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Champagne Dom Pérignon

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dom Pérignon

Pour parler de platitude affligeante, il faut se sentir bien supérieur. Est-ce opportun, je ne sais pas.

Surtout quand on n'a pas compris.


Cordialement,
François Audouze
03 Oct 2011 22:46 #421

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Réponse de Vougeot sur le sujet Re: Dom Pérignon

François, je n'ai qu'un but dans la vie : être aussi brillant que vous ! ;)
Je constate néanmoins à la lecture de ce dermier message qu'il me reste encore énormément de chemin à faire.

Amicalement,

Vincent
03 Oct 2011 23:02 #422

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Dom Pérignon

"Je n'ai pas acheté de 1999 et je ne ressens aucun manque". C'est un bon début. Nous savons désormais que, pour un afficionado, 1999 ne vaut pas son prix. Tant pis pour nous autres qui l'avons acheté, qui avons consentis de gros sacrifices pour mettre cette bouteille sur la table à la majorité du p'tit.

Vincent,

L'avantage qu'a François sur nous, pôvres consommateurs, c'est qu'il peut déguster à l'oeil les Dom Pé lors de ses rencontres régulières avec Richard Geoffroy, le maître des lieux. Ca lui permet de répérer ceux qui lui plaisent, ou non.

Eric
Mon blog
03 Oct 2011 23:09 #423

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dom Pérignon

vougeot,
belle réponse du berger à la bergère (tu)


Cordialement,
François Audouze
03 Oct 2011 23:32 #424

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Réponse de hyllos sur le sujet Re: Dom Pérignon

C'est quand même marrant de voir que, finalement, personne ne cherche à mettre un terme à l'accrochage, quitte à remettre volontairement et de mauvaise foi du bois au feu. François a juste dit (avec à propos ou non, selon les avis) que Dom Pé a un prix (relativement) fixe et universel, ce qui fait qu'on n'a pas de surprise de ce côté là. En un sens, je suis d'accord : on connaît et se rappelle plus facilement le prix de Dom Pé que celui d'autres cuvées plus spéculatives (le prix d'un Salon est beaucoup plus variable). De surcroît, le prix est exactement le même d'année en année.

D'un autre côté, ça n'apporte pas forcément grand chose car énormément de vins ont effectivement un prix de sortie constant (surtout les production de volume, comme Dom Pérignon).

Ca n'ôte rien au fait que ce vin n'est pas toujours exceptionnel (ce que dit aussi François) et c'est certain qu'acheter un vin pareil à l'aveugle est un risque à ne pas prendre. De toute façon en matière d'excellence, aucun vin ne peut revendiquer le fait d'être exceptionnel chaque année, il n'en reste pas moins que si l'on veut continuer à le boire, il doit bien se vendre même les mauvais millésimes. Certes Dom Pé peut agacer car il a une marge énorme (LVMH pourrait aisément supporter l'absence d'un ou deux millésimes, ce qui n'est pas le cas d'un producteur de Grand Cru bourguignon). Dans un monde idéal, on ne sortirai les Grands Crus/Grand Vins que sur les millésimes au niveau... mais il faudrait être dans une autre logique. Une logique qui présupposerait une économie totalement différente.

En attendant, le mieux à faire est la même chose pour tous les vins : goûter, se renseigner... et choisir. C'est vrai de tous les vins et encore plus des plus chers.

NB : goûter les grandes cuvées de Champagne n'a rien de difficile ou de privilégié, c'est par exemple le cas au Grand Tasting. Ca n'est pas du tout la même problématique qu'en Bourgogne.

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
04 Oct 2011 09:43 #425

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Réponse de Fred B. sur le sujet Re: Dom Pérignon

"c'est certain qu'acheter un vin pareil à l'aveugle est un risque à ne pas prendre."

C'est sûr, on court le risque de se faire écraser avant d'arriver au domaine...
04 Oct 2011 10:54 #426

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Dom Pérignon

Aucun vin ne peut prétendre à l'excellence chaque année ? Sans doute...
Sauf que le cas des cuvées prestigieuses en Champagne est quelque peu différent, puisque censées n'être produites que dans les grands millésimes.
Vu le nombre de millésimes revendiqués par Dom Pérignon, soit il bénéficie d'un microclimat particulièrement favorable, soit on en produit également dans des années qui ne le méritent pas vraiment. Au vu du prix demandé, cela me semble tout de même difficilement acceptable...

