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VITICULTURE. LES SYNDICATS AGRICOLES AUX CÔTÉS DES VIGNERONS, CE MATIN, DEVANT LA PRÉFECTURE.
Les vignerons tarnais au bord de la crise de nerf

Du jamais vu depuis les années 70. Les vignerons tarnais, eux aussi, confrontés à une crise sans précédent, vont faire entendre leurs voix, en manifestant, ce mardi à partir de 10 heures, devant la préfecture.

Depuis deux ans, le nombre d'exploitations en situation critique se multiplie. Les viticulteurs estiment que l'État n'apporte pas assez de soutien à la filière en crise : en 2005, 20 millions d'euros d'aides aux exploitations en péril.

Selon un collectif de producteurs, la crise toucherait actuellement 40 % du vignoble tarnais . Et chacun y va de sa proposition : allégement des charges sociales et fiscales, octroi d'un RMI, primes à l'arrachage…

« Jamais, nous n'avons eu autant de stocks » confirme Philippe Blanc, installé à Cadalen. « Pour le vignoble, je ne crois pas à une solution globale parce que nous n'avons pas de point de vue d'ensemble sur la crise. Ce qui est sûr c'est que nous avons besoin d'une bonne publicité pour nos produits. » La mévente qui dans un premier temps touchait les vins en vrac (le prix des vins de table a chuté de 10 euros l'hecto en 2005) concerne maintenant bon nombre de chais, jusqu'ici bien calés sur la réputation régionale de l'AOC Gaillac.
APPEL À L'AIDE DE L'ÉTAT

Pascale Roc-Fonvieille, présidente du syndicat des vins de pays des côtes du Tarn : «Voilà des mois que nous piétinons. Nous demandons des allégements de trésorerie pour les entreprises en difficultés, un renforcement de l'enveloppe de l'État. Et puis aussi le dégrèvement d'impôts fonciers et une enveloppe plus importante au titre du fonds d'allégement des charges. Alors qu'approchent les vendanges, nous souhaitons que les aides à la distillation soient renforcées. »

Des viticulteurs tarnais avaient participé en mars à la manif du sud-ouest à Narbonne. Ce matin à Albi, c'est l'image du Tarn qui sera brandie haut et fort.

Henri Beulay
Le vignoble en chiffres

Superficie du vignoble : 9 050 ha dont 3700 dans l'aire d'appellation.

950 vignerons dont 367 produisant de l'AOC. 4000 emplois directs et indirects

525000 hectolitres récoltés en 2005 soit -6 % par rapport à 2004 dont 180.000 hl en AOC et 240.000 hl en vins de pays. 65 % de rouge, 30 % de blanc, 5 % de rosé.

Chiffre d'affaires du vignoble : 70 millions d'euros en 2003 et 15 % des volumes à l'export.

Exprimez-vous... Comment le vignoble gaillacois peut-il sortir de la crise ?
TÉMOIGNAGE BRUNO MONTELS, VITICULTEUR À SOUEL, ADAPTE SA PRODUCTION.
«Faire un effort qualitatif et commercial»

Pas le genre à se laisser aller ! Dans la propriété familiale de Souel, Bruno Montels, avec l'aide de son épouse, ne cesse de travailler les produits, d'apporter des améliorations tous les trois au quatre ans.

« Nous avons un potentiel pour faire de bons produits » assure-t-il. » Il faut une autre façon de voir la viticulture. A nous de nous remettre en question ! Car il faut que nos produits répondent à la demande, avec une consommation en baisse et des acheteurs de plus en plus exigeants. »

« Pendant longtemps, il a manqué aux vignerons des acheteurs qui leur conseillent de faire des efforts qualitatifs. »

« Mais aujourd'hui, dans notre vignoble.Je crois qu'il manque des courtiers, des négociants capables de toucher des marchés plus larges. »« Tous les pays du monde envient notre vignoble ; c'est un terroir à sauvegarder. Mais actuellement, les vignerons se sentent lâchés. C'est à nous de réagir. D'abord écouler les stocks, ne pas laisser vieillir des vins, inadaptés aux marchés extérieurs friands de produits fruités et repartir sur de bonnes bases. »

« Même si nous sommes un petit vignoble, il y a des chose s à faire pour avancer techniquement. »

Je me suis toujours demandé pourquoi en France il n'y a pas plus de domaines viticoles qui proposent en même temps une restauration ? J'en garde un souvenir ému de mon voyage en AF du sud, dans des paysages merveilleux.

Ca pourrait être vrai à Gaillac qui beneficie du climat et d'un environnement touristique interessant.
1) Revenu d'appoint
2) Ca fait connaitre les vins dans de bonnes conditions
3) Ca permet de repartir avec des bts .

A condition que la table soit correcte et sans "coup de fusil" et que les meilleurs domaines s'y mettent et pas seulement ceux qui ecoulent de la piquette!

Il y en a un qui le fait ... presque: Lescaret qui a ouvert un bistrot (au bord de la voie ferrée) à la sortie de Gaillac.

