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Des difficultés de recrutement en viticulture

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Loire
Pénurie de salariés : le cri d’alerte des vignerons.

www.lanouvellerepubl...
13 Sep 2018 20:20 #1

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Réponse de Constantin sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Avez-vous quelques statistiques sur le revenu moyen d'un vigneron propriétaire et celle d'un ouvrier/employé viticole ?

Je me demande jusqu'à combien se chiffrent les bonnes opportunités de salaire citées.

Ceci dit, j'ai peut-être une mauvaise opinion sur cette question.
13 Sep 2018 20:46 #2

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13 Sep 2018 20:52 #3

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Réponse de Constantin sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Je ne veux pas paraître trop catégorique, mais comparer un revenu vigneron moyen sur la France et les revenus des salariés viticoles de Champagne ne me semble pas forcément représentatif.

Cela dit, les salaires des ouvriers champenois ne donnent pas forcément envie à de jeunes gens de se lancer dans cette filière relativement exigeante. Après je ne suis pas un spécialiste du rapport qualification, difficulté/salaire.

Merci d'avoir fait l'effort de trouver ces chiffres !
13 Sep 2018 21:00 #4

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Réponse de Eric B sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Les salaires donnés par la Champagne doivent correspondre à la convention collective. Il n'y a donc pas de différence. A l'inverse de ce que tu viens d'écrire, il y a beaucoup plus de différence de revenu entre les vignerons propriétaires – certains ne s'en sortent que grâce à leur coinjoint(e) qui est salarié(e) alors que d'autres sont richissimes – qu'entre les ouvriers agricoles. La majorité est considérée comme peu qualifiée et a un revenu proche du smic. Ceux qui les encadrent sont mieux payés, mais c'est une minorité sur une exploitation. L'évolution de carrière est souvent minimale. Beaucoup auront fait le même travail toute leur carrière professionnelle (taille ou tirage des bois en hiver, ébourgeonnage au printemps, levage en début d'été, effeuillage, vendange et carassonage à l'automne ... et de nouveau taille, etc.)

Eric
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13 Sep 2018 21:14 #5

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Réponse de agitateur sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

la situation est très hétérogène, comme dans toutes les branches me direz vous...

Il y a quand même quelques salaires assez "exceptionnels" sur des métiers d'exécutants ( donc l'exceptionnel reste relatif ) à la condition nécessaire et pas forcément suffisante que les profils de la structure soient mirifiques ( vous imaginez de quelle structures je parle ). Ca pèse pas lourd dans le % des éffectifs globaux au niveau national c'est certain. Mais quand 99% des tractoristes ou caristes finiront à 1.5 fois le smic au départ en retraire, 1% auront le double à 40 ans ( disons double smic en salaire de base et le triple en intégrant la prime de fin d'exercice ).
13 Sep 2018 23:51 #6

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Réponse de Constantin sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Ce qui m'interpelle c'est l'écart de salaire avec un ouvrier polyvalent du BTP pour un métier d'une pénibilité assez comparable (le salaire moyen BTP d'un ouvrier non qualifié semble être à environ 1700 net).
14 Sep 2018 05:41 #7

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Réponse de Eric B sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

1700 € net, on en est très très loin. A ce niveau de salaire, il y aurait en effet sûrement plus de candidats.

Les charges soulevées sont moins importantes que dans le BTP. La difficulté vient plus de gestes répétitifs qui peuvent être douloureux pour les articulations (syndrome du canal carpien, entre autres). Sans parler des vignes qui peuvent être très basses et t'obligent à te baisser ou à te pencher constamment. Il existe des sièges à roulettes pour te permettre de travailler assis, mais c'est loin encore d'être courant (pour avoir testé, ça change la vie (tu) )

www.e-viti.com/comfr...

