Nous avons 2028 invités et 61 inscrits en ligne

Le Languedoc / Roussillon à  Paris

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Un aller-retour en stop jusque chez Hervé, un jour ou deux de vendanges ou de taille ou de quoi que ce soit et on se descend une bouteille de Petite Sibérie offerte par le vigneron (mais 2001… pas 2002 (aaa)(aaa)) en petit comité. J'amène un très beau riesling (enfin ce que je considère comme un très beau riesling) pour commencer avec qqs beaux produits de la mer… et voilà  une bonne soirée en perspective.

Ce soir à  l'apéro avec mon p'tit frère un Sylvaner cuvée Osacr du Clos Saint Landelin 1997… très bonne façon de commencer la soirée

Message edité (31-10-2004 20:41)
31 Oct 2004 20:38 #61

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19658
  • Remerciements reçus 4826

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Vincent,

même moi je suis partant! J'amènerai une petite douceur de chez nous!

Jérôme Pérez
31 Oct 2004 20:50 #62

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

"S'il se débrouille bien, cela devrait être assez facile car, finalement, lorsqu'on aime vraiment le vin, il est peu de bouteilles que l'on ne partage pas un jour ou l'autre."

J'avoue que récemment j'ai eu l'occasion de boire des vins de chez Bonneau, Leroy, Rayas, Coche-Dury… et ceci sans bourse délier !
Et plus loin DRC, Gaja, Lafon, Clos Ste Hune, etc.
J'ai honte !!

Serais-je un affreux parasite ???
31 Oct 2004 21:18 #63

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2308
  • Remerciements reçus 77

Réponse de jeanclaude sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

St Restitut! je me souviens les jours (un peu plus lointains chaque jour (jjj)) où, avec mon père, j'allais aux alentours du village chercher des dents de requins fossilisées dans les carrières proches.

Cette fois, à  défaut de squales, dénicher quelques LPViens autour de quelques bouteilles ne serait pas pour me déplaire (bbb). RDV en mai?

Bon, maintenant on peut aussi envisager un saut du côté de Vingrau (bbb).
31 Oct 2004 22:42 #64

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Hervé c'était sympa de citer J.F. Nicq car on pourrait penser que son coup de calcaire dans la RVF conviendrait très bien, mais pas spécialement et exclusivement, à  "ta" Petite Sibérie.

Lors de ma séance matinale dans mon petit salon de lecture, je décide de changer un peu les magazines présents. Je saisis deux N° de la RVF qui sont un compagnon idéal pour ces moments de recueillement. Je commence et tombe sur un portrait de Jean-François Nicq. quelques phrases très intéressantes : "l'idée fause, quoique largement répandue, que le vin doit être prestigieux, puissant et cher" et "on ne peut pas faire du vin pour faire plaisir aux gens tout en les empêchant de l'acheter avec des tarifs prohibitifs, (…) avec des rendements de 20hl/ha en moyenne et un prix de vente de 6 euros, on s'en tire très bien, je vis normalement"

Ou ailleurs pour faire plaisir à  certains : "le côté un peu trop chaleureux et les arômes très saturants de confiture et d'épices des vins du sud" ou encore "tout cet aspect désagréable des vins puissants et forts" "mais le terroir peut s'exprimer de manière plus fine et plus légère"

Et à  la fin …
• son coup de chapeau : tous les vignerons en quête de "vins nature". Courageux !
• son coup de calcaire : les vins très chers dont rien ne justifie le prix.

Tu écrivais entre autre "les petits rendements, la culture sans produits chimiques, tout cela et bien d'autres choses me sont aujourd'hui permises ou envisageables."
Je crois que chez lui aussi et en vendant ses vins à  bas prix. Tes remarques sur le fait qu'il est sur la corde raide et que sa situation est bien précaire sont sans doute fondée et je crois qu'il est loin de vivre dans le luxe et qu'il loge toute sa petite famille dans les installations d'une ancienne coopérative qui a coulé.

