euhh, je m'y connais très peu en arômes de soleil... Un commentaire de la maison Henri Maire sur le millésime 2003:
" Nous avons connu un hiver normal, sans gelées excessives, très pluvieux au début, mais plutôt sec sur la fin.
Le débourrage début avril a été plutôt tardif, ce qui a permis de passer les gelées de printemps qui ont pourtant été assez fortes dans le courant du mois d'avril, puisque les températures sont descendues à – 7°, sans occasionner de pertes substantielles.
A partir de ce moment là , nous avons connu des températures beaucoup plus élevées que la normale, avec en particulier un mois de juin qui a dépassé de 7° la moyenne habituelle de ce mois dans le Jura.
La fleur a donc été précoce et dès ce moment là , chacun savait que les vendanges auraient lieu rapidement, vers le début septembre. Mais, du fait de la canicule qui a sévi au cours des mois de juillet et août, la maturation a encore été réduite et le banc des vendanges a du être convoqué d'urgence pour le 14 août, donc moins de 3 mois après la fleur.
Il s'agit bien sûr d'une situation exceptionnelle qui a vu le Jura vendanger avant le Languedoc et la Provence, alors que d'habitude nous avons au moins 3 semaines de retard par rapport à eux. Il faut remonter à 1822, pour rencontrer un banc de vendanges aoûtien et la fois précédente en 1555 !, à une époque où notre entreprise qui remonte à 1632, n'existait pas.
Sur le plan phytosanitaire, l'année a été remarquable, avec une pression du mildiou et de l'oà¯dium quasiment nulle.
Ceci nous a conduit à un millésime qui restera dans les mémoires, ne serait-ce que parce qu'il nous a obligé à écourter nos vacances pour organiser les vendanges.
Le résultat est contrasté. Le côté négatif est un millésime très faible en quantité, par le fait que les grains étaient peu chargés en jus. Pour ce qui nous concerne, la baisse de rendement est d'environ 15 % par rapport à l'année dernière et d'environ 1/3 par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Il faut remonter à 1997, où nous avions connu un gel de printemps, pour retrouver des rendements aussi faibles, inférieurs à 40 Hl par hectare.
L'autre aspect un peu gênant de cette climatologie est que nous avons des vins qui ont une très faible acidité, ce qui oblige les Å“nologues à effectuer des vinifications très pointues, d'autant plus que le climat de la période des vendanges a été évidemment très chaud, ce qui a obligé à une maîtrise très sophistiquée des transports et des vinifications. En ce qui nous concerne, nous avons utilisé des machines à vendanger que nous faisions travailler la nuit pour rentrer des vendanges à température raisonnable, même si nous les refroidissions dès la mise en cuve. Le côté positif de ce millésime est constitué par le côté très sain des raisins ; ceci a été particulièrement utile pour nos vins de paille où nous n'avons pas eu besoin de faire de tri à la vigne, contrairement à d'habitude. Le passerillage a d'ailleurs très bien démarré et le pressurage devrait être beaucoup plus précoce que les années précédentes. Les degrés des raisins que nous rentrions, comparables aux degrés atteints par les raisins des régions Provence et Languedoc, ce qui a évité la chaptalisation habituelle dans nos régions. La couleur des vins rouges : nous avons en effet pu nous permettre d'opter pour des cuvaisons courtes, évitant l'apparition de tanins trop marqués, mais malgré tout très présents, ce qui devrait conduire à des vins rouges très fins et très fruités avec des arômes de fruits rouges, de fraise et de grenadine. En revanche, le manque d'acidité nous a conduit à vinifier très peu de raisins en Crémant.
EN RESUME, nous pensons que cette année 2003 sera une année très favorable pour les vins rouges d'Arbois, qui représentent l'essentiel de notre production et pour les vins de paille".
Amicalement,
horacio