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Vins "anciens": vos impressions..

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Réponse de Eric C sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

RaymondM a écrit:
> Jmm et Eric, vous parlez de vins de moins de 20
> ans ("moi je vous parle d'un temps que les moins
> de 20 ans ne peuvent pas connaitre...") . Même un
> vin médiocre peut "tenir" 20 ans.

A la nuance que jmm parlait de crus classés d'une vingtaine d'années, issus en outre de beaux millésimes. Je me contentais juste d'évoquer un vin sans aucune prétention, surement pas destiné a priori à une garde de vingt ans. Qui irait prétendre qu'un beaujolais primeur peut tenir 20 ans sans sourciller ?

Mais pour revenir sur des vins plus anciens, je reprendrai l'exemple du Mouton 65, qui lui n'offrait meme plus le dixième de ce qu'il a sans doute du donner il y a 20 ou 25 ans. Meme remarque pour un Gillette de ?? (années 40, si ma mémoire est bonne), lui non plus pas cliniquement mort mais pour le moins très fatigué.
Mes références ne remontent hélas pas plus loin :)

Eric
22 Sep 2005 10:15 #121

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Eric,
Ta remarque est juste. Elle vient confirmer ce que j'ai déjà exprimé à plusieurs reprises ici lors des discussions sur des vins "anciens": un vin médiocre jeune ne donnera JAMAIS un bon vin ancien. Similairement, un grand vin jeune à toutes les chances de donner un excellent vin ancien! Tes exemples de Mouton et Gillette entrent parfaitement dans ce cas de figure.

Pour avoir de belles émotions sur des vins anciens, il faut déjà la qualité au départ. Sinon c'est direct à l'évier!

Jean,

"Je trouve que beaucoup trop d'entre nous pensent que s'intéresser au vin signifie exhiber "son tableau de chasse" en disant : "qui peut mieux faire". Je suis désolé, mais ce type de comportement me paraît puéril!"

Si sur le fond et en général je partage votre point de vue, dans le cas présent je n'ai pas trouvé que la discussion avait emprunté cette détestable déviance exhibitioniste, au contraire!

Le monde des vins.. "antiques" existe, même s'il est peu connu / pratiqué. Je n'ai pas l'impression que François, ou quelqu'un d'autre, essaye d'imposer quoi que ce soit en matière de goût. Sa démarche, ainsi qu'il l'a expliqué dans plusieurs posts ci-dessus, serait plutôt d'éveiller la curiosité de l'amateur afin de ne pas systématiquement ostraciser tout ce qui présente un âge vénérable. Qu'il nous fasse partager son expérience, ses sensations, sa passion.. moi je trouve ça formidable! Qu'il déclenche des envies, casse des tabous et amène des amateurs à tenter des expériences qu'autrement ils n'auraient jamais imaginé, c'est super! D'ailleurs, qui d'autre que lui pourrait le faire?

Ce n'est pas sur un vin en particulier que les amateurs du genre se retrouvent, car les probabilités de boire séparément la même bouteille très ancienne est statistiquement hautement improbable. Donc les chances d'échanger ici des CR séparées sur un Talbot 1927 sont quasi nulles. Ca ne présente d'ailleurs que peu d'intérêt, d'autant qu'elles seront probablement totalement différentes l'une de l'autre. Par contre, partager des émotions par rapport à une approche particulière aux vins anciens, ça tout le monde peut le faire.. chacun à son propre niveau. Ainsi que le mentionnait l'anecdote de François, il peut y avoir autant d'émotions avec un "vin réfrigéré" de plus de 50 ans trouvé chez un brocanteur, qu'avec une Romanée Conti ancienne. C'est peut-être ça la magie des vins anciens!

Plus d'une fois dans ma carrière d'amateur, j'ai été confronté à de délicats vieux flacons. Il est probable que mon inexpérience sur la manière de les traiter (technique d'ouverture, aération etc..) m'a conduit jusqu'à peu, à commettre des erreurs peut-être irréparables sur certaines flacons. Les conseils éclairés de François en la matière m'ont depuis été d'un grand secours!

Je me souviens il y a environ un an d'un reportage sur "combien ça coûte" (sauf erreur) concernant un repas de prestige à Tokyo (auquel participait Parker) avec des vins exceptionnels. Le sujet était traité en 2mn 25 sec et on voyait un sommelier ouvrir à la hussarde une bouteille de Ch. Margaux 1900 dans l'arrière salle alors que les convives étaient déjà à table, le goûter et déclarer tout de go: "Il n'ira pas..". Se rendait-il compte du choc que représentait ce "viol" brutal pour un délicat produit de 104 ans? Avec un traitement approprié, il est vraisemblable que ce vin aurait encore eu une belle histoire à raconter.

Alain
22 Sep 2005 10:50 #122

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Je suis absolument désolé que mes propos puissent être aussi mal compris.
Hélas, à un moment ou un autre d'une discussion, cela arrive.

Je ne détiens aucune vérité. Je ne suis porteur de rien.
J'ai simplement de l'expérience. Dois-je me cacher derrière le mur et laisser les autres parler de vins qu'ils n'ont pas bus ?

Tout le monde s'imagine les vins des années 30, des années 20, des années 10 et du 19ème siècle. Et beaucoup de gens en parlent généralement pour dire : c'est mort. Et plus ils sont définitifs, moins ils en ont bu.

Que dois-je faire ? Dire que je ne sais pas ou dire que j'en ai l'expérience ?
Et si j'en parle, va-t-on dire que je suis mégalomane ? Et va-ton me lancer à la figure le mot "argent" en disant : c'est facile quand on a de l'argent ?

Celui qui dit que j'exhibe un tableau de chasse est à coté de la plaque et sans doute vexé, mais pourquoi ?

J'ai gardé des centaines de bouteilles vides, souvenirs de vins éblouissants que j'ai bus. Et je prête les bouteilles à certaines occasions dans des salons ou forums sur le vin. Une dame voyant ces bouteilles me dit : "et bien vous, vous en avez de la chance d'avoir bu tout cela !" Et elle fut étonnée quand je lui ai répondu : "mais madame, cette chance, c'est moi qui l'ai construite".

Dois-je avoir honte de consacrer mon temps libre et mes économies à ma passion et de boire l'inaccessible ?

Un tel ostracisme m'étonne. Enfin...
22 Sep 2005 11:10 #123

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

François (je peux vous appeler François? ;)),

J'espère en tout cas que l'"ostracisme" de certains ne vous détournera pas de LPV. Je trouve chacun de vos posts apporte un ton original et rafraîchissant que je n'avais jamais lu sur ce site. Peut-être parce que vous êtes notre doyen? Ou parce que vous avez un recul beaucoup plus grand que le notre?...