J'avoue qu'il ya également un choix idéologique : je refuse d'acheter des Nike à  150 euros ou moins , je suis opposé au principe de vins à  200 euros la bouteille à  Vosne-Romanée tout autant qu'à  Vingrau ou ailleurs quels que soient mes moyens financiers, même si en effet contraiement à  Nike en vendant des vins à  ce prix tu peux faire travailler sept personnes dnas des conditions que j'espère plus que correstes contrairement aux conditions de travail des ouvriers de Nike. tout cela est très compliqué

"Et puis, la petite Sibérie, c'est 160 euros en primeur. A dix, cela fait 16 euros le verre."
Je pense pouvoir me faire un grand plaisir avec des vins beaucoup plus près de 16 euros la bouteille. Je ne compare pas avec un bidon d'essence ou un verre de vodka dégueu dans une boite (je n'y vais pas et je ne bois pas de vodka) mais avec d'autres vins qui sont j'en suis certain d'un niveau comparable et d'un prix nettement inférieur. Pourquoi acheterais-je des Mouline, Landonne et cie quand les vins de Jamet ou Th. Allemand me procurent un grand plaisir. Pourquoi les Hermitages de Chapoutier quand ceux de Chave sont trois fois moins chers (hormis la cuvée Cathelin qui ne m'intéresse pas). Pourquoi des stars quand en fouillant bien on trouve tous les ans des cuvées de même niveau dans chaque région. Chez les grands il y a souvent une plus grande régularité… mais elle coûte cher… et puis il y a les frais de représentation, les salons, le personnel. Avec 3 hectares de vignes à  travailler à  deux tranquilement on peut limiter sérieusement les frais !! MAis on n'embauche pas…… donc en effet tout est compliqué et donc , ceux qui peuvent le fairte : continuer à  acheter la Petite Sibérie et financez donc ainsi sept emplois. Pour une fois que votre argent sera utile (aaa) (aaa)
01 Nov 2004 11:02 #65

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2304
  • Remerciements reçus 75

Réponse de M@nuel sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Petite question à  Hervé Bizeul.
Plus haut, dans votre premier message, vous disiez grosso modo que le millésime 2002 n'était pas comparable à  2001 (ce dernier très réussi).
Pourrais-je savoir à  quel prix, La Petite Sibérie a-t-elle était vendu dans ces deux millésimes ?
Parce que je suppose que quand c'est simplement très bon c'est cher, admettons, mais alors quand c'est simplement moins bon, c'est moins cher aussi, non, logique ?
Un extincteur qui sauve une vie c'est très bien mais un extincteur qui a une défaillance au moment fatidique c'est moins bien ......
Désolé pour l'exemple, mais c'est le votre. (bbb)

Ceci dit, merci d'avoir pris un peu de votre temps pour intervenir sur le forum et comme l'ont déjà  souligné certains de ne pas utiliser la langue de bois. (bbb)

Amitiés,
M@nuel.

Message edité (01-11-2004 12:52)
01 Nov 2004 11:49 #66

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • DidierT
  • Portrait de DidierT Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 3117
  • Remerciements reçus 6

Réponse de DidierT sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

De retour de week end et quel plaisir de voir que M. Hervé Bizeul n'hésites pas à  intervenir sur LPV pour apporter sa vision et exposer son approche. Merci à  lui.

Je ne reviendrai pas sur le problême du prix, chacun à  sa perception, mais comme je le disais dans mon commentaire une bouteille à  prix élevé va donner une attente bien supérieure et donc s'exposer aux critiques notamment lorsque la dégustation n'est pas à  l'aveugle. Enfin, il ne faut pas oublier les conditions de cette dégustation (voir mes commentaires plus haut) qui pourtant à  montrer un superbe niveau d'ensemble. Comme le rappel Hervé Bizeul les domaines n'ont pas hésité à  faire déguster leur cuvée les plus rares, et je leur en remercie. Déguster en une soirée, Petite Sibérie, Muntada, Clos des Cistes reste magique.

La richesse vient de la diversité et je pense que le L.R. l'a bien montré lors de cette dégustation et notamment que cette région ne produit pas que des vins lourds, et uniformes.

