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degré alcoolique et appréciation d'un vin

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degré alcoolique et appréciation d'un vin a été créé par passetoutgrain

La dégustation récente de 2 riesling grand cru 1997 m'a une nouvelle fois confronté à l'influence du degré alcoolique sur la perception des qualités du vin.

Riesling Kastelberg VV 1997 Dom R. Gresser (12,5°):
Robe jaune paille intense. Ouverte au dernier moment, cette bouteille dévoile des arômes très purs et très élégants de pamplemousse, gentiane, avec beaucoup de profondeur et cette intense minéralité si caractéristique de cette cuvée. En bouche, le vin est structuré , soyeux, dominé par la minéralité et une amertume très racée, moyennement acide, assez long.

Riesling Geisberg 1997 Dom Kientzler (13,5°):
Robe jaune d'or, légèrement teintée de vert. Ouverte au dernier moment, cette bouteille libère immédiatement des arômes puissants, purs, complexes et très élégants de pamplemousse, mirabelle, rhubarbe avec une minéralité discrète mais très incisive. L'attaque en bouche est puissante, le vin est ample, très dense, sec, tendu, parfaitement équilibré. Le degré alcoolique élevé se fond parfaitement dans l'harmonie générale. La parfaite conservation de la bouteille le surlendemain laisse présager d'un très bon potentiel de garde dans ce millésime souvent décrié.

Voilà donc 2 vins somme toute assez proches (pour un amateur certes peu assidu des vins d'Alsace) qui me semblent illustrer parfaitement la typicité et la classe du riesling alsacien. Les subtiles nuances arômatiques, les différences d'expression de la minéralité (plus immédiate et "palpable" dans le premier, plus discrète et aérienne dans le second) sont certainement le reflet de leurs terroirs respectifs.

Pourtant, le Kastelberg, qui m'avait d'abord séduit par sa race et son côté "nature", m'a paru ensuite dominé par le Geisberg, un rien plus guindé, mais tellement plein et "uni"...
Je ne peux m'empêcher de penser que le degré d'alcool de différence joue en faveur du Geisberg. Peut-être est-il dû au terroir, plein sud et donc à la mâturité du raisin; peut-être est-il dû à une vinification qui est allée jusqu'au bout de la fermentation, alors que le Kastelberg paraissait un tout petit peu moins sec.

Toujours est-il que le degré alcoolique me semble influer sur la perception que nous avons d'un vin. Favorablement dans le cas présent, heureusement...

Cordialement,

Passetoutgrain
21 Mai 2005 13:04 #1

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Réponse de Guest sur le sujet Re: degré alcoolique et appréciation d'un vin

"La parfaite conservation de la bouteille le surlendemain laisse présager d'un très bon potentiel de garde dans ce millésime souvent décrié."

et/ou à une dose sérieuse de SO2 (?)

goûté récemment c'est tout de même un vin typique des limites du millésime, chaud, solaire avec cette lourdeur et ce manque d'élan typique de ce mill (qui mérite d'être décrié alors que le CIVA l'a encensé... un peu comme 2003)

"Peut-être est-il dû au terroir, plein sud " le KAstelberg est très loin d'être exposé au nord. C'est un terroir particulièeremnt solaire d'Alsace exposé plein sud sur un terroir de schistes... ça chauffe !!

ce sont deux styles diff le KAstelberg donne un vin d'esprit (un mgrandissime terroir) moins corpulent que le Geisberg que je trouve un peu lourdingue dans ce millésime est souvent plus corsé. PAs gouté ce mill du vin de Rémy Gresser mais il y a également une volonté du vigneron de faire des vins avec un titre alcoolique raisonnable. MAis c'est aussi le teroir qui veut ça : les grands rieslings de schistes peuvent être mûrs récoltés à 11% pot. alors que sur les terroirs du Muschelkalk (marno calcaire en gros ici) s'acomodent bien de qqs degrés de plus à la récolte. Il ne peut y avoir une règle : on ne fait pas la meme chose sur deux terroirs aussi diff. même avec le même cépage.

