Un grand ami m’invite à diner sur le thème vin piémontais, ça tombe bien je suis particulièrement friand de ces vins (mais qui ne l’est pas ?).
On commence soft avec une coupe de
Casa Valduga Arte Brut 2009, un mousseux brésilien qui m’a donné une bonne impression et joue parfaitement son rôle de mise en bouche. Le dosage est un peu trop marqué mais l’acidité est vive et ouvre l’appétit.
Un vin léger et raisonnable.
Les deux vins suivant sont servi à l’aveugle et très rapidement une évidence s’impose : se sont des vins blancs. Je suis pour ainsi dire vierge sur les vins blancs piémontais et j’avoue être resté un peu dubitatif sur ces deux vins.
Vin1 : Le nez est sur des fruits matures (poire, citron), on décèle une note sucrée (miel) et un peu de vanille (chêne). La bouche est assez structurée, plutôt riche et possède un certain gras. Un vin correct mais qui ne m’a pas ému et qui m’a laissé une impression de vin technique. C’est un
Terradora Fiano di Avellino DOCG Campore 2008 : bien entendu ce n’est pas un piémontais mais bien un Campanie donc on est loin du Piémont mais bon mon ami n’avait pas en cave deux vins blancs piémontais, je ne peux pas le blâmer, pour ma part j’ai aucun vin blanc piémontais en cave.
Vin2 : Le nez est sur la pomme, l’amande et possède un coté herbacé bien présent. La bouche possède du gaz carbonique mais il ne me dérange pas trop, elle est vive, plutôt simple avec une finale plutôt courte. C’est un
Bruno Giacosa Arneis Roero 2009
Conclusion : je n’ai pas été conquis par ces deux vins mais je manque totalement de recul sur ces productions cependant le charme n’est pas immédiat.
Ensuite on attaque cinq vins rouges servis en aveugle et en parallèle. Les vins ont été carafé trois heures Il me semble rapidement que ce soit des Barolo sur un millésime jeune de type 2003.
Vin1 : Un nez classique de chez classique de Barolo avec des notes claires de goudron et de rose, le bois est présent sans prendre trop de place. La bouche possède une forte trame tannique et une acidité assez marquée. Bien que la structure soit encore un peu vive, ce vin commence à être consommable. On est à mon avis dans un style plutôt traditionnel de Barolo sans toutefois être un extrémiste. La bouteille est un
Pio Cesare Barolo 2003. C’est ma troisième bouteille de cette cuvée que je bois sur un peu plus de deux ans, c’est un vin, qui sans être « The Barolo », m’apporte du plaisir à chaque fois, une valeur sure pour moi.
Vin2 : Le nez est particulièrement truffé, c’est même monotone tant la truffe prend toute la place. La bouche est plutôt légère, un manque de matière, une acidité trop vive et des tanins agressifs déséquilibrent l’ensemble. Bref je suis déçu, c’est peut être un problème de bouteille ou une phase très ingrate mais le manque de matière ne rassure pas sur l’avenir de ce vin. C’est un
Bruno Giacosa Barolo 2003. Il est vrai que je suis un fan de son Le Rocche (ça c’est mon coté snob) et que je ne connaissais pas son « simple » Barolo, et donc la déception est encore plus grande surtout que c’est peut être la bouteille qui a couté le plus cher à mon hôte.
Vin3 : Le nez se rapproche de celui du Pio Cesare mais avec plus d’intensité. La bouche est corpulente avec une masse tannique imposante, la finale épicée montre une belle acidité. C’est le vin par sa masse tannique qui a besoin du plus de temps. Un beau vin que j’ai bien aimé qui aujourd’hui apporte un peu moins de plaisir que le Pio Cesare mais qui possède le potentiel d’en apporter plus dans quelques années. C’est un
Poderi Luigi Einaudi Barolo Costa Grimaldi 2003, le domaine crée à l’âge de 23 ans par l’ancien président italien Luigi Einaudi.
Vin4 : Le nez est très charmeur avec des parfums exubérants de fruits rouges, une belle touche de goudron et rose, des épices et une touche de bois plutôt classe. La bouche corpulente possède une belle structure, les épices ressortent encore plus, la finale donne le ton : c’est à mon avis le vin de la soirée. Si les trois premiers sont dans un style plutôt traditionnel, le boisé plutôt luxueux et qui m’a semblé issu de chêne français m’a évoqué un vin qui a fait quelques concessions avec la modernité, c’est un style que j’apprécie particulièrement sur Barolo, du 50/50 entre tradi et moderne, surtout sur des vins qu’on ouvre un peu trop tôt. C’est un
Luigi Einaudi Nei Cannudi 2003. Je n’avais jamais bu de ce domaine, et ces deux vins m’ont plutôt convaincu d’en mettre en cave si j’en croise à l’avenir. Surtout ce Nei Cannudi qui était superbe ce soir là.
Vin5 : Le nez est plutôt fermé à comparé des quatre autres, il est sur lui-même. La bouche est dans un style totalement opposé aux autres, plus sensuel avec de la rondeur, des tanins enrobés, c’est poli. C’est un peu comme si on avait mis un peu de merlot bordelais dans ce nebbiolo. On est vraiment dans le style moderne de Barolo, c’est bon, mais à mon gout ça n’a pas le charme des barolo antérieurs. Un vin très bien fait, que je boirais avec plaisir et que je mettrais en cave sans hésiter mais pas pour avoir les mêmes plaisirs qu’un Barolo plus traditionnel. C’est un
Paolo Scavino Barolo Bricco Ambrogio 2003.
Conclusion : Sur cette dégustation ces Barolo 2003 ont encore besoin de temps pour s’arrondir mais ils m’ont semblé déjà plus ouvert que ceux que j’ai bu l’année dernière où l’alcool ressortait un peu trop.
Ensuite sur le dessert nous avions bu un
Recieto de Giacomo Montresor, qui après une première bonne impression m’a semblé ensuite un peu bof bof. Et en post-dessert on s’est désaltéré sur un
Pol Roger Brut qui avait environ trois de cave, bon, pas totalement mon style mais sympathique tout de même. Avant de nous quitter j’ai tout de même pris le soin de boire un dernier petit verre de Nei Cannudi qui de nouveau malgré la fatigue m’a enchanté.
Att.
Fabien.