Didier
01 Nov 2004 21:15 #67

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Bon, comme je le disais à  Olif à  Paris, pour un vigneron, intervenir sur un forum n'est pas chose simple. D'abord parce qu'il y a toujours un imbécile (excusez- moi, mais il n'y a pas d'autres termes) pour penser que le vigneron vient faire sa pub. Alors, souvent, au lieu d'être un nouveau moyen de communication, nouveau parce que sans intermédiaire, sans filtre et sans être obligé de se déplacer, cela devient un lieu de règlement de comptes et que le vigneron, écÅ“uré, retourne dans sa cave. Donc, si vous voulez avoir plus de vignerons, dites ce que vous voulez mais faites attention par pitié à  Â« comment vous le dites ». Souvent, un brouillon, une nuit de réflexion et un envoi le lendemain ne donne que plus d'impact et de précision à  une opinion :)). Au fait « ce n'est pas bon » et « je n'aime pas », ce n'est pas pareil…

Le ton de ce sujet montre que l'on peut ne pas être d'accord sur le vin comme sur tout et en parler calmement, de manière civilisée. Donc, cela m'encourage à  continuer et à  discuter "de l'endroit où je me trouve", c'est-à -dire d'une propriété récente, qui a connu un succès médiatique et commercial incroyable en quelques années à  peine et qui se retrouve aujourd'hui à  la fois "fer de lance" (avec d'autres...) d'une région en pleine révolution (le mot n'est pas trop fort), mais aussi, à  cause de sa position en première ligne, "cible" de toutes les critiques. Il y a des inconvénients et des avantages à  tout cela.

Trois réponses sur la petite Sibérie. Cela me gêne un peu d'en parler mais comme on me pose des questions. Mais je pense qu'à  travers ces réponses, il y a des idées fortes qui surgissent qui intéresse tout le Languedoc-Roussillon, chose plus en rapport avec le titre du forum.

Pour Jérôme : je ne suis pas d'accord avec toi. à€ mon avis, ce n'est pas le prix qui fait la demande mais la demande qui fait le prix. Le meilleur exemple est celui de la bonne trentaine de micro-cuvées (chose bien différente d'un « vin de garage », à  mon sens) qui sont nées dans le Libournais depuis 5 ans. Seules 5 ou 6 fonctionnent, le reste patauge.
Dans le cas de la petite Sibérie, c'est PARCE que certains importateurs ont voulu tout acheter dès la mise en barriques, que tous se sont battus pour en acheter en primeur,et la production, venant d'une seule parcelle, que j'ai pu fixer son prix aussi haut. Ce sont des marchands modestes. Pour eux, 60 ou 120 bouteilles, c'est un trou de trésorerie monstrueux. Ils ont eu les couilles d'y croire et de payer pour en avoir, en pensant que leur goût ne les trompait pas et qu'ils réussiraient à  convaincre leurs clients. Idem pour des cavistes qui n'y croyaient pas et qui, après l'avoir goûté, en ont pris qui 1, qui 3 bts, qui 6 bts sachant qu'ils risquaient surtout… de les boire. Oui, il y a encore des marchands de vin qui s'engagent et heureusement pour le L.R.. Ce sont eux, qui, dégoûtés d'autres régions, sont en train d'hisser la région au rang d'une des meilleures régions de production mondiale.
Contrairement à  ce que tu sembles croire, en dehors de quelques gogos, les amateurs de vin qui ont les moyens sont bien PLUS difficiles que les autres. Tout simplement parce qu'ils ont tout goûté et ont tout dans leur cave, et souvent par piles ! Pour arriver à  se faire une place, il faut vraiment que ça leur fasse "tilt". La petite Sibérie n'a jamais été planifiée et je ne crois pas que l'on puisse « marketer » ou « imposer » un vin culte, où que ce soit dans le monde. Les vignerons qui vendent cher, par exemple en bourgogne, les comte Lafon, les Coche-Dury, les Mortet, etc.ne pensaient jamais que leurs vins atteindraient de tels prix.
Je suis néanmoins d'accord avec toi sur le fait que commercialiser un vin cher attire l'attention. Plus, peut-être, dans le cas de la P.S. sur le L.R. tout entier que sur moi. Cela ne provoque pour autant ni articles de presse, ni commande. Je suis bien plus connu pour mes autres vins que pour la petite Sibérie que, avouons le, ne connaissent que ceux qui en ont goûté, qui ont lu deux ou trois forum de ce genre ou deux entrefilets dans la RVF. Nous verrons si, dans les années à  venir, ce vin continue son chemin. Si c'est le cas, ne se sera que pour ses qualités intrinsèques, comme tous les grands vins. Ce n'est pas ma priorité. Me croira qui voudra.

