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"Vatan Boulay, je n'ai pas eu mon Cotat de Pinard Bourgeois" : quand Francky, le docteur es Sancerre brade ses petits Bordeaux ;)

  • Gildas
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Une difficile journée où il a fallu éviter les missiles de première catégorie :

Quelques blancs
0 - Pouilly-Fumé 1999, « la Demoiselle de Bourgeois » Henri Bourgeois

1 – Sancerre 2007, « Cuvée Maxime », Vieilles Vignes, Vincent et Jean-Yves Delaporte
2 – Sancerre 2006, Les Monts Damnés, Gérard Boulay

3 – Sancerre 2007, « Chêne Marchand », Vincent Pinard
4 – Sancerre 2007, François Cotat

5 – Sancerre 2000, « La Bourgeoise », Henri Bourgeois
6 – Sancerre 2003, « Etienne Henri », Henri Bourgeois

7 – Sancerre 2007, « la Grande Côte », Pascal Cotat
8 – Pouilly-Fumé 2007 « Pur Sang », Didier Dagueneau

les rouges
9 – Fixin 2006, « les Hervelets », Jérome Galeyrand
10 – Chambolle-Musigny 1er cru 2006, « les Charmes », Domaine Amiot-Servelle

11 – Sancerre 2006, « la Bourgeoise », Henri Bourgeois
12 – Sancerre 2006, « Belle Dame », Domaine Vacheron

13 – Clos de Vougeot Gd Cru 2000, Domaine Tortochot
14 – Chambertin Gd Cru 2000, Domaine Tortochot

14 bis – Bordeaux Supérieur 2007, «Grand vin de Château Reignac

15 – St Julien 2001, Château Beychevelle
16 – St Emilion Gd Cru Classé 2001, Château Canon la Gaffellière

17 – Pomerol 2001, Château la Conseillante
18 – Pessac-Léognan 2001, la Mission Haut-Brion

18 bis – Pauillac 1999, Château Mouton Rothschild

19 - St Emilion Gd Cru Classé 1990, Château Ausone

20 – Sancerre 2005, « Grande Cuvée », Comte Lafond
21 – Vougeot 1er Cru 2004, « le Clos Blanc de Vougeot », Domaine de la Vougeraie

22 – Pouilly-Fumé 2007, « Silex » Didier Dagueneau

23 – Sautenes 1970, Château la Tour Blanche

Au menu : canapés de crustacés, foie gras fermier, volailles, rôti de boeuf, AC/DC, plâteau de fromages, U2, douillon aux pommes, bonne humeur et larmes au moment de partir...

Un grand merci à vous Marie et Franck pour la superbe journée !
04 Oct 2009 21:25 #1

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c'était [size=x-large]ENORME[/size] et je pèse mes mots...
merci à marie pour ce repas absolument exquis et à franck pour cette sélection de guedin !
04 Oct 2009 21:32 #2

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Sacrée dégustation : j'ai hâte de lire les compte-rendus X(

Eric
Mon blog
04 Oct 2009 21:32 #3

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Si c'était à l'aveugle je connais le résultat.......pour les rouges !:D
04 Oct 2009 21:42 #4

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En tous les cas, c'est déjà écrit :
Il n'y a qu'un seul grand vin dans le lot. C'est bien triste.

Jmm
04 Oct 2009 22:07 #5

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Détrompe toi Martinez.
L'idée, sans devoir une nouvelle fois devoir se justifier pour la sélection des vins, était sur les blancs proposer un petit tour de l'appellation sancerroise et plus particulièrement avec un fil rouge 2007, grand millésime, qui à déjà beaucoup de chose à dire et il serait dommage de ne pas en profiter, au moins ils pourront apprécier leur vieillissement quand ces mêmes bouteilles ressortiront dans pas mal d'années.

Pour les rouges, pareil, le but était un petit survol d'un autre millésime que j'affectionne sur Bordeaux: 2001. Histoire de voir selon certaines AOC où on en est. N'étant pas Audouzien, je part du principe qu'un vin peut être visité globalement n'importe quand: rien n'est écrit dans un livre.

Beychevelle: transfiguré en une nuit d'ouverture. De jus de café, à gros Saint Julien.
Canon La Gaffelière: très gros niveau, à tel point qu'il fut prit pour Mouton 1999: c'est pour cela que j'ai ouvert ce dernier à l'arrache pour montrer que Vincent s'était trompé !!!! Un vin soyeux, crémeux, un corps d'un équilibre splendide, et une longueur gourmande.
Conseillante: en dedans, sans surprise, potentiel énorme.
Mission: curieusement légèrement évolué, et sur une finesse superlative toute caractéristique: mon vin préféré de la soirée sur Bordeaux.
Mouton 99: Très Mouton, classique, sur le cèdre, sèveux, riche, la touche de fruit noire pour égayer la mâche.
Ausone 1990: magnifique de finesse, graphité en finale, plusieurs strates d'interprétations tellement c'est profond. J'aurais sans doute cru à plus de corps pour ce millésime.

