Petite dégustation très instructive hier après midi de 5 Bordeaux du millésime 1993.
Merci en passant à Hervé pour son invitation ! (aaa)
Château Certan de May (Pomerol) ! :
Robe sombre mais qui présente des traces d'évolution. Premier nez assez prononcé qui se dirige sur des senteurs de grillé. Après agitation le grillé s'accentue mais laisse de la place à des notes de kirsch et d'épices. En bouche le vin se révèle plutôt puissant et corsé. Les tannins sont toutefois bien fondus. Une finale assez imposante pas très flatteuse. Un vin qui a de la personnalité et qui plait ou déplaît mais qui ne laisse pas indifférent.
7,5/10 ! (Note personnelle et relative !)
La Tour Haut Brion (Pessac Léognan) ! :
Robe violet foncé, moins évolué que le précédent. Premier nez très discret. Après agitation il exhale un bouquet épicé et avec de la griotte et du poivre. En bouche le vin est plus élégant que le pomerol mais a des notes un peu viandées et terreuses pas désagréables. Le tout reste assez plein, rond et plaisant. Ses tannins sont également bien fondus et tapissent le palais très subtilement.
8/10 (Note personnelle et relative)
Pavillon Rouge du Château Margaux (Margaux) ! :
Robe évolué un peu rubis terne. Au nez le vin est très expressif et se livre sur le pain grillé et le cassis. En bouche il est un peu fluet, manque visiblement de matière et de structure. Agréable ! Ne pas oublier qu'il s'agit d'un second vin en petit millésime. Le prix toutefois ne tient pas compte de ces circonstances atténuantes.
6,5/10 (Note personnelle et relative)
Château d'Armailhac (Pauillac) ! :
Robe sombre avec des reflets violets. Un bouquet asez noble (cassis, cuir, pain grillé, truffes) : avec le Pessac, le plus complexe de la série. En bouche le vin est agréable, souple, génereux et fondu. On est loin toutefois d'un Pauillac puissant.
7,5/10 (note personnelle et relative)
Château Latour (Pauillac) ! :
Robe sombre, presque noire, la moins évoluée. Un nez très discret de prime abord : le vin est visiblement concentré et fermé. Après un peu de patience j'ai enfin senti sa palette d'arômes nobles qui exhalait le cèdre et le kirsch. Un bouquet très élégant, un peu marqué par l'alcool, comme si le vin essayait de retenir sa puissance. En bouche j'ai eu affaire à un vin remarquablement équilibré, sensuel et suave. Il a une belle matière, une structure tannique solide mais le tout se laisse pourtant apprivoiser très facilement. Le vin glisse dans le palais avec beaucoup de facilité. La finale n'est pas imposante mais est nénamoins longue et très agréable. Son goût m'a hanté ensuite pendant plusieurs heures. Ce qui est étonnant c'est que de prime abord ce Château Latour ne joue pas les extravertis. Il était peut être même le plus discret des 5. Après analyse toutefois il devient évident que le vin est remarquablement équilibré, noble, complexe et racé ! Il a surclassé ses 4 concurrents et a encore de belles années devant lui. Je crois avoir (au moins partiellement) compris ce qu'était le "classicissme" de Latour!
Note 9,5/10 (note personnelle et relative) !
Conclusion : Une belle petite dégustation qui m'a permis de faire un petit cours d'histoire. 93 - 03 = déjà 10 ans ! Les 5 vins peuvent se boire sans problème aujourd'hui. Le Latour lui peut se garder sans problème encore pas mal de temps. Chaque cru avait développé sa personnalité propre, chose qu'il est plus difficile de déterminer lorsqu'on boit des vins jeunes, sur l'élevage et le fruit.
Samedi ce sera au tour du millésime 1995 !
Sans 1er grand cru hélas
(jjj)