Pour Manuel, une bonne fois pour toutes, la petite Sibérie n'est pas un vin concentré au sens « parkerien » du terme. On notera d'ailleurs, et c'est je pense unique au monde en L.R. que c'est le cas de presque tous les vins « cultes », cf la Muntada, la Grange des Pères, Marlène Soria, etc. Bon, il y aussi le Clos des Truffiers , Emile Peynaud et… le Clos des Fées « Clos des Fées » me direz vous. Mais les vignerons qui font ces vins aiment vraiment, à  mon avis et c'est mon cas, ce type de vin, irremplaçable à  mon sens au vieillissement et à  certain moment de gastronomie. En Espagne, en revanche, 80 % des nouveaux vins cultes sont hyper-concentrés…

Au Clos des Fées, comme je pense dans d'autres domaine du L.R., on ne fait pas les prix comme en bordeaux, en fonction de la concentration ni de l'IPT (indice de polyphénols totaux).
Par exemple, je pense qu'en 2001 comme en 2002, le Clos des Fées est plus « concentré », plus massif, plus impressionnant que la P.S. Certains, d'ailleurs le préfère, où aiment les V.V. ou les Sorcières. D'autres craquent complètement sur la P.S.. Je ne l'explique pas, je me contente de le constater. En P.S., le 2001 était un millésime très impressionnant, hors normes, très démonstratif, horriblement charmeur, limite provoquant. 2002 est d'une qualité de tanin incroyable, plus réservé mais aussi plus élégant. Côte à  côte, les deux vins sont comme deux sÅ“urs, avec un air de famille mais aussi des différences importantes. Pourtant avec une analyse presque identique !!! Une grande leçon pour moi. Certains, Michel Bettane, par exemple, pensent que le 2001 est un grand vin mais il ne l'aime pas vraiment car il ne correspond pas à  l'idée qu'il se fait d'un grand vin. Cela ne l'empêche pas de bien le noter. 2002 le séduit, au contraire. Encore une fois, ONPPLATLMonde… Je suis pas certains que lors de notre dégustation de Mai, si elle se fait, certains ne préfèrent pas 2002 qui, qui peut le dire, ira peut-être plus loin ?. Mais les deux vins sont, sincèrement, à  mon avis, au même niveau. Si cela n'avait pas été le cas, je n'en aurais pas fait, tout simplement. Je m'efforce (ce n'est pas facile…) de trouver un équilibre économique sans la P.S. car je sais que je peux la rater une année. 2004 est bien parti mais il faudra attendre Février pour être sûr. Bon, tout ça pour dire, en prenant un peu de hauteur et en réfléchissant à  ce qui en train de se passer ici, que je trouve EXTRAORDINAIRE que le L.R. ne suive pas la tendance mondiale. Chacun ici fait comme il le sent et non comme on lui dit qu'il faut faire.

Pour Vincent (et d'autres), je rappelle que 55 % de ma production, c'est des bouteilles de Sorcières à  11 euros et 30 % de vieilles vignes à  20 euros en primeur après élevage en barriques. Le tout sur un rendement moyen de 18 hl/Ha en 2003, j'espère 20 hl/ha en 2004. Suis je alors « l'horrible profiteur » que certains semblent décrirent ici. Je suis tout aussi fier du fruit et de la gourmandise des Sorcières que de la puissance du Clos. J'essaie de faire en sorte de produire des vins accessibles tout de suite, d'autres qu'il faut attendre, tous à  base de raisins mûrs, mon credo.
Je n'affirme détenir aucune vérité, sachant depuis longtemps que la bouteille, le moment, le plat, la compagnie,le verre, l'état d'esprit, tout cela peut servir ou desservir un vin.
Ceci étant dit, ton analyse sur l'équilibre économique est très intéressante puisque le schéma que tu décris était le mien au départ et que je le conseille toujours aux jeunes (ou moins jeunes) qui s'installent ici aujourd'hui. Je vais essayer de le développer rapidement pour t'en faire saisir les avantages, les engagements qu'il impose et certaines de ses limites. Ce serait bien que des vignerons dans cette situation argumentent, rectifient ou critique ces quelques chiffres.

