Officiellement, les Rencontres démarrent avec la dégustation du vendredi matin. Mais dès le jeudi soir, une bonne partie des participants se prête à une indispensable gymnastique préparatoire des papilles. Pour démarrer cette nouvelle saison, les vins du domaine de Rochebuffère, présentés par son propriétaire. Comme celui-ci ne fait pour l'instant que des vins rouges, Philippe a ouvert une bouteille de blanc d'un autre domaine vendéen pour s'ouvrir l'appétit.

"Chenin du Querry" 2007, Domaine des Jumeaux: nez sur la pomme au four, la vanille, le beurre noisette. Bouche mûre, grasse, avec une acidité rafraîchissante (très léger gaz). Finale savoureusement astringente. Sympa pour démarrer.

Rochebuffère 2008 (Cabernet, Pinot Noir, Gamay) : nez "pinotant", avec des notes de noyau de cerise, de prunelle, puis de poivre. Bouche souple, fruitée, glissante, vraiment savoureuse. Un prototype de (bon) vin de soif !

Rochebuffère "Caborne" 2005 : joli nez sur les fruits des bois. Bouche pleine, mûre velouté, bien épicée. Tannins s'affermissant en finale. Demande un plat puissant pour les faire passer...

Rochebuffère 2007 : nez sur la framboise et le poivre. Bouche ronde, aux tannins très doux et des notes ferreuses. Durcissement en finale, épicée.

Tous ces vins étaient accompagnés de charcuterie de première qualité. Magrets de canard séchés et fumés, andouille de Guéméné, rillettes de canard... Une belle mise en condition !

Suite à un échange sur ce forum, nous avons comparé dans la soirée quelques Vouvray d'un producteur que je ne connaissais pas (Delaleu, domaine de la Galinière) avec ceux d'un producteur plus réputé (Foreau, à défaut de Huet...). L'un des forumeurs vantait les excellents rapports qualité de ce producteur trop méconnu. Les deux étaient servis à l'aveugle mais ça s'avérait inutile, tant les différences étaient flagrantes...

1ère manche : les méthodes traditionnelles

Vouvray "cuvée Clément" 2005, domaine de la Galinière : nez réduit, plutôt inexpressif. Bouche vive, tendue à la limite de l'agressivité, bulle légère picotante. Fin simple et astringente.

Vouvray Brut Réserve 2002, domaine Foreau : nez sur la noisette, la poire, le miel. Bouche ample, enrobante, à la bulle fine et caressante, avec une bonne vinosité. Finale d'une grande intensité. Supérieur à beaucoup de champagnes plus onéreux !

Le Foreau est certes plus cher que le Galinière, mais il me semble que le moindre euro dépensé pour le second est un euro jeté par la fenêtre...

Le "match" se poursuivra durant le repas avec deux autres duos...

Nous continuons l'apéro avec une douceur...

Muscat de Rivesaltes "Le Ptit grain" 08, Domaine de Balmettes : nez sur la pêche et la fleur d'acacia. Bouche douce, fraîche fruitée, finissant sur une légère amertume (noyau de pêche). Agréable !

Un petit dernier avant le repas...

Côtes du Jura 07, domaine Jean Macle (Chardonnay ouillé) : nez sur la pomme et la noisette grillée. Bouche ample et douce, avec une acidité en filigrane. Finale fraîche, nette. Une première au domaine Macle très réussie !

Nous démarrons ensuite le repas, avec des rouges...

Vino de Secano Maule 08 (Chili, cépage Païs) : robe légère couleur rubis. Nez sur le noyau, la groseille, les épices. Bouche fine, douce, légère, avec un fruité refraîchissant. Finale expressive un peu chaude. Une rareté (cépage originel du chili, peu planté de nos jours).

Dorabella 08, Domaine de l'Octavin (poulsard du Jura) : nez explosif, bourré de fruits frais (cerise griotte, framboise) et notes typiques d'une macération carbonique (côté amylique). Bouche ronde, gourmande, croquante, soutenue par un léger gazouillement de CO2. Fin goûtue, réjouissante ! Dieu que c'est bon les vins sans soufre quand c'est réussi !

Deuxième manche Galinière / Foreau

Vouvray sec 07, domaine de la Galinière : nez peu expressif, citrique. Bouche vive, tranchante, s'ouvrant lentement sur des notes de pommes et de coing. Finale agréablement astringente.
Vouvray sec 07, domaine Foreau : nez sur l'anis, la pêche, et la pomme au four. Bouche ample, limite grasse, avec une matière gourmande, vibrante et une acidité qui donne de la tension à l'ensemble. Finale savoureuse qui donne envie de s'en servir une nouvelle gorgée illico. Un régal !!