Luc
04 Oct 2011 11:16 #427

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Réponse de Benoit Hardy sur le sujet Re: Dom Pérignon

Ca n'ôte rien au fait que ce vin n'est pas toujours exceptionnel (ce que dit aussi François) et c'est certain qu'acheter un vin pareil à l'aveugle est un risque à ne pas prendre. De toute façon en matière d'excellence, aucun vin ne peut revendiquer le fait d'être exceptionnel chaque année, il n'en reste pas moins que si l'on veut continuer à le boire, il doit bien se vendre même les mauvais millésimes. Certes Dom Pé peut agacer car il a une marge énorme (LVMH pourrait aisément supporter l'absence d'un ou deux millésimes, ce qui n'est pas le cas d'un producteur de Grand Cru bourguignon). Dans un monde idéal, on ne sortirai les Grands Crus/Grand Vins que sur les millésimes au niveau... mais il faudrait être dans une autre logique. Une logique qui présupposerait une économie totalement différente.

Pas d'accord. Lorsque Krug ou Salon décide de sortir un millésime, l'excellence est le plus souvent au rendez vous. Bien sur on peut tomber sur une année plus faible ou qui "cause" moins, mais lorsque l'on multiplie les dégustations, ça reste quand même minoritaire. Pour Dom Pé, force est de constater que la cuvée Vintage n'est pas au niveau attendu au vu du prix sur certains millésimes. Et pourtant œnothèque 1996 m'a fait vraiment vibrer.
Comme le fait remarquer Luc, pour revendiquer un millésime, c'est qu'il apporte quelque chose dans le style de la maison et/ou que le millésime est incontournable. Or, pour Dom Pé, la logique des millésimes ne me sautent pas aux yeux.

c'est certain qu'acheter un vin pareil à l'aveugle est un risque à ne pas prendre.

C'est quand même un comble pour un champagne de cette trempe. J'ai acheté Salon 97 sans l'avoir gouté avant, de même que Krug 89. Est ce que je le regrette non? Non loin de là.
Qu'on me dise qu'il fallait gouter avant de se jeter sur un champagne de récoltant qui s'avère ne pas être un style que l'on apprécie, je dis ok. Mais dire ça d'un porte étendard tel que celui-ci, c'est qu'il y a anguille sous roche.

NB : goûter les grandes cuvées de Champagne n'a rien de difficile ou de privilégié, c'est par exemple le cas au Grand Tasting. Ca n'est pas du tout la même problématique qu'en Bourgogne.

Pas d'accord non plus. Paris n'est pas la France. Ce n'est pas donné à tout le monde d'aller au Grand Tasting quand on habite à l'opposé du pays, faute de temps ou de moyen. L'occasion est là certes.
04 Oct 2011 12:02 #428

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Réponse de Fred B. sur le sujet Re: Dom Pérignon

Ce qui me questionne toujours, ce sont ces choix de sortie de millésimés qui diffèrent parmi de grandes maisons.
C'est particulièrement le cas pour cette fameuse trilogie 1997-1998-1999.
Salon et Bollinger sortent 1997, mais pas Krug ni Dom Pé (qu'on ne peut pas vraiment accuser d'être avare en millésimes). Je me demande pourquoi: j'adore Bollinger en 1997, et Salon semble au top.
En 1998, c'est l'inverse! Salon et Bollinger font l'impasse, mais Dom Pé et Krug millésiment cette année... Dom Pé 1998 ne semble pourtant pas inoubliable, et Krug, relativement aux autres millésimes, ne semble pas partir non plus pour rester dans les mémoires (Yves, reprends-moi si je me trompe, bien sûr).
Alors, un raisonnement simpliste serait de dire: ceux qui n'ont pas voulu miser sur 1997, à raison ou à tort, se rabattent sur 1998, parce qu'il faut bien sortir un millésime (et qu'on sait déjà, à cette époque, que de 1998 à 2001, ça ne va pas être jojo). Et ceux qui avaient misé sur 1997 (pour moi, à raison) pouvaient se permettre de faire relâche après trois millésimes consécutifs.
En 1999, autre cas de figure: tout le monde sort, sauf Krug! Enigme, encore une fois. Là, pour le coup, on ne peut pas vraiment accuser Salon d'avoir millésimé une année qui n'en valait pas la peine, eux qui sont généralement très économes (1989 non millésimé!). Alors, Dom Pé a-t-il raté son 1999? Bollinger idem? Et Salon?
En remontant le temps, on retrouve l'après 1990, 4 années pas folichonnes non plus, à part peut-être 1992, et encore. Et là, c'est plus clair: pour Krug et Salon, aucune de ces 4 années n'est millésimée. Pour Bollinger, 1992 sort, pour un résultat que je n'ai pas trouvé franchement génial. Dom Pé est encore plus généreux: 1992 et 1993, et la qualité de ces millésimes semble assez faible (Yves, François et d'autres pourront peut-être en témoigner). Là encore, que dire? Que Salon et Krug ont été intransigeants sur la qualité, et les autres un peu moins? Ou qu'ils ne pouvaient financièrement se permettre 4 ans sans millésimé? Force est de constater qu'après-guerre, ça n'est jamais arrivé pour Bollinger et Dom Pé (une seule fois 3 ans "d'absence", entre 56 et 58, et il était difficile de faire autrement vu l'extrême médiocrité de ces millésimes qui encadrent les exceptionnels 55 et 59).
Bien sûr, tout ça, ce sont des statistiques de comptoir qui ne reflètent pas la complexité de choix tels que ceux-là. Mais j'aurais bien aimé être une petite souris dans chaque maison, chaque année, pour entendre le pourquoi du comment du feu vert ou du feu rouge...