Regardons d'un peu plus près : 20 hl/ha sur 3 ha = 60 hl soit 8 000 bouteilles. A 6 euros, on est exonéré de TVA puisque l'on fait 6 x 8 000 : 48 000 euros de chiffre d'affaires (TVA après 55 000 euros de CA, je crois). Le forfait agricole est un paradis fiscal et social impressionnant : pas de compta, pas de TVA, pas de prélèvement sociaux ou presque, la sécu gratuite (forfait 1000 euros par an environ au titre de la « solidarité »), retraite agricole faible mais retraite quand même (le régime agricole est déficitaire à  95 %…), jamais de contrôle fiscal, revenu fixé arbitrairement par le Préfet et toujours égal à â€¦ zéro (d'où la possibilité, et certains ne se gênent pas pour le faire en coopé, d'avoir le RMI, les allocations logements, les bourses pour les enfants et j'en passe).

Au niveau des frais, on considère communément qu'en coopé, un vigneron peut s'en sortir avec 3 000 euros de frais hectares, s'il cultive tout seul et au moins 15 ha. En « naturel », sans parler de bio, faut compter la matière organique, le travail du sol en plus et pas mal d'autres choses, c'est à  dire à  mon avis pas moins de 5 000 euros, avec un vieux chenillard et si les vignes sont à  côté de la maison. Mais bon, sur des petites surfaces, ce genre de calcul ne veut rien dire, puisqu'il y a en même temps moins de frais variables et bien plus de frais fixes. Allez, pour simplifier, prenons l'hypothèse que tu bosses seul, avec ta femme, que tu achètes que du souffre (ici,on peut), du B.T., deux sacs de cuivre et que tu te fais tout seul, avec un atomiseur et un C15 d'occasion. Je pense que tu mérites un petit SMIC, ta femme aussi. Alors, j'enlève 24 000 euros /an + 1000 euros de M.S.A. Cela te suffit pour faire ton bonheur, vivre simplement à  la campagne en travaillant dur, mais une petite centaine de jours ouvrable par an seulement, en fait, parce que tu as peu de vignes. Bon, tu refuses bien sûr tous les « bienfaits » de la société de consommation, tes mômes aussi. Et tu attends les clients sur le pas de la porte parce que tu n'as pas un rond pour aller les rencontrer ni aucune marge arrière à  donner à  des intermédiaires. En effet, si tu veux, pour respecter tes principes politiques, que ton vin soit vendu partout 6 euros pour être accessible à  tous (ou plutôt à  n'importe qui, mais c'est un autre débat…), il faut que tu en donnes 2 (au moins…) à  ton importateur. Et alors là , notre histoire est déjà  terminée.
Bon, en plus, soyons sérieux : vendre 8 000 bouteilles, en direct, tout de suite, sans initiative commerciale, c'est IMPOSSIBLE.

Bon, mais admettons que la chauve-souris, elle ait le code et qu'elle trouve ta porte :))) et que tu vendes.

Avec ces petites quantités, impossible de mettre en bouteille à  moins d'un euro de matières sèches (2,2 frs de bouchon, 2,0 frs de bouteilles, 1,50 frs pour le carton et l'étiquette, 1 frs pour le travail). Bon, tu sais négocier, mais rien de luxueux au niveau des habillages et une seule cuvée parce que tu ne peux faire qu'une seule mise.
Tu me suis ? Si oui, et si je ne me trompe pas dans mes comptes, il te reste 16 000 euros.
Avec cela, il faut que tu payes les produits, l'essence, l'électricité, l'amortissement des bâtiments, du matériel de cave (pas de barriques, t'as pas les moyens), de culture et bien sûr les vignes.
à€ condition que tu aies TOUT financé en fonds propres (tu peux avoir vendu ton appart à  Paris,par exemple) car on ne te prêtera pas grand choses si tu arrives les mains vides, surtout dans la conjoncture actuelle, c'est jouable. Bon, il te faut donc juste 200 000 euros pour commencer à  jouer. Ah, tu n'oublies pas le fonds de roulement, ce que tout le monde fait, au moins deux ans de C.A., trois si tu veux élever un peu. Donc, compte plutôt 300 000.
Mais vois tu, même avec des pepettes, et la plupart de ceux qui s'installent ne les ont pas, tu es sur la corde raide. Le moindre truc qui ne se passe pas de façon idéale, sur le plan climatique, vinif, commercial ou physique/moral et tu perds tout. Et comment tu vis avec une telle épée de Damoclès sur la tête en permanence ?

