Nous voici réunis à quelques privilégiés afin de célébrer le jubilé de notre amis Luc, voici le compte rendu des bouteilles débouchées hier soir toutes dégustées à l'aveugle:

Mises en Bouches :

1. Jacquesson Cuvée Signature 1988 : ***
Une belle bulle, un nez légèrement toasté, en bouche c’est ample , distingué et vif, la finale est assez longue, une bouteille sympa pour entamer la soirée.

2. Krug Grande Cuvée :****(*)
Bulle assez fine, au nez, plus discret que le Jacquesson, on est sur des notes d’agrumes, en bouche la différence se fait, la richesse de la bouche est superbe, c’est ample, riche et crémeux , de plus c’est très éclatant et doté d’une belle longueur, j’adoré.

Liquoreux bordelais 1983 :

3. Château Rieussec Sauternes 1983 : ***
Belle robe ambrée, nez typé sauternes aux notes de cire, de miel et de fruits confits, en bouche, c’est assez agréable, ample, on retrouve les notes cireuses, la finale se termine un peu simplement, mais c’est sympa.
4. Château Climens Barsac 1983 :****(*)
Autre style, robe presque identique, mais nez, on a déjà un sentiment de fraîcheur, on est sur de l’agrume vif, de l’ananas et du miel, en bouche c’est éclatant et vif, on retrouve les notes d’agrumes, et la bouche se termine sur une acidité qui sert vraiment le vin, un superbe flacon.

Série Rieslings :

5. Domaine Zind-Humbrecht, Clos St Urbain, Rangen de Thann SGN 1998 :***(*)
Robe or, nez encore fermé, mais donnant quelques notes d’agrumes (surtout pamplemousse), en bouche belle fraîcheur, on ressent l’agrume, le miel d’acacia et des notes fumées, à l’heure actuelle difficile de dire que c’était un riesling.

6. Domaine Deiss Altenberg de Bergheim SGN 1989 :***
Robe dorée, au nez c’est citronné et mentholé, en bouche vive acidité, marquée, on retrouve le citron assorti de notes plus mielleuses, la finale est légèrement acide.

7. Domaine Zind-Humbrecht, Grand Cru Brandt VT 1989 :*****
Magnifique robe brillante, nez aux notes d’agrumes, d’anis léger, de fumée, pétrolées également, en bouche c’est un équilibre parfait, richesse et vivacité, on retrouve le citron en bouche, la finale est éclatante et tendue, c’est superbe.

8. Domaine Trimbach, Clos St Hune 1997 :**(*)
Vin difficile à déguster à l’heure actuelle, à l’acidité prononcée, il est encore fermé et réduit, et dominé tant au nez qu’en bouche par les arômes citronnés et fumés. A revoir.

9. Domaine Hugel VT 1983 :****
Belle robe brillante, nez typé aux notes pétrolées, de menthol et d’eucalyptus, d’agrumes, c’est une belle complexité d’ensemble, une bouche complète et vive, un tout beau riesling.

Rouges Bordelais 1983 :

10. Château Trotanoy Pomerol 1983 :**
Robe peu soutenue, assez évoluée, au nez l’humus et la réglisse, peu de fruits, en bouche, on retrouve la réglisse assortie de notes fumées, acidité assez présente, finale assez courte.

11. Château Lynch-Bages Pauillac 1983 : ***
Robe sombre, Nez puissant de cuir, sanguin, avec des notes encore fruitées, en bouche c’est assez ample et riche, cela manque un peu de finesse mais cela reste un très joli vin.

12. Château Lafite-Rothschild Pauillac 1983 :***(*)
Belle robe encore jeune, Au nez c’est assez complexe, on ressent des notes boisées, de cuir, de fumé, et un léger fruité, cela manque un peu de matière en bouche, cela se termine assez simplement.

13. Château Haut-Brion Pessac-Léognan 1983 :****
Nez d’une belle intensité, prononcé sur les notes de tabac et de fumé, en bouche c’est sauvage, sanguin, on trouve également des notes épicées. La finale se dessine bien, tout en finesse et accrocheuse. Beau vin.

