'adjonction de certaines molécule et grâce à des réactions maitrisées et connues retrouver les composés initiaux (jamais à 100%).

Une autre raison peut être donner à partir de l'entropie mais je ne m'étendrai pas, c'est un peu long 8-)

Gautier
03 Aoû 2009 19:12 #22

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Plus de vingt ans. Il faut être précis avec vous, mais j'aime bien !

Et comment avez-vous pu constater la nette amélioration des vins produits à partir de 1990 quand ils sont dégustés après 20 ans de garde ?
La machine à voyager dans le temps a été inventée et on ne m'a rien dit ?

Si votre avis diffère nettement cela m'intéresse ! Vous aimez les années 80 ? Peut être ne voyez vous aucune différence ? Dites en plus que diable

Non, je n'ai pas aimé les vins des années 1980 (mais j'en connais ici qui ont beaucoup apprécié le 1983 par exemple), mais je n'aime pas davantage (pour d'autres raisons cependant) les vins récents. En dire plus ? Certains me reprochent pourtant d'en dire trop, il faudrait savoir... Lire par exemple ici , pour savoir ce que je pense de la production du Domaine.

Luc
03 Aoû 2009 19:29 #23

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

J'ai bu 10 de mes 12 bts de Coulée 1983 !(achetées au domaine !)
Les 5 premières entre 10 et 15 ans malheureusement: trop tot !
Les 5 autres ,depuis 10 ans ,s'améliorent à chaque fois pour atteindre un très haut niveau.
Supérieur à mon avis aux excellents 1982 et 1990 que j'ai bus.
Pas une bouteille defectueuse !
Je ne peux laisser dire que 1983 est un millésime honteux .
J'ai 2 bouteilles pour le prouver !
03 Aoû 2009 21:50 #24

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Je savais que Raymond allait arriver :D

Eric
Mon blog
03 Aoû 2009 21:58 #25

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Réponse de macflo76 sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Honnêtement je suis vraiment intéressé ! Comme vous pouvez le voir sur mon site je suis plutôt bon public... Toutes les bouteilles des années 80 ont été bues à l'aveugle, de provenance différente et à chaque fois, à l'unanimité, le vin était franchement en dessous de la norme acceptable. Je ne prétend pas détenir la vérité loin de là, mais je suis effectivement intrigué et prêt a reconnaitre mes torts sans aucun problème si je me suis fourvoyé à ce point. Il serait même intéressant de comparer aux années que j'estime plus nobles ! J'ai encore un 76 je crois... Il ne reste plus qu'à fixer une date !:)-D
03 Aoû 2009 23:51 #26

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Réponse de macflo76 sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Je n'avais pas vu la réponse de Luc. En fait la différence flagrante est que les vins des années 80 étaient mauvais ( à mon sens bien sûr) dans les années 90 et encore plus ensuite. Ceux de 1990 puis 1995, 1996 étaient impressionnants dès leur jeunesse et encore plus quelques années plus tard. L'évolution aromatique rappelle celle que l'on perçoit sur les années avant 76. On peut donc raisonnablement penser que les 90 et Cie continueront dans cette même direction , alors que ceux des années 80 mauvais au départ et encore plus après ne sauront d'un coup se transformer ! Mais comme je le dis dans mon post précédent, je suis ouvert et prêt à vanter les mérites d'un 1983 qui d' un coup serait devenu papillon !
La suite un de ces jours peut être !
04 Aoû 2009 00:01 #27

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

J'ai bu la coulée de Serrant 1967 de Joly. C'est un immense vin. Ce n'était pas Nicolas à l'époque.


Cordialement,
François Audouze
04 Aoû 2009 00:12 #28

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Réponse de mgtusi sur le sujet Re: Une dégustation extraordinaire

Ephemerophyte écrivait:
> Je suis étonné de trouver une question pour moi
> dans un thread sur lequel je ne me suis pas
> exprimé... :S

Eh oui, je me suis trompé de personne !

Néanmoins merci pour ta réponse détaillée !

Michel
04 Aoû 2009 08:17 #29

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