[size=x-small]Edits ortho[/size]
04 Oct 2011 12:38 #429

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Réponse de Vougeot sur le sujet Re: Dom Pérignon

Fred B. écrivait:
Mais j'aurais bien aimé être une petite souris dans chaque maison, chaque année, pour entendre le pourquoi du comment du feu vert ou du feu rouge...

Et si, tout simplement, le problème de Dom Pérignon était son image universelle de produit de luxe ?
Parmi les centaines de milliers de bouteilles vendues chaque année, combien sont dégustées par de vrais passionnés ? Combien le sont par des acheteurs plus intéressés par la flambe que par le contenu ? Dom Pé : signe extérieur de richesse ou signe de richesse intérieure ?
04 Oct 2011 13:15 #430

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Réponse de Fred B. sur le sujet Re: Dom Pérignon

Je t'entends, Vincent, mais alors pourquoi ne sortent-ils pas 1997??
04 Oct 2011 14:05 #431

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dom Pérignon

Fréd
Tu poses une question très intéressante et on voit bien que c'est un facteur humain qui intervient dans tout cela.
Pour Dom Pérignon, Richard Geoffroy est un passionné rigoureux qui vit son champagne comme si c'était son enfant.
Si les commerçants jouent à fond sur le bling-bling, lui il ne vise que l'excellence et tous ses choix sont faits pour faire le meilleur champagne possible.
Donc, l'idée qu'il pourrait faire du moyen parce que personne n'y verrait que du feu est une idée qui n'a aucun fondement.

Que la marque joue sur le bling-bling, ça c'est sûr. Mais en visant l'excellence absolue.
Nota : je n'achetais pas Dom Pé à cause de l'image bling-bling. Et quand j'ai découvert ce champagne grâce à Richard Geoffroy, je me suis mis à l'aimer, et maintenant, il fait partie de mes champagnes adoptés.


Cordialement,
François Audouze
04 Oct 2011 16:05 #432

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Dom Pérignon

il ne vise que l'excellence et tous ses choix sont faits pour faire le meilleur champagne possible.

Encore une fois, si c'était vrai, il y aurait deux fois moins de millésimes commercialisés, et sans doute deux fois moins de volume.

Luc
04 Oct 2011 16:43 #433

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Réponse de Fred B. sur le sujet Re: Dom Pérignon

Pas tant que ça... Il n'y a que le 1993 que pas grand-monde d'autre n'a sorti.
Et pas de 1994, alors que sauf erreur Cristal en a fait un.
Si Dom Pé avait en plus sorti un 1987, un 1991 et un 1994, là, la messe serait dite.

Mais pour les volumes, il est certain (?) qu'aucune autre "grande maison" ne sort une cuvée haut de gamme sur de tels volumes. Et ça, je ne peux pas croire que ça ne rentre pas en ligne de compte (Arriveriez-vous à accorder la même attention à vos dix enfants qu'à votre fils unique?)

