Hier soir auront été servit dans l'ordre avec un menu assez simple de ma composition :
Champagne
Henriot Cuvée des Enchanteleurs Magnum 1995
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Clos des Bouches chères 2006 - Mersault 1er cru du Château Labouré-Roi
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Château Certan Giraud 1998
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Château Pontet-Canet 2002
* Non servit :
Quart de Chaume 2001 du Domaine des Baumard
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La cuvée des enchanteleurs 1995 en aura enchanté à la mise en bouche lors de l'apéritif de part sa rondeur, sa fraicheur, son côté fumé assez discret et ses notes d'agrumes, florales, et mentholé ont eut vite fait de conquérir mes convives.
Ma note : 17/20
Sur les St Jacques et leur crème, ciboule et persil relevé d'une pointe de citron fût servit le
Clos des bouches Chères.
Là, je fût dans un premier temps un peu désemparé tant le vin pourtant servit à 10 °C semblait vouloir partir du côté de l'élevage (notes toastés, grillé dominantes, le fruits se faisant discret), remontant encore en température, des notes florales et minérales associées à une finale beurré élégante ont pris place progressivement juste pour me faire changer d'avis. Un petit reproche, l'acidité était encore trop marqué(décidément les vins blanc de ce domaine ont vraiment besoin de temps pour s'ouvrir).
Ma note : 14/20 à revoir dans 5 à 10 ans, car aujourd'hui le vin m'a parût beaucoup trop jeune, mais aura tout de même été fort apprécié.
Le dernier
Certan Giraud 98 de ma cave eut la difficile mission d'entamer la série des rouges.
Il s'en tira ma foi avec les honneurs sur ma première chartreuse contenant une poule(plus tendre et discrète). Le vin était gouleyant quoiqu'en retrait par rapport à mon dernier commentaire concernant ce millésime que j'avais trouvé remarquable, mais là le vin était visiblement assez fermé, sur le cassis et la réglisse, tannique avec une finale acide assez longue qui me fit penser que j'aurais dû attendre cette dernière bouteille quelques années de plus...
Ma note : 15,5/20
Vint ensuite les verres vidés sur ma seconde chartreuse
Pontet-Canet 2002.
J'avais hésité à ouvrir un 2004 étant donné les commentaires de dégustation élogieux fait par Jean-michel Comme... Finalement ce 2002 se fût avéré un bon choix tout de même, bien au delà de mes prévisions.
Il s'est comporté en véritable esthète, un Mouton n'aurait je penses pas fait beaucoup mieux. J'ai retrouvé dans ce nectar un certain nombre de chose qui me font dire comme je l'avais déjà évoqué il y a quelque temps que 2002 serait une année faste pour les grands Pauillac. Une année qui va se révélé dans le temps, progressivement mais surement. Quel plaisir que de suivre cette évolution grâce aux nombreuses bouteilles de 2002 que je m'étais procuré. J'avais eu le nez en privilégiant à l'époque 2002 par rapport à 2001 qui était beaucoup plus démonstratif à l'époque.
Pour en revenir à la dégustation après presque 10 heures d'ouverture dont 3 heures de carafe, le vin était assez ouvert pour être servit.
Le Coq en chartreuse aura été bien accompagné par le vin. La chair un peu plus ferme de l'oiseau mais aux arômes de thym et d'épices mêlé aux légumes carottes, choux, navets... avait un rapport presque fusionnel avec un Pontet-Canet à la robe belle rubis presque noire dont les effluves de cassis d'une intensité saisissante étaient relevés par la sauce aux abats-morilles et groseilles. La complexité du nez nous fît disserter sur les notes de cassis(omniprésent), de moka(discret), la réglisse et le tabac. En bouche le vin si il semble encore avoir de la marge avant d'atteindre l'harmonie parfaite a fait preuve d'une grande classe et d'une puissance impressionnante à ce stade.
La finale est d'une longueur absolument remarquable, interminable est le meilleur qualificatif que je puisse trouver, on retrouve en rétro-olfaction cassis et grand-Havane avec même le souvenir du Havane sur ma langue grâce à juste ce qu'il faut d'astringence, un vin tannique mais pas trop. L'acidité bien intégré et bien présente me fait penser que ce vin va s'avérer passionnant à suivre tout au long de sa garde.
Ma note : 17,5+/20
Bon cela pourrait tenir du parti-pris tant il est vrai que j'apprécie au plus haut point le travail de Jean-Michel Comme depuis le millésime 1999. Mais bon lorsque vos 7 convives sont d'accord avec vous... D'autant que 2 d'entre eux n'avaient jamais bû de Pontet-Canet avant hier soir et avaient plutôt un penchant certain pour Mouton-Rothschild.
J'ai été même surpris de les voir comparer ce "modeste 2002" à un Mouton 89 qu'ils avaient dégusté il y a 2 semaines. Ils ont préférés la trame aromatique puissante et la persistance du Pontet-Canet. Je n'aurais probablement pas été jusque là, mais je dégusterait la prochaine fois avec eux un Mouton 89 afin de conforter ou non leur avis.
Il est vrai que les Moutons 82 et 88 que j'ai dégusté récemment ne m'avaient pas transcendé... Probablement mon palais n'est t'il pas suffisamment formaté Mouton ou Parker...
Au final je n'ouvrit pas le Quart de Chaume prévu car Pontet se suffisait à lui seul et que cela était mieux pour tout le monde afin de garder un semblant de sobriété pour le retour motorisé.
Une grande série pour terminer l'année, je vais oublier le Quart de chaume, je le sais exceptionnel, et je l'attendrais encore quelques années...
Amitiés à tous et bonne et heureuse année,
Jean-Aubert