Avec quelques amis nous nous réunissons pour passer une soirée autour de quelques belles bouteilles et surtout faire une confrontation La Turque Sine Qua Non Syrah en 2005. Confrontation déjà faite deux fois sur le millésime 2001.

Toutes les bouteilles sont mises en carafe et amenées à température optimum de service.
3 heures pour les 2 premiers blancs. 15mn pour l’Auxey-Duresses
5 Heures pour les deux 2005 rouge et juste avant service pour l’Hermitage. Ce dernier aurait mérité 30mn.

Sine Qua Non The Hoo Doo Man 2006
39% de Roussanne et le reste à part égal de Viognier and Chardonnay.
Grande complexité au nez de miel, de pêche, d’acacia et d’épices. En bouche, c’est rond et gras, puissant, très aromatique. Malgré la puissance, il a de la fraicheur amenée par des amers qui équilibrent l'ensemble. Belle longueur. Superbe. Unique en Californie.

Domaine Peyre Rose Oro 1995
Belle robe vieil or. Nez d’une grande complexité, de pierre à fusil, chèvrefeuille et d’épices. En bouche, c’est l’étoffe d’une grande bouteille, grande minéralité, finesse et élégance et une longueur impressionnante. Cette bouteille n’a pas de problème pour s’imposer après la puissance du SQN. J’adore. Bravo à la génitrice de cette superbe bouteille.

Domaine d’Auvenay Auxey-Duresses 1er cru Les Clous 2000
Passer l’après l’Oro 1995 n’était pas facile cet Auxey-Duresses ne s'en laisse pas compter. On retrouve la classe et la finesse du domaine donnant une grande pureté et profondeur à cette bouteille. La Bourgogne dans ce qui se fait de mieux même si le Meursault Narvaux est encore un ou 2 crans au dessus.

Sine Qua Non Atlantis Fe 203 1A Syrah 2005
Une bombe aromatique, tres complexe, de myrtilles, mures, d’épices, violette et de réglisse.
En bouche, c’est suave, grosse matière. C'est somptueux.

Château d’Ampuis Guigal La Turque Cote Rôtie 2005
La Turque est sur l’élégance, le nez est sur framboise, la mure, violette et les épices. On retrouve le velouté Guigal, et de la minéralité donne de l’équilibre. L'élevage est présent mais ne domine pas, très bien intégré et fondu. Grande longueur. C’est grand.

Ces deux 2005 sont 2 gros bébés joufflus à l'aube de leur potentiel.

Domaine Jean Louis Chave Hermitage 1986
A l’ouverture, c’est réduit, puis la bouteille s’ouvre sur le cuir, la framboise et le musc. En bouche, c’est d’une grande finesse. Superbe longueur. Une syrah à maturité de toute beauté. Je suis impressionné par la finesse de cette bouteille.

Sine Qua Non, Manfred Krankl produit vraiment des vins hors normes. Coup de Coeur avec Oro 1995 de Marlene Soria. Confirmation pour les Domaines d'Auvenay, Chave et Guigal.

Des bouteilles comme on aimerai en boire tous les jours.

Didier

[img]fttlrq.blu.livefiles...

Bonjour, Didier.

Heureux de voir que tout va bien à Boston

Amitiés,
Thierry

Didier,

Je lis avec plaisir ton CR sur cette belle dégustation.

Je finis à peine un "casse croûte" de midi avec un ami : nous avons bu un blanc de Sine Qua Non "Backward Forward" 1998 (même cuvée que celle que tu décris car le nom change avec le millésime).

Blanc magnifique, avec une fraicheur et une complexité rare dans un blanc de Californie. A l'aveugle, on pense à un grand Rhone blanc sans toutefois l'amertume mais avec la fraicheur d'un grand chardonnay. Mon meilleur blanc étranger à ce jour. Grand vin au superbe potentiel de vieillissement.

Dois-je conclure de tes superlatifs que tu as préferré le Sine Qua Non rouge 2005? ;-)

Amicalement
Christophe

PS: autre vin du "casse croûte" : Clos Vougeot 2000 Prieuré Roch. Pétale de rose et pivoine : grandiose!

Bonjour Didier,

Magnifique dégustation.

Sine Qua Non est un domaine quasi mythique pour moi.
Comment arrive-t-il à produire années après années des vins aussi somptueux (Le Midnight Oil 01 est une splendeur) ?

Dommage qu'ils soient si onéreux et surtout si difficiles d'accès sauf à être directement branché à la source.

