Bonjour à tous,
Ce week-end d’Octobre, nous étions quelques joyeux lurons à partager un très bon repas et des vins tous en accord chez notre ami Sylvain (si le vin…) et sa tendre Stéphanie. Tels des rois, ils nous ont accueillis puis choyés, bichonnés, en tout cas gâtés, de 19H à 2H du matin, sans relâche et à travers un art culinaire fort bien maîtrisé. Je ne ferai pas ici l’apologie de cette cuisine mais plutôt le compliment et l’éloge du chaleureux moment et des vins offerts, que nous avons tous très apprécié et pour cause...
Les vins sont servis à l’aveugle, en accord avec un plat et dans l’ordre présenté ci après.
1) Champagne (65% pinot noir, 35% chardonnay)
Bolinger grande Année 1999
Ce vin introduit la soirée que nous savons par avance des plus sympathique...
- La robe est paille et déploie de très fines bulles qui viennent amuser nos yeux dubitatifs.
- Le nez est moyennement intense, très délicat et tout en finesse, exprimant des senteurs de brioche légères.
- En bouche, le vin reste sur la finesse, la bulle observée fine caresse à peine nos papilles tant elle est délicate et caractéristique d’un grand vin de Champagne. Le vin est tendu, presque crayeux en finale, c’est très joli. Les saveurs sont primaires et secondaires, aucune note d’évolution chez ce champagne qui apparaît tel un réel grand vin.
Très joli, noté 17/20
2) Loire blanc, Vouvray (100% Chenin)
Clos du Bourg, Moelleux 2003
- La robe est couleur or, assez soutenue, brillante et limpide avec un gras généreux signifié par les nombreuses larmes qui se dessinent contre la paroi du verre.
- Le nez est d’une belle concentration aromatique, offrant à nos sens des senteurs gourmandes de cire et de gelée de coing que l’on aurait pu apprécier plus complexes.
- En bouche le vin se montre souple et sucré, sans excès. Assez vive malgré le millésime solaire, la bouche développe un fruité gourmand et séduisant soutenu par une belle tenue sans une concentration énorme. C’est bien fait sans être éblouissant, un vin facile à aborder, facile à apprécier.
Noté 15,5/20
3) Alsace Grand Cru « Brand »
Domaine Zind-Humbrecht, Riesling vendange tardive 2004
- La robe est couleur or, elle attire le regard et introduit bellement le cru.
- Le nez est d’une belle intensité et d’une bonne complexité aromatique, exhalant des fragrances de fleurs blanches, de coing et d’abricot très engageantes et à l’allure sucrée, enjôleuse.
- En bouche, le vin est goûteux, sucré, armé d’un gras généreux et d’une acidité correcte que l’on aurait aimée un peu plus incisive... Ceci étant, le vin ne souffre pas d’une lourdeur quelconque, il offre beaucoup de fruit et apparaît tel un délicieux nectar à nos papilles en éveil. Un joli vin de ce jour, certainement un vin formidable en devenir, que la patience en cave rendra certainement plus riche encore et délectable.
Noté 16,5/20 (à voir à la hausse dans quelques années)
4) Jurançon sec (100% Gros Manseng)
Clos Uroulat, Cuvée Marie, raisins surmûris, millésime 2000
- La robe est or et laisse naître des belles larmes qui se perdent dans le disque du verre.
- Le nez est racé, fort distingué et d’une belle complexité. On relève des notes de fumée associées à des senteurs de fleurs blanches délicates.
- En bouche, le vin se montre savoureux, il déploie beaucoup de tenue avec un côté salin et iodé important faisant saliver le dégustateur. Le vin est parfaitement sec, doté d’une belle acidité, les 15% d’alcool sont ressentis sans pour autant apparaître gênants, la température assez basse au service convient parfaitement au vin qui déploie plus tard avec un retour plus chaud, des sensations éthérées aucunement ressenties au début du service.
Un vin donc à servir frais que beaucoup d’entre nous ont réellement appréciés
Noté 17/20
5) Bourgogne, Meursault (100% Chardonnay)
Domaine Coche-Dury 2004
- La robe est couleur paille tirant légèrement vers l’or clair.
- Le nez est intense, sur des notes d’élevage qui demandent encore de la patience pour se fondre et s’harmoniser avec le fruit à ce jour en retrait. Le moka et la noisette grillée sont les odeurs principalement ressenties, laissant quelque peu de côté les arômes primaires et fins du chardonnay...
- La bouche est très vive, elle déploie un gras certain sans trop d’ampleur et conserve l’expression des aromes secondaires. La belle tension dont est doté ce vin signe une belle réussite et un avenir aux valeurs sûres et au charme grandissant ! Un grand vin en devenir, à ce jour un cru quelque peu écrasé par l’élevage.
Noté 16,5/20 tout de même.
6) Bourgogne rouge (100% Pinot Noir)
Givry 1er Cru, Domaine Joblot 2005
- La robe est assez peu profonde sans être délavée, elle est vive au contraire et d’un bel éclat aux couleurs cerises tirant vers le rubis.
- Le nez est intense et très respectable, pur en fruit sans maquillage, il séduit par sa race. Des senteurs de cerise, de noyau de prune rouge ainsi qu’un subtil chocolat sont perceptibles et envoûtent quelque peu nos sens.