On repasse à un rouge (je sais, c'est un peu décousu...)

Moulin à vent 2007, domaine des Côtes de Molière : nez sur la mûre, la prunelle, quelques épices. Bouche dense, veloutée, fraîche, délicieusement poivrée, avec une sensation rare de buvabilité. Lorsque nous découvrons la bouteille - tout est bu à l'aveugle), nous avons deux surprises : rarement bu un Beaujolais pareil, et un degré alcoolique de 11,5° ! Etonnant lorsqu'on voit la densité et la maturité de ce vin !

De battre mon coeur s'est arrêté 08 (Hervé Bizeul) : robe vraiment sombre. Nez sur des notes de fruits noirs bien mûrs, de poivre et de caramel au beurre (note fermentaire). La bouche est incroyablement dense, mûre, aux tannins veloutés et serrés et une bonne fraîcheur au vu de la richesse du vin. Les tannins se durcissent sérieusement finale, avec une amertume assez marquée (de la verdeur pour d'autres). Stupeur quand nous découvrons l'étiquette. C'est une bouteille "quasi mythique" que la plupart d'entre nous n'avions jamais bu. Nous nous attendions à quelque chose d'un peu plus digeste en finale, pour tout dire. Le lendemain, nous ouvrirons une deuxième bouteille. Un peu mieux, mais toujours une finale dure, très dure... (mise trop récente???)

Clos des Fées 03 (Hervé Bizeul) : robe toute aussi sombre. Nez sur les fruits compotés, le caramel, les épices chaudes. Pour tout dire "typé Rioja" (puis je pense sur des barriques Radoux). Bouche douce, suave, dense et veloutée. Finale assez chaude, avec des tannins s'affermissant. Re-surprise : la plupart d'entre nous l'aurions placé en Espagne. Le millésime explique certainement ce côté surmûr et puissant. Mais ce n'était pas l'idée que nous nous faisions de ce vin.

Sur un clafoutis à la rhubarbe, nous terminons pour ce soir le "match" Delaleu/Foreau" sur des demi-secs 2002.

Vouvray "tradition" 02 , domaine de la Galinière : nez sur la truffe blanche et des notes "pétroleuses". Bouche tendue, sèche. Finale assez courte, astringente.

Vouvray demi-sec 02, domaine Foreau : nez sur le citron confit et des notes terpéniques. Bouche pure, élancée, vibrante. Longue finale de grande intensité, avec l'impression que ce vin n'est qu'au début d'une longue vie.

La soirée s'achève sur les liquoreux de Tirecul la Gravière que j'ai amené. Je ne suis pas vraiment objectif pour en parler. Je n'ai donc pas pris de notes, mais il se goûtaient bien je pense. Ceci dit, ils ont eu une concurrence difficile : Olif a sorti à ce moment-là des chocolats de Hirsinger, les meilleurs du Cosmos, dixit l'ami Estèbe. Il se pourrait bien qu'il ait raison, l'animal ;o)

Il était alors quasi une heure du mat' : dans un peu plus de 9h, une dégustation de blancs du Roussillon nous attend... (à suivre).

Vino de Secano Maule 08 (Chili, cépage Païs) : robe légère couleur rubis. Nez sur le noyau, la groseille, les épices. Bouche fine, douce, légère, avec un fruité refraîchissant. Finale expressive un peu chaude. Une rareté (cépage originel du chili, peu planté de nos jours).

C'était surtout un cépage propice à la viniculture chilienne des années 70-80, avec de hauts rendements et un but quantitatif.

Ce week end j'ai gouté le Vouvray Sec 2007 de Foreau et il est vraiment excellent.
De l'aveu même de Philippe Foreau, c'est une de ses plus belles bouteilles de ces dernières années.

Ce week-end j'ai organisé un repas entre amis et nous avons eu le plaisir de goûter un délicieux Chardonnay Le Renard 2007. Vin jeune, frais et fruité en bouche. Surprise finale : une note légèrement salée absolument divine avec un plateau d'huîtres et de violets ;-)

Moulin à vent 2007, domaine des Côtes de Molière.
Mon coup de coeur lors de la Beaujoloise cette année.
En plus d'un rapport qualité/prix indécent à 9€.

+
PP.

Ce week-end j'ai organisé un repas entre amis et nous avons eu le plaisir de goûter un délicieux Chardonnay Le Renard 2007. Vin jeune, frais et fruité en bouche. Surprise finale : une note légèrement salée absolument divine avec un plateau d'huîtres et de violets ;-)

Je suis ravi pour toi, mais quel est le rapport avec le sujet en cours???

Merci pour ce très beau compte-rendu !

