Amateur débutant en vin, totalement novice en vieux millésimes, quand Florent m'a proposé cette dégustation, j'ai tout de suite senti que j'allais passer un cap dans ma jeune vie de dégustateur. Je ne savais pas si j'allais être "à la hauteur" et j'avoue que j'étais un peu stressé. Heureusement, ça se passait entre amis, dans des conditions idéales et avec un excellent repas concocté par le maître des lieux pour accompagner ce voyage.
Les commentaires sont les miens, avec mes mots encore hasardeux parfois, différents de ceux de Florent, j'ai essayé de ne pas me laisser influencer par les dégustateurs aguerris de la table !
Veuve Cliquot, 1979
On commence les hostilités avec un type de vin que je connais très mal et que je n'apprécie guère d'habitude.
Le liquide très joliment bulleux, doré, presque ambré, donne un nez de fruits confits, de brioche, de miel et de glace caramel. Incroyable pour moi.
La bouche est superbe, fraîche, vineuse, mentholée, sur la pêche, le gaz est extrêmement agréable.
J'adore !
Montrachet, Jacques Prieur, 2001
J'ai beaucoup de mal à décrire ce que je sens et goûte.
Le nez est plutôt doux, la bouche est grasse, minérale, sur les fruits jaunes.
Les amis de Florent passe en revue tout le vignoble français, avant de se fixer sur un Chardonnay bourguignon lorsque le vin s'ouvre dans le verre. Je me voyais pour ma part en Vallée du Rhône nord. Je ferai mieux la prochaine fois !
J'aime beaucoup ce vin, même s'il m'a moins surpris que le Champagne.
Griotte-Chambertin, Joseph Drouhin, 1980
Nous compatissons avec la fureur de Florent, qui me fait remarquer qu'au final on se retrouve avec un vin de mon année de naissance !
Le nez est réduit, je trouve des relents de SO2, de champignons, avec des notes façon Poulsard du Jura.
La bouche n'a pas grand intérêt, c'est buvable, certes, mais je ne m'en reservirai pas.
Calon-Ségur, 1926
On change de registre, c'est un euphémisme !
La couleur foncée, presque encre de seiche/prune est impressionante.
Le nez est sur le vernis à ongle, beaucoup au début, puis quand le vin (non carafé) s'ouvre dans le verre, il laisse place à plus de complexité, même si je suis dérouté.
Ce que Florent trouve au nez, je le sens en bouche, laquelle est massive, à la fois épaisse et soyeuse, sur le cuir, le vieux meuble, j'ai l'impression d'être dans une brocante ! Et le vin présente encore du fruit ! Je suis épaté par une telle matière et une telle richesse quand le millésime est dévoilé. La surprise laisse place à l'excitation de boire ce vin de 83 ans, un millésime atypique d'après les convives expérimentés. Lorsqu'on me ressert un verre, je prends conscience de son âge, je le re-bois avec respect.
Grands Echézeaux, Gros Frère et Soeur, 1985
Le rouge est cette fois bien brillant.
Le nez sent la fraise en sirop, en confiture. Rien à voir avec la description faite auparavant par Florent et son ami qui l'avait goûté à l'ouverture !
La bouche présente un très belle acidité, on retrouve la fraise, la grenadine, les fruits de la passion et les bonbons tutti frutti. Une vraie confiserie sans sucre !
Superbe.
Hermitage, Cuvée Velours, Chapoutier, 1982
La couleur est d'un ambré discret.
Le nez est alcooleux, miel/cire d'abeille.
La bouche manque un peu de sucre, sur les noyaux de cerise, un très léger caramel, une acidité agréable. J'ai une impression de vin muté.
J'aime, mais on est un cran en-dessous des précédents je trouve.
Au final, mes bouteilles préférées sont le Champagne et le Calon-Ségur, chacun dans leur style, car tous deux m'ont fait découvrir des horizons nouveaux.
Le Grands Echézeaux talonne juste derrière. Le Montrachet était moins surprenant, même si délicieux. Dans un autre contexte je l'aurai perçu différemment.
Une soirée incroyable, grâce à ces 3 passionnés, aussi agréables à écouter que leurs bouteilles le sont à boire, grâce à la petite femme de Florent aussi ! La mienne est tout aussi heureuse d'avoir découvert cette facette du vin.