Amitiés,
dfried

NB : Xtof, je vois que l'ennui ne te guette toujours pas. Après le programme du souper proposé par Nicolas où il paraît que vous vous êtes bien amusés, voilà un "casse-croûte" qui permet de ne pas perdre le rythme des bonnes choses

Bonsoir les Amis,

Thierry tout va bien comme tu peux le voir

Christophe,
Nous avons adoré le Hoo Doo Man, qui est encore bien jeune. Oui un des plus grands blancs de Californie bu a ce jour.
Pour la confrontation, l'assemblée a été vraiment partagée entre les deux bouteilles. Le nez de SQN était vraiment magnifique, mais la bouche de la Turque d'une élégance incroyable. Donc, il est difficile pour moi d'en choisir une, 2 très grandes bouteilles dans leur style. Chacune d'ailleurs a obtenu 100 par Parker. Même si c'était superbe je ne leur donnerai pas 100 sur mon échelle, peut-être entre 95-98 mais j'ai déjà eu de plus grandes émotions en Bourgogne et en Cotes du Rhône, mais il est vrai avec des bouteilles à maturité, ce qui est loin d'être la cas ici.

Denis,
Et oui Manfred fait des choses incroyables, des rendements de misère et un travail précis et méticuleux de tous les instants. J'avoue que je n'ai rien bu de mieux aux USA ou dans le nouveau monde d'ailleurs. Mais attention SQN Fe 203 1A que nous avons bue n'est pas la cuvée comparable à La Turque, en effet il y a une cuvée encore plus confidentielle avec un élevage similaire à Guigal avec 38+ mois de futs pour SQN. En 2005, c'est la cuvee Sine Qua Non The 17Th Nail In My Cranium Eleven Confessions Vineyard. Je n'ai pas encore reçu les bouteilles. Bientôt je pense maintenant.
Il ne faut pas oublier les cuvée de Grenache qui sont aussi superbes, la Atlantis Fe 203 2A notamment.

Comme tu le sais je suis branché à la source donc cela reste abordable d'ailleurs La Turque 2005 et SQN Fe 203 1A 2005 sont au même prix départ domaine.

Donc si vous passez de l'autre coté de l'Atlantique vous savez ou vous arrêter.

Amitiés
Didier

Bonjour Didier,

Merci pour ta réponse aussi sympathique qu'alléchante.
Dommage que mes avions ne me mènent pas souvent en Nouvelle Angleterre.

Totalement d'accord sur toute la gamme SQN ce qui inclus leurs merveilleux grenache dans lesquels j'ai eu quelques trop rares occasions de tremper mes lèvres. A la fois riches, amples et avec un véritable caractère.
By the way si un allocataire suicidaire laissait son siège et que la centaine de putatifs sur liste d'attente ne revenaient pas du Mexique, je me ferais bien une place . RDV dans 10 ans.

Je reste surpris de quelque chose.
Les critiques US (Parker ou Suckling par exemple) estiment souvent la durée de vie des différentes cuvées à une 10aine en général /15aine exceptionnellement d'années, alors qu'ils sont bien plus généreux pour des blends équivalent du Rhône.
Ne sont-il pas d'après-toi un peu trop réservés comme ils le sont systématiquement avec certains grands blancs européens ?

Amitiés,
dfried

first messieurs bravo pour le CR

dfried, ta question est très intéressante et en plus je n'aime pas être the parker's whore, mais sachant que ce diable a très souvent raison quant il parle de début de maturité d'un vin, par contre sur la durée de vie je pense que sur les vin européens il peut se permettre de parler de 20 ou 40 ans ou plus puisqu'il a le recul suffisant, pour les vins américains il se base sur la même chose, la preuve sur des vins australiens il se permet de donner des durée de vie équivalente a celle des vin français vu que la aussi un recul suffisant existe, parfois je ne suis pas d'accord avec lui sur justement la durée de vie et non pas le début de maturité, exemple sur les siné qua non 1996 Sine Qua Non Against the Wall qu'il classe old alors que pour moi c'est encore un vin jeune plein de fruits, ou alors parker inconsciemment(ou pas) pense a la cible (c.a.d pour les vins américains ses commentaire ciblent les américains, vu que la consommation des vins US est très faible dans les vieux pays européens producteurs de vin).

enfin peut être respecte t'il le souhait des winemakers car si on fait un vin "in your face", je ne pense qu'ils souhaitent le voir vieillir pour se transformé en "audouze style", pour exemple lire les comentaire de kistler: (parker leur donne en moyenne 6ans de durée de vie après la maturité)

Recently I tasted through some of our older chardonnays made in the 1990’s, and I was pleasantly surprised by the number of wines still providing enjoyable drinking–particularly selected wines from the 92, 93, 94, 95, 97, and 99 vintages. There is unquestionably a trade-off between early drinkability and longevity, with the longest distance runner often being the most austere and least expressive wine in its youth. We are always striving to strike the right balance between these attributes, combining the early appeal one expects from a California chardonnay with the staying power of a white Burgundy.