Merci à tous les amis pour cette journée, Gildas bravo pour Reignac !!! (quelle arnaque, malgré je l'avoue un nez très plaisant et une attaque goutue, pour le reste...).


Franck L. "Patatement vôtre"
LPV Haute Normandie.
05 Oct 2009 11:21 #6

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Avant d'en acheter une palette j'aimerais en savoir plus sur le grand vin de la soirée B)
05 Oct 2009 14:48 #7

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Impressionnant Frank ...

Je vois que quand tu décides de te faire plaisir, t'y vas pas par 4 chemins ! :D

Superbe dégustation!
En attente des commentaires avec impatience.

Alexandre
05 Oct 2009 15:34 #8

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C'était surtout pour faire plaisir aux autres plus qu'à moi !
En fait ce repas était dans le cadre de notre crémaillère, donc fallait un minimum !

Ce soir j'ai bu le reste de Bourgeoise 2000 en blanc: ce silex a prit du volume et énormément d'
intensité aromatique (confit d'orange, exotisme). Magnifique.

Aussi, Mouton 1999: splendide dans son registre. Une suavité exceptionnelle, gras, juteux. Des tanins fondus et une longueur de bon aloi. Grand classicisme. J'adore, mais cette trame tanique absolument fondue me fait me poser quelques questions quant au "grand potentiel" de ce Mouton sans pour autant tomber à terme dans de la molesse.


Franck L. "Patatement vôtre"
LPV Haute Normandie.
05 Oct 2009 21:22 #9

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Joli crémaillère Franck, bravo.(tu)

Que de Sauvignon, mon dieu, je ne sais pas si j'y aurais survécu... ;)

Laurent L
05 Oct 2009 21:27 #10

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05 Oct 2009 21:44 #11

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LoLo, en commençant à ouvrir les blancs samedi, j' étais parti pour n'ouvrir QUE des blancs tellement je me mettais l'eau à la bouche tout seul.
C'etait l'occaz de montrer comme le dit Fred que 2007 est mûr dans le sancerrois.

Pour ma part mon top 3 (qu'on a oublié de faire hier !) de tous les vins bus lors de cette journée:

1: Jeunes Vignes (15 ans...) 2007 François Cotat
2: Grande Côte 2007 Pascal Cotat
3: Mont Damnés 2006 G. Boulay


Franck L. "Patatement vôtre"
LPV Haute Normandie.
05 Oct 2009 21:57 #12

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CR:J'ai de la chance. Beaucoup de chance. J'ai déjà eu l'occasion, ici, de célébrer l'amitié qui nous unit à LPV Haute-Normandie. Une amitié franche, sincère et de laquelle est banni tout ego démesuré.
Nous nous retrouvons pour célébrer notre amour du vin. Ou plutôt non. Nous nous retrouvons pour le plaisir de nous retrouver et, désormais, le vin cimente nos rencontres. C'est à ça qu'on voit qu'une famille est née.

Parfois, je me dis que nous devons agacer et faire peur. Enerver par nos CR un peu trop démonstratifs, par notre façon d'aborder les dégustations. Faire peur aux LPViens qui nous lisent en nous voyant finir en slip dans le jardin, peur à nos femmes, agacer les lecteurs du coin qui aimeraient bien rejoindre notre groupe mais qui doivent se dire que « non, définitivement, ce n'est pas pour moi ».
Je dis ça en toute honnêteté, parce que quand Gildas et Pierre m'ont proposé de « re-fonder » LPV Haute-Normandie, j'ai eu peur de la course à la bouteille, des dégustations m'as-tu vu où, sous couvert de générosité, on amène de belles bouteilles comme on filerait un os à ronger au chien. Très loin de l'idée que je me fais des rapports humains.

Il y a presque trois ans, donc, nous sommes convenus que l'humilité devait nous guider, que nous avions droit au plaisir à la condition qu'il ne nous écrase pas et que seul le plaisir de la découverte devait nous motiver. Le projet s'est concrétisé et, désormais, ces principes nous guident comme un texte sacré.
D'autres nous ont très vite rejoint : FGSuperfred fut immédiatement de l'aventure, Benoît - fantastique Benoît - que je rencontre trop peu souvent, Olivier qui partage avec Benoît une lecture assidue du forum sans vouloir intervenir, Didier et, pour finir, Franck.