14. Château Cheval Blanc Saint Emilion GCC 1983 :*****
Robe sombre, Nez complexe, sur des notes fumées, sanguines, poivrées, en bouche c’est massif, d’une grande douceur, les tannins sont fondus, l’équilibre est quasi parfait, c’est un vin vraiment complet et magnifique, mon préféré de la soirée.

15. Château Margaux 1983 :****(*)
Belle robe encore jeune, Nez jeune également, boisé fin, poivré,menthol,cuir, très complexe, en bouche les tannins sont encore présents, il a encore du potentiel, on retrouve les notes de cuir et de poivre, en finale il reste en bouche et se finit en finesse, magnifique vin.

16. Château Palmer Margaux 1983 :****(*)
Robe peu évoluée, nez encore sur le retenue, on pressent un potentiel énorme, on décèle après agitation, du boisé en finesse, un fuité présent et élégant, des notes florales délicates, en bouche, la force tannique est là, le vin n’est pas encore à son apogée, mais c’est déjà grand, la longueur est excellente.

Série Mixte :

17. Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape 1983 :*****
Robe assez claire, légèrement tuilée, au nez c’est sauvage, mais fruité, on a des notes de fraises écrasées, florales et de girofle, en bouche c’est ample, plein et complet, avec une magnifique sensation de fraîcheur superbe vin.

18. Domaine Charvin Côtes du Rhône 2006 :****
Un vin contrastant avec les vieux flacons dégustés jusqu’à lors, la robe noire, un nez débordant de fruit et de floral, surtout la violette, les épices également, en bouche c’est rond, suave et gouleyant, c’est un vin délicieusement frugal…

19. Jus Soli Vin de Table de France 2000 :***(*)
Robe soutenue, Nez sauvage, terreux et de garrigue, avec des notes fruitées et poivrées, en bouche c’est ample, une légère acidité présente mais ne gène pas l’ensemble, au final un vin agréable.

20. Domaine Rollet Vin Jaune 1983 :****
Robe or paille, Nez de fruits secs noix et noisettes, avec en arrière trame des notes légèrement citronnées, en bouche superbe équilibre et fraîcheur, Avec de plus une superbe longueur.

21. Domaine Cazes, Rivesaltes, Cuvée Aimé Cazes,1976 :****
Belle robe orangée, au nez, le moka ressort, le caramel, des notes toastées, en bouche c’est riche mais équilibré, c’est très peu évolué, on se croirait devant un vin jeune, la finale est vive et persistante. Superbe avec le Tiramisu au Speculoos.

Voilà, en bref, une superbe soirée, un très haut niveau des vins, et les excellentes préparations culinaires de notre ami Laurent L, Merci à tous et surtout à notre Hôte.

Grand Merci Luc,

JULIEN M

Encore un tout grand merci à Luc pour cette magnifique soirée, je ne rajouterai rien aux commentaires de Julien qui exprime si bien mon ressenti de cette belle dégustation.

Encore bon anniversaire à toi, Luc, et on recommence mercredi.

Merci Julien pour le CR.
Juste une petite erreur sur un vin, le n°6, qui était un Riesling Altenberg de Bergheim SGN 1997 et pas 1989.
Il manque également le Trimbach Frédéric-Emile 1983 VT, mais c'est normal, il était bouchonné...
Je reviendrai un peu plus tard sur les commentaires des vins qui m'ont le plus marqué, en ajoutant ceux du lendemain, réservés aux survivants, qui n'étaient pas mal non plus, je parle des vins, pas de participants dont la mine déconfite s'est cependant améliorée grâce à un petit vent frais venu de Sibérie...

Luc

Domaine Deiss Altenberg de Bergheim SGN 1989 :***
Robe dorée, au nez c’est citronné et mentholé, en bouche vive acidité, marquée, on retrouve le citron assorti de notes plus mielleuses, la finale est légèrement acide.

Salut, Julien ...
Quel cépage ?

