Dégustation du 10 Juillet autour d' une bouillabaisse, consacrée au Vermentino, appelé Rolle en Provence, et autres déclinaisons méditerranéennes avec un invité surprise; 9 vins, 13 impétrant(e)s, tout à l' aveugle, évidemment.
Je suis trés mal, je n' ai pris aucune note. Tout mon temps consacré à la cuisine,au choix des bouteilles, les températures, les carafages, le service, l' animation.....en plus, c' était mon anniv, avec un cadeau royal de mon pote Eric: un Chevalier Montrachet de Leflaive !!!! Pour que je n' ai pas à répondre à la question " sur quel millésime ? ", c' est un 96 !
J'me lance, 10 jours plus tard....
1) Collioure blanc. Clos des Paulilles 07, grenache blanc :
le frangin du Chateau de Jau d' Estelle Dauré ou il ne faut pas manquer de passer une soirée à l' auberge éponyme pour gouter une sélection sympa des vins des deux domaines sur une cuisine régionale assez plaisante, à deux pas de Port Vendre ( excellent caviste prés du port )
AB: vin d' apéritif dans le sens noble du terme, qui ouvre les réjouissances et l' appétit, éclaireur au nez de pamplemousse, bouche à l' acidité joyeuse, sans grande complexité ni grande longueur en bouche, mais bien équilibré. Trés plaisant.
2) Cotes de Provence blanc ( La Londe-les-Maures ). Dme Saint André de Figuières. cuvée Delphine 03, rolle:
B+: on change de catégorie ! Nez assez singulier évocant pour certains les chardonnay savagnin de Tissot, pour d' autres....un résiné qui aurait transmuté ses origines roturières : la résilience du vin ??? Au nez: aiguille de pin,un soupçon de menthe; pour le reste, je ne sais plus trés bien, complexe en tout cas.En bouche, de la structure, de la longueur,une fraicheur réjouissante pour le millésime. Un vin particulier qui regouté bien plus tard sur le fromage,s' est révélé étonnant, savoureux. A découvrir .
Accords sur les deux vins: quartiers de pamplemousse rosé, billes de melon légèrement anisées avec feuilles de mente, olives vertes ( les catalyseurs d' alliance de P Casamayor ont fonctionné à fond pour la n' ieme fois. Cf son livre " L' Ecole des Alliances et des vins. Les Vins et les Mets ". Hachette. Indispensable !!!! )
3) Cotes de Provence rosé, meme domaine, cuvée Réserve 2005, mourvèdre,cinsault,grenache:
AB, l' alter ego du blanc précédent, le haut de gamme du domaine à l' époque:
un rosé de dentelle à la robe rose trés pale, au nez délicat et subtil mais bien présent, une bouche vive....en demi teinte que certains ont qualifiés de simpliste. Un peu injuste ! L' équilibre, la longueur avec une discrète et agréable rémanence, étaient bien là, mais malheureusement desservis par une erreur de casting. Le fenouil, le céleri tartinés de tapenade, les tomates confites précipitaient cet etre délicat dans un monde de brutes ou le Tavel de la Mordorée ou du Mas de l' Anglore, ou le Patrimonio du Clos Teddi auraient été plus à leur aise. Dommage, je pressens que ce rosé moins simplet qu' il n' y parait, a de belles choses à nous raconter avec un accord plus subtil....des coquillages ?
4) Montilla Morilles. Alvear CB fino
TB. un vin extra terrestre évoquant évidemment pour les convives, un cousinage avec les vins de voile du Jura ou de Gaillac. J' ai si peu d' expérience des Jerez fino, grands compagnons des Tapas espagnols, que je les réduisais hativement à un apero un peu austère.Shame, shame, shame, shame on me ! Ce Montilla Morilles qui a la réputation d' etre parfois plus complexe, plus subtil que le Jerez fino, m' a ouvert les portes d' une planète à découvrir ! Un voyage d' aromes et de saveurs superbes ( putain, mes notes !!!! ), accompagnés de jambon Serrano, chorizo doux, olives noires et calamars à la plancha ( c' étaient des supions...à la poele ! ), selon la recette de Ph Faure- Brac Cf "Mets et Vins du monde ". Hachette ).
on passe à table.....comme nous avions expérimenté des alliances avec des blancs de Cassis et de Bellet, il ya quelques années, cela nous amusait de tenter l' accord entre trois blancs de Corse, de régions différentes, tous issus de Vermentino et une bouillabaisse faite maison avec soupe de poissons, aioli, rouille et croutons comme il se doit. Les trois vins ont été servis au meme moment, dans trois verres différents pour les comparer, revenir de l' un à l' autre.
