Voila un domaine recommandable avec une gamme qui permet de différencier les climats de Bourgogne. L’accueil est des plus chaleureux, surtout si vous avez affaire à Virginie Taupenot-Merme.
Respect du terroir, expression du pinot sans recherche d’extraction, des vins entre tradition et modernisme, sans rusticité, jamais technologique, toujours dans la justesse.
On notera les différences d’expression du millésimes 2008 plus acide que 2009 "plus fruit" mais moins tendu en général sauf dans les grands crus de très bon niveau.
Un vin très recommandable parmi ses préférés,
le Chambolle Combe d’Orveaux. Un 2007 dégusté, décrit par ailleurs sur LPV et un 1999 qui se déguste merveilleusement aujourd’hui, tout en fruits, pour ceux qui ont la chance d’en avoir encore en cave.
Saint Romain 2009 : couleur rouge violacée soutenue, le nez est expressif et frais sur les petits fruits rouges. En bouche on croque le fruit, l’acidité est présente pour le millésime et porte de beaux arômes, les tannins fermes structurent ce vin qui donne faim et appelle le casse croute, les pâtés bourguignons ou une viande grillée.
Chambolle Musigny 2009 : la robe est plus clair, le nez est fin sur un registre végétal floral et fumé épicé (poivre blanc, cendres). Ici les notes de fruits rouges acidulées se font plus discrètes. En bouche, on est d’avantage charmé par la texture et la finesse que par la structure mais le vin est assez archétypal de ce que l’on peut attendre d’un Chambole. Point de violence, on est plus dans la séduction que dans la persuasion. Belle finale fruit-fleur avec toujours ce registre fumé et poivré. Joli.
Gevrey-Chambertin 2009 : la robe est ici plus foncée, rouge violet profond. Au nez on change de terroir et de registre. Il se montre sauvage, quasi violent, plus animal. Nous sommes sur des notes de lard fumé et d’animal à fourrure. Il y a aussi un registre végétal sur les ronces, le mûrier. La bouche est plus structurée que le vin précédent, plus de densité avec un vrai côté viril mais la trame tannique reste étonnamment fine. Un vin de table pour les plats d’hiver et le gibier
Gevrey Chambertin 1er cru Bel Air 2009 : Même appellation autre climat et on voyage en montant en gamme. Le nez est plus retenu et profond sur les fruits noirs (cerise burlat, mûres), la fumée de cheminée. Mais c’est en bouche que la différence se fait avec une matière plus riche et dense et une trame tannique sans aspérités. L’élevage ne domine pas et ne masque pas le terroir. Le vin se montre séducteur en diable avec ce fruit croquant, cette rondeur et cette suavité qui caractérise ce millésime.
Morey Saint Denis 1er cru La Riotte 2008. Ici nous somme sur des vieilles vignes plus de 45/50 ans, (il y en a même de plus vieilles mais après c’est comme les hommes, c’est plus qualitatif mais sur certains aspects cela décline). Le nez est sur les fruits noirs, la mûre, la myrtille, c’est dense et profond, je note un beau végétal (ronces, mûriers, épineux) et un registre floral enivrant (lys). La bouche est franche, l’acidité est puissante et supporte de beaux arômes encore contenus, les tannins sont enrobés dans une matière riche. Cela ne fait pas dans la dentelle mais cela n’a rien de vulgaire. Le vin est plus profond, plus ancré dans la terre, vertical et en rectitude. C’est plus sévère, plus austère mais plus minéral aussi. Belle longueur avec une finale végétale amère de bon aloi. C’est très personnel mais je trouve que Morey exprime bien le caractère paysan bourguignon dans toute la noblesse du terme. Un vin à attendre. Un coup de cœur, un vin de terroir et le meilleur rapport qualité prix dans un vrai millésime bourguignon. 39E
Charmes -Chambertin 2008. Une Parcelle d’un seul tenant qui jouxte Mazoyères. Ici je suis frappé par la pâleur de la robe d’un rouge rubis clair. Au Nez c’est fin, délicat, très floral, sur la rose principalement. Un Parfum discret et élégant, frais printanier, on est comme transporté dans un verger. On perçoit des notes de griottes. En bouche, le vin est d’une finesse superlative et vous emporte. Là, charme porte bien son nom. La bouche est vivante, dynamique, la matière accompagnée sans aucune note de bois. Au contraire tout est fleur, tout est fruit et en rétro-olfaction il y a une rémanence de parfums délicats de confiture de roses, de griottes, d’épices douces. Surtout c’est la texture et le toucher de bouche qui vous achève. Longue finale comme une jolie conversation intime. T Beau vin
Corton Rognet Grand Cru 2009. On se transporte au Sud, vers Beaune, On s’élève en altitude, on redescend sur terre dans un autre registre, plus puissant, plus bâti. La robe est colorée rouge foncée à reflets sombres. Le Nez est discret, profond, retenu, moins exubérant que les autres 2009, on est sur les fruits noirs, le chêne, et les épices orientales, un végétal sauvage aussi, (tabac, cigare). La bouche est franche, encore un peu brute de décoffrage à ce stade sans aucune rusticité dans les tannins. Là aussi c’est direct, le vin est massif et s’impose. L’équilibre est là, c’est frais, mais un peu « froid » comme le terroir. C’est l’acidité qui est une vraie promesse pour ce vin. La finale bien longue est encore un peu austère dotée d’un végétal amer de bon aloi. Garde assurée à ne pas ouvrir avant 5/7 ans
Mazoyère Chambertin 2009.
La robe est très soutenue si on la compare au Charme 2008. Effet Millésime garantie. Le nez est explosif envoutant sur la pivoine, la rose de jardin, les épices (muscade), le bois noble. Il est presque entêtant avec les notes de fruits noirs, mûres, myrtilles, cerise burlat, la confiture de vieux garçon. En Bouche la matière est très riche, l’assise tannique tellement élégante et fondue que l’on ne retient que la texture et les parfums. C’est puissant mais sans concéder quoi que ce soit à la finesse. Le fruit est croquant, c’est enrobé, complexe. On à l’impression de manger un fruit fleur, on se laisse envahir par des parfums d’épices, de bois précieux et de vanille qui vous débordent. En notes de fond un beau registre fumé et végétal, (ronces, sarments, feu de bois). Très longue finale et persistance en bouche. Les arômes lourds de fond de verre sont complexes et durent longtemps en de multiples variations. Cela se goûte déjà bien mais l’on sent derrière l’élevage et la jeunesse tellement de potentiel que l’on profite de l’instant pour inscrire ce vin précieux dans sa mémoire pour l'oublier en cave et le regoûter dans 5 à 7 ans.