Quand Salon sort un 1999, quand Krug sort un 1998, je ne peux m'empêcher de me dire, à tort ou à raison, qu'il y a un pari là-dessous, l'intention de faire un truc génial avec ce millésime-là. Mais un 1999 sur un million de cols, si c'est grand, c'est que le vinificateur est un génie...
04 Oct 2011 17:00 #434

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Réponse de PY Cainjo sur le sujet Re: Dom Pérignon

Krug, relativement aux autres millésimes, ne semble pas partir non plus pour rester dans les mémoires (Yves, reprends-moi si je me trompe, bien sûr).

1998 est un très beau millésime chez Krug. Si c'est ça un millésime moyen, alors je prends. Gustativement c'est un grand vin (mais on parle de quelques milliers de bouteilles, moins de 50000 dans tous les cas).

Alors, un raisonnement simpliste serait de dire: ceux qui n'ont pas voulu miser sur 1997, à raison ou à tort, se rabattent sur 1998, parce qu'il faut bien sortir un millésime (et qu'on sait déjà, à cette époque, que de 1998 à 2001, ça ne va pas être jojo). Et ceux qui avaient misé sur 1997 (pour moi, à raison) pouvaient se permettre de faire relâche après trois millésimes consécutifs.

en fait ça ne marche pas comme ça. Quand on décide de "faire" un millésime, on le décide au premier trimestre de l'année suivant la vendange. Alors biensûr dans de très rares cas, une maison peut avoir tiré des bouteilles et ne jamais les sortir mais c'est rarissime car ce serait un plantage énorme, un coût considérable, que faire des bouteilles quand pour ces cuvées on est dans des flacons spéciaux ? Donc quand on décide de faire Dom Pérignon 1998, on ne sait rien de 1999 ni de 2000 ni a fortiori de 2001. C'est pas comme à Bordeaux où on fait un vin tous les ans. Quand on décide de faire une cuvée spéciale c'est évidemment qu'on croit au millésime. On y croit dans l'absolu et aussi par rapport au style, aux appros spécifiques de la maison.

Les volumes en jeu comptent également et pour Dom Pérignon on parle en millions de bouteilles (pas seuklement un, plusieurs)

Pour Richard Geoffroy, c'est effectivement un immense passionné. Ne lui mettons aucune responsabilités sur les millésimes réputés faibles, il n'y est pour rien. Lui, c'est vraiment à partir de 2000 et surtout après alors jugeons le dans les années qui viennent.
04 Oct 2011 19:49 #435

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Réponse de Fred B. sur le sujet Re: Dom Pérignon

Pierre-Yves,
Merci pour ces précisions,
mais ne penses-tu pas que Krug 1998, relativement à 88,89,90,95,96,2000 et 2002, ne sera pas un des moins bons, même si dans l'absolu un excellent champagne?
04 Oct 2011 20:17 #436

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Réponse de Benoit Hardy sur le sujet Re: Dom Pérignon

Quelques questions me viennent à l'esprit: Quelle est la liberté d'action de Richard Geoffroy? LVMH ne met il pas la pression pour sortir le plus de millésimés possibles?
04 Oct 2011 20:32 #437

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Réponse de dfried sur le sujet Re: Dom Pérignon

PY Cainjo écrivait : " (...) Donc quand on décide de faire Dom Pérignon 1998, on ne sait rien de 1999 ni de 2000 ni a fortiori de 2001. C'est pas comme à Bordeaux où on fait un vin tous les ans. Quand on décide de faire une cuvée spéciale c'est évidemment qu'on croit au millésime. On y croit dans l'absolu et aussi par rapport au style, aux appros spécifiques de la maison.

Les volumes en jeu comptent également et pour Dom Pérignon on parle en millions de bouteilles (pas seuklement un, plusieurs)

Pour Richard Geoffroy, c'est effectivement un immense passionné. Ne lui mettons aucune responsabilités sur les millésimes réputés faibles, il n'y est pour rien. Lui, c'est vraiment à partir de 2000 et surtout après alors jugeons le dans les années qui viennent. "


Bonjour,

Encore une fois je ne suis pas un grand amateur de Champagne, les réservant pour quelques occasions.
Nonobstant parmi mes plus belles rencontres vinicoles je compte certains champagnes d'exception qui m'ont effectivement transportés.

Or, ici je ne peux m'empêcher de m'interroger.
Si l'on croit au millésime c'est que la récolte est de qualité. Si en plus en parle de cuvée/marque qui se veut d'exception c'est que la récolte est vraiment belle.