En tout cas, je n'ai pas vraiment l'impression que vous la "ramenez", au contraire: pour l'instant, la description la plus émouvante que vous ayez faite est celle d'un "vin de rien"... que j'aurais bien partagé avec vous ;)

Merci pour ces moments partagés (tu)

Eric

mon blog
22 Sep 2005 11:41 #124

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Hier, avec six amis, on a fait un déjeuner de conscrits.
J'ai invité mes copains (tous le même âge) au bistrot du sommelier, parce que j'aime bien Philippe Faure Brac.
On a démarré par Pol Roger 1993 pur Chardonnay, une petite merveille de délicatesse florale. Sur un tartare de saumon et haddock, un plaisir car le fumé du haddock fait briller le Pol Roger.

Ensuite, magnum de Mission Haut-Brion 1972. Nez de bourgogne. En bouche, bu seul, c'est évidemment plus Jeanne Moreau d'aujourd'hui que Sharon Stone d'hier. Mais le maquereau juste cuit vapeur, que j'ai demandé sans accompagnement, propulse ce 1972 à des subtilités gustatives rares.

Sur un colvert, magnum de chateau Margaux 1970. Nez délicat, toute la signature romantique de chateau Margaux. Un peu faible à mon sens mais plein de charme, et en fait moins intéressant que l'imparfait 1972.

Sur un Comté de 10 mois Cotes du Jura Bourdy 1967 absolument époustoufflant de charme dérangeant. j'adore ces pieds de nez gustatifs. Le vin dit en gros (excusez la vulgarité) "merde à celui qui le lira". Car il a tout pour rebuter. Et j'adore. Une ventrée de truffe avec ça, c'est un pied garanti.

Le délicieux fondant au chocolat et cèpes a accompagné un Riveasaltes 1959 de Gérard Bertrand que j'ai trouvé un peu juste. Manque de rondeur malgré un alcool lourd 16,5°.

Un expert en vins à qui j'avais donné rendez-vous après le déjeuner a goûté avec moi les fonds des deux magnums, et incontestablement, le Mission surpassait le Margaux.

Voilà ce que je vis au jour le jour. Si vous trouvez ça mégalo, si vous trouvez que seul le fric compte et que c'est bon quand c'est cher, si vous trouvez que je crois que mon goût est la vérité incarnée, alors, il serait bon de consulter un bon oculiste.

Si ce n'est pas accessible à tout le monde, oui. Mais pourquoi ne parler que de l'accessible ?

Sans rancune.
22 Sep 2005 12:03 #125

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

"Re: Vins "anciens": vos impressions..
Auteur: Winemega-Alain (IP enregistrée)
Date: le 29/08/2005 à 11:21

Merci de ces premières réactions..

Juste pour éclaircir le débat, lorsque je parle de vins "anciens", il ne s'agit pas de vins "morts" dont les caractéristiques tiennent davantage de l'archéologie que de l'oenolgie. Non, je veux parler de bouteilles, peut-être un peu déclinantes, mais encore bien vivantes, mais aux caractéristiques très différentes de celles des vins jeunes!! "

Alain

Re: Vins "anciens": vos impressions..
Auteur: Winemega-Alain (IP enregistrée)
Date: le 22/09/2005 à 10:50
Plus d'une fois dans ma carrière d'amateur, j'ai été confronté à de délicats vieux flacons. Il est probable que mon inexpérience sur la manière de les traiter (technique d'ouverture, aération etc..) m'a conduit jusqu'à peu, à commettre des erreurs peut-être irréparables sur certaines flacons. Les conseils éclairés de François en la matière m'ont depuis été d'un grand secours!

Ces quelques lignes à moins d'un mois d'intervalle
Il n'y a pas à dire, on apprend très vite!!!
Alain, t'es-tu lancé dans la politique?
Je consulterai ce forum dans un mois environ quand les amphores couleront à flot et que François sera béatifié en St Vincent !

Ce n'est qu'un petit clin d'oeil humoristique

Néophyte
22 Sep 2005 12:40 #126

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

" Avec un traitement approprié, il est vraisemblable que ce vin aurait encore eu une belle histoire à raconter"

Ce fameux traitement est il un secret réservé à vos repas ou peut il être partagé avec les lecteurs de LPV ?

Je trouve que l'éclairage de M. Audouze est d'autant plus interessant qu'il est unique. Souhaitons qu'il continue d'intervenir, même si on peut comprendre une certaine irritation quand il laisse entendre, implicitement, qu'il n'y a rien de mieux qu'un vin très vieux, ce qui exclut de fait 99,99% des amateurs de vin de la "connaissance suprême"!

Pour les 2 ou 3 dizaines de vins de moins de 50 ans que j'ai bus, permettez moi de n'être pas d'accord ! Et je ne vois pas en quoi 30 ou 40 ans de plus les arrangeraient.

Mais je suis près à changer d'avis, sur preuve !
22 Sep 2005 14:23 #127

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Néophite,
Je ne vois pas la contradiction de mes propos tenus à 1 mois de distance.

Dans mon second message, je pensais à certaines bouteilles où la vie apparaîssait encore, mais dont j'ai probablement flingué prématurément la flamme à cause d'un traitement inapproprié à l'ouverture. Ca ne concernait pas des bouteilles complètement "cuites"! Mon dernier exemple en date concerne un lot de 3 magnums de Latour de mon année (la "terrible" année 1960) achetés aux enchères et de même provenance. Les deux premiers, tout de suite après l'ouverture, ont terminé leur carrière dans le vinaigrier. Avec du recul, ils furent probablement victimes de mon impatience/ignorance. Le troisième, conservé je ne sais trop pourquoi, fut ouvert quelques années plus tard selon les précèptes "audouziens" dont je venais de prendre connaissance peu de temps auparavant. Et bien.. miracle, c'était plus que buvable! Oh bien sûr pas de quoi concurrencer un 61 ou un 45, mais vraiment agréable, croyez-moi.

Puisque François vient nous rendre de petites visites sur LPV, je lui laisse la plaisir d'expliquer sa méthode pour servir les vieux vins de façon optimale..

Raymond,
Je peux t'assurer que François n'est pas sectaire avec des vins (beaucoup) plus jeunes, dont il tient certains en très haute estime.. même si la dégustation sur fût n'est définitivement pas sa tasse de thé! Mais est-il vraiment le seul dans ce cas..??

Amitiés
Alain
22 Sep 2005 15:54 #128

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Réponse de passetoutgrain sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Alain

Ton message me "console" d'une certaine manière car, étant moi aussi de 1960, je n'ai jamais osé acheter la moindre bouteille de ce millésime!
Si François Audouze a des tuyaux sur cette année-là, je suis preneur ...

Conscritement,

Passetoutgrain
22 Sep 2005 17:25 #129

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Passetoutgrain, cher contemporain..