J'attends toujours de goûter un grand riesling en 1997. Geisberg de Kientzler ne fat vraiment pas partie des moins intéressants, mais je préfère le Clos Saint Landelin et le Muenchberg d'Ostertag !

mais évidemment l'alcool donne un certain gras, une sucrosité, un certain veloute en bouche... mais parfois (souvent) au détriment de "l'esprit", du côté aérien du vin !
21 Mai 2005 23:56 #2

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Réponse de passetoutgrain sur le sujet Re: degré alcoolique et appréciation d'un vin

Merci vin100 pour ces précisions sur le Kastelberg et son style de mâturité.
Par contre, curieusement, la sucrosité était plutôt dans le Kastelberg que dans le Geisberg .

En fait, cette question sur l'influence du degré alcoolique dans la perception d'un vin a de multiples facettes. J'ai pris l'exemple de ces 2 riesling car c'est la 1ère fois que je préfère un vin plus alcoolisé dans une comparaison entre 2 vins assez comparables.
A l'inverse, quand je peux me régaler d'un Volnay du dom de Montille (12,5 °) je ne vois pas ce qu'apporte le degré supplémentaire que recherchent de plus en plus les vignerons (ex du Clos de Tart qui chaptalise d'un demi degré, selon les années, pour être sûr d'obtenir un certain degré: sur un tel terroir et de la part d'un producteur soucieux de qualité, il s'agit pourtant bien d'un choix parfaitement raisonné et non d'un argument de vente!)
24 Mai 2005 12:31 #3

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: degré alcoolique et appréciation d'un vin

Je ne pense pas que Sylvain Pitiot au Clos de Tart chaptalise d'un demi degré sur certains millésimes "pour être sûr d'obtenir un certain degré". Il estime simplement que son vin sera mieux équilibré de cette manière, c'est tout.
Et quand je déguste un vin de cette qualité, franchement, je me moque complètement de savoir s'il a été légèrement chaptalisé ou pas.

Luc
24 Mai 2005 12:42 #4

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Réponse de passetoutgrain sur le sujet Re: degré alcoolique et appréciation d'un vin

Moi je ne m'en moque pas car cela fait quand-même plus d'alcool et même si la qualité est superbe je ne vois toujours pas en quoi elle le doit à son degré alcoolique. (Ceci dit je respecte bien sûr le choix du vigneron, j'essaie seulement de comprendre, en confrontant mes impressions aux données techniques)

Alain
24 Mai 2005 13:16 #5

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Réponse de passetoutgrain sur le sujet Re: degré alcoolique et appréciation d'un vin

Dégustés hier à table, après une aération de 3 h en carafe:

Chateauneuf du pape 2001, dom du Grand Veneur, cuvée les origines(15°d'alcool, 100% grenache):
Nez éblouissant de fraicheur fruitée et florale. En bouche, ce vin est puissant, dense, on retrouve les mêmes arômes et la même fraicheur qu'au nez. Il impressionne surtout par des sensations tactiles somptueuses d'onctuosité pulpeuse.Il me paraît malheureusement un peu court avec pour seul prolongement en finale la sensation alcooleuse.

Chateauneuf du pape 2001, dom de la Janasse, cuvée vielilles vignes(14,5°)
A l'ouverture, la bouteille livre des arômes épicés et de torrefaction. Après aération, on retrouve la même fraicheur florale et fruitée que sur le "Grand Veneur", avec plus de complexité (notes épicées et de cuir). L'attaque en bouche est majestueuse et se poursuit pour le plus grand plaisir des convives par un volume monumental, une matière très dense, une texture onctueuse mais aussi la tension apportée par une structure précise bien que discrète. L'aération a eu raison des tanins un peu astringeants à l'ouverture. Finale sur les épices, pas de perception alcooleuse. Quelle harmonie dans la démesure!

Cette fois-ci, l'alcool ne semble pas jouer sur le volume puisque malgré son demi-degré supplémentaire , le "Grand Veneur" est apparu plus léger que la cuvée VV de La Janasse. Cette dernière, avec sa structure plus marquée, affiche à la fois plus de volume et d'équilibre.
Dans les 2 cas, on retrouve la même sensation onctueuse, peut-être liée au taux élevé d'alcool. Quiqu'il en soit, cet alcool est bien intégré au fruit, on ne le décèle que légèrement en finale sur la cuvée du dom du Grand Veneur.

Passetoutgrain
30 Mai 2005 13:02 #6

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