Gunthard, fais-moi peur !
Dans le comté de la dégustation au Hazzard sévit une bande de ravagés du tire bouchons toujours prête à semer la maréchaussée de l'esprit de sérieux, à marcher sur les plates bandes des hiérarchies établies et à se fendre la poire à grands coups de quilles de contrebandes !
Ce soir, le Bo de la fratrie, plus connu dans nos rigolardes contrées comme Flo le Chefdelaville, a convoqué la famille Gunthard à une petite sauterie dans la grange du village .
Le Boss Hogginsky a sorti son costard blanc à rondeurs, son cigare des grandes heures et sa Cadillac à cornes.
Le Beau Raoul a poli les chromes de Général Lee et changé les courroies de ses zygomatiques.
Le shérif Roscoliv, comme toujours quand il part à la chasse des bons moments et des grands canons, est... content ! ()
Un bisou aux démissionnaires du jour, notre aïeul Jesse C parti se mettre au verre, le petit Enos Legui qui repassera le module Pinot du stage de formation de l'école Philippe le H. pour justifier son absence, notre Cletus Philou et le Scooter Denaire bien trop occupés par leur descendance à câliner ou à venir pour se laisser aller à de si canailles invitations.
Vroum, vrouuum, vrouuuuuuuuuuuuuuum ! -D
Hiiiiiiiiiii haaaaaaaaaaa !
Champagne Suenen, Blanc de blancs Grand Cru.
Vendanges 08-09-2010, Dégorgement 3-06-2013, Dosage 2gr/l
Robe discrète, sur un jaune grisé à la bulle assez présente.
Nez ultra fruité, sur la pomme reinette bien mûre, presque la pêche blanche.
Attaque franche, sur une acidité ferme et droite qui apporte une grande structure à la bulle un peu carrée.
Le milieu de bouche est plus austère, notamment par la présence d'une amertume un peu rustique qui a tendance à brider la finale.
Vin en l'état un peu sévère à mon goût.
Le Président Galinsky cloue le bec de l'assemblée turbulente en retrouvant le vin à l'aveugle.:
A tous les putschistes qui envisageraient de récupérer le poste, au boulot car le Boss a de la marge !
Domaine William Fèvre, Chablis 1er Cru Montée de Tonnerre, 2005
Robe sur un doré léger.
Nez bizarre, sur des notes d'écorce de mandarine, avec un végétal qui ne cessera de gagner en puissance, pour finir presque sur le géranium.
Bouche brouillonne, sur une attaque grasse mais vite déséquilibrée par une acidité sèche assez dissociée.
Des notes beurrées s'expriment là encore de manière assez mal intégrées.
La finale est salivante mais un peu âcre et marquée par des amers peu élégants.
Un vin assez illisible !
Nélin, Priorat, 2007
Robe peu rassurante, bronze tirant presque sur le rosé.
Nez fatigué, chaleureux, sur des notes de cognac et de caramel.
Bouche puissante, notamment par une grande acidité et une matière imposante mais dont les goûts de fruits secs laissent à penser qu'elle a évolué trop rapidement.
La finale est d'une amertume totalement rébarbative.
Très peu de plaisir.
Et c'est parti pour la course poursuite !
Domaine Guiberteau, Saumur, Clos des Carmes, 2007
Robe jaune paille.
Nez complexe, compromis de notes herbacées (verveine, tilleul) et fruitées (abricot) avec un enrobage d'élevage insistant (fumée, petit réduction grillée) mais qui donne une belle stature au vin. Ensemble puissant et classe.
Bouche impactante, construite sur un équilibre tout en volume et en acidité haute, à la fois large et traçant.
Finale très longue, sur des goûts de thé et de fruits frais très agréables.
Très beau vin !
Le fond de bouteille terminé le lendemain était moins cohérent, marqué par un côté plus Eau de Cologne (alcool + parfums froufroutants) un peu excessif.
Domaine Jean Marc Boillot, Puligny Montrachet, 1995
Robe vieil or.
Nez cuit, sur le caramel et la noix.
Bouche plate.
Paix à son âme, oxydé...
Domaine Michel Niellon, Chassagne Montrachet, Clos de la Maltroie 1er Cru, 1993
Robe assez claire, sur un jaune paille peu évolué.
Beau nez élégant, sur l'orange, le sésame grillé, de jolies notes fumées. L'ensemble gagne en précision avec l'aération.
La bouche est brillante d'équilibre, offrant une splendide attaque nerveuse qui s'étire sans perdre une seconde en fraicheur sur une matière d'une densité impressionnante. Le vin déroule en profondeur un corps concentré mais d'une géniale buvabilité.
La finale concentrée est d'une impressionnante longueur et la bouteille se vide comme si elle était percée par le dessous.
Un magnifique vin !
On s'est pas que rincé l’œil !
Domaine La Terrasse d’Élise, IGP Hérault, Pradel, 2012
Robe pourpre très jeune.
Nez exubérant, un peu excessif et entêtant, sur la liqueur de fruits noirs, le guignolet, la rose ancienne et le jasmin.
La bouche propose une matière simple, sur un équilibre facile entre une matière fluide et une jolie acidité agréable.
L'ensemble est plein de fruit, un peu trop, avec un côté bonbon à la violette qui vire vite à l’écœurement.
Finale inexistante, glissante, sans tanins.
Un vin un peu simplet, manquant de corps et trop primaire en l'état.
Domaine Voge, Cornas, Les Vieilles Fontaines, 1999
Robe profonde.
Nez mat, sur des notes légèrement animales, la viande crue, le foie. L'aération libère un peu de fruits rouges mais rien de bien évident.
La bouche est très serrée, sur une attaque puissante que la matière de demi-corps peine à équilibrer.
L'aromatique épicée semble assez fermée et même si les tanins sont de qualité, le vin refuse de se livrer totalement.
La finale tendue manque de chair et reste virile et stricte.
Un vin à attendre, trop austère en l'état.
Domaine Geantet Pansiot, Gevrey Chambertin, Vieilles Vignes, 2002
Robe avec un début d'évolution.
Nez assez solaire, plein de fruit, sur le coulis de fruits noirs, la mûre, des notes de confiture de fraise.
La bouche est tendre, sur une matière croquante et juteuse, une chair savoureuse et pulpeuse très agréable.
Le vin déroule un joli volume simple, sans réserve de puissance mais facile et gourmand, très primaire.
La finale fluide et sans tanin manque toutefois un peu de présence et de consistance.
Un vin surprenant (j'ai dit "Galaxie Reynaud" !), plein de fruit, gourmand, presque trop.
Joli !
Quelle quiche, ce Roscoliv ! ()
Domaine Voge, Cornas, Les Vieilles Fontaines, 2005
Robe sombre.
Nez fermé, marqué de notes épicées et boisées et d'une pointe vernis.
Bouche assez stricte, sur une haute acidité et qui mettra du temps dans le verre à se détendre un peu et à offrir quelques saveurs de fruits noirs.
Les tanins sont de qualité mais le vin n'apporte que peu de plaisir en l'état, trop serré et austère dans son expression.
A attendre.
Domaine Vincent Dancer, Pommard, Les Perrières, 2002
Robe grenat clair.
Nez un peu réduit, des notes fromagères masquant un peu un bel ensemble très fruits rouges avec une jolie pointe végétale.
La bouche est agréable, sur une attaque au fruit croquant, dont la tendreté apparente s'étire grâce à une acidité qui lui donne beaucoup de tonus.
L'aromatique est très agréable, sur la groseille et la framboise.
La finale est toutefois marquée d'une légère sécheresse qui appelle la table pour se rééquilibrer.
Joli vin.
Le fromage arrive ? Chsss, chsss, il est content !
Pierre Overnoy, Arbois Pupillin, Vin Jaune, 1989
Robe marron très trouble.
Le nez est affreux, sur le vieux bouillon de pot au feu, le céleri, la colle à bois.
La bouche propose en revanche une structure géniale de puissance maitrisée construite autour d'une acidité magnifique qui lance un corps remarquable.
L'équilibre produit est brillantissime de tonus et d'amplitude !
Malheureusement, les goûts sont désagréables, toujours sur les notes d'oxydation perçues au nez et empêchent cette bouteille de mériter de plus amples superlatifs.
Grand vin de trame à l'aromatique peu avenante.
A voir si le fond de bouteille et l'aération l'aura transformé.
Château Tirecul La Gravière, Monbazillac, Cuvée Madame, 1999
Robe très foncée, presque bronze.
Nez complexe, dense, sur la confiture d'orange amère, le chocolat au lait et d'évidentes notes de safran.
L'attaque en bouche est très liquoreuse, sur un jus franc bien équilibré par une belle acidité.
L'aromatique est puissamment marquée par le safran et des goûts de confiture d'abricot.
La finale est agréable quoiqu'assez roborative.
Un beau liquoreux, assez puissant.
Rhum JM, 2001
Robe bronze.
Beau nez ample, épicé et doux, sur des notes fruitées de banane confite, de cannelle avec une pointe végétale d'herbe coupée.
Bouche remarquable d'équilibre sans morsure alcoolique, d'un impact aussi net que sa douceur est agréable.
Finale confortable et dense, d'une longueur remarquable.
Superbe.
Sont trop forts, ces Gunthards !
Les copains ont encore frappé très fort avec une nouvelle soirée de grande poilade et de belles bouteilles.
Avec un remerciement spécial à notre bon Flo pour sa cuisine estivale absolument délicieuse !
J'espère que les Gunthard n'ont pas trop abîmé le gentil beau frère et qu'il a survécu à une nuit qui s'annonçait longue...
A très vite à tous,
Oliv