For our newer members, a good rule of thumb to remember for drinking our chardonnays is that all are delicious as young wines in the year of their release; in most vintages all wines will reach a window of optimum enjoyment between the ages of 4 and 6; for some wines the window will extend to 8 years, and for a few to 10 years or longer.

ayant eu la chance de boire des kistler "âgé" (93,95,97,98....) franchement je pense qu'ils peuvent vieillir encore une bonne 10aine d'années mais je ne suis pas parker et tres loin d'avoir bu tous les vins qu'il a bu....

c'est exactement le cas pour certains grands blancs européens, en parlant avec quelques vignerons bourguignons(chez qui j'ai pu gouté) vinifiant des blancs j'ai constaté a chaque x qu'ils préfèrent leurs vins jeune et me donne une durée de vie de 6ans-8ans et ceci même sur les grand crus.

ensuite "sujet épineux" c'est un moyen de lutter contre la spéculation puisque le vin a un moment n'est plus l'affaire de vignerons mais de marchants mais ça c'est un autre débat.

cordialement.

Bonjour,

Merci beaucoup pour cet éclairage et ce commentaire du maître-vigneron.
Concernant les blancs, effectivement comme pour certains grands Bourgogne dont on doute parfois du potentiel la question reste ouverte.

Ce qui me titille plus, c'est la fourchette de consommation des rouges supposée aussi restreinte par Parker.

Entre ce que j'ai déjà eu la chance de déguster et ce que m'évoquent les cépages utilisés, je reste assez étonné de ces estimations.

Cordialement,
dfried

dfeid je suis de ton avis, mais seul le temps nous le dira....

voici une sélections de videos sympa avec Manfred CLIQUE
CHEERS

Bonsoir,

Excellente question Denis. Je n'ai pas de reponse mais je pense que les SQN et Kistler que je connais vieilliront sans probleme.

Je suis d'accord avec ParisJulian sur Kistler, j'ai ouvert des 2005 recemment et ils sont bien jeune voir encore trop car l'amerture peut etre trop forte si on ne carafe pas, ils supportent d'ailleurs jusqu'a 24 heures de carafe sans probleme et s'ameliorent meme en gagnant en finesse. Parker donne le debut de la fenetre en 2006! et fin en 2014, je suis sur que l'on peut rajouter 5 ans sans probleme voir plus.
Je recommande d'ailleurs car Kistler en Chardonnay c'est super.

Maintenant Kistler comme SQN, c'est le top en Californie. Sinon beaucoup de vins blanc comme rouge manquent de colonne vertebrale, puissant sur le fruit mais la structure semble absente. Cela peut expliquer les fenetres courtes. Kistler, comme SQN d'ailleurs travaillent les amers pour amener de la structure et equilibre je pense. Les Pinots Noirs de Kistler sont impressionnants de ce point de vue. Maintenant cela peut venir de trop d'extraction mais apres une longue mise en carafe on trouve de superbes vins. Attention, ce n'est pas la Bourgogne, a l'aveugle je les prends pour des Syrah d'ailleurs.

A+
Didier

Bonjour, je me permets de mettre l'Email reçu par un ami après cette dégustation car je trouve le texte intéressant.

"Je voudrais revenir juste un instant sur l’excellente soirée que nous avons passée chez vous, il y a deux semaines déjà. Or le souvenir olfactif et gustatif, je vous l’assure, est toujours bien présent dans nos mémoires.

Non d’une pipe ! Nous ne sommes pas près d’oublier cette soirée de gastronomes patachons. Un « La Turque » pareil, subtil, structuré et pénétrant (peut-être le clou de la soirée) ; ça ne s’oublie pas ! Les vins californiens de « Sine Qua Non », offrant à nos palets frétillants une puissance jamais égalée ; ça ne s’oublie pas ! Et vous : Peyre rose, vin en oxymoron par profusion de finesse, et Auxey-Duresse de Madame Bize, que de grâce et de bienveillance ; ça ne s’oublie pas, ah non, ça ne s’oublie pas !

Finalement, à l’heure des braves, quand la tarte aux fraises chasse le plateau de fromage, Didier, l’oeil presque sévère, le pas lourd, revient de la pièce adjacente, un flacon pourpre à la main, Il sert religieusement ses invités. Dans nos verres, le nectar prend des teintes cramoisies et dorées, son parfum presque oriental rappelle également l’odeur des sous-bois. Nous portons moult fois les verres à nos lèvres. Nos papilles alertes reconnaissent enfin le goût persistant des fruits défaits par l’automne et la terre humide de notre pays natal, belle France des coteaux, si abrupts qu’il faut plus de 20 ans à ses rugueuses syrahs pour révéler leur essence. Hermitage ancien, l’impression de réaliser un rêve ; vraiment tout ça ne s’oublie pas."

Didier

Il me semble reconnaître le style inimitable de cet internaute...dont le pseudo est structuré -

Bonjour, Didier,

Lors de ton passage en septembre dans le Nord, il faudra que Daniel, Luc et moi trouvions aussi bien à te faire goûter

Amitiés,
Thierry

Bonjour Thierry, avec grand plaisir évidemment. un Grand millésime 2009 s'annonce pour toi Amitiés

Michel, je ne vois pas et cela serai étonnant.

Didier

un Grand millésime 2009 s'annonce pour toi

Dans une dizaine de jours au maximum, Didier

Amitiés,
Thierry