En effet Nicolas, organisation tendue comme... comme quoi tu disais deja ?...
Quoique Jean-Pierre et Xtof offraient une autre version de cette impression de tension
En tout cas un exercice d'equilibriste avec une adaptation en continue auX apportS imprevus
(j'ai une reputation a tenir) et au timing changeant.
24h auparavant je ne savais pas que je participerais, mais comme je devais m'arreter sur place pourquoi ne pas le faire dans une belle fete (et elle le fut). Merci encore une fois de m'avoir incruste. Et merci au "no show" (qui aurait neanmoins du prevenir les organisateurs
, a moins qu'une raison grave que je ne lui souhaite pas l'excuse) grace a qui nous ne fumes pas trop serres a table.
Mes impressions sans hierarchie (ni suivi precis de l'ordre de service) tant les vins sont divers :
* Champagne Selosse 98 : j'avoue y avoir decele de la race et une vinosite des plus agreable, de la fleur, du miel, un boise parfois un trop present peut-etre, mais surtout eternel pb personnel avec les Champagnes. Je n'arrive pas a etre transporte par leur simple degustation. Sur un repas ou dans une celebration je peux parfois (car je n'en bois pas regulierement) chavirer. La, l'exercice est (par reflexe personnel) trop analytique pour retrouver l'harmonie et donc la plenitude. Mais j'arrivais a ma derniere gorgee a m'imaginer sur un beau poisson. Vin prometteur donc dans mon humble esprit de non amateur de Champagne et qui a enchante beaucoup de membres de l'audience.
* Quant au 1er servi, le
Champagne 2003 Dehours, certes un joli fleuri mele de cire d'abeille au nez, mais une bulle un peu mousseusse et une fin de bouche un peu apre (le vin aurait certainement du etre servi un peu plus froid d'ailleurs) ne m'ont pas incite a me concentrer plus avant.
J'ai trouve le,
* Sancerre "Clos de la Néore" 2005 E. Vatan : Magnifique ! Magnifiques tension et saveurs legeres d'agrumes, de schiste et de calcaire. La finale miellee rebondit au palais. Dans 10 ans une beaute tant la matiere actuellement un peu acide est prometteuse et s'adoucie a mesure que le fond de verre s'aere. Deja tres joli a table en accompagnant son plat avec grace.
Autant le,
* Chablis 1er cru "L’homme mort" 2000 de A. Boudin semblait mou apres le Vatan (certes le millesime avec des Chablis tres ronds, voire rondouillards n'aide pas).
autant dans le flight suivant le,
* Macon-Pierreclos "Le Chavigne" 2004 de JM. Guffens fut enthousiasmant.
Un nez fume, une bouche dense s'etirant en longueur, sur des notes de calcaire et de miel apportant un subtil cocktail de gras et d'acidite. Un vin a la fois frais et profond.
Il avait fort affaire dans son flight (que nous avons trouve releve car la paire presentee avait du style) avec le,
* Saint-Aubin 1er cru "La Chatenière" 2002 de H. Lamy, gras et long, mais moins brillant et vif que le precedent que j'ai vraiment prefere a la longue.
* Bernkasteler-Doktor Auslese 1993 Thanish-Erben-Thanish : un peu decu par un certain manque de vivacite, et un leger cote muscadelle et une pointe petroleuse (quoique largement plus discrete en bouche et pas si derangeante au nez). Mais quel equilibre ! Ni la robe, ni le fruit ne me laissait penser que ce Riesling avait deja 15 ans.
Finalement exactement a l'inverse de ce qui m'arrive avec le Champagne, ici c'est l'analyse qui m'a petit a petit permis d'etre tres seduit par ce vin. Meme si de recentes degustations de Rieslings allemands m'ont amene a un cran sensiblement superieur, c'est un joli travail.
Le,
* "Castello Luigi Bianco" 2003, 100% Chardonnay de la table n°1 n'a largement pas digere tout son bois, et je crois qu'il est mal tombe dans sa serie avec des vins plus fins avant et apres. Mais je suis sur qu'avec une meilleure preparation (moins d'avion, plus d'air, peut-etre un millesime un peu plus ancien) et au milieu d'autre chardonnays, il ne rougirait pas avec sa tension, son miel et sa longueur qui se sont liberes gracieusement dans mon fond de verre.
J'ai eu le "plaisir" de reconnaitre a l'aveulge une Mondeuse au travers de la
* Mondeuse "Harmonie" 2005 de Trosset. Guillemets car une belle Mondeuse surtout de ce domaine c'est dans mon imaginaire et mes trop rares experiences autre-chose.
La le vin n'est pas mauvais, il est juste quelconque. Sapide et suave mais sans profondeur ni grand fruite. Il n'est pas fluide puisqu'il a du gout, mais il est tout de meme fluet. Est-ce la destinee des cuvees de base lorsqu'un domaine decide d'en produire 2 ?
a sa suite la
* Côte-Rôtie 2004 de Jamet, tenait largement son rang avec une bouche peut-etre pas suffisamment longue pour creer l'enthousiasme, mais offrant une tres belle structure, du cassis ou la confiture est absente et des epices orientales tout a fait savoureuses(en particulier un poivre blanc tres bien integre aux autres aromes). Un vin pas aussi virevoltant que je l'aurais imagine, mais un beau vin.
Aaaahhhh, le
* Vinattieri 2003 : Je preche pour ma paroisse, mais je suis heureux que la mesaventure "vanille des iles" survenue il y a 1 an je crois avec un 2001 pourtant superieur en complexite ait ete corrigee. Grosse matiere, pas d'effet millesime sucrailleux ou babyfat fregola. Au contraire un vin plein, savoureux et suave. On peut regretter que l'annee solaire gomme le cote "cousin" pomerol (moins affirme il est vrai qu'avec un Castello Luigi). Dommage aussi que l'annee solaire ait comprime quelque peu une certaine delicatesse que ce vin sait exprimer. Le bois pointe de temps a autre, mais deja sans exces. L'arrivee quelques heures auparavant dans la soute d'un avion n'etait pas non plus des plus delicates.
* Leoville Poyferre 2003 : Une version plus puissante et boisee que le vin precedent. Plus solaire et gourmande egalement et appreciee a la meme aune par mon humble palais (jusqu'a ce que le vin se rechauffe et qu'il se montre un brin trop '2003' et vanille. Mais je suis tres confiant pour les annees a venir).
* Lynch Bages 2002 : Certes un vin "international" comme l'ont dits certains. Mais bien fait sans poivron ou boise excessif, proposant une fraicheur prometteuse pour annees a venir.
Certes, il etait aide par un ordre de degustation qui l'avait fait preceder par une serie de vins du Rhone pas vraiment dans le style de ceux que j'affectionne.
Ainsi le
* CNDP Mercier 2003, avec ses effluves de sous-bois et sa matiere relativement suave partait bien, mais le reduit et le cote animal gachaient mon plaisir dans la finale en particulier .
De meme le,
* CNDP Clos du Mont-Olivet 98 avait une attaque fruitee et delicate seduisante, mais qui n'offrait pas un developpement en milieu de bouche, ni en finale satisfaisant par rapport a ce vers quoi mon esprit se projetait par reflexe sur la base de ces premieres impressions. Un probleme de style plus que de qualite en verite. Les gouts et les couleurs...
Quant au
* Vacqueyras "Cuvée Doucinello" 2005 Sang des Cailloux (c'est bizarre je n'avait pas note le meme nom de domaine) il ne se montrait vraisemblablement pas sous son meilleur jour tant il etait reduit et quelque peu assechant malgre son imposante matiere.
Le
* Lynch Bages 1995 de la table d'a cote proposait une matiere plus medocaine, et certainement une patine plus accomplie. Moka et kirsch s'exprimaient pleinement avec suavite et tension en indiquant un avenir encore plus radieux. Vraiment un bon vin.
Quant au
* Cos d'Estournel 1996, je ne sais pas s'il donnera dans 10 ans autant de plaisir que le 1990 actuellement (Battlemat en doutait). Il n'empeche, un grand vin encore puissant, mais offrant un fruit droit et long loin de la gangue impenetrable de nombreux Bordeaux de ce millesime, meme s'il est encore adolescent. On joue la en Super League, et on joue bien.
De meme, le
* Vietti Barbaresco "Masseria" 1997, est un vin d'une grande classe que j'affectionne particulierement. Il est encore jeune malgre ses 10 ans, avec des tannins encore presents tandis que sa robe plus evoluee se montre delicate avec des reflets allant du grenat au vieux rose comme certains Rayas dont il adopte (pour partie du bouquet) un discret parfum de rose complete ici par des epices. Sa bouche sapide avec une pointe tannique, oscille en permanence entre les fleurs fragiles presque 'pinotantes' et une droiture epicee titillante.
Les gouts sont partages, mais cette bouteille se montre au mien d'aussi haut niveau que lors de son ouverture au ZWGT en janvier dernier et promise a un grand avenir. Le domaine Vietti est un maitre en la matiere. Lorsqu'en plus il beneficie d'un beau millesime...
Dommage que le
CNDP Charvin 03 des voisins ait ete deviant (il ne ressemblait pas a ce que j'ai deja pu gouter de ce vin).
De retour a notre table le,
* Leoville Las Cases 1975, qui avait aussi voyage n'a pas souffert de son ouverture a 19h avec un 1/4 de verre essaye puis ses 4h d'attente.
Certains l'ont trouve joliment evolue et tenant la route pour un vin de son age. D'autres - amha un peu impatients - l'ont trouve un poil rigide voire deja un peu trop evolue ou passeiste.
J'ai ete pour ma part transporte par son bouquet d'epices orientales et de jasmin. Le vin offrait une bouche sans faille, delicate et moyennement longue avec un petit kirsch, des petites baies noires encore expressives et un delicat champetre. Un vin pinotant presque a certaines lapees. Meme s'il etait d'evidence un vin ayant adopte la plenitude de l'age, il s'offrait le luxe de se complexifier subtilement a mesure que l'air faisait son oeuvre et que le vin s'etirait sans jamais ceder, ni s'etioler. Une sorte de Rayas au visage de venerable bordelais.
A mon grand etonnement je n'ai pas ete concquis par les Bourgognes, mis a part le
Vosne-Romanée 1er cru "Malconsorts" 1992 de Lamarche delicat a souhait et se permettant de diffuser ses aromes doux malgre mes papilles empatees et ... ? ...
il faut que je m'assure de ce que j'ai ecrit dans mes notes en fin de degustation un peu plus confuse (c'etait quoi ce seau a champagne au milieu de la table ????) - je ferais une edition de ce post si je les decrypte.
Quoi qu'il en soit, 3 autres vins de Bourgonge qui arrivaient certes en fin de bal, mais pas aussi brillants qu'espere dont de memoire (fatiguee) un
Pommard "Croix Blanche" 2002 Vaudoisey-Creusefond que j'aurais cru pouvoir largement mieux se comporter.
En revanche, en termes de deceptions consommees une fois les identites declarees:
* le
Clos Mogador 2005 meconnaissable avec un cote Maury et ses notes d'eau de vie de pruneau ecrasante aussi dissociees que desequilibrees,
* un
Pavie Macquin 2000 deviant,
* un
Clos du Marquis 1996 moyen +, car pour le coup a mon sens vraiment international et sans veritable caractere (ou disons pas mal pour un Clos du Marquis
...
running private joke sur les 2nd vins),
* une
Cornelie 2006 n'offrant aucune seduction au travers de la bouteille presentee plutot pateuse et pataude.
Un Sauternes et un Porto de trop, se presentant a ce moment de la soiree trop sucrailleux pour l'un (
Sauternes Lafaurie-Peyraguey 2000) et avec une pointe alcooleuse entetante pour l'autre (
Porto Vintage 1977 Warre’s) alors que le tres riche repas
* (un sincere merci au Chef et aux serveurs pour leur energie, leur savoir-faire, et leur sourire permanent) parvenait a son terme (pour moi) sur les coups de 1h du matin et qu'une salvatrice Gaufrette de Sprungli, ravivait mes papilles.
Je n'ai malheureusement pas pu vraiment echanger avec les Lpviens presents en dehors de ceux assis a ma table a l'ambiance plus que rejouissante. Mais a part cet aspect inherent au nombre de convives, bravo pour l'organisation et le bon esprit de chacun.
Cordialement,
dfried
* : Le repas bien plus copieux que je me l'imaginais fut aussi bien presente que gustativement abouti.
Ne m'attendant pas a un tel effort, je n'ai pu etre decu qu'en bien.
Le Chef a reussi la gageure dont il n'a pas la moindre idee (ni le moindre interet) a me faire avaler la moitie de ma timbale d'huitre, alors que je n'affectionne aucunement ce met. J'ai meme eu semble-t-il plus de chance que certains avec la cuisson de mon poisson (
je pense que c'etait un challenge assez difficile pour la cuisine quede servir a la minute une trentaire de personnes qui n'etaient pas disposees a passer en meme temps aux vins destines au plat a faire partir. Cela rend l'exercice sans filet d'autant plus meritoire).
J'ai juste ete plus reticent envers les desserts car mon gout me porte vers des saveurs plus affirmees et moins fondues dans la richesse du sucre ou de la creme.
Tout au plus pourrais-je faire remarquer comme certains qu'un supplement de poivre n'etait pas toujours indispensable (les champignons en particulier auraient merite d'etre moins etouffes par l'epice).
D'ailleurs on dit communement qu'un Chef se laisse aller avec le sel lorsqu'il est amoureux... Et en ce qui concerne le poivre ?