- En bouche, le vin se montre assez vif, doté d’un joli fruit rappelant la groseille et la cerise. C’est bien fait sans être trop séducteur ; un joli vin pour la table qui saura accompagner à merveille bon nombre de plats raffinés.
Noté 16/20
7) Châteauneuf-du-pape,
Clos des Papes 1985
- La robe est acajou, translucide et limpide pointant l’évolution du cru mais ne supportant aucune turbidité.
- Le nez est très élégant, il déploie des arômes tertiaires de prune cuite et de sous bois et de cuir d’une façon assez intense et délicate.
- En bouche, le vin est fondu, souple et encore généreux. Le toucher lisse présente des saveurs évoluées au sein desquelles le fruit est encore perceptible. Un très joli vin idéal en gastronomie.
Noté 16,5/20
8) Bordeaux, Pessac Léognan (60% Cabernet Sauvignon, 40% Merlot)
Château Pape Clément, millésime 2002
- La robe est opaque, le disque est fin d’un rubis tendant vers l’évolution du pourpre
- Le nez est élégant sur les fruits et le caramel, lui donnant un certain attrait.
- En bouche, le vin montre une structure coulante, fluide, sans trop de gras ni d’aspérité. Sans une immense matière matière, le vin joue plus la carte de la finesse que de l’opulence, il est agréable à déguster sans ébahir son auditoire… Un vin bien fait.
Noté 16/20
9) Bordeaux, Saint-Estèphe (78% Cabernet Sauvignon, 20% Merlot, 2% Cabernet Franc)
Cos d’estournel, millésime 2001 (terroir : graves günziennes sur calcaire)
- Le robe est profonde et commence à laisser paraître des notes d’évolution sur son disque assez fin.
- Le nez est élégant et complexe, d’une bonne intensité aromatique, il offre des parfums terriens de champignon et de sous-bois auxquels de petits fruits rouges viennent s’accorder.
- En bouche, le vin se montre parfaitement équilibré et offre une certaine mâche. Un vin concentré qui joue ici les prémisses de sa vie et qui semble voué à un bel avenir. J’ai beaucoup apprécié ce vin.
Noté 16,5/20 (à voir à la hausse certainement d’ici 10 ans…)
10) Australie, Mac Laren Vallée (100% Syrah)
Domaine Oliverhil, cuvée Shiraz « Jimmy Section », millésime 2005
- La robe est opaque, impénétrable au disque très fin et pourpre violacé.
- Le nez est puissant et doux, embaumant des odeurs de fruits très mûrs et de noyau de cerise.
- La bouche est onctueuse, riche, crémeuse, dense mais on relève un net déséquilibre vers le sucre... Je serais plus sévère que mes acolytes trouvant une trop grande lourdeur à ce vin auquel le sucre n’apporte aucune légèreté... Servis sur le fromage, l’idée est origonale mais fort bien pensée !
Noté 15,5/20
11) Bordeaux Sauternes
Château La Tour Blanche, millésime 2001
- La robe est d’un or scintillant avec les reflets vifs presque argentés dans la lumière.
- Le nez est frais et laisse échapper des effluves d’abricot et de fleurs blanches, assez légères.
- En bouche, le vin se montre friand, très bien équilibré et plein de fraîcheur, mais il manque un peu d’opulence et de puissance à mon goût... Un vin fin, déroutant selon moi et l’expérience que j’ai des Sauternes dans ce millésime riche qu’est 2001 !
Noté 16/20 ce vin gagnera sans aucun doute en complexité et opulence dans quelques années, un vin de garde donc.
12) Maury 1959
- La robe est acajou, translucide et grasse
- Le nez est douteux, il présente des senteurs cartonneuses et de noix qui font penser à un fino.
- La bouche est grasse et sucrée, elle n’est pas du tout déviante vers le carton, on sent l’oxydation du cru, mais cette dernière n’est pas écrasante, elle parvient à s’accorder avec un fruit tout de même en retrait et apporte à la soirée un petit instant émouvant...
Noté 15/20
13) Loire, Savennières (100% Chenin)
Clos de la Coulée de Serrant, 2004
- La robe est d’un or brillant et marquée par une importante capillarité.
- Le nez est réduit à l’ouverture imposant des senteurs de choux de Bruxelles ; il mettra un bon moment à s’ouvrir (dégusté 24H plus tard) pour exhaler des parfums gourmands de fruits du verger bien mûrs, où le coing prend la primeur et des allures sucrées, enjôleuses de gelée.
- En bouche (24H après ouverture), le vin est puissant sans agressivité, d’une texture onctueuse de par son gras distingué. Le vin ne présente pas de sucre résiduel il est bien sec mais semble parfois assez tendre, en raison de sa structure des plus grasse pré évoquée et du fruit généreux qu’il déploie. Une très belle bouteille à côté de laquelle l’on passe à côté à 100% si elle est ouverte au moment…
Noté 17/20
Un très grand merci à nos deux maîtres queux pour leur accueil des plus chaleureux et des mieux réussis ! Une ambiance formidable débordant de jeunesse et de rythme, des mets fins et des crus distingués de toutes origines. Rien à dire si non Bravo !
Et… à la prochaine !
Amicalement,
JU