E-mane écrivait:
> .
>
> Luc 2002 :" la notion la plus importante dans
> l'alcoolisme est la notion de dépendance. Cette
> dépendance est essentiellement physique, mais
> aussi psychique "
>
>
> Luc, ton énervement et la violence dont tu fais
> preuve sont étonnants pour de telles conneries,
> surtout que tu les défendais en 2002.
Je constate une fois de plus que pour toi le monde est binaire, et que des mots comme essentiellement, principalement, généralement sont illisibles ou incompréhensibles. Tu ne te rends même plus compte que me citer ne fait que confirmer ce que j'écris depuis le début. Soit...
Le problème avec les écrits, puisque tu veux jouer à ce petit jeu, c'est qu'ils ne s'envolent pas aussi facilement que les mots...
E-mane écrit: L'alcoolique pour moi c'est la personne qui développe des symptômes physiques de sevrage quand elle n'a pas bu depuis au moins 24 heures.
E-mane écrit: pour moi la maladie alcoolique est là quand la dépendance physique commence. Car dans le premier cas là santé n'est pas encore en danger.
E-mane écrit: Pour moi la maladie alcoolique survient quand la dépendance physique prend le relais de la dépendance psychologique, finit par la supplanter, puis prendre toute la place.
E-mane écrit: Une dépendance uniquement psychologique à l'alcool ne rentre pas dans la définition de l'alcoolo dépendance. C'est bien la survenue de la dépendance physique qui définit l'alcoolo dépendance.
E-mane écrit: Je parle de "comment savoir de façon simple si on est dépendant à l'alcool" ; le sujet de ce fil est "sommes-nous alcooliques ?"
Je propose un moyen simple de répondre à ce questionnement ; la vérification de l'absence de dépendance physique.
Selon toi, donc, pas d'alcoolisme sans dépendance physique et sans symptômes physiques de sevrage après une abstinence d'au moins 24 heures.
C'est noir ou blanc, tant que je ne tremble pas avant d'avoir eu ma dose, tant que je ne suis pas pris de nausées et vomissements avant d'avoir ingurgité mon premier litre de whisky, je ne suis pas alcoolique.
Tout va bien, LPViens, dormez en paix.
Personnellement, je trouve que ce genre de discours, de la part d'un soignant qui plus est, outre le fait qu'il soit faux, est grave et totalement irresponsable, en particulier quand on s'adresse à une communauté de buveurs réguliers.
Désolé pour la longueur, mais je vais te raconter quelques histoires vraies qui seront, je l'espère pour toi, édifiantes. Ce qui est écrit en
italique ne reflète bien entendu pas mon attitude, mais celle que je pourrais avoir en suivant ton raisonnement.
Monsieur X, 48 ans, est ouvrier dans le bâtiment. Il se lève tôt tous les matins et travaille dur. A 16h, dès la fin de sa journée, il s'arrête avec les collègues à la première station service et ils s'achètent quelques bières. Jupiler, canettes de 50 cl. Ils sont six, chacun paie son verre, une à deux heures plus tard, ils se sont tous enfilés 3 litres de bière et rentrent chez eux. C'est comme ça tous les jours de la semaine. Le soir, chez lui, il boit encore quelques bières, mais peu, car sa femme veille. On va dire 4 litres par jour au total, entre 16h et 22h. Le week-end, le plus souvent, il ne boit pas, sa femme le lui interdit. Il ne présente pas de signe de sevrage physique. Il y a quelques semaines, sa femme le quitte, elle trouve que, décidément, il boit trop et en a marre de le voir rentrer ivre de son travail tous les soirs. Le principal frein à sa consommation relâché, elle augmente de plus belle. Mais il est toujours au poste, tous les matins au travail, sans problème et toujours sans signe de sevrage le matin. Il y a trois jours, inquiète de ne pouvoir rentrer chez lui, sa fille fait appel à la police pour ouvrir la porte. Les policier ouvrent la porte de la salle de bains, ce qui fait se déclencher le mécanisme qu'il avait mis en place pour sa pendaison. Il espérait que ce soit sa femme qui allait ouvrir cette porte et, pour la punir de l'avoir quitté, avait imaginé ce stratagème en se pendant devant elle. Heureusement, ce sont deux policiers costauds qui ont ouvert cette porte et il a finalement la vie sauve.
Comme il ne présente pas de signes de sevrage physique, je lui ai conseillé de continuer de boire vu qu'il n'est pas alcoolique et lui ait offert une petite bière pour fêter ça.
Monsieur Y, 60 ans, travaille à la poste depuis plus de 40 ans, et consomme régulièrement et plutôt immodérément toutes sortes de boissons alcoolisées, le plus souvent offertes par ses clients lors de sa tournée. Ça fait plusieurs dizaines d'années que ça dure, mais il supporte bien l'alcool, s'arrête quand il veut, et n'a jamais eu de problème important lié à cette consommation. Ces dernières années, cependant, il a fait plusieurs chutes liées à une consommation excessive d'alcool, et a tendance à maigrir. Je lui en parle, mais il estime être maître de sa consommation car il est capable de ne rien boire pendant toute une semaine sans problème. Il y a six mois, il vient me voir car il a remarqué une grosseur au niveau du cou. Quelques investigations plus tard, on lui diagnostique un cancer du larynx. Il est opéré, laryngectomie, il parle désormais au travers de sa canule. Il est resté 15 jours à l’hôpital, sans rien boire, et n'a pas présenté de signes de sevrage.
Il n'est donc pas alcoolique. Du coup pour fêter ça, il s'est remis à boire, et est retombé plusieurs fois, sévèrement. Mais tout va bien, il n'est toujours pas alcoolique...
Enfin, monsieur Z, 47 ans, jovial, apprécié de tous, travailleur, il roule dans une superbe BMW série 5 blanche rutilante, marié, deux enfants, tout va bien. Sauf que son travail est psychologiquement usant. Et donc, le week-end, il s'amuse avec ses amis. Il fait du sport, du tennis de table, compétition interclub à un niveau modeste, mais surtout, après le sport, il fait la fête avec ses amis, tous les samedis. Et il boit. Beaucoup. Au point d'être incapable rentrer chez lui. Incapable de marcher, parfois même de tenir debout. Et il téléphone à sa femme, qui vient le chercher et le ramène chez lui. Il est alors incapable de monter les escaliers qui mènent à la chambre et elle le laisse là, couché par terre, le temps qu'il cuve sa bière. Souvent, le matin, elle doit nettoyer les traces de vomissement. Il s'excuse,lui demande de lui pardonner et jure qu'il ne recommencera plus. Mais il recommence, tous les samedis, parce que cette ivresse du samedi avec ses copains, il en a besoin. Pourtant, les autres jours de la semaine, il ne boit pas, et il ne présente aucun signe de sevrage physique. Et donc, il continue comme ça. Alors, finalement, elle le quitte, elle n'en peut plus. Mais il lui arrive encore, malgré tout, quand il lui téléphone à 3 heures du matin complètement bourré, d'aller le chercher. Parce qu'elle ne veut pas qu'on lui annonce une mauvaise nouvelle le dimanche matin, parce que, malgré tout, c'est le père de ses enfants.
Mais quand il vient me voir pour me demander de l'aide, je le rassure, car comme il n'a pas de dépendance physique, il n'est pas alcoolique. Il me remercie, et va fêter ça avec ses amis.
Luc