Pomerol 2004

Je ne résiste pas à vous transmettre ces deux appréciations bien différentes sur les Pomerol 2004

Extraits de Bettane et Desseauve
« L’appellation a dans l’ensemble souffert d’un excès de production …
Ce n’est pas arrivé très souvent et la dégustation d’une cinquantaine de vins n’a révélé que quatre ou cinq grandes réussites.
Qualité du millésime à Pomerol 13/20 »
(Pour comparaison : Médoc Nord 16/20, Pessac- Leognan 17/20, Saint Emilion 15 )

Jacques Dupont, le Point
Le retour du pomerol.
« ... Parmi les plus belles réussites, il faudra retenir le grand retour de Pomerol, guère gâté depuis le début du nouveau millénaire »

J’avoue que la qualité des Pomerol 2004 ne m’empêche pas de dormir, mais je m’interroge devant de telles contradictions.
Les opinions de ces professionnels sont-elles globalement plus sérieuses que les horoscopes ? Le monde du vin permet-il vraiment de dire n’importe quoi ?

Cordialement

Michel

Mmmh..
sur mes résultats statistiques, Pomerol est le grand vainqueur par appellation bordelaise (c'est à dire que la région a obtenu les meilleures notes moyennes Rive Droite et Gauche confondues) sans discontinuer entre 1998 à 2001 inclus! Il n'y a d'ailleurs que cette année là qu'il se fait coiffer par Sauternes-Barsac..
Pas mal pour une région "qui n'a guère été gatée".. soit disant.

Je n'ai pas encore les résultats pour 2004. Patience..

Alain

Bonjour,
Chaque année le point accompagne un de ses numéros d'un facicule sur les primeurs gouté par Jacques Dupond.
Est ce qu'il est sorti pour les primeur 2004 ?
merci

Non

mais au vu de l'article du point il sortira.

Cordialement.

Probablement la semaine prochaine.

Michel

sur mes résultats statistiques, Pomerol est le grand vainqueur par appellation bordelaise (c'est à dire que la région a obtenu les meilleures notes moyennes Rive Droite ...

Personnellement, je me refuse à de telles statistiques, les volumes en jeu n'étant pas du tout les mêmes. Combien faut-il de propriétés contribuant à la notoriété de la rive droite, pour arriver à la production d'un seul grand château médocain?

Bertrand,
Je ne comprends pas très bien votre argumentation.
Si l’on estime que cela un sens de comparer la réussite des différentes appréciations bordelaises, une approche statistique me semble certainement aussi intéressante qu’une approche fondée sur des impressions. Je ne vois en quoi le volume des propriétés, la taille ou la notoriété de l’appellation seraient un obstacle.
Mais cela a-t-il un sens ? Le consommateur n’achète pas une appellation mais bien un vin d’une marque précise.
Je constate cependant que ces comparaisons sont présentes dans le discours des professionnels.
En ce qui concerne ma première intervention, je comprends que des professionnels puissent pour des raisons multiples apprécier différemment un vin (Pavie 2003 !). Mais que l’un déclare que Pomerol 2004 est très réussi et l’autre que Pomerol 2004 est médiocre dépasse mon entendement ! Ce genre de déclarations sous la plume de deux professionnels réputés et reconnus me semble de nature à discréditer non seulement la critique œnologique mais l’ensemble du discours sur le vin.
Cordialement

Michel

Sur quoi pourrait-être basée une statistique sur les différentes appellations?
1) sur la moyenne des vins notés dans cette appellation?
2) sur la fréquence d'apparition des vins de cette appellation dans les classements?

Il est clair qu'alors les micro-cuvées sont très nettement avantagées de part leur grand nombre (et aussi leur qualité...) alors qu'en volume elles ne représentent rien!

La seule statistique qui me paraîtrait pertinente consisterait à pondérer les notes par les volumes (je suis prêt à la faire...si on me fournit les données qui me manquent: les volumes!).