Bien que Franck et sa compagne, Marie, aient été les derniers à rejoindre dans le groupe, ils en forment désormais de solides piliers. J'ai l'impression qu'ils ont toujours été avec nous. Cela fait plus de deux ans maintenant et les côtoyer est un plaisir rare. Ensemble, ils forment un couple discret, à l'écoute des autres et curieux d'apprendre ; lui fondu de vin, elle intarissable sur une autre passion pas si éloignée de la nôtre : le parfum et ses flaconnages.

Dimanche, nous étions donc invités à pendre la crémaillère chez eux. Le moment passé en leur compagnie a été mémorable sur bien des aspects. Comme une belle bouteille, ils se livrent par petites touches, se dévoilant subtilement à chaque rencontre.

Dans ces conditions, une invitation proposée par le maître du Sancerre ne se refuse pas. Surtout quand, comme moi, on est pratiquement novice en la matière. J'avoue avoir eu quelques sueurs froides lorsque Franck, m'annonça il y a quelques jours qu'il n'envisageait pas de servir de sancerre lors de cette rencontre. Comment le Grand Manitou de cette appellation pouvait-il nous réserver ce traitement de défaveur alors que nous attendions tous un voyage dans l'autre pays du pinot et du sauvignon ?
Fort heureusement il n'en fut rien et il nous offrit une des dégustations les plus cohérentes que nous ayions connue. Chapeau l'artiste. Non seulement tu sais te mettre en slip, mais en plus, tes choix sont indiscutables. Du moins en matière de vin !;)

Je souhaite vraiment souligner l'extraordinaire justesse de la sélection proposée, de la très grosse qualité des bouteilles servies. Une fois de plus, tous les vins ont été présentés à l'aveugle. Pas de mauvaise surprise, mais de bonnes baffes qui permettent de relativiser et, surtout, d'éviter de se prendre pour ce que nous ne sommes pas : des dégustateurs hors pair. A l'exception de deux ou trois déceptions, sur lesquelles je reviendrai, les vins mis sur la table ont été au minimum bons, souvent très bons et touchant au sublime pour une bouteille.

Place aux blancs :
0 - Pouilly-Fumé 1999, « la Demoiselle de Bourgeois » Henri Bourgeois :
Excellent mise en bouche ! Couleur bien dorée, brillante, nez champignonné, humus, bouche vive, acide, minérale, citronnée et légèrement truffée. Très joli vin, jouant sur un registre évolué. J'ai beaucoup aimé.
1 – Sancerre 2007, « Cuvée Maxime », Vieilles Vignes, Vincent et Jean-Yves Delaporte :
Couleur dorée pâle, très beau nez bien mur, très fin, fumé, citronné, minéral. Très belle attaque portée par une belle acidité et une jolie saveur de coing. Belle finale un peu fumée, j'aime vraiment beaucoup, un de mes Top 3 en blanc.
2 – Sancerre 2006, Les Monts Damnés, Gérard Boulay :
Vin d'abord plus simple, moins démonstratif, jouant beaucoup plus sur la minéralité que sur l'aspect variétal du sauvignon. Légère note d'amande douce. On n'est pas du tout sur un vin variétal. Il ne se livre que très peu en l'état, mais le 2e verre et une oxygénation plus longue dévoilent son potentiel.
3 – Sancerre 2007, « Chêne Marchand », Vincent Pinard :
Les cloches de l'enfer annoncent une opposition de terroir que j'aurais aimé plus tranchante. Livrée jaune paille, , nez un tantinet végétal avec des notes fugaces de petit pois, d'amande, de vanille. La bouche est assez grasse. Joli vin, mais pas mon préféré.
4 – Sancerre 2007, François Cotat :
La plus belle couleur de tous les blancs dégustés. Servi légèrement trop froid, la condensation donnait presque l'impression d'avoir de l'opale dans le verre ! Joli nez, un peu végétal, mais d'une grande finesse. Bouche citronnée, mais à la finale encore un peu simple. Je l'ai moins bien dégusté que le vin précédent, bien que cette bouteille soit de très belle qualité. A Attendre une dizaine d'années à mon avis.
5 – Sancerre 2000, « La Bourgeoise », Henri Bourgeois :
Belle couleur jaune d'or, nez très mûr, sauvignon classique. Bouche vive, citronnée, iodée. Vin bâti sur une très belle trame minérale, très équilibré, avec une belle finale saline. Très agréable, beau vin de gastronomie.
6 – Sancerre 2003, « Etienne Henri » , Henri Bourgeois :
Nez très fin très classe. Bouche beaucoup plus grasse que les vins précédemment dégustés. Très beau vin également.

