Le Gunthard Club Session 5 : Quand EricB rencontre EricG
A l'occasion de la montée sur Paris d'un LPVien historique, un de ceux avec qui je communique par mp depuis des années sans jamais avoir eu l'occasion de le rencontrer, j'ai réuni les dernières forces du Gunthard Club encore présentes sur Paris pour une petite session estivale, en comité réduit mais toujours d'aussi grande qualité !
Les aficionados auront toutefois pu constater le calme et la volupté régnant en ces lieux en l'absence du Président du Vice et de son acolyte consommateur de sous vêtements (traduction de ces sibyllins propos par mp sur simple demande).
Curieuse cette impression d'être assis sur le tonneau de poudre habituel en attendant que fusent les inévitables jeux de mots graveleux (Tirecul offrant un potentiel inépuisable) mais... mais... que la mèche et le briquet étaient restés dans la poche du tonitruant Bobosse !
Cette session fut donc pointue, quasi studieuse (il y avait de sacrés dégustateurs autour de la table, je me sens vraiment petit !), une soirée apaisante, marquée par quelques grands vins et un absolument hors classe qui me laisse encore sous le charme !
J'en retiens une information évidente après cette dégustation: si un jeune vin peut être délicieux, un grand vin à point est lui totalement envoutant et émouvant !
Le monde du vin est constitué de nombreux amateurs exceptionnels, je m'honore d'en connaître de cette trempe!
Merci les Gunthards, merci pour votre générosité, pour votre amitié, pour ce que nous partageons en toute décontraction, sans enflure des égos, attente d'applaudissements ou tirages de couverture.
Et merci à LPV de permettre de tisser ce réseau exceptionnel d'amitiés et de passion !
Je souhaite de bonnes vacances à ceux qui partent, je dis à très bientôt à ceux qui restent et à tous : vivement la prochaine !
Amitiés,
Oliv, la fillette
LES BLANCS
Champagne Tarlant Cuvée Louis 98
Des notes de pain d’épices, de brioche au nez. La bouche est superbe, ouverte par une bulle fine et sur un bel équilibre matière grasse / acidité ample .
J’aime beaucoup !
Domaine Leflaive Bourgogne 2006
Le nez présente des notes fumées et d’écorces d’orange.
La bouche est belle, assez fermée mais très nette et équilibrée.
J'ai l'impression qu'il faut l'attendre encore un peu.
Domaine Michel Bouzereau Meursault Les Tessons 2004
La robe est très dorée.
Le nez et la bouche sont marqués par une réduction tenace qui me dérange un peu.
Je ne sais trop que penser de cette bouteille, j'attends les commentaires à son sujet avec intérêt.
Domaine Fontaine Gagnard Chassagne PC (pas noté lequel?) 2002
Bouchon, pas bouchon ?
L’horrible nez vasouillard que présente ce vin et les affreuses grimaces des copains ne m’incitent pas à goûter le vin.
Paix à son âme.
Domaine René Muré Riesling GC "Vorbourg" Clos Saint Landelin 1994
Ah, changement de registre!
Galinsky ne nous a pas refait le coup de la double aveugle mais l’eût-il fait qu’il n’aurait sûrement pas trompé grand monde.
Le nez est terriblement riesling, des arômes de fruits exotiques, de papaye, une pointe de pétrole et des notes minérales, c’est terriblement élégant.
La bouche est à l’avenant, sur des notes d’agrumes et de tabac blond, magnifique d’équilibre et de puissance contenue. La finale est superlative.
J’adore !
LES ROUGES
Domaine Vincent Ledy Hautes Côtes de Nuits 2007
La robe est rubis claire. Le nez est sur des notes de fruits rouges, groseille ou cerise.
La bouche est peu concentrée, acidulée et finit très rapidement. Le vin m’a semblé manquer de corps.
Effet du transport récent ?
Domaine Lignier Michelot Clos de la Roche 2004
La robe est déjà évoluée, sur des reflets rouille.
Derrière une pointe de réduction, le nez présente de belles notes de kirsch.
La bouche est fraiche, bien en place, sur des beaux tanins soyeux.
Joli vin.
Domaine Zind Humbrecht Pinot Noir Herrenweg de Turckheim 1996
Le nez offre des notes complexes, sur l’humus et le tabac.
La bouche est magnifique, puissante et tendue par une belle acidité, sur des notes fumées.
Superbe vin et grande surprise à la tombée de la chaussette !
Le Pinot Noir peut donner de grands vins en Alsace.
Domaine Alain Michelot Nuits Saint Georges 1er Cru Les Cailles 1990
Le nez reste discret mais la bouche est belle, sur un équilibre bien en place, des tanins fondus et un joli corps.
Beau vin mais j’ai préféré le Zind.
Domaine Leroy Savigny Les Beaune Les Narbantons 1992
Ouch, le nez est trop complexe pour mon vocabulaire !
Un vin extraordinaire, des notes de rose, de fleurs séchées, du fruit, l’ensemble est tout en puissance contenue, sur une bouche de taffetas, merveilleuse d’équilibre et d’ampleur.
La claque !
Exceptionnel vin, au niveau de la générosité de mes amis Gunthards !
Château Clinet 1995 Pomerol
Le nez est superbe, sur les fruits noirs, un boisé fin, des notes fumées.
La bouche semble en revanche un peu rêche, dure.
