En cette soirée fraîche d'été et propice à l'ouverture de quelques bouteilles, le ZWTG via ses abonnés Claudius, Yves, Aidan et le soussigné se sont retrouvés sur les bords du Léman pour la rentrée 2009-2010. Manquaient malheureusement Dfried (Denis), retenu dans la foule moitié gay-moitié joyeuse zurichoise
et melak (Philippe) occupé à courir après des deadlines mouvantes. Une soirée très sympathique, dans l'esprit ZWTG, c'est-à-dire morne, peu de bouteilles et des crachoirs à tout bout de tables
Ayant eu le privilège de regoûter certains vins sur 48h, mes commentaires seront un résumé de l'impression générale sur 2-3 jours.
On commence par quelques
BLANCS
Bourgogne 2005 de Denis Mortet, un Chardonnay générique qui fait honneur à la Bourgogne d'entrée de gamme.
Le nez est frais, fruité, sur les agrumes. Direct et précis.
La bouche est ronde, fruitée, fraîche et de belle longueur. Très typé Chardonnay, il en surprendra plus d'un.
Grain Blanc Petite Arvine 2006 du Domaine de la Liaudisaz (M.-T. Chappaz), un vin comme d'habitude au sommet de son appellation.
Nez frais sur des notes de rhubarbe.
La bouche, contrairement à d'autres Arvines, se décline sur une trame minérale, et tendue, qui semble refléter le terroir plus que le cépage. Fondue, ciselée, large et longue, elle nous conquière par son équilibre et sa netteté. Du Marie-Thérèse au sommet !
Pomalo Villa Monticelli, Orvieto 2005, Ombrie de Barberani, un vin qui a eu de la peine à se faire comprendre (serait-ce notre méconnaissance de l'italien
)
Nez assez gras, beurré, floral mais assez brouillon.
Bouche assez large, mais portée par une amertume peu avenante, avec une touche de caramel en rétro. Pas top top.
Clos de la Roquemaure, Chassagne-Montrachet 1er Cru Monopole 2002 de Fleurot-Larose, bouchonné de chez bouchonné
. Il aura, par contre, rehaussé le risotto de manière magistrale.
La Mailloche 2004, Arbois de Stéphane Tissot, fidèle à elle-même.
Nez de cendre froide, très minéral et fumé.
Bouche tendre, très typée argile, alcaline mais manquant un peu de longueur et de plénitude. Bon néanmoins.
Fini l'apéro, passons aux
ROUGES
Mazis-Chambertin 2001 de Harmand-Geoffroy, une star de la soirée.
Nez tout en finesse et en intensité (la main de fer dans le gant de velours), sur la framboise, le jasmin, avec une légère touche animale.
La bouche est ciselée, les tannins sont fins mais encore marqués, avec une touche acidulée. Belle longueur et finesse remarquable de bout en bout. Miam !
Corton-Renardes 1999 de Maillard, mmmmm. Il semble que ce vin a le droit à une bonne dégustation, suivie d'une mauvaise. Thierry ayant eu la bonne la semaine passée, voici la mauvaise.
Nez de dermaplast, pas net, sans fruit.
Bouche aux tannins croquants, sans relief et intérêt. Que penser ...
Lago di Corbara Villa Monticelli 2004, Ombrie de Barberani, un peu dans la lignée de son blanc.
Nez puissant, sur le sureau, à maturité poussée ...
Bouche large aux tannins marqués, avec une amertume pas encore intégrée, de moyenne longueur et chaude en finale. Très extrait. Après 48h, une impression de sirop pour la toux.
Lynch-Bages 2003, Pauillac en demi-bouteille.
Nez sur la framboise, beau et onctueux.
Bouche ronde mais tendue, aux tannins marqués, semblant prendre le bon chemin.
Côte Rôtie 2004 de Jamet, de toute beauté.
Nez sur le poivre blanc, la violette, tout en arômes floraux.
Bouche large aux beaux tannins, long et magnifique de structure. J'aime beaucoup.
La Chapelle 2001 de Jaboulet, "could you be the most beautiul girl in the world ..."
Nez fumé, sur la violette, s'épanouissant au fil de la soirée.
Bouche tout en dentelles, d'une précision redoutable, tout en finesse et en longueur. Grand aujourd'hui, impérial demain.
Pinot Noir Lo Abarca Hills Vineyard 2005, vallée de San Antonio, Chili de Casa Marin. Il me tenait à coeur de goûter de Pinot planté à moins de 4 km de l'océan Pacifique et par une vigneronne que j'apprécie beaucoup.
Nez mentholé (ça ne s'invente pas), épicé et opulent.
Bouche tendre, aux tannins encore marqués, au gras concentré, large et longue. Un beau vin mais pas un Pinot Noir pour 5 sous.
Cabernet Sauvignon Tasca d'Almerita 2001, Sicile, Contea di Scafani
Nez de lierre et de poivron vert.
Bouche serrée mais peu expressive. Me semble un peu en sous maturité.
Chambolle-Musigny Les Amoureuses 1er Cru 2004 de R. Groffier. Voilà un 2004 qui en surprendra plus d'un (moi y compris).
Nez de lierre, de fruits frais de Pinot, avec une belle intensité aromatique.
Bouche ciselée, sur la cerise, tapissant le palais, avec une amplitude et une longueur remarquables. Très beau vin !
Tertre Daugay 1998, St-Emilion Grand Cru
Nez de Cabernet mûr (si si), sur des notes tertiaires d'humus et de cigare.
Bouche fine et longue aux tannins encore marqués. Déjà bon mais à attendre.
Turriga 2001, Sardaigne de Cantine Argiolas, un vin qui m'a plu.
Nez mûr, sur la mure, la liqueur de fruits et les épices.
Bouche large et grasse, goûteuse, dense et longue. Un vin qui jour sur un registre solaire et qui réussit dans ce millésime si propice.
Tempier 2001, Bandol, un coup de coeur personnel
Nez sur le sparadrap (mourvèdre), le fruit, encore brut de coffre et intense.
Bouche dense et encore en devenir, mais quel beau vin cela donnera d'ici à 5 ans.
Côte Rousse 2001, Montpeyroux, Domaine de l'Aigulière
Nez parfumé et alcalin.
Bouche ronde et sphérique, longue aux beaux tannins. Beau vin.
Nous terminons sur une crème brûlée totalement ratée
avec 2
LIQUOREUX
Calcaia Orvieto 2005, Ombrie, de Barberani
Nez légèrement oxydatif, sur la mandarine confite.
Bouche fluide, mielleuse, OK.
Renaissance doux 2005, Gaillac, de Rotier, une finale en apothéose
Nez confit, frais, sur la papaye (sa version brésilienne, le maracuja), mielleux et intense.
Bouche à l'attaque moelleuse, croquant, sur la papaye, dirigée par une vivacité hors norme, acidulée et longue. Miam miam, un Rotier au sommet
Une excellente soirée, une fois de plus !