Direction l'Alsace, avec un petit détour en Allemagne. Mon métier m'oblige à prendre soin de mes mains, à les protéger comme des objets précieux. Ma passion pour le vin, quant à elle me rend plutôt nerveux à l'approche de l'hiver. Sans un bon nez, une dégustation de prestige n'a plus aucun sens. Il faut donc à tous prix maîtriser la prévention pour éviter le pire des drames : Avoir le nez bouché le jour tant attendu. Homéopathie, écharpes sont donc au programme depuis quelques jours. Mon nez, mes mains...2 parties du corps à bichonner !
J'arrive donc comme il se doit, en pleine forme le vendredi soir.

CHÂTEAU AUSONE 1962
C'est la deuxième fois que je le bois. La 1ère avait été une belle surprise. Cette fois encore, il se présente bien, peut être un peu moins crémeux tout de même. Nez très ouvert et racé d'anis, de champignons et de fruits noirs. L'attaque en bouche est gourmande grâce aux fruits rouges, et au tabac, mais la finale sèche un peu pour prétendre à l'excellence. 91/100

CHÂTEAU AUSONE 1953 Magnum
La bouteille est superbe ! Que c'est beau un magnum...
Le nez est d'une jeunesse enthousiasmante : herbes grillées, graphite, réglisse, tarte à la myrtille et coulemelles en nuance. La bouche est bien plus glycérinée que le précédent ; Exactement ce qu'il me manquait tout à l'heure. Et cette finesse que seul Ausone sait porter à une telle perfection.Une vraie ballerine ! On perçoit tour à tour le cuir de Russie, la framboise, la griotte du Pinot, avec la délicatesse du bâton de réglisse que que l'on mordille. Il s'inspire de Lafite 1953, en un peu moins long en finale. Je pense que je ne suis pas encore tout à fait prêt pour ce style de vin éthéré, mais je les aime de plus en plus en tous cas. Je donnerai probablement 2 ou 3 points de plus dans quelques années. 96/100

CHÂTEAU LATOUR 1953
C'est en buvant celui ci que je réalise mieux à quel point Ausone était bon et accompli. Ici, une touche discrète de volatile porte les senteurs de cuir, d'écurie, et d'épicéa. C'est peut être plus puissant au nez, mais surtout bien plus rustique. La bouche est marquée par la peau et le sang avec des épices et des fruits rouges en nuances. La finale de citron me passionne un peu moins et je crois qu'il démarre juste son lent déclin. 91/100

CHÂTEAU LA MISSION HAUT BRION 1955 Magnum
Là encore quelle beauté que ce magnum bas goulot. Le nez jaillit du verre sur la cendre, le charbon chaud, la truffe, le sous bois humide du matin, le cep et le civet de gibier. Incroyable cadeau à la longue aération : Une note de craie unique. La bouche est d'une ampleur colossale qui me rappelle un 1947. Lys, zan fondu, fruits noirs crémeux , fumée délicate d'une cuisson au barbecue, et burlat macérée sont au programme. La finale s'éternise sur la régisse et le cèdre. Parfait mais pourtant un cran en dessous des magiques 1953 et 1929. 100/100

CHÂTEAU DUCRU BEAUCAILLOU 1961
C'est également la 2ème fois que je bois ce flacon. Dès le 1er nez, je sais que cette bouteille n'atteindra pas le niveau exemplaire (99/100) de ma 1ère expérience. Le nez est un beau classique de sous bois, de vanille et de confiture de fruits rouges. Je ne retrouve pas l'explosion de truffe et d'herbes grillées qui m'avait tant marqué. La bouche est par contre au même niveau : Un pur sirop de cabernet sauvignon, avec cette texture si particulière qu'offre l'année. Aucun autre millésime ne possède en effet cette richesse de parfums : Cèdre, herbes grillées, prune, menthol, mûre,framboises, bref une grande noblesse. 94/100

CHÂTEAU MOUTON ROTSCHILD 1961
Je suis heureux, le nez sort comme un feu d'artifice : Encre de seiche, cèdre, truffe, toast, et à nouveau cette sensation éprouvée avec le 1959 ; On est au dessus de la cuve. La framboise et cet étrange arôme artificiel de cerise nous font régresser en enfance. La bouche est plus polie, plus harmonieuse que celle du 1959. La puissance est plus modérée aussi. On perçoit du zan, de la mûre, de la cendre, ainsi qu'un côté tellurique, qui fait dire à certain " Il ressemble à un Hermitage ". le vin déplait à l'assemblée, qui n'est de toute façon pas fan de Mouton. J'en profite pour enfoncer le clou : C'est primordial parfois de déguster les grands crus à l'aveugle, car cela évite tout préjugé. Je garde donc ma ligne de conduite et ne me laisserait en aucun cas influencer par les autres avis. Mouton 1961 est un immense vin, absolument pas hermitagé. C'est vrai que c'est le plus technologique de tous, et je me répète Mouton est un précurseur de l'ère Parker ; Comme quoi il n'a rien inventé ! Par contre ma note parle d'elle même, il existe nettement plus grand que Mouton 1961 ou 1959... 97/100