Or, si un travail de vigneron, et de maître de chai de génie permet non seulement de conserver d'une sortie à une autre certaines caractéristiques et de tirer le maximum de ce que l'on peut dans un millésime, sur des millions de cols cela me paraît plus s'approcher de l'assembleur de talent qui comme un parfumeur fera sortir l'effluve la plus homogène et la plus aguicheuse, mais pas forcément quelque chose qui méritera son rang, surtout dans le temps (je pense d'ailleurs à une comparaison Salon et Dom Pérignon 1996, le 1er m'ayant à ma grande surpris enflammé à sa sortie).

Mais surtout et puisque l'on ne peut s'empêcher avec une telle maison qui joue depuis aussi longtemps sur son aspect clinquant de penser en termes de marque, pourquoi une autre maison ne pourrait pas faire au moins aussi bien avec un ou quelques "petit(s)" million de cols, un pourcentage seulement de ce que produit à chaque fois Dom Pérignon ?
Et dans ce cas, quelle que soit l'honnêteté et le savoir-faire du technicien aux commandes, en quoi aurait-on vraiment quelque chose de si exceptionnel à défaut d'être rare dans sa coupe, autant de fois par décennie et autant de millions de fois par millésime produit ?

Cordialement,
dfried
04 Oct 2011 20:45 #438

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Réponse de Galinsky sur le sujet Re: Dom Pérignon

Krug 1998 et Clos du Mesnil, sont personnellement de grands plaisirs de dégustation (bus une nouvelle fois, la semaine dernière lors d'un déjeuner au Clos du Mesnil !) - encore sur la réserve, mais d'un fort bel équilibre, que le temps permettra de révéler à coup sûr.

2000 sortira prochainement pour Krug et également pour le Clos du Mesnil. Dom Pérignon est déjà sorti depuis pas mal de temps, Bollinger itou !

Eric
05 Oct 2011 00:22 #439

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dom Pérignon

Il se trouve que j'ai la chance de côtoyer des cadres du groupe LVMH et de voir comment sont organisées les délégations.
Ayant dirigé un groupe de plusieurs milliers de personnes, cela m'intéresse de voir comment un groupe aussi rentable que LVMH organise ses délégations.

Et, ce qui frappe, c'est ceci : tous les cadres ont une énorme pression sur le résultat. On présente des budgets annuels correspondant à des progressions sensibles, et l'on est engagé à produire des résultats.
Mais sur la stratégie qualitative, sur les choix qualitatifs, chacun jouit d'une délégation absolument fabuleuse.
Si Pierre Lurton décide qu'il n'y aura pas d'Yquem, il en a le pouvoir, et son budget en tiendra compte.
Si Richard Geoffroy décide qu'il n'y aura pas de Dom Pérignon, il en a le pouvoir, et son budget en tiendra compte.

Le groupe LVMH étant engagé dans le luxe total, il n'y aura aucune compromission sur le plan qualitatif. Ce qui veut dire que les seuls responsables de la qualité d'un millésime sont Pierre Lurton pour Yquem ou Richard Geoffroy pour Dom Pérignon.

Donc jamais un cadre au dessus dans la hiérarchie ne pourra imposer un millésime si Richard ne le veut pas.
C'est une des qualités énormes du management de LVMH de rendre les opérationnels responsables de ce qu'il font.

Donc tous les raisonnements du style : on leur impose du volume sans qualité sont des raisonnements faux.

Après, libre à chacun de ne pas aimer Yquem ou Dom Pérignon. Mais ceux qui les font sont des êtres fiers à qui on n'imposerait pas ce qu'ils ne veulent pas.
Et cette délégation est la clef du succès de ce groupe.
Nota : ce que je décris n'est pas bisounours. C'est la clef du succès d'un groupe hyper rentable car il joue sur la qualité.


Cordialement,
François Audouze
05 Oct 2011 00:22 #440

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Réponse de dfried sur le sujet Re: Dom Pérignon

Bonjour François,

Certes cela répond à la volonté résolue et affirmée de chaque marque appartenant au groupe LVMH de produire des gammes luxueuses.

Que cela réclame un style et un travail acharné n'est pas plus remis en cause, et ne l'a pas été plus haut je crois.

Ce qui laisse plus songeur en ce qui concerne Dom Pérignon, ce n'est pas le plaisir que d'aucun peut éprouver non seulement d'en posséder, mais également de le déguster.
C'est que l'on l'imagine exceptionnel, à chaque fois, alors que beaucoupde millésimes (même si pas tous), sont produits, et qu'à chaque fois des millions de cols s'amoncellent.

On ne remet pas plus en cause le talent des stylistes et des gérants qui parviennent à vendre des millions d'articles de maroquinerie Vuitton.
On ne remet pas plus en cause que ces produits sont indubitablement des éléments de luxe et travaillés comme tels, avec soin.

Mais sont-ils pour la plupart exceptionnels ? En comparaison avec d'autres marques utilisant d'autres matières et des quantités certes loin du micro artisanat, mais bien moins "industrielles", je trouve que non.
Car après tout LVMH ne se cache pas lorsque le groupe décide systématiquement même pour les marques les plus "intimes" que le groupe rachète, une politique de développement mondial démultipliant boutiques et offres. Cela vise surtout à mettre à disposition un maximum de tout ce qui peut être acheté même cher. Même les éditions limitées onéreuses sont le plus souvent assez éloignées de la rareté. Rareté toute relative lorsque l'on additionne le produit phare livré dans les principales villes de nombreux pays.

Ce n'est pas dire pour en revenir à Dom Pérignon que le vin ne peut pas y être bon voire plus, et certainement pas que la personne chargée de sa destinée n'ait pas une vision élitiste de son vin.

Mais une telle quantité ubuesque est elle en pratique compatible avec cet élitisme, cette expérience à part que l'on peut espérer en approchant un de ces flacons ?

A mon sens non.au regard d'autres Champagnes pas forcément moins onéreux, mais indubitablement d'une autre dimension.

Cordialement,
dfried
05 Oct 2011 04:09 #441

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Réponse de Fred B. sur le sujet Re: Dom Pérignon

François,
Je suis prêt volontiers à croire qu'il n'y a pas de pression sur Pierre Lurton et Richard Geoffroy, et plus facilement encore que tout est fait pour sortir le meilleur champagne possible, mais sur cette phrase:
" Le groupe LVMH étant engagé dans le luxe total, il n'y aura aucune compromission sur le plan qualitatif."
Je crois au contraire, personnellement, qu'une marque de luxe peut se permettre de ne pas avoir une qualité superlative, justement parce que le fait même de la posséder entre en bonne partie dans la satisfaction finale du client. Mais c'est un détail.
Je suis de l'avis de Denis: sans remettre en cause qui ce soit, dans l'élaboration du meilleur champagne possible, il me semble difficile d'atteindre à la méticulosité absolue avec un ou deux millions de cols, quand la chose semble possible avec quelques milliers de bouteilles.
Après, pour le rapport au prix, chacun individuellement fait des choix: personnellement, je fais souvent le choix d'un Bollinger lorsque je veux un BSA irréprochable (une seule déception sur un Spécial Cuvée en huit ans) à un prix que je trouve très compétitif (autour de 30-35 euros aujourd'hui). Je ne suis pas prêt à acheter Krug SC à 120 euros, encore moins lorsqu'on me dit que ce n'est pas un BSA, mais un champagne hors normes, parce que j'ai un peu de mal avec le discours: "Il n'y a que moi qui puisse faire un BSA d'exception, les autres n'en sont pas capables, raison pour laquelle ils le vendent 30 euros et moi 120". Mais c'est encore une fois subjectif. Pour les millésimés, j'étais fidèle à Bollinger jusqu'au millésime 1997, parce que je considérais qu'une grande année autour de 50 euros (j'ai même souvent acheté aux enchères des 97 à moins de 40 euros, ce qui accrédite l'idée que ce millésime est injustement boudé) était une excellente affaire. Mais je n'ai acheté qu'un seul 99 et aucun 2000, parce qu'à 75 euros, ce n'est plus pour moi une bonne affaire. Je casserai la tirelire pour la GA 2002, mais l'augmentation brutale du prix m'aura conduit à ne plus acheter les GA que pour les très grands millésimes. Je pense que Bollinger s'en remettra. Après, si j'ai 200 euros devant moi, j'irai naturellement vers un Krug ou un Salon, mais pas vers Dom Pérignon. A priori, sans doute, et toujours en relation avec les quantités produites, les nombreux CR de dégustation sur chacun de ces vins, etc.
05 Oct 2011 09:19 #442

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dom Pérignon

Dfried,
C'est une analyse bien construite.
Les quantités produites en Dom Pérignon sont énormes, ce qui fait qu'on n'est pas dans la haute couture.

Le sentiment de la qualité par rapport au prix est personnel.
Pour les très vieux Dom Pé que j'achète régulièrement, j'ai l'impression d'en avoir pour mon argent. Des 64, 66, 69 entre 300 et 350 €, compte tenu du goût, c'est dans une fourchette que j'accepte. Et payer le 2002 moins de 100 €, je prends.


Cordialement,
François Audouze
05 Oct 2011 09:21 #443

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Dom Pérignon

julienz75 écrivait:
> Le fameux repas-dégustation autour de l'Oenothèque 96 (qu'évoquait François il y a peu) raconté par Bernard Burtschy.

> Je découvre cet article. Il est vraiment très élogieux !
> C'est incroyable qu'un vin puisse changer à tel point en fonction de la température (structure, arômes...) !
> L'idée était en tous les cas très bonne et j'aurais beaucoup aimer partager cette expérience.

Un autre témoignage sur cette dégustation !

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09 Oct 2011 18:59 #444

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Dom Pérignon

La conclusion me semble un peu plus réservée (avec un humour très british) que celle de Burtschy :

Was the experiment a success? We certainly enjoyed ourselves and after a bottle each we were all ready to sing “Fly me to the moon”. The trouble with this theatrical gadget, which has been patented and is bound to crop up in fashionable design stores, is that it makes conversation quite difficult. And I am not entirely sure that drinking such precious champagne at 16C is such a good idea.
Yes, it does turn more golden and it is still very good as a dessert wine. But it is not champagne as I like it best. I’m pretty sure the tarte tatin would have been just as good, if not better, if we were still drinking this wonderful vintage perfectly chilled at 8-10C. Then again, I may be a little orthodox in my tastes.

Eric
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09 Oct 2011 19:12 #445

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Dom Pérignon

L'expérience n'avait d'intérêt que si on allait au bout du processus, car manger une Tatin avec un champagne très frais est faisable à n'importe quel moment.

Burtschy fait une analyse intéressante sur l'évolution du goût.
Le journaliste anglais a beaucoup d'humour et prend un peu de distance en parlant de gadget.
Je suis assez d'accord avec lui et aussi avec sa remarque, car il était quasi impossible de parler avec les convives de l'autre côté de la table. Les deux rangées des boîtes rafraîchissantes créaient une barrière quasi infranchissable.
Il faut prendre cela comme une expérience à l’intérêt certain, mais sans réel avenir en termes de dégustation.


Cordialement,
François Audouze
09 Oct 2011 21:04 #446

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Réponse de oliv sur le sujet Re: Dom Pérignon

Entretien
Rencontre avec Richard Geoffroy : le Dom Pérignon 1996 toujours la pêche !

champagne.blogs.luni...
24 Nov 2011 19:44 #447

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Réponse de Laurent Chénier sur le sujet Dom Pérignon 2002

[size=x-small]Avant-propos : je ne suis pas du tout un spécialiste du Champagne.[/size]
J'ai trouvé celui-ci plutôt bon, bien équilibré mais sans grande personnalité, c'est un vin que j'achèterais certainement autour de 30-35 euros... Et encore, je préfère Egly-Ouriet à ce prix.
Pffff, dire que j'en ai une bouteille en cave... Je vais attendre quelques temps en espérant qu'il se bonifie.

Cordialement,

Laurent
28 Nov 2011 21:16 #448

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Réponse de charlieyeu sur le sujet Re: Dom Pérignon

Ouahhh ! 30-35 €, la critique est un peu dure ;)
ok Dom Pé ne vaut certainement pas les 130€ auquel on peut le trouver chez les cavistes, mais pour être honnête, j'ai beaucoup aimé !
Bel équilibre, de l'acidité en bouche, des arômes encore trop réduits mais une belle longueur. Pour sûr un vin encore beaucoup trop jeune !
Cependant, si le coeur t'en dis Laurent, si tu habites Paris, je serai ravi de comparer à l'aveugle avec un Egly Ouriet ;)
(of course, j'apporte le Dom Pé)

Charly

Charlie
02 Déc 2011 18:01 #449

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Réponse de Benoit Hardy sur le sujet Re: Dom Pérignon

Pas sur qu'en prenant le Blanc de Noirs ou une cuvée millésimée de chez Egly Ouriet, que le Dom Pé remporte la confrontation...

Pas encore gouté 2002, mais le 1999 ou le 2000 que j'ai dégusté ne valait pas plus que 40€...
02 Déc 2011 19:07 #450

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