Trouvé Ste-Hune 97 excellent (les 2 amis présents ont identifié sans pb la cuvée).

Jus Soli Vin de Table de France 2000
Qui réalise ce vin ?

Belle série de 1983 (année de naissance ?).

Tout d'abord, je remercie Patricia et Luc pour leur accueil simple mais généreux !
Merci à Julien, le Bob des notes de dégustation seulement , pour ce beau CR.
Rien à ajouter non plus.

Je retiendrai pour ma part quelques enseignements, majeurs, à mon niveau.

2 belles découvertes en champagne et mon premier Krug.
Vraiment superbe.
2 beaux liquoreux, avec un Climens pétri de finesse.
A part l'échantillon bouchonné, des Riesling tous aussi beaux les uns que les autres avec un bémol sur le Clos St Hune 97 assez tendu.
Pour les rouges dégustés, je baisse mon chapeau.
Même si, hiérarchiquement, les Bordeaux dégustés sont plutôt en haut de classement, je m'incline devant leur équilibre, leur fraîcheur et la haute qualité de l'ensemble.
Sans doute les goûts de chacun sélectionneront-ils l'un ou l'autre par préférence.
En ce qui me concerne, mon palais a goûté pour la première fois Haut-Brion, Cheval Blanc et Margaux.
Merci à Marc et à Didier pour les apports plus que gourmands !

Et encore une mention spéciale pour Laurent alias le Chef Coq de la soirée, notamment pour son boeuf bourguignon sudiste très savoureux !

Enfin, un merci tout particulier à Luc qui nous a donné la possibilité d'accéder à cette magnifique dégustation.

Olivier

C'est presque un discours de remise des Oscars

Je vois que le duel Margaux-Palmer semble se terminer sur un match nul.

Comme promis, quelques commentaires succincts sur les vins dégustés ce week-end en bonne compagnie. Tous les vins sont bus à l'aveugle, bien entendu...



Les deux vins de Champagne qui ont ouvert le bal sont de styles diamétralement opposés. Le Jacquesson Signature 1988 est pris pour un 1996 par la plupart des convives, tant sa jeunesse est insolente et son acidité vive. C'est un Champagne d'une grande finesse, mais qui ne se livre pas encore totalement et qui se montre à ce stade encore austère. Krug Grande Cuvée est au contraire extraverti, puissant, ample, d'une grande générosité aromatique, d'une bulle moins agressive, parfaitement équilibré et long, je pense qu'il en a épaté plus d'un. Certains ont même tenté de détourner ma source d'approvisionnement, mais je ne me laisserai pas faire, qu'ils se le disent !

J'avais décidé d'axer la soirée du samedi autour de deux thèmes principaux, tout d'abord le millésime 1983, non pas parce que c'est mon année de naissance (j'aurais bien aimé...) mais plutôt parce que j'avais eu l'occasion d'acquérir quelques beaux Bordeaux de ce millésime peu estimé par rapport à son prédécesseur (et donc pas trop cher), et ensuite le Riesling, tout simplement parce que j'aime ça.
Lors de soirées marathon comme celle-ci, les liquoreux sont souvent laissés pour compte car présentés en fin de repas, quand tout le monde est fatigué, et sont rarement appréciés à leur juste valeur. J'ai donc convoqué mes invités assez tôt pour pouvoir découvrir les liquoreux avant le repas, quitte à les reprendre ensuite sur le fromage et les desserts, ce qu'on n'a pas manqué de faire.

Nous commençons donc par Rieussec 1983, qui se présente sous une robe ambrée du plus bel effet, mais qui ne me convainc pas totalement en bouche car il présente une finale qui manque légèrement de tension, avec également une petite pointe iodée. C'était d'autant plus marquant que Climens 1983 a ensuite fait parler toute sa classe, très nettement supérieure sur cette bouteille, avec un équilibre magnifique, une structure acide qui tire le vin très loin. Le lendemain, Rieussec se présentait un peu mieux bien que toujours légèrement pâteux, et toujours distancé par Climens.