Gildas et moi profitons d'une petite pause. Franck nous explique sa passion pour les araignées qu'il estime être « la prédation à l'état brut. Quand ces animaux-là lancent une attaque, ils ne se trompent jamais » explique-t-il, fasciné.
Fasciné également, mais par un autre "sujet", Gildas ne peut s'empêcher un parallèle osé, mais vraiment rigolo, avec un des piliers de la petite équipe qui, je le cite « est lui aussi la prédation à l'état brut ». :DEn l'observant discrètement, je ne peux m'empêcher d'être mort de rire.
7 – Sancerre 2007, « la Grande Côte » , Pascal Cotat :
Couleur jaune paille. Nez exotique, inhabituel dans le cadre de cette dégustation, porté par l'ananas.La bouche est vibrante d'énergie, à la fois grasse, vive, tranchante, ciselée. Un très bel ouvrage ! Dans le Top 3 également.
8 – Pouilly-Fumé 2007 « Pur Sang », Didier Dagueneau :
Le premier nez est vraiment surprenant tant l'analogie avec un riesling est criante. Mais bien vite, l'aération nous ramène vers des contrées plus méridionales.
Nez très citronné, vif, minéral, floral, affûté. Bouche d'une fraîcheur superlative, présentant encore un peu de perlant. L'équilibre est extraordinaire. Cette bouteille est dégustation seule est superbe et, comble du comble joue admirablement bien son rôle de révélateur de saveurs. Number ONE, sans aucun doute.
La sono déverse une avalanche de watts. C'est le razor's edge d'AC/DC, ouverture de la tournée éponyme. Le parallèle est frappant : on est vraiment sur le fil du rasoir.
Les rouges :
9 – Fixin 2006, « les Hervelets » , Jérome Galeyrand :
2e rencontre avec ce viticulteur dont nous avions déjà apprécié une première bouteille chez Amadeusmaldoror.
Magnifique, équilibré, fruité, bien élevé, pivoine, rose, cassis fin, torréfaction. Belle finale quoiqu'un poil courte. J'ai beaucoup aimé ce Fixin et j'ai vraiment envie de m'intéresser à ce viticulteur.
10 – Chambolle-Musigny 1er cru 2006, « les Charmes » , Domaine Amiot-Servelle :
Un peu plus « dur » en l'état que le Galleyrand, mais il ira à coup sûr plus loin. Ce sera probablement un coureur de fond, mais en l'état je ne suis pas sous le « charmes » ha ha ha.
11 – Sancerre 2006, « la Bourgeoise » , Henri Bourgeois :
Nez plutôt agréable, acidulé, sur la groseille. La bouche, un peu acide, manque légèrement de chair. Un soupçon de matière en plus lui aurait été bénéfique. Finale plutôt courte. Bien, sans plus, par rapport à ce que nous venons de déguster.
12 – Sancerre 2006, « Belle Dame » , Domaine Vacheron :
Très beau nez, très fin, complexe, agréable, avec un beau fruit. La bouche est également très fine, présentant un beau fruit. Léger manque de chair également. Mais cette bouteille me convainc plus que les Charmes et La Bourgeoise. Très bien.
13 – Clos de Vougeot 2000, Domaine Tortochot :
Nez et robe évolués. Un peu de ronce, de terre, de cerise noire et d'odeurs giboyeuses. La bouche est plutôt simple, sur le pruneau, les fruits noirs cuits. Les tannins restent abrupts. Fin de verre sur le tabac blond, le foin, avec un peu d'amertume.
Grosse déception avec ce Clos qui, clairement n'est pas au niveau. Dégusté en juin, le Château de la Tour 96, était d'un autre niveau. Encore abrupt, mais avec un véritable potentiel. Celui-ci semble bien moins armé. Franck ayant eu la gentillesse de m'offrir la fin de bouteille, j'ai pu juger de son évolution. Le lendemain soir, il n'était guère plus avenant, mais n'était pas tombé. Je veux bien que les Clos de Vougeot soient des vins de Cisterciens, mais il ne faut pas tant d'austérité ! Déçu.
14 – Chambertin 2000, Domaine Tortochot :
Nez et robe évolués. Plus de matière et de complexité. Jolies notes de torréfaction (moka), bouche un peu poivrée avec des notes de prune, de mûre, d'humus et, surtout, de terre. Pour paraphraser Jean-Marc Brocard, ce vin a « puisé arôme en terre » et c'est ce qui fait son charme. Bon vin, mais légère déception tout de même à la vue de l'étiquette.
14 bis – Bordeaux Supérieur 2007, Grand vin de Château Reignac :
Couleur d'encre. Nez très mûre et très mûr. Bouche avec de la matière, mais aux tanins très présents. « C'est bizarre, on a l'impression que les tanins entourent tellement la langue qu'ils la serrent » lance Pierre. Ce n'est pas faux ! Finale un peu courte, marquée par des notes de café.
Le débat s'anime. Je propose un Languedoc. Gildas nous demande combien nous serions prêts à mettre dans cette bouteille. Pour moi, c'est un bon rapport Q/P à 6 euros et j'achète jusqu'à 7,50 €. Vous connaissez la suite.
15 – St Julien 2001, Château Beychevelle :
Nez très élégant, belle bouche proposant un fruit respecté. Belles effluves truffées et cacaotées. En bouche, c'est serré, avec une jolie trame minérale. Ce vin est tout en puissance retenue. Finale sur le café, avec des notes grillées. Son joli style me fait aimer ce vin.
16 – St Emilion Gd Cru Classé 2001, Château Canon la Gaffellière :
Plus dense, plus rond, plus suave, plus velouté...
Grosse matière, grosse densité, grande longueur...
Festival de fruit, foire aux saveurs, finale incroyable sur le caramel au beurre.
ENORME, ENORME, ENORME !
Connaissant l'intérêt de Franck pour Mouton, je lance Mouton 99. Ce n'en n'est pas un, ça valait à l'époque trois fois moins cher et c'est magnifique. Très beau vin. Franck de son côté décide d'ouvrir autre chose ! « I s'énerve, i's'énerve et i'part ! » constate Gildas, interloqué...::o
17 – Pomerol 2001, Château la Conseillante :
Nez un peu évolué, sur la réduction et le pruneau, un peu alcooleux. En bouche, de belles notes de bois précieux, d'amande, de massepain. De la truffe également et, surtout, une curieuse mais sympathique touche de térébenthine. En l'état, ce vin ne convainc pas l'assemblée qui tombe des nues en constatant le « calibre ».:(
18 – Pessac-Léognan 2001, la Mission Haut-Brion :
C'est assurément le vin le plus droit, le plus minéral, le plus tendu des quatre. Austère, strict, carré, donnant la sensation de « bouffer de la terre », ses tanins sont en voie de civilisation. La bouche est dense, commençant à être suave. Le fruit accompagne et sert le terroir. Equilibre magistral, finale classieuse. Je place cette grande bouteille largement devant Canon la Gaffelière et Beychevelle.