J'ai essayé beaucoup de choses et j'ai fini par abandonner espérer trouver quelque chose de décent de "notre" millésime.

Tout ce qui est rouge en Europe occidentale est à la limite de l'infect cette année (exception faite de mon dernier magnum de Latour - cf. plus haut).

En Sauternais, il n'y a presque pas eu de Botrytis. L'immense majorité des liquoreux étaient des soupes sucrées infâmes. J'ai tenté Climens et un autre cru (Rayne Vigneau je crois..) Beurk..!

J'ai même tenté un Porto .. Bof.. rien à voir.

La seule chose qui était à peu près potable était un Bas Armagnac Laberdolive que j'ai terminé un peu "par devoir".. car pas vraiment ébouriffant non plus.

J'ai pas exploré dans le Nouveau Monde (Australie, Amérique du Sud) car totalement introuvable.. du moins sous nos latitudes.

Du coup, je fais ma coquette en trichant sur mon âge et en (me) faisant croire que.. 61, c'est mon année!



Amicalement,
Alain
22 Sep 2005 17:50 #130

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Réponse de milleret sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Winemega-Alain a écrit:
> > Du coup, je fais ma coquette en trichant sur mon
> âge et en (me) faisant croire que.. 61, c'est mon
> année!
>
>
>
> Amicalement,
> Alain

Notre ami Alain Coudurier est né en 61....il doit prochainement faire l'inauguration de son gîte ...nous aurons peut être l'occasion de boire des 61 ! Je n'oublie pas mon invitation, mais le chantier a un peu de retard .
22 Sep 2005 21:03 #131

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

stephalsace a écrit:
> Raymond,
>
> Les buvables devaient etre les 59-61-62-64-70 et
> peut etre 71. Boire de bon 63-65-68 relève de
> l'exception.

Stephane,

Je regrette surtout de ne pas avoir bu,pour des questions d'anniversaires futurs, mes Bourgognes 1971 ( Charmes Chambertin, Corton Bressande notamment) qui étaient somptueux à 10 ans et très inférieurs à 20 !

Alain,

Plus ça va moins je m'attache à une année précise pour un anniversaire et préfère boire ce jourlà un vin qui me tente. Pas assez d'anniversaires dans une vie pour s'obliger à boire un mauvais millésime:) !
J'espère que François Audouze nous donnera sa technique de préparation de bts anciennes !
22 Sep 2005 23:29 #132

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Je suis assez mal à l'aise avec les commentaires qui sont faits ici ou là.

Mon "truc pour les vins anciens" n'est pas un truc de foire.

Je ne suis pas non plus quelqu'un à qui l'on doit systématiquement opposer : "vous ne parlez que de quelque chose qui ne nous concerne pas".

Je ne suis pas le frappadingue qui croit avoir inventé le monde.

La chose est simple : je suis quelqu'un qui aime le vin, jeune ou vieux (je dis bien, jeune ou vieux). Qui a trouvé dans les vins anciens des merveilles gustatives et veut donc les explorer. Qui aime partager avec d'autres des bouteilles rares. Qui a acquis une expérience et croit que cela peut servir à d'autres s'il en parle.

Je ne revendique aucune vérité dont je serais le détenteur.

Alors, soit je parle, et on respecte ce que je dis, car je ne suis pas quelqu'un qui biaiserait ce qu'il a observé, soit je deviens le prétexte facile à de l'humour ou de la dérision, et je quitte ce forum que je croyais gentil.

Puisqu'on parle d'ouverture de vins anciens je vais vous raconter une anecdote qui montre que je n'ai pas la science infuse.
J'ai fait hier un de mes dîners au Pré Catelan. j'ai ouvert les bouteilles à 17 h tout en bavardant avec Frédéric Anton.

J'ai peur du nez de l'Angélus 1959, et je le lui dis. Ce sera le seul des dix vins que je goûterai avant le repas. Frédéric le goûte aussi et sa mimique me dit : à laisser tomber.
Influencé sans doute par sa mimique, j'ai annoncé quand on se mit à table, que j'avais un doute sur l'Angélus 1959.
Or jamais un vin n'a eu autant de votes de numéro un (meilleur vin de la soirée) dans aucun de mes 57 repas officiels. (Car je fais voter pour un quarté des vins les plus appréciés de la soirée).

A l'inverse. J'ouvre La Tâche 1965 à 17 h. Le bouchon pue. Le vin a une odeur classique de champignon qui ne me fait aucune peur, car tout ça disparait normalement. Or La Tache est apparu sur table avec une fatigue excessive.

J'avais peur pour l'un, il est brillantissime. Je n'avais pas peur pour l'autre, il déçoit.
Donc je ne suis pas "monsieur je sais tout".

Mais comme sur plus d'un millier de vins anciens ouverts (car j'ouvre tout moi-même) j'ai un taux de rejet de l'ordre de 1%, c'est que ma méthode confirme sa pertinence.
Sa pertinence, mais pas sa certitude à tous les coups.

Je ne demande pas qu'on soit d'accord avec ce que je raconte, car c'est un témoignage comme n'importe quel témoignage. Mais je demande la même écoute que celle qui est octroyée à chacun des participants.

Si Michael Broadbent venait sur ce forum, qui a sans doute bu cent fois plus que moi de raretés, il me paraitrait assez convenable qu'on l'écoute plutôt qu'on lui dise : bouffeur d'étiquettes, mégalomane, monsieur je sais tout, vous n'êtes pas sur la même planète, et autres amabilités.

Je raconterai des choses si ça me fait plaisir de les raconter, et pas si j'ai à me justifier.

"Monsieur, vous prétendez qu'un vin de 80 ans peut être bon. Je n'y crois pas, ce n'est pas possible".
"Et bien, n'y croyez pas. Mais ne m'empêchez pas d'en parler".

Sur le forum américian où j'écris, j'ai mis deux ans avant qu'on me laisse parler sans que systématiquement on m'oppose : "mais monsieur, comment croyez vous qu'un vin des années trente puisse être bon, c'est impossible. Mes 70 déclinent, alors pourquoi vos 1934 seraient magiquement ressuscités ? "

Si vous pouvez m'épargner ces deux ans, ça facilitera le dialogue. Car, comme avec La Tâche qui était trop fatigué, je suis capable de dire qu'un vin n'était pas bon s'il n'était pas bon.

La description de mes méthodes sera faite à l'Académie des vins anciens le 4 octobre. Comme on est déjà près de 50, je vais fermer la liste d'inscription.

Ces petites mises au point sont sans doute utiles.
23 Sep 2005 14:44 #133

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

malheureusement je n'ai pas la possibilité d'assister à ces dégustations alors j'aimerasi autant que François Audouze continue à venir en parler ici.