Je suis d'accord avec ton analyse:
on dit parfois que tel nouveau domaine est une étoile montante et qu'il va bientôt "planter" les stars de l'appellation.
Après avoir fait une dégustation comparative, il semble y avoir souvent encore un travail important à réaliser

Amicalement,
Thierry

> Je suis ravi pour toi, mais quel est le rapport
> avec le sujet en cours???

Bonjour Eric,

Je souhaitais simplement partager un petit coup de coeur pour ce vin de Loire avec les passionnées de LPV.

Quelques notes sur certains vins dégustés lors de la première soirée du jeudi.

Vouvray, Cuvée Clément, 2005, domaine de la Galinière, Pascal Delaleu :
Nez léger viandé.
Bouche un peu brouillonne, toujours cet arôme de viandé, amertume dérangeante en fin de bouche… Bof.

Vouvray, Brut Réserve, 2002, domaine Philippe Foreau :
1er Nez léger miellé, fruits secs, à l’aération des notes de coquille d’huître.
Bouche, belle attaque sur une bulle assez fine, le vin est plein, belle finale sur des amers nobles, très long, belle rémanence des arômes. TB
Le vin s’est bien tendu par rapport à une dégustation précédente, mais toujours une légère perception de sucre…

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Côtes du Jura, Chardonnay, 2007, domaine Jean Macle :
Nez sur les fruits secs.
Bouche belle tension, assez long. Bel exercice. B+

Arbois, Dorabella, 2008, domaine de l'Octavin :
Nez sur les fruits rouges, assez vif.
Bouche on croque dans du fruit, c’est explosif, réjouissant, gourmand, le tout sans une grande structure, mais l’essentiel est dans le côté plaisir immédiat. TB

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Vouvray, Sec, 2007, domaine de la Galinière, Pascal Delaleu :
1er nez une pointe anisé, à l’aération une pointe citronnée.
Bouche, attaque un peu fuyante, le milieu de bouche se développe un peu sur un petite matière, la finale est moyennement longue sur une fine acidité citrique. AB

Vouvray, Sec, 2007, domaine Philippe Foreau :
1er nez très citrique, à l’aération des notes crayeuses.
Bouche, belle attaque vive, de suite une belle matière se dévoile, pour élargir le milieu de bouche, cela donne au vin un bel équilibre entre tension et matière.
La finale sur les agrumes (pamplemousse rosé), très longue. TB

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Moulin à Vent, 2007, domaine des Côtes de Molière :
1er nez sur les fruits rouges, à l’aération un bouquet d’épices.
Bouche, l’attaque souple découvre de suite une matière soyeuse, un joli touché de bouche très frais.
On retrouve les notes de poivre en finale. TB
Comme le dit Eric, ce vin est d’une buvabilité rare, tout en étant bien constitué, bravo pour la performance, je vais vite essayer d’en encaver quelques unes…

Côtes du Roussillon Villages, De battre mon coeur s'est arrêté, 2008, Hervé Bizeul :
1er nez sur les fruits noirs, à l’aération des notes fermentaires/cartons mouillées… curieux…
Bouche une belle attaque sur des tanins veloutés, puis d’un coup vient un déséquilibre le vin se serre des amers désagréable bloque le palais… en l’état pas notable…
J’avais apprécié le 2007, mais là, personne ne comprend.
Une seconde sera ouverte le lendemain, le même profil, pour le même constat… s’agit il d’un problème de lot ou toute la cuvée est du même acabit. Avez-vous d’autres expériences ?

Côtes du Roussillon Villages, Clos des Fées, 2003, Hervé Bizeul :
Nez sur les fruits noir compotés, léger épices, sensation d’alcool.
Bouche, attaque moelleuse, se développe sur des tanins enrobés, assez corpulent, une finale chaude, légère astringence. B
Nous pensions tous à un vin espagnol en effet…

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Vouvray, Tradition, 2002 , domaine de la Galinière, Pascal Delaleu :
1er nez léger champignon, soufre…
Bouche, vin brouillon, finale pas propre… Bof

Vouvray, demi-sec, 2002, domaine Philippe Foreau :
1er nez une pointe terpénique, à l’aération cela truffe, citron confit.
Bouche, belle attaque vive, joli développement, une belle matière soulignée par une belle acidité type agrumes. Super finale assez longue sur une fine acidité qui étire le vin. TB+

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Ensuite trois vins du domaine Tirecul la Gravière, qui sont dégustés su les magnifique chocolat de Hirsinger, top, merci Olif.

Eric plein d’enthousiasme, nous fait déguster les vins, je ne suis pas un grand amateur de Muscadelle et de Sémillon, en fait j’en déguste rarement donc je passe certainement à côté, pas facile d’avoir un palais ligérien… je suis désolé…

Néanmoins, Le Pin, recevra tous mes suffrages pour son accessibilité et son Q/P.