Je me permets de reprendre une fort jolie expression de François Mauss dans le Forum « A propos » pour commenter quelques beaux flacons bourguignons ouverts dans la semaine. Ah! Bourgogne, quand tu nous tiens!
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Gevrey-Chambertin 1998, Au Vellé, Denis Mortet: la lecture de l'interview réalisée par BA a titillé mes sens! Allez! Il fallait bien en ouvrir une un jour, de ces précieuses bouteilles que je conservais religieusement au fond de ma cave et il me semblait que le millésime s'y prêtait bien. La robe sombre laisse présager une forte concentration et c'est bien le cas! Un vin dense, charnu, au fruité encore juvénile, avec une tout petite pointe de gaz qui s'estompe assez vite. Beaucoup d'amplitude en bouche, une matière riche et un potentiel qui semble énorme! C'est beau, à attendre encore, mais que ça devrait être encore plus beau! Un changement de cap en vue pour le domaine et un phrase à méditer:
« Ma grande ambition, c'est que l'on reconnaisse moins Mortet qu'actuellement et que l'on reconnaisse davantage un terroir! ». Et si c'était tout simplement cela, un grand vigneron, celui qui a mûri et compris qu'il pouvait s'effacer devant son terroir sans que son vin perde de sa personnalité?
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Meursault Meix Chavaux 1996, Domaine du Comte Armand: un très joli nez qui s'amplifie à l'aération pour enivrer sur des notes de pain brioché grillé, à peine beurré, pas noisetté pour un sou! L'élevage est parfaitement digéré, la trame fine et serrée avec de la minéralité, de l'équilibre et beaucoup d'élégance. Belle et longue finale rémanente! Je crois me souvenir que dans sa jeunesse, ce vin m'avait surpris par des notes de menthol qui ont totalement disparu aujourd'hui.
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Vosne-Romanée 1er cru Les Suchots 1996, Domaine Lamarche: on s'éloigne un petit peu du nirvana avec ce vin qui ne démérite pourtant pas complètement. Deux années de plus et une évolution un peu plus marquée, tant au niveau de la robe que du nez qui joue dans le registre d'un pinot un peu âgé, avec des notes terreuses. La bouche est marquée par une acidité à peine trop prononcée (j'hésite à employer ce terme pour ne pas donner du grain à moudre à certains!
) qui porte le vin sur la longueur mais sans sentiment de plénitude ou de rondeur, ce qui lui fait un peu défaut. Les tanins sont bien assagis, surtout ceux du bois qui m'avaient semblé trop présents dans leur jeunesse, me faisant craindre un véritable assèchement du vin, qui heureusement ne s'est pas produit! On entre de plein pied dans la phase de maturité mais pour combien de temps?
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Corton Charlemagne 1997, Domaine Bruno Clair: la profondeur du Charlemagne m'étonnera toujours! Vraiment un vin qui sans faire d'esbrouffe imprègne et laisse sa marque. C'est fin, puissant et long en même temps. Un vin qui appelle le recueillement!
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Bourgogne Pinot blanc 2002, Domaine Gouges: en fait mutation massale de pinot noir, en provenance du secteur des Dames Huguette, sur les hauteurs de Nuits, que j'ai eu l'occasion de goûter il y a peu sur fût dans le millésime 2003 . Ce 2002 est un vrai régal de fruits blancs, d'une fort jolie fraîcheur malgré une sensation légèrement tannique en bouche. Un vin de plaisir, franc et sincère, un petit bonheur!
Olif