CHÂTEAU AUSONE 1961 Magnum
Cette fois tout le monde s'emballe sur le vin, sauf moi... Je trouve le nez fermé ; Je décide d'attendre 10 minutes avant de me lancer. Pendant ce temps, je ressasse mes idées noires au sujet de l'injustice faite à Mouton. Je me demande si ma table y comprend réellement quelque chose, puisqu'elle préfère ce vin. Je replonge mon nez dans le verre et surtout je goûte. Il faut apprendre à être humble dans le vin , car finalement c'est moi qui n'ai rien compris, et ma table qui goûte mieux que moi ! Le nez s'offre sur la noisette, le cèdre, le cuir tanné, la griotte à l'eau de vie, et la crème de cassis. C'est moins puissant que Mouton, mais c'est un sacré aristocrate ! La bouche est ciselée, mais reste très mure ; Jamais compotée. Un vrai bonheur : Graphite, menthol, roche, cerise noire, bref un vin de méditation ou rien ne dépasse, mais où tout est en place, harmonieux. Je me dis qu' Ausone est peut être un peu le Château Grillet des rouges : Il se mérite et ne se donne vraiment qu'à ceux qui sont prêts à le recevoir " tel qu'en lui même l'éternité le change " . 96/100

CHÂTEAU HAUT BRION 1961
C'est ma deuxième expérience avec ce vin. Il arrive ce soir avec un nez d'une jeunesse décoiffante : Braise, fumée, jus de cuisson, céréales, nougat et cacao. Il est tellement plus abouti que ce que j'avais en mémoire... L'attaque en bouche est volumineuse avec un glycerol digne de 1947. Quelle épaisseur ! On perçoit le pruneaux, le Jabugo, et le coulis de mûre. C'est un des plus grands Haut Brion de l'histoire, un poil derrière le 1945. Mais comme d'habitude , il n'atteint pas, à mon sens, la fougue et le déchaînement de la Mission... Un grand merci à Sébastien qui a eu la générosité de me faire goûter une seconde bouteille de ce vin mythique dans la même soirée !!! Elle était en tout point identique. 99/100

CHÂTEAU LAFITE ROTSCHILD 1990
Le nez est ouvert et explose sur le chêne neuf, la truffe d'été, la réglisse et les herbes humides. La bouche est élégante, en finesse, agrémentée de chêne caramélisé, d'épices délicates et de prune lardée. Je ne l'attendais pas du tout à ce niveau. Très grand Pauillac en préparation... 95+/100

CHÂTEAU HAUT BRION 1990
Le nez est en moins explosif, c'est clair, mais la complexité me semble supérieure...Iode, coquillages, herbes sèches, paille humide, pierre à fusil et baies sauvages caractérisent ce poids lourd du millésime.La bouche est déjà fondue, agréable à boire. On ressent une plénitude encore supérieure à Lafite. Ce doux parfum de Jabugo et de noisette rappelle un certain 1961. Ira t'il aussi loin ? 95+/100

CHÂTEAU LA MISSION HAUT BRION 1990
Le nez est végétal, et assez fermé. Même après 2 heures, il ne veut toujours pas venir. En bouche, le boisé est plus soutenu que les 2 autres. Le fruité est timide, tandis que la rafle envahit le palais. Heureusement le tabac, les herbes sèches et la cendre finissent par arriver. Un vin qui m'inquiète un peu, car je ne perçois pas de réel potentiel, et cette présente bouteille ne me semble absolument pas défectueuse. Ne touchez pas à vos flacons avant au moins 10 ans et croisez les doigts ; C'est un grand fan de la Mission qui vous le conseille ! 89+/100

CHÂTEAU MARGAUX 1990
Je le retrouve identique à la bouteille bue l'an dernier. Un immense Margaux en devenir...Le nez hyper puissant d'anis étoilée, presque de pastis, de fleurs séchées, de cèdre et de caramel est étourdissant. La bouche est une crème fouettée de cassis, de myrtilles, de Suze avec un boisé subtil et parfaitement intégré. Je pense qu'il égalera le 1953... 96+/100

CHÂTEAU MOUTON ROTSCHILD 1947 Magnum
C'est le genre de vin, dans un contenant rare, que l'on ne boira qu'une fois dans sa vie. Alors on l'attend comme que le messie. Lorsque le vin coule dans mon verre, j'en tremble. Au premier nez, j'imagine ce que pourrait ressentir une personne pieuse rencontrant Jésus, puis réalisant que ce n'est qu'un homme normal, trop normal...
Pas d'explosion, juste une discrète décoction de bouillon de légumes, d'eucalyptus, de boeuf Bourguignon et de fraise. L'attaque en bouche est plutôt intéressante sur le charbon, la noisette et la griotte. Malheureusement une énorme trame acide domine l'ensemble et étouffe la complexité. Je pense que c'est un problème de bouteille, car je crois suffisamment les dires de certains pour imaginer que le vin peut être gigantesque. Il n'est pas mort, mais atténué... C'est un drame épouvantable, car je le souhaitais monumental et il n'est que bon. 91/100

La suite de la soirée est excitante, grâce à la générosité sans limites de Sébastien et de son compère Sylvain. Merci aussi aux "compatriotes" Lyonnais.... Et bravo à Dominique Fornage toujours aussi sympa et perspicace !

CHÂTEAU PALMER 1970
C'est la 2ème fois que je le bois cette année. Il m'avait déçu, et ce soir la bouteille est défectueuse...Marquée par un boisé strict et une touche de moisi, il ne reflète en aucun cas la vraie valeur ( correcte ) de ce vin. NN

CHÂTEAU LATOUR 1970
Un nez incroyable de " Black wine " associant les fruits noirs ultra macérés et le zan au cèdre et à l'épicéa. C'est un vrai gamin.
En bouche il est d'une colossale puissance avec de la réglisse, de la brindille de cassis et du pruneau lardé. Les 1970 s'annoncent en fanfare depuis peu. Ils commencent à se boire et risquent de nous régaler encore 30 ans sans problème ! 95+/100

CHAMBERTIN 1984 Rousseau Magnum
Le nez est encore agréable grâce à la fraise écrasée, nuancée de tabac et de griotte. La bouche a conservé une acidité redoutable qui n'offre plus beaucoup de plaisir. 82/100

ECHEZEAUX 1971 DRC
Un des plus grands millésime pour le domaine dixit John kapon et Allen Meadows. Le nez très éthéré est une beauté de rose fanée, de fraise des bois et de tabac blond. La bouche offre une incroyable minéralité, agrémentée d'un boisé luxueux, d'airelles et de griottes. Je perçois également une légère dilution, comme si le cru n'était pas assez prestigieux, ou le millésime pas assez baigné de soleil...Etonnant. 93/100

RIESLING AUSLESE 2004 Dr Loosen
Un producteur mythique qu'on espère boire une fois dans sa vie ! Le nez est redoutable grâce aux parfums d'ananas, de litchi, et d'agrumes. La bouche travaille un peu, mais l'air lui fait du bien. La crème brulée, l'abricot confit, le citron, ainsi qu'un boisé fumé terminent un repas anthologique de 9 plats ! wowwww ! 92+/100

La suite se passe le lendemain, en famille. Le festival continue...

HEIDSIECK & MONOPOLE Rosé 1976
Le nez est assez tertiaire, dominé par des arômes de champignons, de bois humide et de noix caramélisée. En bouche, il est plutôt perlant que gazeux. On perçoit des petits fruits rouges et de la bergamote. Il s'améliore au contact de l'oxygène... Une bonne entrée en matière. 88/100

TAITTINGER COMTES DE CHAMPAGNE 1971
Le nez fantastique éclate sur le miel de sapin, le beurre fondu, les fruits rouges fumés et la truffe. La bouche signe un vrai Champagne de gastronomie. Puissance et cordon impeccable sublime l'entrée. On note du pain d'épices, de l'abricot et du zan avec une finale interminable. 96/100

BIENVENUES BATARD MONTRACHET 1996 Domaine Leflaive
Le nez est un joyau irrésistible. Je le répète à chaque fois ; c'est le plus grand millésime du siècle pour les blancs... Une déclinaison de clairière humide, d'anis étoilée, d'agrumes fumés etc... J'adore. La bouche est monstrueuse et reprend en fanfare la gamme aromatique du nez en y ajoutant la fougère. A garder encore 10 ans au moins. 95+/100

DOMAINE DE CHEVALIER 1983
Le nez envoie sévère ! Herbes séchées, thym, cendre et pruneaux enrobés de lard. La bouche est crémeuse, et aussi aromatique que le nez : Violette, prune, mûre et fumée. La finesse de Bordeaux à son paroxysme pour le plus grand Domaine de Chevalier de ces 30 dernières années. 95/100

CLOS VOUGEOT 1961 Leroy
La couleur très claire et trouble annonce un vin déclinant ou sucraïon. Il n'est en rien, c'est une perfection ! les senteurs jaillissent comme un pot pourri de tabac blond, de griotte, de grenadine, de fraises et de roses fanées. Impossible de quitter le verre... En bouche le terroir parle fort avec ces notes de craie, de minéraux, de métal puis de fleurs séchées et de petits fruits rouges. Un des grands Clos de mon album... 97/100

STAG'S LEAP CASK 23 1985
Je continue mon exploration américaine... Broadbent classe ce millésime comme l'un des tous grands du siècle aux US. Ce Cask 23 est son préféré, tandis que certains amateurs le vénèrent. Le nez est un Ovni ; Du jamais vu ! Il est monumental, saturé de Melanosporum et de truffe blanche. C'est le plus puissant de ma vie sur cet arôme. Mon père osera même insinuer qu'ils ont fait macérer des truffes dans la cuve. Dur de reconnaître qu'un vin étranger est grand. Pourtant cette fois il a admis ! L'aération amène un peu de menthol et de réglisse. La bouche est très riche ; C'est une hypothétique gelée de fruits rouges gorgée d'alcool. L'acidulé est vraiment surprenant pour un vin américain. Ca rappelle un peu certains Pinots de l'ère moderne mariés à un beau Pomerol. Un des plus beaux Napa jamais testé. 95/100

VIN DE PAILLE 1969 Rolet P& F
Je garde un souvenir ému du 1985. J'avais donc hâte de tester ce producteur sur un peu plus de recul. Celui-ci est moins éblouissant. Le nez est pourtant complexe sur la peau de banane, les fruits secs, et la noix. En bouche le sucre est puissant et met bien en relief la datte, la noisette et le safran. Il manque juste une pointe de magie... 93/100

Ce week end n'est peut être pas aussi extrême que celui de l'an dernier, mais il me marquera longtemps, c'est certain !!!

PHOTOS SUR MON SITE.

Très beau cr, une fois de plus, trés étonné par le commentaire sur Mouton 47, qui reste pour moi l'un de mes grands souvenirs à ce jour, dégusté 3 fois(dont un magnum) et je n'ai jamais été déçu ? Content de voir que le Mouton 1961 tient son rang de grand, j'aime bien le terme "technologique" utilisé, c'est vraiment çà
Salutations vineuses,

Christophe

Mazette !
Sacré week-end.
Quelle était le rôle de Dominique Fornage ? Ami apporteur de vins ou organisateur ?
Dominique est un palais de référence, avec une immense expérience. Ses avis sont parfois très tranchés, sans la nuance que toi ou moi sommes capables de mettre.

J'adore quand tu dis de Lafite 1990 : "Très grand Pauillac en préparation" car peu de gens comprennent que ces vins ont devant eux une longue vie avec des progrès à accomplir encore.

Sans vouloir affaiblir ton magnfique récit par une polémique qui redémarrerait, on ne peut pas ne pas penser à la longue discussion sur la dégustation du GJE qui a mis en valeur Reignac où il était de bon ton de dire que les 1ers GCC sont des vins faibles. Il n'est pas mauvais que de tels comptes-rendus montrent à quel point ces vins ont été des réussites spectaculaires de l'histoire du vin. Cela prouve que si sur une période, ils ont un passage à vide, ils seront capables de retrouver leur niveau.

Je suis ravi que tu montres combien Ausone est un vin difficile à comprendre, qui nécessite une grande humilité d'approche. J'ai aimé le 62 dans sa subtilité gracile.
J'ai eu une meilleure expérience sur Latour 1953 et sur Ducru-Beaucaillou 1961, vin fabuleux.
Le nez du Haut-Brion 1961 (bu en magnum) est un des nez les plus beaux de ma vie, juste après Margaux 1900.
J'ai bu Lafite 1990 en impériale le jour de mes 60 ans (et beaucoup d'autres impériales, car 6.0 litres a les mêmes chiffres que ceux de mon âge d'alors) et l'effet du format était spectaculaire. Un vin idéal dans sa jeunesse.

Tu es généreux pour le vin de paille. Mérite-t-il 93 ?

Encore bravo pour ces comptes-rendus qui montrent pourquoi nous nous intéressons à ces vins antiques.

Je reviens de voir le site de macflo76 et j'ai relevé cette phrase dans l'introduction :

Un jour, tous les plus grands vins de la planète seront testés et approuvés par mes soins ...

J'avoue ma perplexité quant à la lecture (compréhension) de cette phrase.

F Audouze écrit: il était de bon ton de dire que les 1ers GCC sont des vins faibles.

ça y est : je me disais aussi que LPV était bien calme en ce moment. Personne n'a dit cela sur aucun ton pas même bon. (à moins que vous ne prouviez le contraire)

Je viens de lire la petite liste du top 100 de macflo76 : intéressant parce qu'il y a des vins que je connais, notamment dans les liquoreux. Je dirais donc une chose à ce jeune homme : tu as bien de la chance, parce que tu as encore du chemin à faire avant d'avoir goûté les plus grands vins de la planète (testé et approuvé, comme tu dis) : il suffira pour être tout à fait exhaustif que tu te penches un peu, voire que tu te courbes sur des noms moins prestigieux, histoire de découvrir des vraies merveilles. Mais j'avoue que c'est moins facile que d'aligner un gros chèque et tendre son verre dans ce type de réunion où tous les noms ronflent.

Encore une remarque ; il se peut cher François que dans ces millésimes anciens, les plus grands vins soient ceux que vous citez. Je ne suis pas certain que cela soit encore le cas, aujourd'hui (c'est à dire dans les récents millésimes), pour des raisons simples de moyens mis en œuvre ailleurs, mais aussi de volonté de certains à faire du beau, voire du grand vin. Et c'est d'ailleurs pour cela que Reignac peut de temps à autre se permettre quelques pieds de nez aux plus prestigieux.

Je ne relancerai pas car rien ne nous oppose assez pour que ça mérite de redémarrer.
Et qu'il y ait des vins qui aujourd'hui égalent ou surpassent les plus grands, tant mieux ! ça élargit la palette de nos plaisirs.

Pas plus tard qu'hier, petite verticale sur 10 millésimes de Mouton-Rothschild, de 1990 à 2006, et bien si je ne peux bien entendu pas conclure que Mouton est un vin faible, je peux affirmer que certains millésimes sont totalement nuls. Et je ne parle même pas du prix demandé...

Luc

Je viens de lire la phrase de Florent.
Je suis aussi gêné par le mot "approuvés" car il ne correspond pas à l'humilité d'approche que l'on doit avoir.
Il me semble que Florent corrigera ce mot qui ne correspond ni à sa pensée ni à son approche faite d'une grande humilité.

Luc,
Mouton est le plus inconstant des grands, un peu comme Hermitage La Chapelle (qui lui est encore plus inconstant). Mais quand Mouton est grand, il est grand. Je suis un fan absolu de 2000.
Donc si tu trouves des Mouton faibles, personne ne dira non.
Et si on remonte dans le passé, il y en a de spectaculaires. Florent en montre deux dont un immense.

François,

Je suis d'accord avec toi, mais dans ce cas, on en arrive à la conclusion que Mouton, c'est soit faible, soit impayable. Il y a tout de même quelques exceptions, comme par exemple... 2001.

Luc

Magnifique compte-rendu Florent !

Ausone réclame une très grande garde pour se livrer !

Jean-Claude Berrouet avait été subjugué par cent ans d'Ausone...

Je préfère Latour 1952 à Latour 1953.

Comme François, j'avais été totalement convaincu par Ducru-Beaucaillou 1961. Un grand Ducru est pour mon palais le vin le plus proche sur le plan du style d'un grand Lafite.

Mes deux dernières bouteilles de Margaux 1990 m'ont déçu.

Chevalier 1983 : Claude Ricard à la baguette !

Luc,

quels millésimes as-tu dégusté? Quelles sont les nullités confirmées?

François,
Ducru Beaucaillou 61 était bon , mais pas exceptionnel, mais comme je le précise dans mon Cr, il peut être presque parfait...J'en avais fait l'expérience, il y a 2 ans.
Latour 53 était dans un contexte terrible, face à des légendes.... J'imagine que bu isolé, il serait un poil plus impressionnant...En tous les cas cette bouteille ci ne faisait pas partie des " Inoubliables" de Latour.
D. Fornage était organisateur.
Quant au Vin de paille 1969, les autres dégustateurs lui ont attribués 92/100. A mon sens il vaut les 93 points donnés, car je n'ai rien à lui reprocher... Vin de plaisir, sucre impeccable, parfums complexes, proche de son terroir, et bonne conservation.
Pas de magie, mais excellent. Dans mon système de points, ça correspond...

Christophe
merci pour le compliment. Mouton 47 était malheureusement décevant, mais je te crois sur parole lorsque tu affirmes qu'il est exceptionnel... On sait tous qu'avec les vins anciens, on ne gagne pas à tous les coups ! Tu as beaucoup de chance de l'avoir bu plusieurs fois...

Jérôme
Je ne sais pas à quoi correspond votre perplexité... Essayez de me préciser ce qui vous dérange ou ce que vous ne comprenez pas... Je vais tout de même tenter d'être plus clair :
" Tous les plus grands vins de la planète " signifie pour moi tous les grands vins de ce monde, un grand vin étant un vin très bon, qui me plaît ; Célèbre ou inconnu, cher ou pas, jeune ou ancien...
Le "tous" englobe cette notion importante pour tout passionné, je pense : Etre le plus exhaustif possible.
Quant à la phrase "testés et approuvés", elle arrive forcément un jour. Je m'explique : Plus jeune j'ai lu une quantité phénoménale de livres, de critiques, d'articles, et de revues sur le vin.... Il y a donc forcément un moment ou la connaissance ne suffit plus, on a besoin d'expérience, de tester soi même... Goûter par procuration a son intérêt, mais le réel est encore plus grisant.
Puis un jour on découvre que l'on n'est quelque fois pas d'accord avec certaines choses que l'on avaient lu ; On éprouve le besoin de juger soi même, et enfin on a l'envie de transmettre à d'autres certaines découvertes, ou certains points de désaccord avec des auteurs célèbres...
N'oubliez pas la prochaine fois de copier la phrase entièrement... A la fin il y a avait " Enfin je l'espère ! "
Lorsqu'on lit l'extrait que vous avez pris on a l'impression que j'affirme que je vais tout tester, alors que ce n'est qu'un espoir, ce qui est fort différent...
Florent.

je suis désolé d'en remettre une couche mais je ne vois pas beaucoup de vins pas connu et pas cher dans vos cr de dégustations :)o

Florent, il est certain qu'avec des vins d'un âge certain, c'est un peu comme jouer à la roulette, on ne gagne pas à tous les coups. Tu ne parles pas de l'état de la bouteille, comment était-elle ?
Salutations vineuses,

Christophe

Jérôme
Je viens de lire votre 2 ème commentaire un peu agressif, à mon sens, et je vous recommande juste de lire certains articles de mon site, et vous y verrez beaucoup de noms prestigieux, mais aussi beaucoup d'inconnus.... Certains à des prix que vous n'imaginez même pas (quelques euros).
Dans certaines dégustations, il faut aligner un chèque, c'est certain, mais contrairement à beaucoup de gens présents, j'ai gardé ma curiosité pour TOUS les vins du monde . Vous imaginez qu'en discutant avec certains dégustateurs de cet évènement prestigieux, je me suis rendu compte qu'ils disaient avoir tout goûté ... Sauf qu'ils n'avaient jamais entendu parlé d'un Château Fonroque, et qu'ils ne connaissaient pas les maisons Heidsieck & Monopole ou Piper Heidsieck !!!!! Moi je ne prétends pas avoir tout bu , je veux juste tout boire... Rien à voir non ??
Et contrairement aux personnes citées ci-dessus, moi je connais la plupart des vins dont vous vantez les qualités dans vos posts... Ce n'est pas parce que je ne les bois pas , que je ne les ai pas en cave. J'ai toujours gardé intacte ma curiosité, et quand un grand vin célèbre ,cher, est mauvais , je n'ai aucun scrupule à le dire. Et si un inconnu à quelques euros est grand je le vanterai sans honte... Vous aurez certainement remarqué dans mon Top 30 un Pouilly Fuissé VV 1979... Il vaut 17 euros... et côtoie pourtant des vins 100 fois plus cher. Donc la fameuse courbette dont vous parlez, il y a longtemps que je la pratique !
Regardez mon post précédent vous y trouverez un Masburel 2004 avec un 93+/100 ; Maintenant regardez mon post d'aujourd'hui et vous verrez une Mission Ht Brion 1990 avec un 89+ et un Mouton Rotschild 1947 avec un 91/100... Vous savez ce que valent ces vins ??!!! Hé bien le Masburel vaut 12 euros et beaucoup de gens ne savent même pas qu'il existe... Si avec ça vous n'avez pas compris, alors laissez tomber, la discussion est close, vous ne comprendrez jamais quel dégustateur je suis...
Tous les vins dont vous parlez, je ne les exclue pas et je ne le ferais jamais, car je pense qu'effectivement, certains entreront un jour dans mon Top 30. La seule différence entre vous et moi réside dans le fait que je les boirai plus tard que vous... C'est tout. Pour le moment ils reposent dans ma cave...
Méfiez vous de ne jamais juger les gens trop vite !
Amicalement
Florent.

A partir du moment où Florent allait assister à une dégustation organisée par Dominique Fornage, le choix des vins était imposé.
Et on sait que Dominique Fornage tape dans le lourd.
Donc il sait qu'il va à la rencontre de vins qui sont des vins de prestige.

On tombe sur le problème des contacts via internet comparés aux contacts réels.
J'ai bu avec Florent, et nous avons senti que nous partageons cette passion tous azimuts pour les vins.
Sur un site internet, on se met à imaginer des choses qui n'existent pas.
Florent comme moi, nous sommes passionnés par tous les témpoignages de vins petits comme grands quand le vin est bon. Mais sur internet, on ne retient que les grands noms en oubliant les petits vins qui jalonnent notre route et que nous trouvons délicieux.
Je m'associe à lui dans cette réponse, alors qu'il est assez grand pour répondre, car nous suivons le même parcours.
Le monde des vins anciens est un monde passionnant fait de grands noms et fait de vins disparus aujourd'hui. Il faut aborder les deux catégories avec la même passion, ce que nous faisons tous les deux.
De là à ce que ce soit compris, c'est une toute autre histoire. Car chaque lecteur ne retient que ce qui l'arrange.

Florent analyse bien les vins, de façon plus précise que moi, et il peut devenir un jour un grand témoin des vins anciens. Alors tant mieux. ça me fait un immense plaisir qu'il existe. Et Sébastien que j'ai rencontré à Beaune pour une folle équipée est frappé par le même virus.
C'est cela qui compte. Et c'est tant mieux.

Florent,
merci pour ce compte-rendu.
Quel est ton barème de notation?
Benji

Merci Charles

Christophe, l'état du Mouton 47 était superbe...

Toro,
Le sujet de mon site est clairement affiché dans la page de présentation : essayer de faire partager mon expérience sur les vins anciens afin d'éviter aux autres les désillusions que j'ai du subir... Le monde des vins anciens est une jungle, alors j'essaie de fournir quelques armes supplémentaires aux vaillants aventuriers. Je mets donc principalement les dégustations relatant de vins anciens dans mon site. Il faut imaginer que ce n'est pas mon métier, mais une passion et que l'écriture des CR prend du temps... Je fais donc des choix et ne note pas tout ce que je déguste... Il y a principalement des vins anciens... au prix souvent assez élevés je vous l'accorde. Une prochaine fois, je noterais quelques vins différents dans mon site pour vous permettre de vous faire une idée des autres choses que je bois. Le site et les Cr de LPV ne sont qu'une partie de ma "personnalité vin".
Florent.

Benji,

(:DTa boite mp est pleine.
Désolé pour ce message inopportun.
Salutations vineuses,
Patrice,

bonjour,

merci pour le ce CR, et je trouve que c'est sympa de partager ton expérience sur les vieux et "grands vins" que très peut d'amateurs on l'occasion de boire.

pour moi tu na pas a te justifier sur ce que tu bois.....

Et quand je lis ton CR, et bien les grosses étiquettes se transforment en "simples" vins (ben oui c'est con de débourser 7000 euros pour acheter latour 1953, mouton1947 en MAG, Mission 90 et ausone 62..... ça calme quelques marchands.....).

en plus il faut de tout pour faire vivre un forum.....ensuite je fait confiance aux modérateurs pour leurs bon sens et leurs expériences, ainsi que leurs connaissances du "milieu" pour nous décrypter quelques messages.

macflo76 fait toi plaisir et merci de partager tes expériences.

cordialement.

Bonjour Florent,

Magnifique dégustation qui fait vraiment rêver... et magnifique compte-rendu, comme toujours.
Vous dites que Domaine de Chevalier 1983 est le plus grand Domaine de Chevalier de ces 30 dernières années... avez vous goûté le 1978 ?
Le 83 est grand, c'est incontestable mais j'avoue lui avoir préféré le 1978, bu pour la dernière fois fin 2007. Mon dernier 1983 remonte à début 2006, ceci expliquant peut-être cela... aurait-il encore gagné à la garde ?

Bien cordialement,

David

Peut-être parce que 1978 a 31 ans

J'ai classé 1978 devant 1983 dans ce compte-rendu : ICI

mais il y a beaucoup d'autres années au dessus !

La remarque que j'ai faite à JU est valable pour toi aussi François, plutôt que de renvoyer vers ton site, je pense qu'il est préférable pour le lecteur de retranscrire ici ton CR.

Luc

Si j'apprécie ce CR et cette liste fort intéressante, je m'interroge également sur le barème de notation, et comment un 100/100 peut être "un cran en dessous" d'autres vins ...

Le prestige de l'etiquette permet de passer au dessus du 100

Luc,

La verticale de Domaine de Chevalier a été racontée ICI

Pour chercher ce lien, j'ai mis dix fois plus de temps que de rechercher le texte de mon blog.
Et comme ce texte était déjà sur LPV, je ne privais aps LPV d'une inormation qui a été donnée.

Anthony,
Il faut comprendre que quelques amateurs de vins anciens qui ont accès aux plus grands d'entre eux, sont parfois très dubitatifs que l'on puisse donner 100/100 à certains vins récents quand on voit ce que les vins du même domaine peuvent offrir.

