Compte -rendu personnel d'une dégustation faite à le 28/02/06 parmi les amis de l'Art et le Vin.
Le but de cette dégustation est d'appréhender quelques caractéristiques de ce millésime particulier.
Quelques vins de millésimes différents viennent jouer les contre-points dans cette partition.
Les vins sont dégustés à l'aveugle.

Savigny -Les-Beaune "Aux Vergelesses" 2003 de Simon Bize :
-nez chaleureux, fruité, l'alcool prédomine un peu.
-bouche gourmande moyennement serrée avec une acidité douce et ronde.
Bien à très bien (87)

Volnay Champans 2003 de P. Boulay :
-nez un peu lacté, peu avenant, puis des épices et le bois apparaissent.
-bouche apparait plus ample,acidité(naturelle?) dissociée apporte de la fraicheur.De plus les tanins boisés marquent trop.
Bien (85)

Beaune 1er cru "Les Champs -Pimont" 2003 du Dom. Prieur :
on entre dans le pinot, dit un dégustateur.
Robe plus profonde.Nez plus précis de fruits rouges avec des épices (tabac).
Bouche pleine, un peu chocolatée à la matière plus charnue, aux tanins élégants où l'acidité mure et intégrée lui donne beaucoup d'allonge et de la fraicheur.
Vin de grand plaisir.
Très Bien (91)

Clos des Lambrays 2001 :

on est clairement sur la Côte de Nuits de par la finesse.
Passer d'un millésime 2003 à 2001 est un exercice difficile...
La robe et le nez apparaissent plus évolués, avec moins de fruits tout en restant précis sur des notes empyreumatiques.
La bouche apparait moins mure portée par une acidité sévère mais avec des tanins fins.
Très Bien (89)

Clos des Lambrays 2002 :
Nez plus harmonieux, sur la réserve, mélant des notes un peu boisé et des épices gardant de la fraicheur.
La bouche a de l'allonge, de la finesse avec une note minérale.
L'acidité apparait mieux intégrée au développement de bouche, donnant beaucoup de cohérence à ce vin. De plus le boisé est parfaitement intégré.
Vin probablement en phase de fermeture campant à l'heure actuelle sur la noblesse de son terroir.
Tres Bien (91)

Clos des Lambrays 2003 :
Robe plus profonde signant à nouveau le millésime.
Ce vin apparait plus moderne au nez. Beaucoup de maturité ,ample sans véritable caractère.
La bouche est chaleureuse, très mure,avec une empreinte "sudiste" marquée par les tanins.La chalur du millésime masque un peu, pour le moment, la minéralité du terroir.
Tres Bien (90)

Corton-Bressandes 1999 de Follin-Arbelet :
la robe est la plus évoluée jusqu'à présent avec des franges orangées.
Le nez est évolué, un peu sur la cerise noire.L'alcool ressort un peu.
La bouche est pleine, charnue, veloutée à l'attaque.Très beau milieu de bouche.
La fin de bouche est encore sévère marquée par la minéralité d'un probable garnd terroir(sic).
Excellent (92)

Corton-Bressandes 2003 de Follin-Arbelet :
Robe et nez évoquant à nouveau le millésime 2003.
Bouche ronde à l'attaque, très fruitée et puissante laisse place à un milieu de bouche flou,puis l'acidité ressort donnant une finale imprécise.
Tres Bien (88)

Gevrey-Chambertin "En Derée V.V." 2000 de D. Mortet :
Nez profond, complexe, des notes de cuir;
Bouche élégante, pleine, parfaitement mature, très équilibrée laissant s'exprimer le terroir.
Grosse claque à la découverte de la bouteille.
Excellent(93/94)

Gevrey-Chambertin "En Motrot" 2003 de D. Mortet :
Nez serré, beaucoup de maturité, puissance.
Bouche charnue, épicée,"sudiste", travailléé laissant percevoir une pointe de sucrosité.Pas beaucoup de personnalité.
Bien à Très bien(87/88)

Gevey-Chambertin 2003 de Trapet:
Nez plus élégant,floral,fruité
bouche d'un velouté extrème avec des tanins parfaitement fondus donnant un profil moderne mais sans exces.
L'acidité soutient le tout en donnant beaucoup d'allonge.
Tres Bien (91)

Gevrey-Chambertin "Les Poissenots" 2003 de Geantet-Pansiot :
Nez avec encore plus de profondeur, complètement sur la réserve.
Bouche parfaitement structuréedans laquelle la minéralité transparait.Les tanins sont racés.l'acidité fine accompagne une finale longue;
Excellent (94)

Charmes-Chambertin 1995 de Geantet-Pansiot :
Nez de fruits noirs(pruneau), très mur.
Bouche gourmande, les tanins sont fondus mais la fin de bouche est rustique avec une acidité un peu dissociée.
tres bien(89)

Charmes-Chambertin 2003 de Geantet-Pansiot :
Nez mélant un côté vineux et viandé en restant flou.
Bouche fuyante marquée par une acidité mure.Le milieu de bouche laisse paradoxalement une impression de sucrosité.
Tres Bien (89)

Chambolle-Musigny "Les Gruenchers" 2003 du Dom. Dujac;
Nez profond, empyreumatique, puis ces notes s'estompent à l'aération laissant place à un fruit très mur gardant dela fraicheur.
Bouche fine, complexe, mure où le boisé sans dominer la matière et le terroir apparait un peu trop à ce stade;
Tres Bien (91)

Clos de la Roche 2003 du Dom. dujac :
Nez épicé et très mur avec des notes animales
Bouche avec un peu de sucrosité à l'attaque, vineuse avec une acidité présente mais mure.
Tres Bien (91)

Chambertin 2003 de Trapet :
Nez à nouveau un peu animal, complexe.
Bouche racée parfaitement structurée avec un très beau déroulement de bouche, des tanins élégants et une acidité parfaitement intégrée donnant beaucoup d'allonge.
Excellent (95)

Les Conclusions (loin d'être définitives...)
-2003 est assurément un millésime difficile pour les vignerons.
2 écueils principaux semblent co-exister :
la maturité alcoolique extrême du raisin peut masquer les notes de pinot donnant des arômes"sudistes" qui sont loin d'être désagréables mais qui masquent la minéralité des terroirs;Cela donne des vins hybrides sans véritable personnalité.
L'autre conséquence est le sress hydrique de certains "climats" empéchant les arisins d'atteindre une maturité phénolique suffisante.On retrouve,alors, des fins de bouche dissociées avec des acidités dures.
Bien sur, ce phénomène sera amplifié chez les vignerons qui auront eu la mauvaise idée de "tartriquer" leurs vins.

-Même si le nombre de climats dégustés n'est pas suffisant, il faut noter que le finage de Gevrey met 3 des ses vins en tête.Fait intéressant,les appellations villages s'en tirent fort bien, et seul le Chambertin de Trapet fait l'unanimité pour ce qui concerne les Grands Crus.Cela est peut-être à mettre en relation avec le phénomène de stress hydrique évoqué précédemment.

-Par ailleurs, on insistera jamais assez sur la perfection à laquelle était arrivée D. Mortet sur ses appellations Villages.
Chapeau Bas L 'artiste .

-Je soupsonne sur la dégustation du Clos des Lambrays 2002, Dégusté pour la 3ème fois, que ce millésime est en phase de fermeture.

_par contre 1999 semble s'ouvrir.

au domaine :
Domaine Trapet - Gevrey-Chambertin 2003 : juin 2005
JP14 - PP14,5 - LG14,5
On retrouve ici encore la marque du millésime, au travers de notes de cerise, d’épices, évoquant une liqueur balsamique. Matière épicée, un peu boisée, plutôt alerte.

Chambolle-Musigny 1er cru les Gruenchers - Dujac 1985 : juin 2005
JP17,5 – PP17,5 - LG17,5
On succombe à un bouquet galvanisant : liqueur de framboise, rose ancienne, zan, viande, épices, laurier. Le vin est racé, de puissance moyenne, d’esprit plutôt oriental et guilleret, conclu par des flaveurs évoluées resplendissantes. Un vin certes patiné par les ans mais qui a indéniablement su garder une superbe présence.

Le Clos des Lambrays 2001 ne semble pas pouvoir rivaliser avec le sublime Clos de Tart 2001 ?!

A mon sens le potentiel du terroir est différent . Ceci explique cela .

Dans le clos, les rangées de vignes sont perpendiculaires à la pente ce qui, nous explique Sylvain Pitiot, contribue à freiner l’érosion mais aussi à mieux exposer les vignes au soleil. Cette disposition est extrêmement rare sur la Côte de Nuits et, si les bénéfices en sont avérés, on peut s’interroger sur cet état de fait.

Bonjour,

Goûté quelques 2003, ce lundi, Aux Domaines Familliaux parmi lesquels ceux de Trapet présentaient une belle fraicheur pour le millésime et pas mal d'élégance.
Les vins de Roumier m'ont paru plus marqués. Ceux de Lafarge sont superbes......

Drôle de millésime avec certains vins qui se rééquilibrent au bout d'un moment. Témoins pas mal de Chablis qui reprennent de la minéralité depuis 2/3 mois et surtout le ST Georges de Gouges, trés marqué en novembre au domaine et vraiment magnifique au salon ce lundi avec un équilibre retrouvé. Le Corton-Charlemagne de Bonneau du Martray m'a paru également parfait.

Ca va être intéressant à suivre ce millésime. Si j'ai le temps j'essaie de faire un petit CR.

A+
Frank

Pas mal de 2003 goûtés en juin 2005 dans les domaines (Trapet, Tart, Dugat, Arlot ...)

cf archives

Dégustation fin mars 2006 ...

1. Clos Vougeot – Philippe Charlopin-Parizot 2003 :

2. Clos Vougeot – Domaine Gros Frère et Sœur - Musigni 2003 :

3. Clos de Vougeot – Gérard Raphet – Vieilles Vignes 2003 :

4. Clos Vougeot – Domaine Jacques Prieur 2003 :

5. Clos de Vougeot – Domaine Jean Grivot 2003 :

6. Clos de Vougeot – Alain Hudelot-Noellat 2003 :

7. Clos de Vougeot – Domaine Denis Mortet 2003 :

8. Clos de Vougeot – Domaine Méo-Camuzet 2003 :

9. Clos-Vougeot – Domaine Anne Gros – Grand Maupertui 2003 :

10. Clos-Vougeot – Thibault Liger-Belair 2003 :

11. Clos-Vougeot – Domaine René Engel 2003 :

12. Clos-Vougeot – Château de la Tour – Vieilles Vignes 2003 :

13. Clos Vougeot – Christophe Perrot-Minot 2003 :

14. Clos de Vougeot – Domaine Robert Arnoux 2003 :

Des répères sur ces cuvées ?

Laurent tu es quand même très Clos VOugeot :-)

Bonne dégustation et ramène nous un joli commentaire.

Chinbourg,

Je t'assure, c'est uniquement le fruit du hasard (et je t'envoie un post en privé).