C'est ça, la vie que tu souhaites avoir ou que tu trouves normale pour les vignerons dont tu dis estimer le travail ou le talent ? Moi, non. De plus, j'ai du mal à  cautionner, (je sais, je sais, j'en ai profité les deux premières années, mais aujourd'hui je paye mon dû) un système qui permet d'être exonéré de tout, c'est en dire en substance de vivre aux crochets d'un système libéral et du confort qu'il apporte alors qu'on le critique par ailleurs.

Tu dois penser que je grossis le trait. à€ peine, je t'assure. Pour s'en sortir, il faut augmenter les rendements, les surfaces ; tu passes au réel, en TVA d'abord, puis sur le plan fiscal ( C.A >75 000 euros, cela va vite) et là â€¦ c'est une toute autre histoire parce que tu te prends sur la gueule les impôts, les charges sociales et les frais supplémentaires la première année. Et qu'il faut embaucher, acheter du matériel, vendre plus, plus cher, plus loin. Mais c'est un autre schéma, trop long à  développer.

Je parle bien sûr de CREATION de domaine et non d'un domaine où tout est payé, tout amorti, avec des vignes régulièrement renouvelées,un réseau commercial déjà  constitué, une image déjà  construite, etc, etc.

Bon, voilà  quelques réponse à  vos questions, quelques éléments de réflexion qui vont en amener d'autres. Un peu long, pardon, mais après, je n'aurais plus le temps car on va décuver toute la semaine, puis dimanche dégustation à  Saint-Bonnet le Froid, etc, etc. Donc, à  l'avance, ne m'en voulez pas si je n'interviens plus.

Amitiés, à  tous, Hervé
02 Nov 2004 13:38 #68

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

J'ai pas le temps … mais rapidement

Comment ils font ceux qui arrivent à  faire "bio" (j'ai tout de même quelques copains vignerons en bio ou biod qui ne me cache pas que le prob. pécunier est un faux prob… ce n'est pas plus cher de produire en bio car on économise énormément sur les produits vigne et cave), en créant un domaine de toutes pièces, avec des rendements raisonnables (je ne connais pas le prob. dans le roussillon mais je pense qu'on peut faire grand avec 35 hl/ha… mais pas avec une densité de 3000 pieds hectares et à  vendre 6 euros) Quand J.F. Nicq parle de 6 euros peut être parle t'il du prix H.T. qu'il propose aux pros et donc le vin serait vendu à  10 euros ou plus. Je n'ai jamais écrit qu'il fallait faire des vins à  6 euros. Mais entre 6 et 200 il y a un monde.
Un prix départ H.T. de 10 euros c'est bien je crois pour un vigneron. Et à  l'arrivée un vin vendu 18/20 euros au particulier ce qui est déja beaucoup pour beaucoup de gens. A ce prix là  je ne veux pas seulement un bon vin … je recherche un grand vin !!…… ou presque (bbb)
Comme un Sommerberg 1995 de Boxler qui ne coutait pas ce prix là  !

PS : pour les barriques je m'en passerais… des cuves ou de grands foudres d'occasion… y a pas de barriques (en tout cas pas neuves) chez Bonneau je crois, ni à  Pegau !!
02 Nov 2004 17:36 #69

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 26208
  • Remerciements reçus 1388

Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Je trouve toujours étonnant de voir comme on peut reprocher aux gens de bien gagner leur vie. A ce que je sache, Hervé Bizeul n'a jamais tué ni volé personne, n'exploite pas une main d'oeuvre sous payée, ne place pas un revolver sur la tempe de ses visiteurs pour les obliger à  lui acheter une caisse de Petite Sibérie.
Si on est prêt à  lui payer 160 € en primeur pour ses bouteilles, je ne vois vraiment pas pourquoi il s'en priverait. Ceux qui trouvent que c'est trop cher (j'en fait partie jusqu'à  preuve du contraire) n'en achètent pas, un point c'est tout. Il y a suffisamment de très bons vins produits en France et dans le monde pour satisfaire tous les porte-monnaie.