Eric
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14 Sep 2018 07:06 #8

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Réponse de Patrick Essa sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Une chose est certaine, le manque de formation est flagrant et génère des employés viticoles formés sur le tas qui n’ont souvent aucun diplôme à faire valoir pour accroître leurs salaires.
Pour les titulaires d’un BTS VO c’est un peu mieux. Mais ils ne sont pas nombreux en Bourgogne.
Un « ouvrier » est aujourd’hui payé un peu plus du smic s’il a été formé au sein du domaine où il travaille et forcément c’est peu.
Il y aussi le fait que les salaires moyens offerts dans la viticulture sont historiquement bas car logiquement inféodes aux aléas que les propriétés ont connus au fil des derneieees décennies. Le travail est dur, soumet l’organisme à toutes les intempéries et est assez mal payé. Voilà pourquoi avec les évolutions des mœurs actuelles et des envies de « qualité de vie »   bien naturelles nous avons du mal à recruter.
Formons et cessons de faire croire que sans formation on peut être bon.
14 Sep 2018 08:00 #9

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Réponse de oliv sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Travail saisonnier
La CNAOC opposée à la suppression du dispositif TO/DE.

www.mon-viti.com/fil...
14 Sep 2018 09:21 #10

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Réponse de Laurent Chénier sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Ce qui m'interpelle c'est l'écart de salaire avec un ouvrier polyvalent du BTP pour un métier d'une pénibilité assez comparable (le salaire moyen BTP d'un ouvrier non qualifié semble être à environ 1700 net).


Pour avoir travaillé 12 ans dans le BTP, je dirais que la comparaison n'est pas judicieuse. Ce sont les grandes entreprises (du CAC 40) qui payent bien leurs ouvriers (et les forment) car la pénurie de main d'oeuvre les oblige à le faire. Dans les petites, c'est pas mieux que dans le milieu agricole.
Et même si le salaire et les possibilités d'évolution sont plus intéressants dans les grandes boîtes de BTP, ce n'est pas pour autant que les gens sont plus motivés. Je me souviens d'une cession au Pôle Emploi de Roanne pour le Chantier de l'A89. Première réunion avec 150 jeunes hommes au chômage, on leur explique tout, y compris les perspectives avec des salaires (primes diverses incluses) de 2000 à 2500 euros net au bout d'une dizaine d'années. Il y a même une formation de 6 mois en alternance payée au départ. A la fin de la réunion, 20 personnes s'inscrivent pour des entretiens individuels. 15 viendront réellement à ces entretiens, 12 seront pris et partent en formation, 10 vont au bout de la formation et signent un CDI. A la fin du chantier, seuls 3 ouvriers sont encore là... Quand vous vivez ça, je vous jure qu'il devient difficile de recommencer et de croire en nos jeunes.

Et les vignerons me disent tous la même chose, la jeunesse française a un gros poil dans la main et trouver des gens courageux, à défaut d'être formés, devient presque impossible.


Pour ce qui est de la formation, là on paye 40 ans de bourrage de crâne à nos gamins, en leur expliquant qu'il faut faire la filière générale, qu'il faut avoir son bac et même plus si possible (en baissant le niveau au passage), et que les métiers manuels c'est du passé.
Grave erreur ! Remettons les filières professionnelles à l'honneur et formons nos enfants (à 14 ans pas à 20) au métiers de l'artisanat, de la restauration, de l'agriculture, des travaux publics, etc... bref tous ces secteurs qui manquent de main d'oeuvre et qui en plus sont à la base de notre culture.

Y'a du boulot...