Un vin pas encore en place ou la transition avec le Leroy, peut être?
Domaine du Hureau Saumur Champigny Lisagathe 1996
Une robe quasi noire, sans trace d’évolution. Le nez est puissant, sur l’olive et la réglisse.
La bouche démarre bien, sur un fruit pur mais dès le milieu de bouche, des amers trop imposants et des tanins mordants déséquilibrent la finale.
Difficile à boire en l’état.
Clos Rougeard Le Bourg 1997
Le nez est bien mûr, sur des notes de tapenade et de fruits noirs.
La bouche est ample, agréable avec peut être une pointe de sècheresse en finale.
J’ai aimé !
Château La Rouvière 2002 Bandol
Le nez est animal, poilu, viandé. La bouche est belle, puissante et épicée, sur des notes de jus de viande.
Un joli vin dans ce millésime difficile.
Terre Inconnue - Sylvie 2002
Le nez est peu avenant, sur des notes d’alcool à brûler. La bouche attaque large, très large ! Whaou, quelle puissance !
Le vin servi en carafe est un peu chaud et je m’en excuse auprès d’Eric qui n’a eu de cesse de me mettre en garde. Mais là où nous craignons plus d’habitude de goûter nos vins en bâtonnet Mister Freeze, le frigo du GDH ce soir là ressemblait à une glacière de camping. Pas facile à gérer dans ces conditions !
La bouche est sur les fruits noirs, joliment réglissée avec une perception assez forte de sucres résiduels et d'alcool. A noter toutefois que le vin une fois avalé laisse la bouche étonnamment fraiche avec une finale somptueuse, sur une délicieuse sensation persistante.
A accorder sur des plats d’hiver pour le prochain Banquet des Gunthards.
J’apporterai le sanglier. Mais qui fera le barde ?!
Fonsalette Syrah 1996
Ouch, quel nez, mes amis ! Une vraie balade au souk !
Incroyable, le côté épicé que prend ce vin, des notes de cannelle, de girofle, de boutons de rose séchés d’une grande puissance.
La bouche est plus abrupte, marquée par des amers imposants et une acidité forte qui déséquilibre un peu le vin.
Effet millésime? Un vin à attendre encore?
LES SUCRES
Fritz Haag Brauneberger Juffer-Sonnenuhr R. Spätlese 1997
La robe est cristalline, à peine teintée d’un très, mais alors très léger gris-vert.
Le nez est puissant et complexe, sur des notes inédites pour moi, quelque chose entre le végétal (lierre), le minéral, la cire. La bouche est tout aussi inédite et bouleverse nombre de mes catégories. Un fort perlant, une acidité importante, une sucrosité perceptible, un toucher de bouche fantastique, glissant et plus que tout, une extraordinaire fraicheur ! Boire ce vin, c’est une pluie fine et fraiche dans la moiteur d’une nuit d’été ! La bouche en sort ragaillardie, revigorée, extraordinairement reconstruite !
Bon, va falloir que je bosse le dossier Vins Allemands, moi, car j’en suis pas encore revenu.
Pis, de toute façon, j’ai pas le choix, Brunette a adoré ! (
)
Joh. Jos. Prüm Wehlener Sonnenuhr Riesling Auslese1993
Ouf, je reviens sur une planète qui me semble plus habitée !
Superbe nez pur, sur des notes puissantes de fruits exotiques contrebalancées par une pointe pétrolée.
La bouche puissante reste d’une diabolique fraicheur, tendue par une acidité magnifique qui porte le vin, loin, très loin.
J’adore !
Domaine des Sablonnettes Coteaux du Layon "Le Vilain Canard - Quintessence" 1996
La robe est dorée, tirant sur le bronze. Très joli nez sur l’ananas, la confiture de coing.
La bouche est puissante, d’une imposante sucrosité mais sait restée équilibrée.
J’aime beaucoup.
Château Pierre Bise Coteaux du Layon - Beaulieu "L'Anclaie" 1997
La robe est plus évoluée que celle du vin de J. Ménard.
Le nez est agréable, sur le coing et des notes de cire mais en bouche, le vin est trop puissant, d’une liqueur trop importante qui étouffe vite les sensations.
Manque de fraicheur pour mon palais ou à ce stade d’une dégustation déjà longue.
Weingut Feiler Artinger - Ruster Ausbruch "Pinot Cuvée" 1995 (Autriche - Neusiedlersee Hügelland)
De la puissance, ce vin en avait mais son acidité lui permettait de tenir la distance sans écraser le palais.
Pas pris de notes précises mais j’en garde un bon souvenir.
Domaine de La Tour des Gendres Le Clos de la Mémé 2002 Saussignac
Je ne sais pas si c’est un caractère commun à tous les Eric mais EricB est lui aussi un coquin !
Ce vin, servi dans une bouteille de cuvée Madame pour tromper l’imagination autopersuasive des Gunthards a donné lieu à quelques sous entendus vicieux du genre «
tu gagnes à tous les coups comme ça : si c’est bon, c’est Tirecul, si c’est pas bon, c’est pas Tirecul ! »
Ce vin rare a déçu !
Excepté de puissantes notes de mine de crayon qui m’ont rappelé celles perçues lors de notre verticale de Vin de Paille du Château d’Arlay, le vin m'a semblé un peu mou, prématurément usé, n’ayant à offrir que sa sucrosité.
Une production Gunthard Club