Luc
02 Nov 2004 20:25 #70

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1362
  • Remerciements reçus 2

Réponse de DidierD sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Cela me paraît tout à  fait légitime. Si quelqu'un est prêt à  se payer mes services 5x ce qu'on m'en donne actuellement, j'hésiterai pas des masses.

Didier
02 Nov 2004 21:30 #71

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Qui lui fait des reproches pas moi… j'ai pas le temps et pas le coeur à  ça. Mais en même temps si on ne critique jamais rien ni personne on ne dialogue plus non plus. Cela permet aussi à  Hervé de venir expliquer qqs points importants. Je ne donnais qu'un avis personnel, en partie subordonné à  une période particulière de ma vie où l'argent -entre autre et ce n'est pas le plus grave- me fait cruellement défaut, qui me pousseRAIT (car de toutes façons je n'achèrterai ni l'un ni l'autre) à  préférer acheter un Clos des Lambray 1995 à  un Richebourg de chez Leroy 1991 par exemple (devinez lequel est le plus cher) et un Jadis 2001 de Barral à  une Petite Sibérie parce que l'un est à  20 euros et l'autre à  200 et je ne vois pas ce qui justifie POUR MOI de mettre 180 euros de plus dans le deuxième cité. Quand je serai riche (du point de vue financier… et cela arrivera peut être un jour) je ferai peut être moins attention. MAis je ne critique pas ce prix dans l'absolu je me positionne juste par rapport à  la production d'autres vignerons qui me semblent tout aussi méritants (mais pas plus) qu'Hervé ! Et celui-ci nous apporte des réponses et ainsi nous apprenons… et c'est très bien ainsi !

Message edité (03-11-2004 09:50)
03 Nov 2004 01:38 #72

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité

Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Languedoc / Roussillon à  Paris

Bonjour,

j'arrive un peu en retard, mais j'ai lu les différents commentaires qui sont tous très constructifs. je n'ai hélas pas la plume de certains (vincent, hervé bizeuil..) donc je vais me contenter de poser des questions simples et d'exprimer

Bonjour,

j'arrive un peu en retard, mais j'ai lu les différents commentaires et je les trouve très enrichissants et très intéressents. Je n'ai hélas pas la plume de vincent ou de hervè bizeuil. Donc je vais poser des questions simples et exprimer mes différents ressentis.

Cette fameuse dégustation à elle eu lieu (si oui avez vous les commentaires).
J'avais un "mauvais sentiment" sur la petit sibèrie : vu le prix, les commentaires RVF et les différents avis de cavistes & sommeliers sur Paris et cela dérange malgrè tout d'avoir des vins chers en LR, mais à lire Mr bizeuil cela m'a donné envie de la déguster pour pouvoir me faire une idée mais surtout "je l'espère" prendre du plaisir. (la dégustation à l'aveugle me semble plus honnete pour ne pas avoir d'aprioris, mais hélas j'ai peur de ne pas avoir de bons amis......susceptibles de me faire découvrir ce néctar).

Sinon je suis content de voir que vous parlez de caviste qui prennent le risque de sélectionner certains vins...car ils sont "un peu" les ambassadeurs des vignerons et hélas souvent dans l'ombre de certains guides ou revues.

Par contre je ne partage pas votre avis de mettre dans le même casier de concentration marléne Soria, Muntada, Granges des Pères, clos des truffiers même si ils font tous énormèment du bien à la viticulture française et au L.R et travaillent avec passion. Ex:(pour moi un vin est fait pour être bu) ...mais pour Clos des truffiers 1999 nous n'avons pas terminé la bouteille en mangeant un plat adéquat et nous étions 3 grands buveurs pourtant..a la différence de Granges des pères 1999.
je ne suis pas d'acccord non plus quand vous dites (80% de nouveaux vins cultes espagnol sont hyper-concentrè) en espèrant pouvoir vous le démontrer sur une dégustation.

sinon je ne rentrerai pas dans le le débat du prix ou chacun a son optinion et son budget.

benoit
29 Aoû 2005 19:46 #73

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck