Il y a quelques mois, j'ai mis la main dans une vente aux enchères, à un prix très bas et sans grande conviction, juste pour voir, sur un lot de la bouteille décrite en titre. La bouteille porte le sigille de la confrérie de St-Etienne, numéro 1726. Le niveau du vin est à 2,5 cm sous le bord de la capsule. L'étiquette qui présente un design d'un autre âge est en bon état. La capsule en étain est légèrement oxydée, le bouchon totalement imbibé..., s'est par ailleurs rompu lors du débouchage, pourtant très précautionneux. Les choses commençaient mal....
L'aspect du vin est d'un jaune évolué, avec des reflets verts et ambrés. Il présente une belle densité; il est brillant et limpide. Au nez, une certaine oxydation est sensible, mais c'est assez envoûtant et complexe, la typicité du cépage entre le fruit et l'épice est encore perceptible, il y a des notes de pommes cuites, de safran, d'encens, de curry. En bouche, l'attaque est ample, presque sèche, il y un beau gras, ce n'est pas mou, on sent une matière très concentrée, qui laisse supposer beaucoup d'extraits secs, c'est long, avec de très beaux amers qui ponctuent une finale très sèche. L'impression générale est ma foi bonne et le vin tient longuement dans le verre, sans varier. Une sorte de vin jaune (accidentel...) de gewurztraminer plein de feu, ample, joliment équilibré et complexe. Il a parfaitement donner la réplique à un curry de poulet... Ma foi une belle surprise, pour une bouteille sur laquelle je n'aurais rien parier.
Bonne soirée
Hervé