Saint-Chinian 2001
Lundi 14 novembre 2005
Une production Ganesh Club
Le contexte :
- L’ordre de service est aléatoire et les vins sont goûtés à l’aveugle mais découverts par séries de 5.
- Nombre de dégustateurs : 18.
- Jacques Prandi (JP), Laurent Gibet (LG), Pascal Perez (PP).
- Une dégustation préparée par Pascal Perez pour le club Itinéraire des Vins.
- ED : Echantillon Défectueux.
- Les commentaires de dégustation sont synthétisés par Laurent Gibet.
Les vins :
1. Saint-Chinian – Mas Champart – Clos de la Simonette 2001 :
JP12,5 – PP11,5 – LG12
- Robe intense.
- Nez intense, campagnard, composé de senteurs corsées de mûre, d’épices, d’amande grillée, de fruits à l’alcool. Boisé légèrement lacté.
- Ce qui choque immédiatement en bouche, c’est la violence de la charge alcoolique, qui rend la dégustation de cette cuvée très dense (noire) particulièrement pénible (ce côté porto sec au feu ici trop violent). Il faut rajouter à cela des notes très légèrement liégeuses (pour certains dégustateurs) et une finale asséchante.
2. Saint-Chinian – Domaine Rimbert – Le Mas au Schiste 2001 :
JP14,5 – PP14 – LG14,5
- Robe moyennement intense, plus mate.
- Nez oriental, joliment affriolant, marqué par des odeurs de bourgeon de cassis, de cassis, de rose, de laurier, de fraise doucereuse (mara des bois). Belle élégance florale (violette dominante) et épicée.
- Bouche dotée d’une matière intermédiaire en densité, mais fine et fraîche, leste, digeste et goûteuse. La violette poivrée est très réussie (pétulante) mais le vin reste un peu tendre et court.
3. Saint-Chinian – G. Moulinier – Les Terrasses Grillées 2001 :
JP14 – PP13,5 – LG13
- Robe noire.
- Le nez, lacté et éthéré, colporte des notes de bitume, de fumée, de cacao, de fruits à l’eau de vie.
- On retrouve ici un alcool prononcé (sans atteindre le drame du premier vin). Du fruit, de la densité, de la fraîcheur mais des goûts banals lactés (caramélisés) pour un vin peu inspiré. A revoir sur un carafage plus poussé et au vieillissement (1998 nous avait laissés perplexes).
4. Saint-Chinian – Canet-Valette – Maghani 2001 :
JP15,5 – PP15,5 – LG15,5+
- Nez profond, boisé, qui convoque des senteurs abondantes : minéral, animal, fruits noirs, cerise confite, épices, goudron, cacao, rafle.
- Bouche très serrée, ferme, à la sève minérale prometteuse (juteuse, fraîche, très nette), qui se développe puissamment et qui gagnera à vieillir encore au moins 5 années. Une belle matière première et un travail au chai très pensé, semble-t-il. Tannins poudreux selon Pascal.
5. Saint-Chinian – Domaine La Madura – Grand Vin 2001 :
JP15 – PP15 – LG15
- Robe noire.
- Nez profond, mûr, plein de caractère, favorisé par une belle complexité : cassis, mûre, épices, garrigue, olive noire, réglisse, violette, cerise. Ces notes sont englobées dans un boisé de qualité.
- Bouche sérieuse, très suave (alcool plus présent aussi, légère sucrosité), assez longue. Elle semble plus accessible que Maghani, n’en possédant pas le socle.
6. Saint-Chinian – Clos Bagatelle – La Gloire de Mon Père 2001 :
JP14,5 – PP14,5 – LG14,5/15
- Robe plus fauve.
- Nez doux, possédant un raffinement oriental de nouveau : savon d’Alep, orange, cannelle, rose. Pointe animale.
- Bouche sapide, coulante, au fruit acidulé fringant, pour des goûts complémentaires de rafle poivrée très agréables. Elevage et alcool perceptibles. Ce vin bien vivant ressemble au Mas au schiste en plus concentré.
7. Saint-Chinian – Mas Champart – Causse du Bousquet 2001 :
JP13 – PP12,5 – LG13,5
- Nez puissant qui développe des notes minérales (encre), de fumée, de végétal (amande, petit pois frais), de fleurs masquées par un peu d’eucalyptus (un côté pharmaceutique camphré).
- Bouche très dense mais qui manque cruellement d’harmonie : l’acidité est pointue, l’alcool imposant, les goûts végétaux (presses ?) marqués et la légère sucrosité dissociée.
8. Saint-Chinian – Borie La Vitarelle – Les Crès 2001 :
JPED – PP&& – LGED
- Nez interlope, car derrière le bourgeon de cassis et le fruit pointent des émanations peu engageantes ici de varech (iode).
- Bouche décidemment peu nette, occise. Goûter une autre bouteille non bouchonnée, si possible.
9. Saint-Chinian – Domaine Combebelle – Syrah-Grenache 2001 :
JP13 – PP13,5 – LG14
- Très joli fruit noir épicé, complété par des senteurs de schiste, de café vert, de fleurs, de réglisse.
- Bouche corsée, un brin capiteuse (grosse maturité du fruit), dans un registre rustique (grossier). Relative cohérence toutefois, sans lourdeur. Jacques la trouve chaude, rêche et pour finir, amère.
10. Saint-Chinian – Domaine Navarre – Cuvée Olivier 2001 :
JP13,5 – PP15 – LG14
- Le nez, net et profond, conjugue des effluves d’abord intéressants : violette, olive noire, orange, réglisse. On devine la « transparence aromatique » d’un vin sans soufre. Il rappelle d’emblée à un beau Cornas (ou à un Crozes-Hermitage de Dard & Ribo) mais il a tendance à se dégrader à l’aération (confirmation du sans soufre pour une partie des dégustateurs).
- La bouche rappelle toute la vulnérabilité d’un vin peu protégé : son expression fruitée, non dénuée d’aspérité et de profondeur, fléchit en déployant progressivement des goûts de pomme blette qui déparent un expression initialement plus satisfaisante. Pour Pascal toutefois : beau jus net, dense mais glissant, longueur et équilibre.
- Un vin précaire donc, paradoxal, à boire au comptoir sans la carafer.
Conclusion :
- Niveau d’ensemble décevant vu les cuvées retenues et le millésime.
- On attendait beaucoup mieux de Borie la Vitarelle (mais le vin est ici bouchonné), du Mas Champart, de Moulinier.
- Des styles assez différents.
- La cuvée Maghani assume parfaitement son ambition régionale.
- La Madura et Clos Bagatelle les talonnent d’assez près, pour des vins plus immédiats.
- Navarre propose ici un vin ambigü.
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