Bonsoir Jérome, et à tous,
pardon de m'immiscer dans cette discussion d'habitués, de spécialistes, d'historiques, d'érudits, de chevronnés ( il n'y a aucune mention inutile à rayer, je crois
). Si je le fais c'est que je crois que tu poses les bonnes questions et que toute cette discussion fait écho à mes préoccupations d'amateur, et à bien des débats dans ma vie perso.
Dans un de mes premiers post, je me souviens avoir douté de la pertinence de noter les vins...Pourtant, je sais bien que nous le faisons tous, consciemment ou non, en fonction de quantité de critères objectifs ( prix, réputation ) et subjectifs (plaisir ressenti, moment, ordre, accompagnement de la dégustation, perception de la qualité en fonction du prix...) Je vais vite !
L'idée qu'une dégustation à l'aveugle, avec estimation du prix pourrait ou devrait mettre tout le monde d'accord et potentiellement révolutionner l'ordre établi me semble totalement illusoire, justement en raison des critères circonstantiels d'une dégustation.
Pour autant, il me semble, avec ma modeste expérience, que la théorie des rendements décroissants peut s'appliquer au vin: le plaisir ressenti ne s'accroît pas à proportion de l'élévation de son prix ( qui, lui-même, s'élève en fonction de la réputation du domaine, de la rareté du vin, de la demande- elle-même augmentant en raison de la réputation et de la rareté, nourrissant par ce fait cette réputation de vin très demandé...). Que dire en outre du plaisir réel ressenti par les dégustateurs de bouteilles rares à déguster, non pas un vin, mais une bouteille rare ? Loin de moi l'intention de dénigrer ce plaisir là.
Pour ma part, et pour revenir au sujet de départ " THE rapport qualité/prix/plaisir", j'ai une pratique simple: je tente de goûter sans préjugé. Je goûte à nouveau, dans d'autres circonstances que la première fois, car je me sais fort capable de me contredire, et je me pose deux questions: suis-je prêt à payer le prix qu'on me demande pour ce vin? Suis-je prêt à demander à d'autres de payer ce prix pour ce vin ? Une troisième question bonus: puis-je avoir meilleur, dans ce style de vin, pour ce prix ?
Une dernière réflexion; un vin que je payais 30€ il y a quatre ans, ce qui me semblait honnête au vu de sa qualité propre et au regard de ce que je pouvais trouver ailleurs, est-il meilleur, mieux fait sur les millésimes suivants au point de justifier que je le paye 40€ aujourd'hui ? Ou bien n'est-ce dû qu'à sa notoriété qui a grandi ( via la RVF et autres revues et forums ) ? Ma réponse est contenue dans la question.
Le monde du vin bouge, quantité de jeunes vignerons ( et de moins jeunes ) font un travail formidable et que cela se sache ou pas remettent, de fait, en question les hiérarchies établies.
Léon