Ca me parait tellement évident que certains grands vins défient les préjugés et les années, pourquoi irais-je mettre en doute l'éxpérience de ceux qui en boivent régulièrement. Je comprends aussi que d'autres n'aient pas d'attirance pour les vins anciens.
23 Sep 2005 15:03 #134

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Cher Monsieur Audouze,

J'ai senti dans vos propos un certain abattement. Je pense qu'au contraire vous faites preuve de courage voir de panache lorsque vous vous attablez au Pré catalan avec sur la table "La Tâche" 1965. Effectivement, cette année-là fut marqué en Bourgogne par des conditions climatiques exécrables "(Fleur passée vers le 8 juillet, été pluvieux, 105 mm d'eau le 30 septembre, vendanges débutant le 11 octobre en Côte de Nuits.Les raisins atteints de pourriture grise ètaient impossibles à trier. La récolte fut faible et les vins furent maigres)" voir un siècle de millésime en Bourgogne de J.Rigaux

Je comprends votre désillusion!

Quand vous dites:

"La description de mes méthodes sera faite à l'Académie des vins anciens le 4 octobre. Comme on est déjà près de 50, je vais fermer la liste d'inscription."

Je le regrette sincèrement, car j'aurais pu penser que sur ce forum on faisait abstraction de tout aspect mercantile. Mais je me trompe peut-être et sans doute suis-je trop impatient de découvrir cette méthode que, je n'en doute pas, vous serez très fier de partager avec cette petite communauté.

Bien à vous!

J.Pierre Renard
23 Sep 2005 17:04 #135

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

L'Académie n'aura aucune vocation a faire du profit. Statut d'association.
Donc sur ce plan, pas de problème.
Mes dîners ont une vocation commerciale. Mais si je pouvais au moins ne pas perdre d'argent, ce ne serait pas si mal. Mais c'est mon problème, ça n'intéresse personne.

Sur les mauvaises années, j'ai une certaine décontraction. J'ai ouvert une Romanée Conti 1956 qui m'a donné de belles émotions, après être partie, à l'ouverture, d'un niveau beaucoup plus abîmé que celui de la Tâche 1965. Alain Senderens qui était présent avec moi à l'ouverture à 17 h et qui l'a goûtée avec moi à 23 heures, comme les convives, a déclaré : "il est impossible d'imaginer qu'il puisse s'agir du même vin". Et cette Romanée Conti racontait de belles choses, sous une présentation évidemment un peu fatiguée.

Une Romanée Conti 1975 (année particulièrement faible) m'a donné certainement les plus belles sensations de Romanée Conti après une excellente 1972 au charme fou et la légendaire Romanée Conti 1945 qui est un véritable monument de l'histoire du vin.

C'est la même absence de préjugés qui m'a fait ouvrir la Mission Haut-Brion 1972 en magnum que j'ai trouvée passionnante. Passionnante parce que non en comparaison. Si elle était comparée à de grandes années, alors, elle n'existe plus.
23 Sep 2005 17:59 #136

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Je n'aurai aucune fierté à exposer mes méthodes.

Mais si je les expose, où sera mon plaisir si certains n'ont qu'une envie, c'est de démolir ce que je dis.

C'est un travers humain que je rencontre : dès que quelqu'un expose quelque chose, on l'attaque. Alors, argumenter pour dire que c'est vrai, ça ne dégagera pour moi aucun sentiment de fierté.

Avant de vous l'exposer, je vous copie un mail que j'ai reçu aujourd'hui. Non pas pour me pavaner, mais pour dire que certaines personnes ont suivi mes conseils :

"No single individual has influenced me so much about wine than you. I've achieved most fantastic results with your method of slow oxidation and learned incredibly much from you. I'm eternally grateful. Your bulletins are a pleasure to read and a highlight every time I get one."

C'est dit.

Maintenant ma méthode.
L'expérience que j'ai acquise avec plus de 1000 bouteilles d'avant 1945 que j'ai personnellement ouvertes physiquement moi-même (ce qui n'est que rarementle cas des grands experts qui s'assoient à leur table, c'est pour ça que j'insiste) est la suivante :

- l'oxygène a un pouvoir extraordinaire pour le retour à la vie de bouteilles anciennes
- une bouteille qui sent mauvais ne sentira pas mauvais lorsque l'oxygène aura fait son oeuvre (sauf situation irréversible, rare)
- il y a des odeurs putrides qui disparaissent complètement
- le vrai secret, ce que j'ai découvert, c'est que l'oxygène agit beaucoup plus efficacement lorsqu'il agit lentement
- il faut utiliser l'oxygène comme lorsqu'on fait des paliers de décompression
- le vin qui s'évanouit deux minutes après l'ouverture est une fable (comme de dire qu'un vin ancien est forcément mort). Ca se produit extrêmement rarement, mais le mythe a la vie dure.

D'où la méthode :
- bouteilles debout en cave deux jours avant
- remontées debout cinq heures avant
- ouverture des bouteilles
- je sens
- si ça sent bon, velouté, capiteux, rebouchage immédiat avec le même bouchon ou un bouchon neutre (on ne tente pas le diable)
- si ça sent le renfermé simple, on laisse la bouteille droite, telle quelle et à travers cette si petite surface, l'oxygène va faire son oeuvre
- si ça sent gravement mauvais voire putride, on élargit la surface de contact afin que l'oxygène ait plus de surface d'action

Et c'est tout.
L'astuce, c'est l'oxygène lent.

On aura compris que cela exclut tout carafage.
L'ouverture cinq heures à l'avance vaut aussi pour les blancs secs et pour les liquoreux, ça les assouplit. On les stocke debout ouverts, même dans un espace froid, l'air joue son rôle.

Nota : ceci porte sur les vins anciens. Pour les vins jeunes, c'est pareil, mais on ajoute facilement cinq heures de plus. un Lafite 1998, on l'ouvre la veille.
Il est à noter que carafer un vin jeune n'a aucun véritable inconvénient. Car un vin jeune supporte la remontée à la surface du plongeur sans aucun palier.
Mais une oxygènation lente rendra le vin plus élégant.

Vous y croyez ou vous n'y croyez pas, cela sera votre problème.
Je vais vous raconter le premier déclic sur cette méthode.

Il y a bien 25 ans, à Noël en famille le 24 décembre, j'ouvre un Chambertin 1929 absolument fabuleux. une émotion immense. Je suis seul à boire, donc il en reste.
le lendemain 25 décembre, je sens le vin à 11 heures. Il est encore plus sublime.
Immédiatement j'appelle trois copains qui étaient en famille pour le déjeuner de Noël. Ils rappliquent malgré la date et la vie familiale, et ils ont partagé avec moi un vin trasncendantal.
Si un vin avait tellement bénéficié de l'oxygène d'une nuit, il y avait un truc que je me devais d'explorer, ce que j'ai fait.