5) Coteaux du Cap Corse. Domaine Gioielli, blanc de blanc 07:
ce vin m' avait été conseillé par le sommelier de La Table du Marché, superbe restaurant de poissons à Bastia et acheté le lendemain chez le tout aussi estimable caviste de la meme ville, sur la grande place dont le nom m' échappe. Sorry ! Need some help !
Selon le guide Bett Dess, ce domaine est surtout connu pour son Muscat et son Rappu.
AB+ Sur le bar servi au restau évoqué, j' avais trouvé leur blanc trés agréable: vivacité, équilibre, fraicheur,une belle découverte.
Toujours le meme plaisir, un peu desservi par la comparaison peut etre trop rapide avec les deux suivants. A suivre, avec la bouteille qui me reste.
6) Patrimonio. Clos Teddi 2007
l'une de mes découvertes de l' été, cf mes CR sur les rosés 07, 08.
B+,grande richesse aromatique ( citron, agrumes, fleurs ), bouche savoureuse, équilibrée, matière persistante, comme si les qualités du vin précédent, spécifiques me semble t' il, du Vermentino et de toutes les facettes qu' il peut prendre selon les terroirs et le talent des hommes (je sais,Marie- Brigitte Poli,madame Clos Teddi....est une femme ), montaient en intensité, s' accordaient en une impression globale plus précise, plus singulière que le précédent, plus séduisante pour la plupart des convives enthousiastes !
Plus, moins... la comparaison n' est elle pas l' ennemi de la découverte ???? Beau sujet à débattre.....
7) Figari. Clos Canarelli 07
TB, dégusté à l' aveugle, pour la première fois chez un ami, il ya 5 ou 6 ans, je m' étais complètement planté en suggérant que c' était un grand Pessac Léognan ! Yves Canarelli n' était pas encore la star qu' il est devenu; mais il l' était déja en puissance.
Si un seul mot devait signifier ce vin, pour moi, ce serait élégance. Une architecture subtile qui a révélé sa complexité quand le vin trop frais au départ, s' est réchauffé pour atteindre 14°, comme Bett Dess le conseillent trés justement." Comme un Ermitage " a suggéré l' un des convives présents. Un grand vin, assurément !
8) Chateau Margaux.92
B.un cheveu sur la soupe ? Bouillabaisse terminée, l' invité surprise s' accordait parfaitement avec le St Nectaire fermier et vu le millésime selon Robert, il était grand temps de boire le seul Ch Margaux que j' avais en cave.
En comparaison des 3 autres bues chez des amis sur des millesimes moins difficiles, cette bouteille m' a semblé tenir la route:
aromes prégnants de torréfaction évoluant vers le havane avec des notes de noisette grillée, tanins fondus, bel équilibre....mais avec une impression de demi corps, un peu court en bouche, trés plaisant toutefois.
9) Vieux Muscat de Rivesaltes 96. Domaine Cazes.
B+ j' ai une affection particulière pour les frères Cazes, leur volonté de proposer de vieux millesimes chaque année au SVI : l' Aimé Cazes 78, le Tuilé 90, l' Ambré 96 et l' autommne dernier toujours, ce vieux Muscat de 13 ans d' age.
Habituellement, j' adore leurs Muscats dans leur jeunesse, leur fruit exhubérant presque enivrant, l' impression de croquer le raisin, dont l' acidité parfaitement maitrisée avec un poil d' amertume semble contenir le sucre qui pourrait etre envahissant, le tout avec une fraicheur merveilleuse.
Du grand art qui avec du poulet au citron confit joue aux Mille et une Nuits.....
Là, changement de décor : aromes complexes de fruits séchés, confits comme ces grosses dattes d' Algérie, si mures que l' on se demande si elles ne vont pas exploser, miels. Dans la carafe, cela évolue sans cesse : orange amère, mandarine confite, abricot sec....Bel accord avec la recette du Clafoutis aux abricots d' Olivier Poussier ( " Desserts et Vins ". Solar ).
Juste un petit bémol en forme de nostalgie de cette fraicheur de jeunesse que l' age estompe un peu.....
Vais je boire ou garder les cinq 2005 qui me restent en cave ????
2009-1996: 13 ans d' age. Que donneraient ils avec 10 ans ou 20 ans de plus ?
A+
Daniel.
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