Et souvent, on se dit qu'il faudrait pouvoir donner 160/100, si l'on donne 100/100 à certains vins récents de la même maison.

Ceci peut expliquer qu'on considère qu'un 100/100 peut être très supérieur à un autre 100/100.

et Mathieu,
quand on est déjà sur un vin d'étiquette qui a reçu 100/100 pour une année que l'on considère comme une bonne année mais pas la meilleure, ce n'est plus l'étiquette qui permet de dépasser 100/100, mais le goût, puisque l'étiquette est la même.

François si tu as une Romanée Conti que tu trouve fabuleuse en 1995 par exemple et que tu as une romanée conti de 1945 tu vas nous faire croire que tu te laissera pas influencer par l'année ???? Ca m'étonnerai même de ta part.

Quelques réponses...
David, je n'ai effectivement pas inclus le Chevalier 1978, car je ne l'ai pas goûté depuis longtemps....Mais je vous crois sur parole, car 1978 est une année oubliée qui actuellement sort en fanfare...Dernièrement un grand Puy Lacoste 1978 était somptueux... Michel Bettane m'a confirmé la grandeur du Chevalier 78...Je vais donc vous faire confiance les yeux fermés!!

Anthony, ta question est fort judicieuse. Il y a une quinzaine d'année, lorsque j'ai commencé à répertorier tous les vins que je buvais, j'ai constaté que le commentaire ne suffisait pas, car après quelques mois, on ne s'y retrouvait plus.... Impossible de comparer des vins entre eux, difficile de hiérarchiser un peu l'ensemble.... Le barème "bien, très bien, excellent".... ne m'a pas convaincu, de même que les étoiles, car souvent le "5 étoiles" met au même niveau un vin excellent avec un vin inoubliable ( Broadbent n' a pas resisté à la fameuse 6ème étoile)...et là encore après 15 ans on ne s'y retrouve plus du tout... Le classement comme le fait François en fin de dîner est une autre idée intéressante, mais comme je lui avait signalé une fois, en temps que lecteur, je n'arrive pas à m' y retrouver si je veux acheter un vin et faire un choix... Est ce le vin classé No 1 du dîner 100, ou le vin No 2 du dîner 120 qu'il faut mieux acheter.... En gros pour être plus clair pour le futur consommateur, soit il faut faire un classement de tous les vins goûtés, soit on a en plus une note chiffrée qui permet de s'y retrouver un peu... Bien sûr cela ne concerne que moi , et peut être certain d'entre vous arrive t'il a y voir clair sans notes et juste avec un commentaire... Moi je n'y arrive pas. La notation sur 20 manquait de souplesse, ou alors il aurait fallut que je note avec virgule ( 17,30 ....19,75) cela me semblait un peu trop complexe.
Etant donné que" j'ai grandi avec Parker" je me suis habitué à ses notes sur 100 et cela me convenait bien. Par la suite Bettane et bien d'autres qui critiquaient sans relâche ce système ridicule , ont fini par céder à la note sur 10, puis sur 20....Je ne sais pourquoi, il faudrait avoir leur avis ; pourquoi ce déclic ? Pour faire plaisir au consommateur, ou parce qu'eux même ne s'y retrouvaient plus?...
Et donc quelques fois certains vins sont tellement sublimes qu'ils entraînent une illumination intérieure, un flash inoubliable... C'est parfait. Et au fils des ans plusieurs vins nous donnent ces émotions.... Pour s'y retrouver une dernière fois, il ne reste donc plus que l'idée de François : Le classement....
Donc pour les Mission haut Brion, 3 d'entre elles ont suscitées en moi une émotion au delà de tout...1929, 1953 et 1955....un 100/100 au 3....Mais le 1929 et le 1953 avait un ultime " je ne sais quoi en plus" qui me permet d'aller plus loin que la note et d'avoir une préférence.... Et ici par exemple, si je ne me fiais qu' à des étoiles, il y aurait au moins deux fois plus de 5 étoiles car cela manque de souplesse. Et les "exceptionnels" iraient au 1982, 1989, 1975, 1961, 1959, 1955, 1953, 1934, 1929, 1950....Bref on me dirait oui mais si on ne devait en retenir que 3...... Tous les systèmes ont leur intérêt, la note sur 100 me parle plus...voilà tout.

En enfin pour Mathieu, je pense que l'année ou l'etiquette influence beaucoup dans un sens ou dans l'autre....C'est pourquoi je préfère goûter à l'aveugle , faire mes commentaires, et affiner enfin etiquette découverte.

Merci à tous pour vos remarques pertinentes...

Florent.