A vous de voir.

Remarque : commander un Haut-Brion 1945 lorsqu'on s'assied à table dans un restaurant est (indépendamment du problème financier) une absurdité. Car le sommelier va l'ouvrir devant vous, le vin va puer, on va dire : elle n'est pas consommable, alors que c'est une bouteille splendide. Commander une bouteille ancienne au restaurant, oui, si vous la payez d'avance et si vous la faites ouvrir cinq heures avant. Mais ça suppose une relation de confiance immense.
Lors du déjeuner chez Philippe Faure Brac, j'avais fait ouvrir les deux magnums à 9 h du matin.
23 Sep 2005 18:31 #137

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Il convient de dire que Bipin Desai qui a organisé des évenements avec au moins 30 fois plus de vins rares que tout ce que j'ai fait est résolument opposé à ma méthode. Donc on peut être opposé à ce qui est mon expérience.
Quand on l'applique, ça marche.
Mais si on n'y croit pas, ce n'est pas un problème.
23 Sep 2005 18:36 #138

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Réponse de ericevreux sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Ca me parait plein de bon sens :)

Je testerai sur ma prochaine vieille bouteille ;)

Merci de ces conseils!

Eric

mon blog
23 Sep 2005 19:11 #139

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Réponse de Damien G sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Merci Mr Audouze!

Il est clair que sans l'experience des vins anciens, je comprends les divergences d'avis. En effet, il est souvent dans l'idee que l'on doit ouvrir un vieux flacon au moment par peur qu'il soit mort 1h apres son ouverture.

Merci de vos conseils, ca donne envie d'ouvrir un vieux flacon tout tordu....;)
Je crois serieusement que votre passion sera contagieuse pour de nombreux participants au forum, et moi le premier!

Salutations,
Damien

Damien
23 Sep 2005 19:18 #140

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Si on peut s'exprimer de façon décontractée sans être systématiquement contré, je peux vous raconter des histoires passionnantes.
En voici une, dégustation de 38 millésimes de Montrose (pas du tout ma philosophie).

Voici le texte que j'ai écrit :