"Bon ! Allez ! On va torcher ces daubes !";) lance, rageur et dans un élan de désamour incontrôlé, Franck.
18 bis – Pauillac 1999, Château Mouton Rothschild :
Servi au débotté, servi un peu froid, nous devons lui laisser le temps de se faire. Au nez, les notes de torréfaction apparaissent, principalement du moka. En bouche, les tanins très fins, veloutés, annoncent un très beau vin. C'est d'une grande finesse, d'une grande longueur, avec de délicates notes de fumé, de grillé. Quelques minutes plus tard, le vin est encore plus beau, s'étoffant pour devenir plus puissant. Il devient à chaque seconde superlatif.
Le papier aluminium retiré, nous prenons la mesure de l'étiquette. Quelle joie de pouvoir boire de telles bouteilles ! Une petite fille de 10 ans et demi devait en recevoir trois pour sa majorité. Je pense que son père les conservera en cave et qu'il les boira lui-même avec l'intéressée ! :D
19 - St Emilion 1er Gd Cru Classé A 1990, Château Ausone :
A peine remis de ce plaisir collectif aussi rare qu'inattendu, nous entrons dans un monde encore inconnu. Nous pénétrons dans la sublime finesse, caressons un voile léger, effleurons une soie précieuse.
A peine évoluée, la couleur n'est pas très dense, mais d'une superbe couleur sang de pigeon. Au nez, c'est un festival, une symphonie automnale. Un de ces paysages canadiens qui signent l'été indien, où chaque couleur témoigne d'une essence différente. Ici, c'est une palette d'odeurs automnales. Du végétal, oui, mais du beau !
Tabac, herbes sèches, ronce, blé frais, cacao noble, cèdre... Longueur infinie, équilibre superlatif, puissance contenue. Quel vin ! Quel vin ! Une des bouteilles les plus fabuleuses qui m'ait été donné de déguster. Ausone 90 est un chef d'oeuvre : intemporel et mémorable.
20 – Sancerre 2005, « Grande Cuvée » , Comte Lafond :
Retour des blancs pour accompagner les fromages. Une nouvelle fois, nos hôtes nous gâtent en nous proposant un tour de France gustatif sur quelques dizaines de centimètres carrés. L'époisse est d'un fondant et d'une force rares ; le bleu des causses - magnifique de pourriture noble - est un véritable concentré de pénicilium. Pour accompagner cette symphonie de saveurs, un vin très bien élevé, équilibré est proposé. Il distille de fines notes citronnées, un grillé de fort bon aloi, bien que souffrant d'un léger déficit de puissance.
21 – Vougeot 1er Cru 2004, « le Clos Blanc de Vougeot » , Domaine de la Vougeraie :
Bien élevé et bien construit. Je n'ai pas pris beaucoup de notes, mais j'ai bien aimé ce vin qui, malheureusement a souffert de son antépénultième place et de la présence d'Ausone...
22 – Pouilly-Fumé 2007, « Silex » de Didier Dagueneau :
Quel plaisir de faire cette nouvelle rencontre ! Comme toute la tablée, j'ai adoré de vin magnifique, présentant un fruit totalement mûr sans être surmûri et d'un équilibre époustouflant. Bien que buvable en l'état, nous lui donnons tous la vie devant lui. Et une fois découverte, l'étiquette ne nous a pas trompé. Quelle chance de pouvoir confronter deux Dagueneau dans un même repas !
23 – Sauternes, 1er Gd cru classé Château la Tour Blanche 1970 :
Très belle couleur jaune doré mais avec des nuances encore juvéniles, bouche un peu simple et marquée par l'alcool. Belles notes d'humus.
En fait, j'avoue ne pas avoir accordé à ce beau vin toute la place qu'il aurait dû avoir. Marqué par la fatigue, obnubilé par la magie d'Ausone, j'ai été un peu vache, voire dédaigneux, avec cette bouteille qui, je le reconnais, était quand même sacrément intéressante. Un sauternes de 38 ans ne se boit pas souvent et j'aurais dû m'y attarder plus longuement... J'ai honte.

