Lu dans l'ouvrage de Jacques Fanet, Les terroirs du vin, p. 11

"L'équipe de scientifiques du professeur Gérard Seguin, à  Bordeaux, a mis en évidence le rôle de l'eau dans la qualité d'un cru. Elle a démontré que la plupart des grands crus du Bordelais reposaient sur des sos-sols assurant à  la vigne une parfait régularité de l'alimentation en eau tout au long du cycle végétatif, bousculant définitivement l'antique croyance selon laquelle la vigne doit souffrir pour produire de grands vins"

Quid ?

cordialement

Yves

Ca me parait tout à  fait raisonnable : prenez à  peu près n'importe quelle plante, mettez-là  dans un pot, même grand, et ne lui donnez pas une goutte d'eau…………… et admirez le résultat.

On rejoint ce que Jérôme disait ailleurs récemment : il faut une alimentation régulière et mesurée en eau pour que la vigne donne le meilleur d'elle même. (d'ailleurs cette année c'est un peu juste pour l'instant, mais les vignes bien "ancrées dans leur sol -et pas à  5 cm de prof.- n'éprouveront pas de prob. particuliers)

Quand certains vignerons parlent de "faire souffrir" la vigne ce n'est pas par rapport à  l'eau qu'ils s'expriment… Il y a d'autres moyens de faire souffrir la vigne et je crois d'ailleurs que plus précisément ceux qui parlent de faire souffrir s'opposent surtout aux pratiques viticoles antérieures où la vigne était trop gâtée. En fait il s'agit plutôt de ne pas lui "donner" sa nourriture pour qu'elle aille la chercher en profondeur. Et une fois qu'elle s'est constitué un système racinaire efficace et qu'elle a appris à  se nourrir et à  se réguler elle ne "souffre" plus et est (presque) détachée des variations dues aux millésimes (hors pluies pendant les venfdanges…) ! Bien sur cela necessite que cette vigne pousse sur un terroir de grande qualité.

Si vous remplissez le frigo et que vous laissez aux enfants la liberté de se servir à  suffisance, si vous devancez tous leurs besoins et que vous leur donnez tout avant même qu'ils n'en n'éprouvent le désir ou le besoin, je ne crois pas que vous en ferez des adultes autonomes et responsables… mais des obèses oui.
Par contre il ne faut pas non plus les mettre au pain sec et à  l'eau… et les faire travailler dur dès l'age de 6 ans, car là  vous limitez leur espérance de vie assez drastiquement ………… !

de la mesure !!

Il est évident aussi qu'une vigne avec un système racinaire peu profond, abondamment nourrie, et copieusement arrosée par une météorologie pluvieuse ne donnera jamais un grand ou même un très bon vin.

Alors le stress hydrique, dont on entend parler régulièrement, bénéfique ou pas?

Olif

Une vigne bien enracinée va justement moins souffrir du stress hydrique pourvu que le nappes ne soient pas à  sec, ce qui n'est heureusement pas le cas en ce moment, du moins pour l'instant.
Par contre, les vignes bénéficient d'un ensoleillement maximale, voire même trop, et la surface folliaire est plus que jamais importante.
Donc pour les jeunes vignes ou celles dont on a laissé se développer les racines de surface, effectivement la situation est sans doute douloureuse, pour les autres rien de grave encore.
Mais, trop de séchesse peut entraîner des blocages de mâturité et lors la pluie est l'amie de la vigne.
La vigne est une liane, ne l'oublions pas qui comme chaque espèce végétale a besoin aussi d'eau.
Si on prend le vignoble de Jurançon, c'est l'un des plus arrosé de France et on y élabore de très beaux vins passerillés, non?
C'est plus un problème de moment où l'eau tombe que de quantité.

Le stress hydrique c'est indubitablement négatif (rien que le terme de stress indique bien que ce n'est pas souhaitable) : avec blocage de maturité effectivement et surtout des gouts désagréables à  l'arrivée dans le vin (que certains dégustateurs prétendent déceler à  coup sur et je veux bien le croire, pour ma part je ne connais pas assez les caractères organoleptiques d'un vin issu d'une vigne qui a souffert de stress hydrique).

Il y a la nappe phréatique mais sur les terroirs escarpés et directement sur la roche (Kastelberg, Sommerberg, Côte-Rôtie etc) il ne faut pas compter dessus, mais souvent dans la roche l'eau circule dans de toutes petites veines …

Souhaitons à  tous les vignerons un bon mill. 2003 sans trop d'eau et sans trop peu non plus !!

Notre incontournable J.M. Deiss serait plutot d'accord avec cette phrase. Selon lui, et cela n'engage que mon interprétation de ses dires, quand la vigne souffre elle concentre ses forces restantes sur la reproduction, donc les raisins. L'instinct de survie en quelque sorte.

Message edité (24-06-2003 17:59)