Bipin Desai est l’homme qui organise les dégustations les plus folles et les plus exhaustives de la planète. Ami des plus grands producteurs et ami des plus grands collectionneurs, il arrive à rassembler des vins comme personne ne le pourrait. Ici, avec la complicité de Jean-Louis Charmolüe, le propriétaire du château Montrose, ce seront 38 millésimes de Montrose qui seront soumis à la sagacité des plus grands palais de la planète. Bipin fait remarquer que la somme de connaissances des participants est absolument unique. Je reconnais des grands critiques qui publient des guides, alimentent des revues internationales sur le vin, des journalistes qui parlent du vin dans de prestigieuses revues américaines ou japonaises. Michael Broadbent, le plus grand connaisseur de la planète est là, Serena Suttcliffe et son mari écrivain du vin, Jancis Robinson ravissante dans des couleurs de vert et mauve, Clive Coates, auteur d’analyses percutantes sur le vin, retiré maintenant en France, James Suckling, critique œnologique aux analyses polémiques dans le Wine Spectator, Michel Bettane à la culture historique unique et des collectionneurs de grande pointure comme Wolfgang Grünewald, Josh latner et ce dégustateur fou, John Kapon avec qui j’avais partagé de belles bouteilles à New York qui marche sur les traces de Bipin pour organiser des combats plutôt excessifs entre les plus beaux vins de la terre.
L’expérience que l’on va vivre est bien loin de la philosophie de wine-dinners. Car ici on va comparer des années, les juger, quand dans mes dîners aucun vin n’est en compétition avec un vin identique. Bien sûr on vote en fin de dîner, mais on classe des liquoreux avec des bourgognes et des bordeaux, ce qui ne porte pas atteinte à leur valeur intrinsèque. Alors que là, on va dire que 1959 est meilleur que 1961 ce qui rabaisse un vin splendide. L’exercice est intellectuel, car on aura vu de telles variations entre les deux bouteilles d’un même millésime qu’il y a plus d’écart entre deux vins d’une même année qu’entre deux années. Il y a eu presque toujours plus de 5 points d’écart dans l’échelle de Parker entre les deux vins de la même année, et bien souvent dix points, ce qui est énorme, rendant moins définitive la hiérarchie des années.
Mais l’exercice présente un intérêt majeur, car c’est un moyen unique de mieux comprendre un domaine. Et à ce titre, l’expérience vaut d’être vécue. Je ne boirai plus jamais Montrose de la même façon après ce que j’ai vécu. Le propriétaire était extrêmement ému à la fin de cette expérience, car en 44 ans de direction d’un domaine acheté par son arrière grand père, c’est seulement la deuxième fois qu’il a réuni des vins de ce niveau. Il complimentera Bipin d’avoir su assurer la cohérence des séries de services, donnant une pertinence gustative unique.
Tout commence au déjeuner au restaurant Taillevent dans le magnifique salon lambrissé rajeuni d’un modernisme élégant et discret. Le champagne Taillevent (un Deutz) et les gougères préparent le palais. Nous passons à table. Je vais reproduire mes notes de dégustation prises au fil de la plume pour ne pas altérer la spontanéité du reportage. On sait qu’il y a des redites, car on note vite. Mais c’est l’image de l’instant.
Les nez de la première série : le 2003 est un vin frais, jeune, plein de charme. Le 2002 crée un fort contraste. Le nez est chaud, très brûlé, comme d’un Porto. Le 2000 a un nez discret, on sent l’immense potentiel. Le 1996 est un peu acide, évoquant des fruits noirs. Le 1990 est magnifique, assez semblable au 2000 mais plus ouvert. Le 1989 a une belle structure d’arômes. A ce stade, je n’avais pas encore trempé mes lèvres. Allons-y.
Le Montrose 2003 a une attaque magistrale. Il y a du fruit flamboyant, puis le bois arrive. La longueur est belle car le vin rebondit en bouche. Ce sera un très grand vin, avis qui n’est pas partagé par tous les convives dont Clive Coates. Le 2002 est moins excitant. Il est déjà formé, alcoolique, rond, et il raconte moins d’histoires. Le 2000, quel vin ! Dans 20 ans ce sera grandiose. Après une attaque très Montrose, il s’installe et s’élargit en bouche de façon splendide.
Le 1996 est un peu coincé. Il ne s’écarte pas de sa trace médiane. Il est relativement peu inspiré. Le 1990 a une merveilleuse complexité. Il suggère des tonnes de choses, sans les imposer. Du boisé bien construit, une pesanteur en bouche réelle, une longueur qui se révèlerait plus si l’on mangeait. Le 1989 semble plus agressif, plus envahissant, mais développe un charme encore plus redoutable. En fait, on peut aimer 1989 et 1990 et l’un des convives fit lever les bras pour l’un ou pour l’autre et ce fut un 50-50 quasi parfait. J’ai un petit faible pour le 1989, aussi mon classement de cette série sera : 1989, 1990, 2000, 2003, 1996, 2002. Il convient de dire que les bouteilles étaient tellement variables que ces jugements et classements s’appliquent à ce que j’ai bu, soit du verre qui m’était servi, soit du partage que je fis avec un voisin.
La deuxième série arrive et je commence par les nez. Le 1964 a un nez merveilleux, splendide, épanoui. Le 1961 est une bombe aromatique folle. Le 1959 que j’ai est bouchonné. Le 1955 a un raffinement certain et le 1953 est magique. Le 1952 sent trop la vieille armoire normande.
En bouche, le 1964 est un joli vin, à pleine maturité. Il ne ressemble pas tellement à Montrose, il est très chaleureux. Le 1961 est aqueux. On me dit qu’il titre 11,9°. Il est grand, mais pas flamboyant. Il finit un peu court et ce sera le plat qui le remettra à son niveau. Le 1959 que je goûte, pas celui qui m’est servi, est magistral. C’est un vin magique. C’est un vin intense, légèrement fumé, qui laisse une trace indélébile.
Le 1955 a trop le goût de soufre, ce qui gêne la dégustation. Le 1953 a une race énorme. Il est de la race du 1959 mais plus léger. Il a un immense caractère. Il me fait penser à Jean Cocteau, ce génie non conventionnel à la subtilité conceptuelle infinie. Des amis auront aimé le 1952. Le nez de grenier dissuade de le boire, et même s’il a souffert on trouve effectivement quelques messages intéressants.
Compte tenu des grandes variations de bouteilles on ouvrit un autre 1959 et un autre 1953. Le 1959 est parfait, le 1953 est bouchonné.
Je classe cette série dans cet ordre : 1959, 1953, 1964, 1961, 1955, 1952, mais le plat a propulsé le 1961 à de beaux sommets.
La troisième série nous fait franchir un monde. Le 1918, comme l’indique avec justesse Michel Bettane a un nez de Bourbon. C’est parfaitement juste. J’avais pensé à un bois du Canada. En bouche on sent du cassis, de l’alcool. C’est assez fabuleux. Le 1916, après le Schwarzenegger de 18, a un nez plus attendu et en bouche, c’est chaud, c’est plein, c’est chaleureux, c’est délicieusement vivant. Je n’en peux plus car le 1911, malgré un nez un peu pétroleux et une couleur un peu trouble est en bouche beau comme il n’est pas permis. En trois vins j’emploie trois fois le mot fabuleux.
Le 1906 a un nez un peu amer, mais en bouche il est bon. Le 1898 sent le vomi de bébé. D’une autre bouteille nettement meilleure, il y a quand même du gibier. Le 1890 mériterait d’avoir été dépoussiéré par un oxygène correcteur, car sous le gibier on sent que c’est jeune, et même très bon. Le 1888 a un joli nez, une couleur plate, rosée. Il n’y a plus grand-chose dans ce vin.
J’écris sur mon papier : le 1911 est géant, le 1916 est grand et le 1918 est jeune et je classe : 1911, 1918, 1916, 1890, 1898, 1906, 1888.
Pendant ce temps le déjeuner se déroulait et nous montrait toute la finesse de la cuisine de cette prestigieuse maison. Le menu du déjeuner : Légumes du moment étuvés, truffe écrasée et fleur de sel / Bar de ligne aux cèpes, cappuccino de châtaignes / Ossau Iraty aux épices (fromage basque) / crêpes craquantes aux fraises des bois. Subtilité extrême des recettes. La sauce des légumes embellissant le jeune 2003 pour le rallonger, et le bar enchantant le 1961 qui ne demandait que cela pour montrer son immense talent, mal révélé dans une dégustation froide de millésimes en série. La petite mise en bouche consistait en une gelée d’une délicatesse infinie. Le concombre en dés n’est pas forcément l’ami du vin, mais la gelée ravissait l’âme.
S’il fallait mêler les trois séries et donner un classement je dirais à ce stade : 1959, 1911, 1989, 1990. On se quitta pour quelques heures, les femmes changèrent leurs atours, et le dîner allait nous faire rencontrer de pures merveilles de Montrose.
Commençons par la cuisine. Le menu du dîner : petit velouté à la crevette assez risqué sur le vin, mais qui trouve sa place, crème brûlée de foie gras de canard aux fèves de Tonka / Saint-Pierre clouté au basilic / pigeon rôti au raisin de chasselas, girolles et jus d’armagnac : fourme d’Ambert à la cuiller / déclinaison de poires. La crème brûlée n’a trouvé aucun accord avec aucun millésime sauf un peu avec le 1970. Ils ne se sont pas parlés, alors que le Saint-Pierre est un magique multiplicateur du Montrose. J’ai particulièrement apprécié le pigeon traité d’une façon austère mais diablement précise. C’est du pigeon que l’on a en bouche, légèrement gibier, et la précision clinique du goût transcende les derniers vins qui sont – ce qui ne gâte rien – les plus grands des six séries.
Le premier groupe comporte des vins encore jeunes. Le 1986 a un nez d’un classicisme rassurant, très riche. Le 1985 est gravement bouchonné, le 1982 est opulent au nez, mais pas très complexe. Le 1975 fleure bon, joli, élégant et léger. Le 1970 a un nez convenable, un peu en dedans, légèrement bouchonné.
Le 1986 est un vin agréable, rond, élégant, raffiné, sans aspérité, sans défaut et sans extravagance. C’est le gendre idéal. Le 1985 non bouchonné est un peu court, sec, alcoolique. Il n’a pas de vraie longueur. Le 1982 est très aqueux, comme un tissu trempé. Voilà un vin qui comme le 1961 réclame un plat. Hélas, le velouté de crevettes et chou-fleur le coince plutôt. Il est à noter qu’il a un vrai message et s’élargit un peu avec le temps.
Le 1975 est aussi aqueux, avec un très joli parfum. Il m’a évoqué le clou de girofle. Le 1970 est un peu poussiéreux, astringent, à peine bouchonné, ce qui limite l’analyse.
Je classe ainsi : le 1986 et de loin, puis 1982, 1975, 1970, 1985.
La deuxième série comporte des millésimes rares. Je n’ai pas la bonne 1949, mais une sent bon. Le 1948 a un nez superbe, comme un grand porto. En bouche, le 1949 souffre un peu, mais on sent qu’il a une richesse qui ne demanderait qu’à s’exprimer. L’autre 1949 est immense. C’est un beau vin de grande persistance. Le 1948 parait plus léger mais il développe une intensité et une complexité remarquables. C’est inhabituel, mais absolument passionnant. Le 1947 a le nez d’un vin ouvert tard. Avec de l’air, il se débarrasserait de sa capuche de champignon. En bouche c’est exceptionnel. C’est grand, expressif, et d’une longueur extrême. Quelle trace en bouche. C’est un immense vin. Il m’a rappelé de merveilleux 1947 que j’ai bus.
Le 1937 a un nez un peu fatigué. On sent que la trie a été peu sélective. Il est assez agréable, un peu astringent. Le 1934 a le nez transformé par le poisson qui m’est servi. Il est très grand en bouche. Un peu austère mais formidablement présent. Le poisson est évidemment un bonheur sur ces vins. Je classe 1948, 1947, 1934, 1937, 1949 ce dernier figurant ici à cause de la bouteille.
Mon orgueil gaulois a chaviré quand mon voisin de Hong-Kong aux racines chinoises me dit : vous devriez manger votre olive, car elle élargit le 1934. J’avais prudemment repoussé ce fruit sur le bord de l’assiette, craignant une mésalliance, et c’est un homme du soleil presque levant qui me donne une leçon de gastronomie. Le coq gaulois vacillait d’un coup. Car mon compère avait raison !
Arrive une série de légende, le feu d’artifice. Le 1945 a un nez totalement exceptionnel, très largement au dessus des autres. Son goût est incommensurable, fantastique. Le 1929 a un nez plutôt serré. Il fut ouvert tard. Magnifique en bouche avec du velours. C’est chaud, sucré, c’est grand. Il se développe avec bonheur. Le 1928 a un nez moins grand, pour celui qui m’est servi. Mais en bouche, c’est d’une jeunesse incroyable. C’est grandiose, c’est un vin immense (devant tant de splendeurs le vocabulaire se rétrécit, car on veut passer moins de temps à écrire qu’à boire). A ce stade, on se dit qu’avec 45, 29 et 28, on tient ce qui se fait de mieux. Attendez donc ! Le 1926 a un nez très pur et joli, et en bouche il est brillant, jeune, d’une structure remarquable. Le 1921 a un nez chaleureux comme il est impossible d’imaginer. C’est de la vanille, du Porto, c’est chaud. En bouche, c’est un peu plus déstructuré, fumé, sucré comme un fruit confit avec du litchi. C’est le plus oriental des Montrose de ce soir. Le 1920 exhale une merveille de précision. En bouche c’est plus court qu’au nez, mais c’est imprégnant et solide. Le 1900 appelle ce mot actuel : « respect ». C’est un témoignage de la perfection du vin, même s’il a un peu souffert. Le 1893 a un nez de prime abord soufré ce qui aurait disparu à l’oxygène. Dès qu’on attend, on trouve un vin magistral, d’une dimension encore nouvelle.
Les 21, 20, 28 et 26 sont faits du même moule, sucrés, chauds, chaleureux, comme si quelque vin algérien était venu fauter. Je fais un classement : 1926, 1928, 1893, 1945, 1921, 1929, 1920, 1900, à cause de cette opacité sur le 1900. Mais en faisant un nouvel essai le 1900 se découvre et rappelle combien cette année est grande. Le 1921 est le moins Montrose de tous, le 1926 est gigantesque. Ce qui me frappe, c’est que le 21 et le 26 puissent être du niveau du 28. J’ai été frappé que la dernière série, que le pigeon adore, est souriante, ensoleillée, quand la série précédente avait produit des vins plus austères, plus encyclopédiques.
Faire un classement global est quasi impossible, d’une part du fait des variations de bouteilles mais aussi parce que chaque série produit une impression par elle-même. Le 1945 placé dans le dernier wagon n’aurait pas donné la même réaction s’il avait figuré avec ses congénères de la série précédente. Je hasarde cet ordre : 1959, 1926, 1928, 1986, 1948, 1989, 1893, etc. Mais je pourrais aussi bien mettre le 1926 en premier.
Le sommelier nous fit goûter un Coteaux du Layon 1928 dont deux bouteilles avaient des variations de couleur invraisemblables. L’une jaune citron, l’autre rose bonbon. Et c’est le même vin ! Il voulait ainsi rappeler les variations que nous avions vécues pour chaque millésime.
Jean Louis Charmolüe est un être sensible, fin, qui vivait cet événement avec une émotion intense. Il nous donnait de son vin une approche unique, car on en sait maintenant beaucoup. Il a parlé avec passion et amour de son vin. Sa sensibilité a rendu ma dégustation encore plus émouvante. Bipin Desai avait organisé brillamment la ronde des millésimes et a rendu un hommage appuyé et justifié à l’ensemble de l’équipe de Taillevent. De tels événements uniques marquent la vie d’un dégustateur.