Salette aussi, dans un château/hotel non loin du domaine, dans le genre luxueux ... pas vraiment en phase avec les vins de la région.

Celui de Lescarret est vachement sympa d'ailleurs, le concept bar à vins-caviste est plaisant, ça permet de de faire ses emplettes en buvant un coup... et sa sélection de vins (typée vignerons "rebelles") est attrayante . Une adresse à recommander

typée vignerons "rebelles"

c'est bien ce qui ne me plait pas trop, d'autant plus que les tarifs ne sont pas tendres!

Ca c'est certain, il ne se prive pas sur ses marges... Ses "potes" rebelles sont-ils au courant qu'il se fait des marges confortables sur leur dos ?...

Vous étes durs! Ouvrir un bar à vin à Gaillac, à côté d'une voie ferrée , il fallait oser, non ?
Et puis "vignerons rebelles" ne signifie pas qu'ils roulent sur l'or.

Sa sélection a le mérite de sortir des sentiers battus. On retrouve la même philosophie de vie et de travail chez ces vignerons et, en plus on y mange bien.

Sa crétion date de plus d'un an, il faut encore du temps...et à Albi, aucun vrai bar à vin n'est à l'ordre du jour. Si oui, dîtes le moi vite!

L'idée que les vignerons proposent une restauration n'est pas bête, et c'est même une excellente illustration de l'oenotourisme...encore faut-il avoir certains aménagements( hygiène, service,etc...) et avoir du temps pour cuisiner et servir. Tous les vignerons ne sont pas prêts à le faire. Mais si chaque domaine faisait une sorte de porte ouverte, dégustation repas, et que les gens puissent prendre du bon temps et connaître l'AOC gaillac et ses trésors,ce serait fabuleux.

Croisons les doigts !

Et puis "vignerons rebelles" ne signifie pas qu'ils roulent sur l'or.

Ni qu'ils ne soient pas un peu ... gourmands.

et à Albi, aucun vrai bar à vin n'est à l'ordre du jour. Si oui, dîtes le moi vite!

Il n'y en a déjà pas à Toulouse ...

Il y a tout de même un ersatz de bar à vin: Ricard, avenue de Gaulle.

Bertrand,

Tu oublies les "tables du midi" : Tire-Bouchon, temps des vendanges, Vinéa (l'Union).

Prix sur table = prix départ cave. Menu à 12 euros, plus que correct.

oui..., et pendant que les vignerons ont des difficultés, les inspecteurs de la DGCCRF viennent prélever des échantillons chez les "bons" viticulteurs, histoire de vérifier que la volatile est supérieure à 1 gramme sur leur liquoreux et les envoyer ainsi à la distillerie. Histoire de filer un coup de main à ceux qui osent entreprendre... La prochaine fois c'est sûr, ils élaboreront des petits moelleux qui manquent de tout mais qui seront dans les limites.

Bonjour,

des nouvelles du bar à vins de M Lescaret? existe t-il toujours?

Hier ça allait plutôt bien à Gaillac. Je suis passé à la fête des vins de Gaillac et ai pu déguster une douzaine de vins. Pas tout retenu mais dans l'ensemble la qualité est plutôt satisfaisante et les gens sympas. Au niveau des prix je trouve que c'est correct. Je ne connaissais pas vraiment, je reviendrai mais dans d'autres conditions; après la dégustation 5h de route pour rentrer sur Nantes. Les organisateurs avaient prévu des alcootests (distribué gratuitement). Pour donner un nom je retiens le château Bouscaillous qui propose des vins agréables à des prix raisonnables. En plus Madame est fort bavarde et fait une belle promotion de ses produits. Pour couronner le tout, la famille est dynamique et projette de développer l'oenotourisme. Bravo, j'encourage.

Très sympa en effet cette fête. C'est assez compliqué pour déguster dans de bonnes conditions, mais les rencontres sont toujours sympathiques. On se rend compte également à cette occasion du nombre important de producteur dont on a jamais entendu parler et de l'impossibilité de tout goûter sereinement.

Pour répondre à Jean-Bernard, le bar à vin détenu entre autres par Lescaret (avec en plus Issaly, Plageoles, le chef et un distillateur) Vigne en Foule existe toujours. Je suis allé faire une dégustation hier des 3 domaines ci-dessus (super accueil) avant de manger le soir. J'ai vraiment passé une superbe soirée, j'aimerai bien que les bars à vin ou restaurants se revendiquant comme tels sur Dijon soient tous à ce niveau de qualité.

Le distillateur en question s'appelle M. Cazottes et tient également "le pré en bulle" à Albi où la carte des vins est excellente et à des prix défiant toute concurrence dans la restauration (coef 2 environ : Zind Humbrecht ou Cotat à 40 euros sur table, c'est assez peu fréquent.)

Merci Major

-D

De rien. Pour finir de compléter les précisions de Jérôme, le cuisinier s'appelle Julien Bourdaries (prix du Fooding 2010 du meilleur bar à vins) et Fabien Loubière (Pré en Bulle) fait aussi parti de l'aventure.