Nous passons ensuite à la série des Riesling, que je décide de servir dans un ordre inhabituel (du plus sucré vers le plus sec) pour que la transition se fasse mieux entre les Sauternes et l'entrée de poisson.
Peu de gens ont reconnu le cépage (et encore moins le terroir) à la présentation du premier vin de cette série, le Riesling Rangen de Thann SGN 1998 de Zind-Humbrecht, tous deux masqués à ce stade par la grande richesse en liqueur et le botrytis. J'ai néanmoins été épaté par l'équilibre phénoménal de cette cuvée qui possède une grande tension acide et une longueur qui ne l'est pas moins. Il m'en reste une bouteille que je vais tenter de conserver une dizaine d'années pour profiter davantage encore de son potentiel énorme. A ses côtés, le Riesling Altenberg SGN 1997 de Deiss semble un peu terne, en même temps moins riche et moins tendu, moins complexe aromatiquement, il souffre incontestablement de la comparaison. Le lendemain, bu pour lui-même, il ne m'a pas impressionné outre mesure, semblant même assez fragile à l'air. Le Riesling Brand VT 1989 de Zind-Humbrecht a quant à lui mis tout le monde d'accord, tant ses qualités, très bien décrites par Julien sont impressionnantes. Pour ceux qui ont la chance d'en avoir en cave, vous pouvez ouvrir, c'est parfait aujourd'hui.
Nous passons à table pour les trois vins suivants qui accompagneront une excellente terrine de skrei préparée avec brio par Laurent Lab.
Grosse déception pour le Clos Saint-Hune 1997 monolithique, étonnamment acide pour le millésime, totalement sec (comme on pouvait s'y attendre) mais semblant curieusement dilué, d'une longueur moyenne. Peu voire pas de plaisir, et le constat était le même le lendemain alors qu'on a commencé par lui, ce qui permet d'exclure raisonnablement un problème lié à son positionnement dans la dégustation. Par contre, le Riesling VT 1983 Hugel m'a positivement étonné alors qu'il m'avait déjà à l'une ou l'autre reprise déçu quand, comme aujourd'hui, je l'avais placé en comparaison avec l'habituellement excellent Riesling Frédéric-Emile VT 1983 de Trimbach. Ce dernier ayant refusé le combat pour cause de bouchon défectueux, le vin de Hugel a eu le champ libre pour exprimer ses qualités, bien décrites par Julien.

A suivre...

Luc

Chapeau pour le parcours, en tout cas ...

Bon anniversaire Luc,
Décidément les Belges et les liquoreux c'est une grande histoire!

à mercredi

Alfonso

arrghhhh désolé Luc, tu es plus vieux que moi.
bon anniversaire!

Je poursuis le récit avec la série de Bordeaux 1983. Les vins sont ouverts en début d'après-midi disposés dans une pièce fraîche, aux alentours de 18° et seront servis un par un, à l'aveugle, l'étiquette étant découverte avant de passer au vin suivant. Je n'ai pas pris de notes, il n'y aura donc pas de description précise des vins.

Je savais que je prenais un risque en présentant cette série à un groupe dont la plupart des participants sont loin d'être des adorateurs des vins de Bordeaux, mais il y a des challenge que j'aime relever...