Laurent
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14 Sep 2018 09:51 #11

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Réponse de Vougeot sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Il y a quelques phrases qui puent un peu dans cette diatribe... :pinch:
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14 Sep 2018 15:45 #12

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Comme Vincent je trouve que l'insulte à la jeunesse est un peu facile et surement trop généralisatrice. Le c’était mieux avant, très peu pour moi.
Après qu'il y ait un problème de formation professionnelle, c'est évident et ça ne date pas d'hier.
14 Sep 2018 16:54 #13

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Réponse de Laurent Chénier sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Salut Vincent,
J'avoue ne pas comprendre ta remarque.
Sans doute ai-je dû mal retranscrire mes expériences et mon sentiment né de constats du quotidien. Vous m'en excuserez.
Je ne fais pas de politique, surtout pas.
Il y a un problème de recrutement dans diverses branches dont deux que je connais plutôt bien en particulier la viticulture qui nous intéresse ici.
Le taux de chômage est élevé, surtout chez les jeunes.

Force est de constater qu'il y a un échec de la société à ce niveau-là. On peut fermer les yeux, ça ne va pas arranger les choses.

Laurent
14 Sep 2018 17:05 #14

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Réponse de philippe loiseau sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

"Voilà pourquoi avec les évolutions des mœurs actuelles et des envies de « qualité de vie » bien naturelles nous avons du mal à recruter."
Etant donné les hausses vertigineuses du prix du vin en France, pourquoi n'augmentez-vous pas le salaire de ces ouvriers ?
14 Sep 2018 17:24 #15

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Réponse de Eric B sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Etant donné les hausses vertigineuses du prix du vin en France, pourquoi n'augmentez-vous pas le salaire de ces ouvriers ?

Les hausses vertigineuses ne concernent que quelques % de la surface du vignoble français. Il faut se méfier de l'effet loupe de LPV. Après, il est clair que nombre de domaines réputés ont du mal à faire mieux que la convention collective. Un chou est un chou, comme on dit en Auvergne...

Eric
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14 Sep 2018 17:27 #16

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Réponse de Marc C sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Pleinement d'accord avec l'analyse de Laurent (BJL) et ce même à plus haut niveau. Les aspirations/prétentions (salaire, confort de vie, absence de contrainte, responsabilité, etc.) de certains sont tout bonnement ubuesques. Ça en est même désespérant...

Marc
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14 Sep 2018 17:31 #17

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Réponse de philippe loiseau sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Eric B écrit: Etant donné les hausses vertigineuses du prix du vin en France, pourquoi n'augmentez-vous pas le salaire de ces ouvriers ?

Les hausses vertigineuses ne concernent que quelques % de la surface du vignoble français. Il faut se méfier de l'effet loupe de LPV. Après, il est clair que nombre de domaines réputés ont du mal à faire mieux que la convention collective. Un chou est un chou, comme on dit en Auvergne...



Eric,
J'ai quand même l'impression qu'il s'agit d'une hausse qui concerne une grande partie du territoire français : champagne, bourgogne, sancerre, chinon, jura, bourgueil, etc..........
Je ne sais pas pour bordeaux.
Là où tu peux avoir raison, c'est que tous les vignerons ne sont pas concernés.
14 Sep 2018 17:34 #18

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Réponse de mgtusi sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Et la dévalorisation du travail manuel est également une triste réalité. Et je pense que nous en sommes responsables.

Michel
14 Sep 2018 17:36 #19

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Réponse de Vougeot sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Suzette et André FABRE ont travaillé toute leur vie dans leur ferme de Saint-Martin-le-Redon (Lot).
Une vie rythmée par la culture du maïs, l'élevage d'une quinzaine de vaches, le gavage des canards et l'engraissement de trois ou quatre cochons. Sans oublier pigeons et poulets.
Suzette et André ont eu deux fils : Maurice et Jean-Claude.
Maurice est resté à la ferme toute sa vie. Maurice a trimé toute sa vie. Maurice n'a pas eu de femme et Maurice exploite désormais tout seul une ferme bien trop grande pour lui.
Jean-Claude lui, a pu faire des études. Jean-Claude a passé un concours et a décroché un poste d'ingénieur dans l'ex-DDE.
Jean-Claude a fait creuser des réserves d'eau dans les collines, qui alimentent les champs de maïs par gravité.
Jean-Claude s'est marié, a eu des enfants.
Jean-Claude était-il fainéant ? Maurice a-t-il eu la vie qu'il aurait souhaité ?
A Saint Martin le Redon, d'ici quelques années, la ferme et les terres seront mises en vente. Personne ne sera là pour reprendre l'exploitation. Trop de fainéants ? De gens qui ne veulent plus se donner du mal ? Ou trop de gens qui aspirent à vivre autre chose dans une époque qui évolue en permanence ?

Nina et Adèle ont eu leur bac à un an d'intervalle. Nina a bien compris que la Chine dominera le XXIe siècle. Elle a donc décidé d'aller à l'université pour se perfectionner en anglais et en chinois. A 20 ans, Nina parle beaucoup mieux l'anglais que son père qui, en 1989, n'était pourtant pas une quiche en la matière.
Là où son père s'est contenté d'une médiocre moyenne, Nina a décroché une mention au bac. A priori, dans l'inconscient collectif, le niveau a baissé.

Adèle, quant à elle, entame une Fac de langues étrangères appliquées. A 18 ans, elle parle l'espagnol mieux que son père ne le fera jamais, maîtrise l'anglais, a suivi 3 ans de cours de coréen et s'apprête à étudier l'Italien. Elle ne sait pas conduire un tracteur, ni façonner une baguette de pain, mais ses deux années de préparation au concours de Sciences-Po lui ont permis d'avoir une vision du monde que n'aura jamais Maurice.

Bien évidemment, on lui a donné son bac. Et sa mention Très Bien. D'ailleurs, mes amis profs et instits en sont convaincus : un 14 de 2018 vaut un 12 - peut-être même un 10 - de 1988. Lorsqu'on leur dit que la mention de leur(s) gosse(s) ne vaut donc rien, ils ne sont bizarrement plus trop d'accord.

Il faudrait donc relancer l'apprentissage. Ce fameux apprentissage dont une étude récente confirme qu'il n'intéresse que les CSP populaires. Et qu'à contrario, les professions supérieures sont majoritairement accessibles aux enfants des CSP+.

Cet apprentissage trop longtemps dévalorisé mais, finalement qu'on préfère réserver aux autres plutôt qu'à nos propres enfants.
Sur ce point, je rejoins Michel. Effectivement, on n'a pas trop envie de voir nos mômes faire un CAP de boucherie pour les voir finalement terminer chez LECLERC ou AUCHAN ; à bouffer de la vache enragée.

Thomas PESQUET à deux tares : il n'a pas fait de CAP horticulture et il prouve, bien malgré lui, que le niveau ne baisse pas tant que cela. Pour paraphraser GABIN dans La traversée de Paris : Salaud d'intello !
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14 Sep 2018 18:19 #20

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Réponse de mgtusi sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Je me demande quand même si Idealwine n'est pas quelque part responsable de tout ça.

Michel
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14 Sep 2018 18:33 #21

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Réponse de Eric B sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

mgtusi écrit: Je me demande quand même si Idealwine n'est pas quelque part responsable de tout ça.


Ah ben totalement, même. Va falloir lancer une pétition pour demander leur fermeture ;)

Eric
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14 Sep 2018 18:40 #22

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Réponse de Eric B sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

philippe loiseau écrit:

Eric B écrit: Etant donné les hausses vertigineuses du prix du vin en France, pourquoi n'augmentez-vous pas le salaire de ces ouvriers ?

Les hausses vertigineuses ne concernent que quelques % de la surface du vignoble français. Il faut se méfier de l'effet loupe de LPV. Après, il est clair que nombre de domaines réputés ont du mal à faire mieux que la convention collective. Un chou est un chou, comme on dit en Auvergne...



Eric,
J'ai quand même l'impression qu'il s'agit d'une hausse qui concerne une grande partie du territoire français : champagne, bourgogne, sancerre, chinon, jura, bourgueil, etc..........
Je ne sais pas pour bordeaux.
Là où tu peux avoir raison, c'est que tous les vignerons ne sont pas concernés.


Dans ces différentes régions, il y a en effet des vins qui ont beaucoup augmenté. Mais ils sont minoritaires dans un volume global qui lui, non seulement n'augmente pas, mais a tendance à baisser. Pour prendre l'exemple le plus caricatural, il n'y a jamais autant eu autant de champagnes à bas prix, alors que les plus cotés atteignent des montants qui sont au-delà de l'indécence.

Eric
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14 Sep 2018 18:46 #23

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Réponse de Vougeot sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Venons-en maintenant aux vendanges...
J'ai eu la chance - ou la malchance - de vendanger dans le blayais en 1991 et 1992. Années pourries s'il en est... Vendanges sous la flotte, 30 kg de sauvignon dans la hotte et 3kg de terre sous chaque botte.
Je suis descendu en TGV la première année et en voiture la deuxième.
Deux fois une semaine de vendanges dans une propriété familiale à Cartelègues.
Payé au SMIC, les proprios m'ont défalqué le prix des repas et du logement. Au final, j'en ai été pour des courbatures pendant 15 jours et de ma poche avant mon retour à la fac. Travailler pour ne rien gagner fut une réalité dure à admettre.
Je me souviendrai toute ma vie de la propriétaire qui m'a dit, en 92 :
"ça ne fait pas beaucoup, hein" ?
Même pas un carton de 6 pour repartir vers Rouen.

Ce qui me fout en rogne, c'est cette explosion du prix du pinard - 15 € pour un bourgogne générique est devenu la norme - et la stagnation des salaires. C'est ce qui est indécent. Des c**illes en or d'un côté, les travailleurs pauvres de d'autre. Et on trouve le moyen de se plaindre qu'il n'y a plus de main d'œuvre ? Que les jeunes sont fainéants ?

Allez faire un tour sur la page FB de F6B... Vous y verrez des vendangeurs camper en champagne, avec pour seul confort, un chiotte de chantier. Bienvenue dans le monde du travail.
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14 Sep 2018 18:48 #24

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Réponse de Laurent Chénier sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

La preuve que le niveau du bac baisse depuis déjà un moment, c'est que je n'ai rien compris à ce que tu voulais démontrer Vincent. Le mien date de 1996, le mal était donc déjà fait :jump: et dire que j'ai fait 6 ans d'études en plus, pfff...

Ma fille de 11 ans, rêve depuis 2 ans de devenir cuisinière. Grands-parents, enseignants, copines, tous l'en dissuadent déjà pour diverses raisons, la première invoquée étant qu'elle "peut faire beaucoup mieux que ça", les suivantes que c'est pénible, que c'est des horaires de dingue et que ça paye mal.
Je connais les contraintes de ce métier, comme tout le monde. Mais moi je l'encourage à y aller à fond et je préfère qu'elle parte là-dedans à 15 ans avec la certitude d'avoir un beau métier à la sortie plutôt que de lui payer des études jusqu'à 23 ans pour faire quelque chose dont elle ne rêve pas, quand bien même ce soit plus ouvert, plus confortable, mieux payé et tout ce qu'on veut.
J'ose croire qu'elle y arrivera et qu'elle s'épanouira avec le temps, en offrant du plaisir à ceux qui mangeront ses plats. Ceci étant, la patience sera de mise, elle ne deviendra pas chef du jour au lendemain, des années de labeur mal rémunérées seront nécessaires et il lui faudra du courage.
Oui, c'est ça la vraie vie.

Chaque employé viticole peut devenir vigneron, et je crois que le métier s'il est pénible, est également très valorisant. Encore faut-il susciter l'envie, ne pas briser les rêves lorsqu'ils sont exprimés mais plutôt aider à les réaliser. Et en parallèle, inculquer le goût de l'effort, sans lequel rien n'est possible.

Laurent, fils de paysan, qui aurait volontiers repris l'exploitation si son frère n'en avait pas eu plus envie.
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14 Sep 2018 19:04 #25

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Réponse de Eric B sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Ben moi, je comprends les deux, mais j'ai un bac à l'ancienne ;)

Moi aussi, je voulais devenir cuisinier à 13-14 ans. Et comme ta fille, on m'a découragé de le faire – je pouvais faire tellement mieux – surtout qu'il y a 35 ans le métier n'était pas valorisé comme aujourd'hui.

Ceci dit, on me demande souvent "quand est-ce que tu ouvres un restaurant ? " et je réponds systématiquement "jamais !". Pour aller dans le sens de tes proches, c'est un métier dur, stressant, avec des horaires impossibles. Je préfère le "confort" de mon salariat actuel, même si je gagne certainement beaucoup moins que la plupart des cuisiniers.

Et après avoir travaillé pas mal d'années en viticulture, je ne rêve pas non plus d'être vigneron. Pareil : trop dur, trop stressant. Faut croire que je ressemble à nos jeunes d'aujourd'hui ;)

Eric
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14 Sep 2018 19:23 #26

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Réponse de mgtusi sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Dans les métiers comme le mien, le niveau de stress est considérable. Je me demande assez souvent si je ne serais pas plus heureux avec moins d'argent mais moins de stress. Mais lorsque tu as des enfants, tu te sens responsable de leur avenir, tu souhaites qu'ils fassent des études supérieures afin d'avoir le plus de choix possibles. Alors tu continues ta vie professionnelle sans idéal.
Pas facile.

Michel
14 Sep 2018 19:38 #27

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Réponse de Constantin sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Ce qui me fout en rogne, c'est cette explosion du prix du pinard - 15 € pour un bourgogne générique est devenu la norme - et la stagnation des salaires. C'est ce qui est indécent. Des c**illes en or d'un côté, les travailleurs pauvres de d'autre. Et on trouve le moyen de se plaindre qu'il n'y a plus de main d'œuvre ? Que les jeunes sont fainéants ?


C'est exactement mon sentiment. Je n'ai pas osé mettre le pied dans le plat aussi explicitement, mais je m'interroge souvent.

Aussi quand j'entends des domaines assez reconnus en côte de Beaune qui se plaignent de la difficulté de trouver des gens pour les vendanges et qui se plaignent de la paperasse à faire pour recruter en direct les vendangeurs, j'ai beaucoup de mal à me retenir :
- Payer votre comptable pour les missions administratives ;
- Soyez moins radins, que ce soit sur le salaire ou sur les attentions en nature.

Je ne généralise pas, je pense que beaucoup de domaines ont compris l’intérêt de fidéliser leurs vendangeurs. Mais certains ne manquent pas d'air. Quant à l'excuse de la variabilité des revenus du vigneron à cause de la météo, c'est presque de l'indécence quand on compare les prix du Meursault en 2008 et en 2018 et la corrélation (éventuelle) avec les rendements...

Évidemment, cela ne vaut que pour les appellations très valorisées/valorisables.
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14 Sep 2018 20:01 #28

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Réponse de mgtusi sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Maintenant le sujet du topic n'est pas les vendangeurs mais les salariés à plein temps.
Les vendangeurs, c'est du saisonnier ; pour un jeune, c'est un peu comme les séjours linguistiques, on peut très bien tomber ou très mal.
Pour de vrais infos terrain sur les vendangeurs, lire le blog d'Hervé Bizeul.

Michel
14 Sep 2018 20:05 #29

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Réponse de Constantin sur le sujet Des difficultés de recrutement en viticulture

Effectivement, c'est à première vue hors sujet.

Sauf que ça me paraît révélateur d'une certaine mentalité, qui se transcrit directement sur le sujet de ce topic.
14 Sep 2018 20:08 #30

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