Si ça vous intéresse, j'en ai d'autres !
23 Sep 2005 22:22 #141

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

passionnant de nous faire partager ces instants d'intense émotion.

Afin d'éviter de voir des posts de cette qualité noyés dans le forum, n'hésitez pas à ouvrir un nouveau thread, dans une rubrique régionale ou dans celle des dégustations éclectiques, et de lui donner un titre de votre choix.

merci et cordiales salutations

Yves Zermatten

Yves Zermatten
23 Sep 2005 22:39 #142

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Réponse de Damien G sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Ca nous interresse en effet!!! passionnant et de plus vous l'ecrivez bien, ce qui ne gache rien!

Damien

Damien
24 Sep 2005 08:51 #143

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Mr Audouze:

Merci de nous rappeler cette méthode qu'on apprend dans toutes les grandes écoles de sommellerie mais qu'on oublie vite pour la bonne raison que la plupart du temps, les vins sont commandés à la dernière minute. Donc merci de la rappeler
J'ai eu, je dois-dire assez peur quand j'ai entendu parler de "truc"!

Vous nous rappelez les grandes étapes:

"D'où la méthode :
- bouteilles debout en cave deux jours avant
- remontées debout cinq heures avant
- ouverture des bouteilles
- je sens
- si ça sent bon, velouté, capiteux, rebouchage immédiat avec le même bouchon ou un bouchon neutre (on ne tente pas le diable)
- si ça sent le renfermé simple, on laisse la bouteille droite, telle quelle et à travers cette si petite surface, l'oxygène va faire son oeuvre
- si ça sent gravement mauvais voire putride, on élargit la surface de contact afin que l'oxygène ait plus de surface d'action

Et c'est tout.
L'astuce, c'est l'oxygène lent."