Le Château Trotanoy 1983 était clairement le plus faible de la série. Tertiaire, il a perdu son fruit, semble un peu mince et manque de longueur. Peu l'ont situé sur la rive droite, sous-bois et champignons étaient pourtant bien présents. On monte d'un ou deux crans avec le Château Lynch Bages 1983, nettement plus puissant et riche, encore fruité, bien équilibré, qui offre beaucoup de plaisir même si la finesse et la longueur font quelque peu défaut. Finesse et longueur qui sont davantage présents dans le Château Lafite-Rothschild 1983, bien typé Pauillac tout comme son prédécesseur, plus complet mais également plus austère à ce stade, il en a encore largement sous la pédale mais offre sans doute un peu moins de plaisir à ce stade que le Lynch-Bages, plus immédiat (si on peut dire, pour un vin de 25 ans...). Vient ensuite le Château Haut-Brion 1983, assez facilement reconnu à l'aveugle (qui a dit que la forme de la bouteille y était pour quelque chose ? ()), d'une grande élégance aromatique, qui fait davantage dans la finesse que la puissance, même si les tannins sont encore quelque peu accrocheurs. J'aime beaucoup, mais c'est finalement le suivant que le groupe retiendra, coup de coeur général pour le Château Cheval Blanc 1983, qui provoquera ce que je n'avais encore jamais observé dans les nombreuses dégustations auxquelles j'ai participé ou que j'ai organisées, à savoir les applaudissements de l'assemblée, moment assez émouvant pour un sentimental comme moi (interdiction de rire dans le fond de la salle !) et qui justifie à lui seul cette dégustation un peu folle. Revenons-en au vin, véritablement brillant, le seul de la série à avoir su conjuguer avec une telle harmonie ses qualités de jeunesse et celles apportées par la maturité, sa finesse, superlative, et sa puissance, contenue, le tout s'étirant très longuement pour notre plus grand plaisir. Les deux derniers vins n'ont qu'à bien se tenir car le maître, serein, a fourbi ses armes, et de fort belle manière ! De fait, malgré leur réputation on ne peut plus flatteuse, ni le Château Margaux 1983 ni le Château Palmer 1983 ne parviendront à la faire vaciller de son trône. Deux vins finalement assez semblables, qui écartent d'un revers de main ce que d'aucuns pensent être la typicité margalaise, faite de finesse quand il ne s'agit pas de maigreur, et démontrent que grande maturité et puissance peuvent également naître dans cette appellation, pour donner des vins complets, amples, encore très loin du déclin près de 25 ans après leur naissance. Deux magnifiques vins eux aussi, qui ont eu comme seul tort de passer après Cheval Blanc...

A suivre...

Luc

Trotanoy 83 m'a semblé manquer de coffre pour bien vieillir (verticale en 2000).

Récemment, 2 superbes vins : Montrose 83 (16,5/17) et Angélus 1983 (16,5).

Bon anniversaire Luc!!

Magnifique dégustation et très beaux commentaires!!

A mercredi (une soirée SM, ça promet )

Fx

Merci mille fois, Luc, pour cette soirée monumentale (et pour la suite également).
Je me retrouve parfaitement dans les commentaires de Julien (bravo !) et les tiens.

A très bientôt pour de nouvelles aventures.

Didier

Ben dis donc Luc, quelle série!

Pour impressionner autant, un public amateur d'autres cieux, ces Bordeaux ont du être très beau, vraiment très beau.

Jus Soli Vin de Table de France 2000
Qui réalise ce vin ?

Merci

Laurent,

En plus d'être impatient, aurais-tu oublié le fonctionnement du moteur de recherche ? C'est [size=large]ici[/size] ou encore [size=large]ici[/size] .

Luc

Le moteur de quoi ?

Je poursuis donc le récit de nos agapes.
La soirée de samedi tire tout doucement sur sa fin, mais certains semblent insatiables et en réclament encore. On en est pourtant déjà à 17 bouteilles ouvertes (et en grande partie vidées) pour 9 participants, dont 3 femmes qui boivent très peu... Il y a bien un crachoir mais son niveau reste étonnamment bas...
Je me rappelle alors avoir encore en cave une bouteille de Beaucastel 1983, qu'à la grande surprise de mes invités, je mets moins de 30 secondes à retrouver et à déboucher. Certes, le vin est au départ trop frais et demande un peu d'air pour s'exprimer, mais il réussit tout de même à s'imposer et à démontrer à tous ces petits vins bordelais que la véritable grandeur, c'est bien du côté d'Avignon qu'il faut aller la chercher...
Bizarrement, mes souvenirs de la fin de la soirée sont assez flous et évoquent davantage l'emmental que le gruyère, pourtant tous deux absents du plateau de fromages. Il faudra donc vous référer aux notes de Julien en ce qui concerne le très bon Côtes du Rhône 2006 de Charvin, d'une remarquable fraîcheur, le plus riche mais néanmoins très bien équilibré Jus Soli 2000, ainsi que les tous deux excellents Vin Jaune 1983 de Rollet et Rivesaltes cuvée Aimé Cazes 1976. Il reste cependant un peu de ces deux derniers vins, j'essaierai de vous en reparler plus tard.

A suivre pour les vins, moins nombreux mais pas moins grands, de la journée de dimanche...

Luc

Luc, le CDR 2006 de Charvin est-il deja a la vente ou l'as tu-eu par une filiere speciale ?

Pas encore vu a la carte de son distributeur suisse romand

Anthony,

C'est Marc de Wolf qui a amené la bouteille, il revenait d'un périple sur place.

Amitiés,

Luc

Le vin a été mis en bouteille le lundi préccédent la dégustation chez Luc, dixit Marc. Bouteille, d'ailleurs, sans étiquette.

Merci, ca promet !

Et, je confirme les propos de Luc sur la grandeur du côté d'Avignon : Beaucastel 1983 était époustouflant !

Olivier

Dernier épisode avec les vins dégustés le dimanche midi, en cercle restreint, le groupe ayant subi quelques désertions malencontreuses...



Après avoir regoûté quelques blancs de la veille, sans noter de différence majeure de comportement, je me rends compte que j'ai oublié au frais une bouteille de rieling australien que j'aurais du faire goûter la veille. Tant pis, on va tout de même le boire aujourd'hui ce Mount Horrocks Cordon Cut 2006, vin passerillé, qui ne titre que 10°5 d'alcool et possède un remarquable équilibre sucre-acidité digne des plus belles réussites allemandes, un vin totalement jouissif, dénué de la moindre lourdeur, que j'ai, vous l'aurez compris, adoré. Il me restait aussi un fond de bouteille ouvert une semaine auparavant, que nous n'aurons aucune peine à terminer, tant la qualité de ce TBA n°7 2004 d'Aloïs Kracher est elle aussi époustouflante, plus riche que le vin australien mais d'une acidité telle qu'il lui donne un côté aérien et une buvabilité exemplaire. En terme de plaisir, il n'y a décidément pas grand chose qui peut égaler un grand vin liquoreux.

Avec l'entrée, DidierD nous sert à l'aveugle un blanc dont j'ai beaucoup de mal à définir la provenance (je ne suis pas très doué à ce petit jeu), mais dont j'apprécie la complexité aromatique, la finesse et le très bel équilibre, qui achèvera de me désorienter quand il découvrira l'étiquette de ce très beau Mas Jullien blanc 2003. Etonnant de constater comme l'acidité a su être préservée de maîtresse façon dans ce vin, sans sacrifier la maturité, bien présente.

Il nous reste de l'excellent boeuf bourguignon de la veille préparé par Laurent Lab, qui accompagnera un risotto à la truffe pour la dégustation des quelques rouges prévus.

On commence par une comparaison, toujours à l'aveugle bien entendu, entre deux Châteauneuf-du-Pape qu'on se plaît parfois à rapprocher stylistiquement sur LPV, dans un millésime bien entendu totalement choisi au hasard...
Le Châteauneuf-du Pape 2001 de Charvin pour commencer, plait beaucoup, même s'il me semble moins prêt que le 2000 bu dernièrement chez Thierry Debaisieux, avec des tannins encore bien présents. Mais l'aromatique est belle, en finesse, avec cette touche de rafle qui lui apporte de la complexité. La bouche est puissante et demande encore quelques années pour s'assagir un peu.
Rayas 2001, reconnu à l'aveugle rapidement par mes invités, possède un nez qui m'envoûte toujours autant, fait de fraises écrasées et d'épices, et une élégance qui le classe totalement à part dans son appellation. On se disait que Rayas ressemblait peut-être davantage à Musar qu'au CND de Charvin, il faudra qu'on fasse la comparaison directe un jour.
La suivante, apportée par DidierD, est à l'aveugle pour moi, et comme d'habitude je me plante, mais il faut dire que ce n'était pas facile de trouver l'origine de cette très belle et élégante syrah qui nous vient du Maroc, Tandem 2005, né de l'association entre Alain Graillot et les propriétaires locaux de Thalvin. Une très belle découverte à prix doux !
Je dois par contre avouer ma perplexité devant le Gevrey-Chambertin Au Vellé 1997 de Denis Mortet, totalement noir, dont le style évoque davantage une syrah du Languedoc qu'un Bourgogne et qui sans être en soi un mauvais vin, c'est même plutôt bon, est assez éloigné de ce que je recherche dans un Bourgogne.
J'étais impatient de déguster la bouteille suivante, qui a fait couler beaucoup d'encre virtuelle sur LPV, où on a finalement plus parlé de son prix que de sa qualité. Elle est donc servie à l'aveugle (j'avais soigneusement évité d'annoncer la couleur) et la seule question posée à mes invités est de savoir si ils apprécient, ce qui au vu des mines réjouies ne semble faire aucun doute. La robe est très sombre et les égare un temps vers la syrah, le fruit est mûr mais sans excès, avec de belles notes chocolatées, l'élevage est présent mais parfaitement intégré, c'est très élégant. La bouche est remarquable de fraîcheur et fait totalement oublier les 15° d'alcool pourtant affichés sur la contre-étiquette. La texture est superbe elle aussi, les tannins encore bien présents sont très bien travaillés et la longueur est celle des grands vins. Le Priorat est évoqué et je pense qu'il peut effectivement y avoir un petit air de famille, puis assez rapidement, le nom d'Hervé Bizeul est cité comme l'auteur cette Petite Sibérie 2002. Inutile de dire que personne, après avoir bu ce vin remarquable, n'a émis la moindre remarque sur son prix de vente...

Ce sera tout pour cette fois, du moins provisoirement, vu que demain verra débarquer chez moi une nouvelle horde de belges venus déguster une verticale de Sociando-Mallet dans le carde du CDR-LPV Belgique. CR à suivre...

Luc

Luc,

J'ai mis un petit CR sur une pure grenache "Espectacle" de R. Barbier dans le forum Espagne. J'ai retrouvé une resemblance avec la petite Sibérie... mais il faudrait regoûter côte à côte. Dommage que je n'ai pas pu rester le dimanche.

Luc, tu es un sacré dégustateur. C'est vrai que la petite touche de rafle en fin de bouche apporte beaucoup de complexité au vin. C'est un des caractéristiques de Laurent Charvin. J'ai bu chez Laurent un verre de CdP 2001 avant de partir chez lui. Il me semblait assez ouvert pour l'instant. Tu as fait du "plop" et servi en verre?

Salut Marc,

Non, les vins étaient en carafe depuis 3 ou 4 heures, raison pour laquelle je n'ai pas pu changer mes plans suite à ton départ. Charvin 2001 était ouvert au nez, mais pas encore tout à fait en place en bouche à mon sens. Didier et Laurent sont peut-être d'un autre avis.
Merci pour la bouteille de Barbier, on ne l'a pas ouverte, je la réserve pour un de tes prochains passages à la maison, même si je ne te garantis pas qu'il y aura une Petite Sibérie en face...

Amitiés,

Luc

Luc,

Non, non, il ne faut pas. Quoi que pour la science on fait tout, non?
Pour le C9dP de Charvin. Certainement que c'est encore serré. C'est le style je crois.

Rayas, Charvin, rien que pour ces deux là j'aurais bien évité le veuve clicquot bu pour la naissance de mon neveu ce dimanche là (mais rassurez vous, j'avais aussi apporté mes munitions

Bon anniversaire Luc et à une prochaine certainement:)

Laurent

Laurent,

Si jamais tu es de passage ce soir, viens déguster quelques Sociando-Mallet avec nous. Ce sera rapide, il n'y a que 19 millésimes...

Luc