Alors que penser de cette dégustation ? Qu'en conclure ?
Tout d'abord, j'ai été frappé par la pertinence de la sélection, qui témoigne de goûts affirmés et cohérents. Nous avons fait un beau voyage en Sancerrois et les Bordeaux proposés furent de très haute volée. Très honnêtement et en dehors de toute discussion annexe, le « pirate » amené par Gildas dénotait un peu. On ne peut pas dire que Reignac 2007 soit mauvais, loin de là. Il faudrait d'ailleurs le comparer avec des GCC du même millésime. Nul doute que nous serions surpris. Mais les autres vins, proposés à maturité, étaient vraiment un cran au dessus.

Deuxièmement, les bourgognes rouges n'ont pas été à leur avantage. J'ai été passablement déçu par le clos de Vougeot du domaine Tortochot qui n'était pas au niveau d'un grand cru. Peut-être même pas d'un premier. Et la bouteille ne m'a pas semblé avoir de défaut. A contrario, le Chambertin était un cran au dessus, mais ces deux vins manquent cruellement de magie, du petit plus qui dilate nos pupilles. D'émotion en fait. :(

Troisièmement, nous en revenons toujours au vieux débat « Pour ou Contre la dégustation à l'aveugle ? ».
J'avoue que je ne sais pas encore faire abstraction de l'étiquette et que la vue de quelques noms magiques est toujours de nature à influencer mon jugement. Pour l'instant, je n'ai rien trouvé de plus confortable que la dégustation à l'aveugle, qui permet de se concentrer sur l'essentiel : ce qu'il y a dans le verre, à l'exception de toute autre considération. Mais l'exercice est difficile. Sur une sélection à l'aveugle, je goûte tout, de peur de "louper un truc". Sur une sélection étiquette découverte, la tentation est grande de faire l'impasse sur des domaines moins prestigieux pour se concentrer sur les calibres.

Alors oui, effectivement... D'aucuns pourraient penser que servir Ausone 90 à l'aveugle est un manque d'humilité. Que servir ce vin en fin de dégustation, étiquette cachée, c'est servir de la confiture à des cochons. Que ce coup d'éclat est avant tout un coup de flambe.
De mon côté, j'y vois la balance de la justice, la pesée des âmes avant le voyage vers l'au-delà. L'humilité face au vin. Et sur ce dernier point, nous n'avons pas été déçus.

Nous avons tous été subjugué par cet Ausone. J'ai eu la chance d'avoir eu un verre un tout petit peu plus rempli que les autres et ai pu le déguster pendant de très longues minutes. Longtemps après que l'étiquette eut été découverte et pressé de questions, Franck nous avoua timidement qu'on lui avait proposé une somme fabuleuse contre cette bouteille. « Et tu as refusé ? » l'avons-nous questionné, éberlués...
« Bah oui les amis... Je voulais simplement la boire avec vous ».

Tout était dit.

Vincent
07 Oct 2009 16:21 #13

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"D'aucuns pourraient penser que servir Ausone 90 à l'aveugle est un manque d'humilité"

Pour moi c'est tout l'inverse!;)

C'était une très jolie dégust, manquait juste un peu de Rhône!B)-
07 Oct 2009 16:47 #14

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Vincent,

Un très beau CR... long comme un fleuve : merci !

Une partie centrale particulièrement jubilatoire...

" Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. " Jorge Luis Borges
07 Oct 2009 17:03 #15

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Superbe commentaire Vincent !

ca fait voyager ! on ressent bien l'extase et la joie de la rencontre.
Ça a vraiment du être un très beau moment.

Alexandre
07 Oct 2009 17:08 #16

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  • laurent saura
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C'est super!

Et bravo à l'ambiance qui anime toute votre équipe!
07 Oct 2009 17:12 #17

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  • Gildas
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Bravo mon Rougeot, comme d'habitude un CR qu'on prend plaisir à lire (tu) Les sensations sont très bien retranscrites, très proches des miennes... Je posterai un peu plus tard

Gildas ne peut s'empêcher un parallèle osé, mais vraiment rigolo, avec un des piliers de la petite équipe qui, je le cite « est lui aussi la prédation à l'état brut ». En l'observant discrètement, je ne peux m'empêcher d'être mort de rire. Vincent, tu parle de la 2 ème entrée avant les 2 viandes, où "Biiiiiiiiip" a repri un peu de foie gras ? Pour touver le nombre de fois où "Biiiiiiiiip" s'est resservi, il faut prendre les doigts des 2 mains ;) La prédation à l'état pure, c'est bien cela
07 Oct 2009 17:21 #18

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Très beau CR, comme d'habitude vincent ;)... Je suis content d'avoir du Canon La Gaffelière 2001 en cave ;)

Sur le fond je suis d'accord sur plein de points avec toi. J'ai moi aussi quelques doutes quand on ouvre beaucoup de bouteilles sur le même repas, mais c'est difficile de ne pas être excessif quand on est passionné. Et come nous le disons souvent pour nos rencontres PACA, si on ouvre pas ces bouteilles dans ces moments là, quand les ouvrons nous ??

Le jour où on se rencontrera, car je ne doute pas qu'il arrivera, ça va être compliqué :D !

Arnaud.
07 Oct 2009 17:21 #19

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Vincent, un CR dont tu as le secret, bravo.
D'ailleurs n'ayant pris que très peu de notes, vos CR seront mes références sur cette journée.
Très très grosses similitudes entre mes impressions et les tiennes, mis à part peut être le "Jeunes Vignes" de Cotat et le Pinard. Sinon c'est tout pareil (tu)

Encore merci à vous.
@Arnaud: PACA vs Normandie: je n'ose imaginer aussi...la palette de Doliprane !


Franck L. "Patatement vôtre"
LPV Haute Normandie.
07 Oct 2009 18:15 #20

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enzo d'aviolo écrivait:
> C'était une très jolie dégust, manquait juste un
> peu de Rhône!B)-


Un Sang des cailloux un peu âgé aurait eu toute sa place, Laurent !;)

Amitiés,

Vincent
07 Oct 2009 18:27 #21

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Tres beau CR merci. J'ai encore un souvenir ému sur Ausone 90 bu il y a quelques années déjà avec un ami généreux, un grand vin. Une de mes meilleurs souvenirs en Bordeaux.

Je suis toujours impressionné par le nombre de bouteilles, j'avoue qu'apres une dizaine j'ai un peu de mal.

Didier
08 Oct 2009 03:03 #22

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Bravo pour vos CRs et surtout pour l'enthousisame et la convivialité qui vous animent. (tu)

J'ai goûté un bel Ausone 1988 il y a 3 ans, bien au dessus de Mouton 1988, même s'il ne pouvait prétendre à l'excellence de Lafite ou de Latour 1988. Le plaisir que vous avez pris sur le 1990 montre que, même avant la reprise par l'équipe Vauthier, la classe était déjà là, consubstantielle au terroir. La marque des grands vins.

Il aurait été intéressant de goûter "Les Monts Damnés" de Gérard Boulay sur 2007. Quelqu'un le connait-il? J'aime beaucoup les vins de ce domaine.

J'ai goûté samedi dernier un VdT (Sancerre) Les Culs de Beaujeu 2002 François Cotat absolument éblouissant. Accord sublime sur un carpaccio de St Jacques au citron vert et poivre de Széchuan.

Christophe
08 Oct 2009 09:46 #23

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Monts Damnés 2007 est plus vif et tranchant, avec un peu moins de sucres et de volume que le 2006 mais une définition minérale qui me sied plus.
Le 2006 bu 2 jours après l'ouverture fut éblouissant.


Franck L. "Patatement vôtre"
LPV Haute Normandie.
08 Oct 2009 09:53 #24

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Mon petit Franck,

Je te fais un petit post dès que possible. Je crois que les Boulay mérite vraiment qu'on les ouvre 24 heures avant, quand ils sont jeunes. Le 2006 était clairement sur la réserve et sur le potentiel dimanche.

Je suis encore sous la grâce d'une sublime homogénéité qualitative, mais j'en dirai plus quelques temps, même si le post de notre ami l'unijambiste résume en grande partie mes impressions.

LA PREDATION A L'ETAT PUR, C'est quand t'es en slip!

