"Les ayatollas qui refusent l'idée qu'on puisse faire du bon vin sec ou même du rouge sur le Layon, ruineront les vignerons qui les suivent."
==> il existe une nouvelle tendance depuis le millésime 2000 où l'on voit fleurir un nombre croissant de blancs secs. Les premiers (dont Baudouin notamment, Pithon je crois aussi) ont tâtonné, essayant de faire des secs avec des raisins botrytisés, ils ont désormais progressé et on goûte depuis 2002 d'excellents blancs secs : en 2002, les secs de Richard Leroy, d'Angéli, Baudouin et même de Poirel ou de Mosse sont convaincants.
J'ajoute que Claude Papin produit depuis pas mal d'années un excellent Anjou sec : j'ai encore du 2000 en cave qui est un délice.
Mais, je n'ai pas retrouvé dans ces secs la beauté et la profondeur des meilleurs Savennières. J'en ai goûté bon nombre en 2002, mais je place, pour le moment, le Bel Ouvrage de Damien Laureau au dessus de tout.
J'avoue avoir plus de difficulté avec les cabernets angevins, car le stress hydriques sur les schistes rendent les tannins un peu durs. Ce que réalise Ménard est souvent superlatif (sa cuvée Les beaux Vins 2004 est par contre fort décevante), mais les meilleurs rouges de Loire sont à Saumur-Champigny et en Touraine, à mon goût évidemment.
"Je suis navré qu'il soit obligé de vendre ce merveilleux vignoble, mais je ne sais que trop qu'il est impossible dans le monde actuel de ne produire que du vin liquoreux de haute qualité dans une exploitation viticole."
===> mais Francis Poirel produit aussi d'excellents secs. La raison de son départ est tout autre, c'est la vie !
"Mon sentiment a été partagé par celui qui avait en charge la région, mais comme je ne veux pas mourir idiot j'essaierai le plus possible de déguster d'autres échantillons et de mieux comprendre alors l'enthousiasme d'une petite coterie pour un petit clan certainement très sympathique(la bande Schueller, Barral, Lapierre etc.....), "
===> je ne sais si je fais partie de cette coterie, mais je sais que moi et tous les amis présents au salon de Groslay (95) ont beaucoup apprécié Jadis 2001 en 2004 (en retrait en 2005, en phase intermédiaire) et le riesling Geisberg 2001 de Schueller, une grande bouteille. Ce qui m'intéresse, c'est que la bouteille que j'encave m'apporte du plaisir, mais aussi du rêve, du bien-être, comme quand je comprends une théorie physique, quand je lis un superbe roman, voire simplement un article joliment écrit, sans même parler d'une interprétation géniale d'une grande oeuvre musicale (en ce moment, ce sont les Variations Diabelli de Beethoven magistralement interprétées par Friedrich Gulda et Der RosenKavalier de R. Strauss dans la version quasi idéale de l'équipe de Walter Legge avec Karajan à la barre). Mais, je m'égare, toutes mes excuses.
"Je souhaiterais vraiment qu'avant de s'enthousiasmer ou de pourfendre les amateurs prennent le temps de comprendre les terroirs et les styles en interrogeant des vignerons de différentes sensibilités et non pas en faisant de l'idéologie quand ce n'est pas du fondamentalisme religieux en dégustant! Très honnêtement tous les amoureux du vin peuvent s'entendre sur ce qu'est un vin vraiment noble à condition de se concentrer sur lui et non pas sur la façon dont il a été fait."
===> je suis en accord avec vous pour le début de ce point n°3, même si ce n'est pas la voie de la facilité, loin s'en faut et celà demande du temps et de l'investissement personnel conséquent. Mais nous sommes passionnés, que diable !
La seconde phrase me semble antinomique de la première : comment comprendre les terroirs si on n'essaie pas en parallèle de comprendre les process de vendange, de vinification et d'élevage qui vont permettre de révéler les nuances entre les terroirs et entre les divers styles ? Je pense, en outre, que comprendre comment le vin est élaboré fait partie intégrante de la "culture" que doit posséder tout dégustateur digne de ce nom, celà donne de la profondeur à tout jugement sur tel cru ou tel domaine. In vino veritas, oui, avec des nuances.
Phil