C'est-à dire Passage de la position horizontal à la position verticale etremontage de la bouteille de la cave à la salle à manger sur plusieurs jours.
Quant à l'aération vous l'avez souligné, elle doit être fonction du degré de réduction.
Si je suis d'accord avec vous en ce qui concerne l'utilisation de la carafe pour les vieux vins; que préconisez-vous pour "élargir la surface de contact"?, je suppose que vous enlevez un peu de vin ce qui me paraît dommage. Je préfère dans ce cas, et dans ce cas seulement utiliser une carafe peu large dans laquelle je vide le vin avec le plus grand soin....

En tout cas merci de "cette piqûre de rappel" qui, je le consate est sans aucun doute pour beaucoup, un vrai vaccin!

Bien à vous

J.P.Renard
24 Sep 2005 10:21 #144

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

M. Audouze,

C'est vrai que je n'ai jamais appliqué autant de rigueur à l'ouverture de mes quelques bts anciennes .
Il ne me reste plus qu'à attendre la prochaine : à votre avis Nuit St Georges 1964 du DRC et margaux la Tour de Mons 1964 , mes plus vieilles bts, feraient elles des tests concluants ? Je réserve "ma" Romanée Conti 1972" pour une occasion marquante...

Merci M. Audouze de nous avoir dévoilé votre méthode ( et non pas "truc" :) ):
l'oxygenation lente .
Soyez sûr que, personnellement, je n'ai jamais souhaité vous aggresser, mais simplement exprimer mon opinion qui ne reflète que mon gout.
Je connais depuis longtemps, comme beaucoup, votre réputation et votre expérience, mais ce n'est pas une raison pour jouer les "beni oui oui". Il n'y a pas forcément besoin de 10000 bts pour se forger un gout.

Mais je l'ai déjà dit je suis près à changer d'avis sur des essais avec votre méthode et je ferais amende honorable sur LPV:) !
24 Sep 2005 11:08 #145

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Je réponds à quelques remarques.
D'abord, c'est la première fois qu'on me dit que ma méthode rejoint celle de la sommellerie. J'en suis ravi, car je n'ai aucune vanité d'auteur.

Comprenons nous bien : l'oxygénation lente est faite pour éviter le carafage. Car le carafage, c'est l'oxygène rapide. L'oxygène lent, c'est se mouiller le cou puis les bras puis les épaules avant d'entrer dans une piscine. Le carafage, c'est plonger du plongeoir de trois mètres avant de s'être mouillé.
Donc élargir la surface de contact peut se faire en inclinant la bouteille dans un panier, ou tout simplement en buvant un petit verre du vin. Mais pas en carafant, puisque c'est justement ce que je veux éviter.

Les sommeliers sont condamnés à carafer car les vins sont commandés quand on va manger. Donc l'oxygène lent n'est plus possible.

Je ne sais pas si vous l'avez senti dans mon compte-rendu sur Montrose, mais on lit entre les lignes que toutes les bouteilles ont été ouvertes beaucoup trop tard. C'est toujours la peur que le vin s'écroule alors qu'il s'améliore avec l'air distribué lentement. J'ai un grand respect pour M. Vrinat et son équipe, mais j'ai l'immodestie de penser que les vins eussent été meilleurs avec ma méthode.

Une autre remarque : des vins de 1964 se prêtent remarquablement à l'expérience et vous serez surpris du résultat. Je ne connais pas le Nuits Saint Georges du DRC. Qu'est-ce que c'est ?

En ce qui concerne "amende honorable", je n'en veux pas. Chacun a le droit d'exprimer son avis. Ce que je n'aime pas, c'est que je doive me justifier quand celui qui est sceptique (je ne parle pas de vous) n'a jamais bu de vins anciens.

Comme tout le monde il a lu des guides : "à boire de 2004 à 2012". Donc après 2012, c'est forcément mort. Et comme il voit des vins des années 70 qui vacillent, comment un 1928 pourrait-il être encore vivant ? Comme ce n'est pas logique, il dit : impossible. Alors, ça, je n'ai pas envie de le justifier.

Mais échanger des avis sans ostracisme, oui. Les avis sont tous différents.
Dans mes dîners, je fais faire un quarté des quatre meilleurs vins de la soirée par chacun des dix convives. Les votes divergent de façon incroyable. Il m'arrive de trouver un vin tellement transcendant que je me dis, bon, tout le monde le mettra premier. Et je suis le seul !!!

Alors des avis différents, oui. Mais devoir prouver, non.

Le texte ci-dessus sur Montrose doit éclairer sur mon goût :

- la plus forte concentration des vins splendides est entre 1911 et 1928. J'ai aimé à la folie les 11, 16, 18, 21, 26 et 28. C'est un tir groupé fabuleux. Et c'est ce que j'ai écrit dans mon livre, c'est 28 et 29 qui sont au sommet maintenant, ce qui veut dire : les décennies 10 et 20 donnent les vins les plus accomplis que l'on puisse imaginer

- mais j'ai adoré 2003, 1990, 1989 et surtout 1986, ce qui veut dire que je n'ai pas une obsession des vins anciens

- et je ne m'extasie pas comme un béotien sur les neuf vins du 19ème siècle dont seulement un ou deux étaient émouvants

- et je mets en premier 1959 qui est une aimable synthèse entre un vin encore dans sa jeunesse (selon mes critères, 1959, c'est jeune) et un vin déjà mûr comme 1926.

- donc mon goût est le mien, car personne n'a mon palais, mais en aucun cas il n'exclut la moindre période de maturité d'un vin. Pétrus 1998 me plait énormément, mais Pétrus 1926 me plait pour d'autres raisons.

Si on comprend cela, on lira plus facilement mes messages qui n'excluent personne, si le dialogue est complètement ouvert.
24 Sep 2005 12:05 #146

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Il s'agit en fait d'un "Nuits St Georges 1er cru 1964 du domaine Leroy"

Soyez sûr que le dialogue est ouvert, encore que j'ai une certaine crainte que ça tourne au monologue.... mais passionnant comme pour Montrose!

Je suis d'ailleurs impressionné par le silence de quelques anciens du site certainement beaucoup plus expérimentés que moi:) !
24 Sep 2005 13:20 #147

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

YGLOYGSPMH,LMASWXQECTGVTFHP
24 Sep 2005 13:49 #148

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Réponse de Martinez sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

Finalement:

"IL N'EXISTE PAS DE GRANDS VINS, IL N'EXISTE QUE DES bouteilles bien ouvertes"

Jmm
24 Sep 2005 14:15 #149

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Vins "anciens": vos impressions..

sur les rares très vieilles bouteilles que j'ai eues l'occasion de déguster, j'ai constaté une absence d'homogénéité entre le haut, souvent clair, voire dilué, et le bas, où se concentraient la matière et les saveurs. Existe-il aussi un "truc" pour "homogénéiser" la matière d'une veiille bouteille ?

cordialement

Yves Zermatten

Yves Zermatten
24 Sep 2005 14:48 #150

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