Après une vendange 2023 catastrophique humainement (plusieurs décès + hospitalisations par centaines), et suivie jusqu'à la semaine dernière d'un travail journalistique parfois poussé jusqu'aux origines est-européeenes des salariés concernés, voici la réponse de la doublette décideuse locale  "Syndicat général des vignerons/négociants" : reportage d'ARTE dans le message suivant (lien   :www.lapassionduvin.c...  )

La semaine dernière, une série d’enquêtes sur les conditions d’emploi et d’hébergement des vendangeurs en Champagne a été publiée par un collectif de journalistes et relayée par les médias Arte et Le Monde . Les situations décrites sont indignes et contraires à l’image de notre filière et à l’engagement de l’immense majorité des professionnels.


 

Alors que les grandes maisons de champagne affichent des bénéfices record, la justice est saisie de plusieurs affaires de traite d’êtres humains lors des vendanges. En cause : des sociétés sous-traitantes qui exploitent des travailleurs étrangers et les hébergent dans des conditions indignes. Enquête.

Sujet complexe déjà abordé cet été puis pendant les vendanges sur LPV et partout ailleurs....Si on voulait être péremptoire, superficiel..mais peut être juste, on dirait :

1/ Que tous les domaines qui traitent au sens noble leur main d'oeuvre avec "tradition" (au sens habituel des années 70/80/90) n'ont que rarement des problèmes avec leurs occasionels (surtout vendangeurs). Oui, il faut alors recruter, recevoir, déclarer, souvent loger, nourir, supporter, etc...

2/ toute notre société va vers plus de facilité, surtout dans le monde l'entreprise : on délègue, on sous-traite... à peu près tout désormais. Alors pourquoi se priver de ne donner à un recruteur qu'un plan des parcelles et...c'est tout ! Le tout pour un poil moins cher que la solution 1. Et surtout aucun engagement personnel ni risque relationnel (ce que nous fuyons tous, n'est ce pas ?). Demandez à un chef d'entreprise son problème principal : la gestion du personnel.

Bien sûr, cette discussion prend un virage un poil énervant si l'on ajoute qu'ici le microcosme  économico-luxeux a les moyens de ses ambitions... Le discours des dirigeants champenois publié hier reste certes assez dépourvu de décision concrète...Mais comprenons les : à part supporter l'action des forces de l'ordre et autre inspecteurs du travail, que peuvent dire ceux qui représentent les employeurs tournés à 80% vers la solution 2 ? Taper virtuellement sur les doigts de donneurs d'ordre décomplexés ne changera absolument rien, tout le monde le sait ici et.... les bus de bulgares vont d'ailleurs revenir pour tailler d'ici le début janvier...quand ils ne sont pas déjà à pied d'oeuvre. Car oui, même cette opération technique est désormais déléguée. Pas encore "largement", mais tout avance dans ce sens.
Les amateurs de vins ne s'y tromperont pas : la vendange faite au pas de charge par des prestataires, évidemment sans tri minutieux, ne permet pas dans les années délicates de rentrer une matière saine, suffisament noble pour mériter l'AOC Champagne. Mais tant que les grandes maisons seront aussi complaisantes sur leurs apports de raisins (par peur légitime de perdre les marchés d'achat raisins), qui s'en soucie ?