En ce qui concerne ma première intervention, je comprends que des professionnels puissent pour des raisons multiples apprécier différemment un vin (Pavie 2003 !). Mais que l'un déclare que Pomerol 2004 est très réussi et l'autre que Pomerol 2004 est médiocre dépasse mon entendement ! Ce genre de déclarations sous la plume de deux professionnels réputés et reconnus me semble de nature à discréditer non seulement la critique oenologique mais l'ensemble du discours sur le vin.

Pour se faire une idée de la valeur des avis des critiques voir: bertrand.leguern.clu... en ne perdant pas de vue l'essentiel: un avis sur un vin est subjectif (surtout en ce qui concerne des dégustations qui ne sont pas à l'aveugle, il ne faut pas le prendre comme une vérité première.

Et en complément au message précédent, une statistique (sur une appellation), elle, est objective et ne peut reposer sur du sable, c'est à dire une moyenne de notes qui ne sont pas pondérées par les volumes.

Bertrand,

Il me semble que les appréciations chiffrées données par les critiques devraient permettre de constater qu’une appellation a mieux réussi le millésime qu’une autre. Non pas en comparant les moyennes d’une appellation par rapport à une autre, car dans ce cas, il est clair que la présence d’un grand nombre de vins de qualité dans une appellation influence sa moyenne. Vous pensez aux vins de garage de la rive droite et à leur volume, je pense par exemple à Pauillac qui avec ses 1er crus obtiendra toujours une note supérieure à Saint-Estèphe. Mais si l’on compare les notes de Pauillac et de Saint-Estèphe sur plusieurs millésimes, j’estime qu’il serait possible d’en tirer des conclusions sur leur réussite respective dans un millésime donné.
Cela dit, il faut évidemment se méfier des chiffres. Ceux-ci sont l’expression de la subjectivité des évaluateurs et ne signifient rien intrinsèquement. Ainsi, une note de 84 donnée par Parker à un vin risque d’abuser l’acheteur occasionnel qui ne connaissant pas l’échelle d’appréciation de Bob imaginerait qu’il s’agit d’une note très élevée.
Pour ma part, je préfère aux chiffres des appréciations telles que celles utilisées par la RVF ou par Olif et Daniel S. Elles me semblent vraiment plus significatives. Je sais cependant qu’elles seront toujours minoritaires, la majorité des gens aimant se réfugier derrière la fausse sécurité et l’apparence d’objectivité que donnent les chiffres, oubliant la nécessité d’interpréter les notes chiffrées et de les considérer avant tout comme une base de réflexion. Et puis, les chiffres peuvent être multipliés, additionnés, faire l’objet de moyennes. Cela fait sérieux un chiffre, cela fait scientifique, alors qu’une appréciation traduite par quelques mots signifiés par des étoiles donne une impression de subjectivité.
Merci encore pour votre excellent travail.

Michel

Pour illustrer mes réserves (c'est un euphémisme) sur le fait d'extrapoler la note moyenne de quelques échantillons peu représentatifs de l'ensemble vers une évaluation de la qualité moyenne d'une appellation : dans TASTn°3, Bettane & Dessauve attribuent la note 13 à l'appellation Pomerol, alors que la moyenne de leurs notes est de 14.4 (contre 15.8 pour Saint-Julien). Je pense que leur évaluation de 13 reposant sur de nombreuses vistes sur place est plus fiable que les 14.4 attribués à des échantillons de circonstance, goûtés dans .... des circonstances très particulières.

Personnellement j'ai trouvé que Pomerol était l'appellation la plus agréable en 2004. Le merlot supporte bien une production abondante; et de toutes façons il est plus facile à goûter en vin jeune. Les notes primeur ne valent que ce qu'elles sont, un instantané en début d'élevage du vin.
Je ne vois pas souvent La Pointe dans les commentaires, moi je l'ai trouvé très bon, pas très concentré, mais c'est un vin qui vieillit bien et je parierais bien dessus.

Gilles