(pour d'autres, c'est lorqu'ils sont devant ton foie gras, mais ça a été déjà dit)

Bises.
08 Oct 2009 11:30 #25

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L'ami Vetshow: annihilateur de frigo !!
Je sais quoi lui servir maintenant :)


Franck L. "Patatement vôtre"
LPV Haute Normandie.
08 Oct 2009 11:42 #26

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rzac23 écrit: Franck nous avoua timidement qu'on lui avait proposé une somme fabuleuse contre cette bouteille. « Et tu as refusé ? » l'avons-nous questionné, éberlués...
« Bah oui les amis... Je voulais simplement la boire avec vous ».


C'est tout à ton honneur Frank.
Si ca c'est pas de la passion !!!

Alexandre
08 Oct 2009 17:03 #27

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rzac23 écrivait:
>
> Encore merci à vous.
> @Arnaud: PACA vs Normandie: je n'ose imaginer
> aussi...la palette de Doliprane !

Moi je carbure au Citrate de bétaine, un avant, un aprés....Avec ça je peu remettre le couvert dés le moindre morceau de liège en vue :D

Bernardaud
08 Oct 2009 17:41 #28

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Vincent,
Quel dégustateur et quel narrateur.Après le tour de Bretagne en 18 muscadets.
Le talent à l'état pur!
Cà y est.Le voyage de Jérome en Sauvignon Land plus cette fantastique dégustation,je crois que j'ai des envies terribles de Sancerre,de Ménetou et de Pouilly Fumé.Je vais demander à ma femme si elle n'est pas enceinte.

Didier
08 Oct 2009 21:57 #29

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Je me fais un post à la rzac, tranchant, vilain, la mal pensance dans ce qu'elle a de vrai ( par opposition à la bien pensance dans ce qu'elle a de faux). C'est une posture, mais je la trouve intéressante comme une page du kamasoutra.

LE GOUT DU BLANC (contrepèterie inscrite dans la cave de Vougeot et qui cache une homosexualité latente en voie d'aveu B)-)

Je ne vais pas reprendre l'analyse complète qui a été brillamment faite, mais je me permets de synthétiser la chose vineuse, en ardeur et j'espère en délicatesse.

D'abord servir 6 Sancerre et 2 Pouilly, on s'attend à un horizon uniforme, répétitif, à la forme du même dans la variété de la vinification... Erreur grave! Ce que nous montre notre grand Franck, c'est que quand c'est bon, c'est homogène sans être uniforme.

Aucun vin moyen ici, coup de coeur pour le Sancerre 2007 de Delaporte, le Chêne Marchand de Pinard (trop fastoche de faire du vin avec ce patronyme!), une cuvée Etienne Henri de Bourgeois de bonne facture et un Dagueneau (Pur Sang) d'une autre planète. Je trouve que les vins que Franck a préféré sont les plus fermés... comme les femmes qui ne se livrent pas tout de suite.

ON VOIT ROUGE

Permettez-moi un peu de jugement véhément, mais les grands crus de chez Tortochot sont à des années lumières de leur étiquette, et pour moi, on peut trouver mille excuses, mais après 9 ans d'attente résolue pour boire le grand cru de la côte de nuit, c'est du foutage de gueule de faire du vin comme ça.

Je confirme que Le Reignac n'était pas insultant, j'ai noté "nez ronce, rose. Bouche sur le fruit, puis rien...asséchant"

Le reste, en dehors d'une conseillante fermée à double tours, est énorme de qualité, de prestance et de bonheur.

Que du très grand de Beychevelle 2001 à Ausone 90. J'ai tripé comme un frapadingue sur le Canon La Gaffelière 2001. Le nez est la marque des grands vins dans son caractère vertigineux et la bouche arrive à faire coexister le fumé et l'acidité d'une façon sidérante! Ausone 90 est d'une grande noblesse et d'un soyeux d'une classe rarement rencontrée. Un des 5 vins proposés aurait suffit au Nirvana tant escompté, mais Franck nous montre que la jouissance est par delà la jouissance:D

LA FINALE
La Tour Blanche 70 n'a pas dénoté par rapport à l'énorme homogénéité de la dégustation.

BILAN PEU COMPTABLE
Franck nous a fait profiter de sa connaissance en Sancerre et nous a regalés de bout en bout. Il est cette fontaine fraîche, alerte, qui avale sans rejeter (ça fait rêver, hein les mecs?) , indispensable à LPV Normandie. On l'aime, on peut le prêter, mais faut nous le rendre!

Merci Marie pour ta disponibilité et ta patience, merci aux araignées!

PS: si vous cherchez à repenser Rabelais et Gargantua, on a un mec qui parle peu mais qui pourrait vous y aider, surtout si vous le mettez devant une table.
11 Oct 2009 16:16 #30

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck