Nidal,

Il y a une différence de taille entre regretter une certaine dérive "intellectualiste" de la dégustation et chercher à institutionnaliser l’analphabétisme. Tu ne crois pas ?

Luc

.

Frédéric,

... une mémoire de la sensation... glisse à mon sens vers la perception. La perception est une appropriation individuelle de la sensation brute. La perception suppose une représentation.

... n'y a-t-il pas là une tentation, même inconsciente, de vouloir se distancier des autres... Si c'est le cas, c'est regrettable j'en conviens ! le sujet est toutefois propice à ce genre de dérive.

J'essaie d'être rigoureux, je tente de m'exprimer correctement et avec précision. La justesse alliée à la simplicité relève du grand art... que je ne possède malheureusement pas !

La dernière phrase est sans importance...

.

Charles,

Et cette plume pour le second Ste-Hune 1981 ?

Frédéric,

Cette chambre d'enregistrement n'est pas neutre : elle enregistre de façon toute personnelle. D'où... la subjectivité !

Laurent,

Charles,

Tu regrettais un forme d'indigence de ma part pour relater le 1er Ste-Hune 81.

Tu avais raison.

J'ai tenu à remontrer mes limites ici en public sur la seconde bouteille, inspiré par la 1ère et l'émotion de mes convives.

Je me demandais juste à quelle distance j'étais du nirvana ?
Si j'avais, devant cette chambre d'enregistrement, avec ses membres éminents, ravalé mon orgueil

Mais bon, tu sais comme moi que le plaisir jouissif vécu en séance et confirmé par Philippe et Alain suffisent amplement à mon bonheur (oui, Miggy hiberne en été).

Le reste, c'est la cerise sur le bateau !

Ce vin est d'une qualité incroyable, singulier, à nul autre second.

Qu'il se soit présenté une deuxième fois au même niveau dans un autre contexte me sidère et me réjouis. Je me lance dès septembre dans une opération d'acquisition de Ste-Hune 1981. Je suis opiniâtre...

Quel bel enthousiasme, Charles !

Une pensée pour Pierre Trimbach.

Mes connaissances, ma culture générale, à mon petit niveau personnel, ne m'ont jamais servi pour la dégustation d'un vin. Tu vas peut-être trouver ça triste, mais c'est ainsi.

(hoper edei deixai): CQFD

Rien à rajouter!

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Il y a dans cette discussion des choses passionnantes, des moments totalement abscons, et des énervements inutiles.
A partir du moment où les schémas de pensée sont différents, les hiérarchies sont différentes.
J'aime beaucoup ce que Nidal écrit, car ça m'entraîne dans l'imaginaire.
J'ai beaucoup plus de mal à suivre LaurentG parfois, car je n'ai pas le décodeur.

Voici quelques réflexions sur des thèmes évoqués, pour lesquels bien sûr, je ne prétends pas détenir la vérité :
- quand on aime le vin, on aime tous les vins. De ce fait, si un vin m'apporte une émotion, que le vin soit grand ou petit dans les livres, ce qui compte, c'est l'émotion.
- j'ai la chance d'avoir accès aux plus grands vins du monde. Mais je ne boude jamais mon plaisir quand le vin est bien fait. Or un vin bien fait n'est pas l'apanage d'une poignée de vedettes.
- un vin doit commencer par faire plaisir. Si le plaisir est en bouche, il n'y a pas besoin d'avoir une immense expérience. On peut donc aimer un vin sans savoir analyser, sujet initial de la discussion.
- l'expérience sert à ajouter un "plus" au plaisir. Car ce sont des "correspondances", au sens baudelairien, qui se forment. Et l'expérience sert dix fois plus que la culture ou l'érudition dans le domaine du vin.
- il arrive que j'ouvre des bouteilles pour des gens pour qui leur plus vieux vin est de 40 ans plus jeune que celui que j'ouvre. Et je constate qu'avec quelques explications, je les conduis à apprécier ce qu'ils boivent. Il leur manque les repères, mais ils sont capables d'aimer.

Je me sens beaucoup plus pragmatique que ce qui a été exposé ici ou là dans la discussion. Je suis allé à un mariage, et lorsqu'on a lancé le CD de l'Ave Maria de Gounod, j'ai pleuré. ça ne fait pas très intellectuel, mais je suis assez heureux d'être plutôt sensitif.

François,

Super !

J'ai tout compris (enfin, je crois) ... sans décodeur:)

Juste un détail : j'aime le vin, y compris certains vins de Nicolas Joly, mais pas tous les Cahors ...

Heureusement que les mails privés me confirment que certains me comprennent un peu.

François,

Merci pour ces paroles qui me touchent beaucoup.
J'ai la chance et la joie de partager ta vision des choses de la vie.
Ce qui me motive en écrivant sur ce forum, c'est cette pensée tendre et dévouée que j'ai en permanence envers des contributeurs que j'aime et que j'admire.
Par conséquent, ce que j'écris, t'est souvent destiné !

Ah, oui, Jesus ...

Bonne soirée, cher Nidal, qui attrape les rougets à pied sec !

Bonne soirée, cher Nidal, qui attrape les rogets à pied sec !

Rogets

Il faut cesser d'employer des mots que personne ne comprend

Ah bon, c'est une faute de frappe?

Eric

François,

Je ne partage pas l'enthousiasme de mes amis Laurent et Nidal pour votre contribution dans cette discussion.

Vous excellez en revanche dans votre rôle de conteur.

La tentative de reflexion que j'ai menée dans cette discussion ne m'empêche absolument pas, bien au contraire, d'être submergé par l'émotion à l'occasion. Ce fut le cas en Chalosse www.lapassionduvin.c... et à Rochevilaine. Un excès de pudeur m'interdit probablement d'évoquer une larme.

Vous opposez réflexion et émotion, je les relie.

Ce fut le cas en Chalosse [www.lapassionduvin.com] et à Rochevilaine. Un excès de pudeur m'interdit probablement d'évoquer une larme.

Je confirme que nous fûmes tous submergés par l'émotion à Rochevillaine. Si j'essaie de faire la genèse de celle-ci, je vois le vin comme un catalyseur qui a permis à cinq personnes de communier ensemble, avec cette sensation magnifique de ne faire qu'un. Instants mystiques. En fin de compte, le Jésus évoqué par Nidal n'était pas loin

Eric

Merci Eric ,

Souvent, grâce à une très belle bouteille de vin, je me prends pour le Messie!

Cela étonne beaucoup ma femme, qui se prénomme, dans la vie, comme la tante de Jésus!

Ce soir : Moules de Bouchot au cidre ! (une petite pointe d’échalotes, une gousse d’ail et…beaucoup de moules !)

Nidal,

Le roi du clin d'oeil folichon ... et de la transition (voire du zeugme)

Charles,
Je n'oppose pas réflexion à émotion.
Mais Boileau nous a appris : "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement".
A quoi j'ajouterai : on parle pour celui qui écoute (ou on écrit pour celui qui lit).
Ce qui veut dire que ce n'est pas en étant hermétique qu'on est plus intelligent (et la remarque ne s'adresse pas à vous).
La rationalisation excessive n'est pas forcément un pas en avant (c'est une litote).

Je conçois l'amour du vin comme quelque chose de sensuel. Ordonnancer un beau repas pour boire un bon vin, c'est comme arranger les coussins d'un canapé et régler la sono avant de recevoir une jolie femme. Et à ce stade, "sam suffy", comme on voit marqué sur des pavillons de banlieue.

Et je ne force pas le trait : donnons au vin son pouvoir d'émotion. C'est une philosphie qui en vaut bien d'autres.

avant de recevoir une jolie femme

J'aime l'image, François:)

La sienne ?

Et espérer qu'elle ne soit pas trop hermétique (attention aux adultes-taire).

François,

Si vous reprenez la discussion depuis le début, je n'ai jamais opposé bien au contraire réflexion et émotion. Au passage la communication de l'émotion n'est pas si simple. Les métaphores artistiques, souvent musicales, sont une béquille précieuse pour pallier nos insuffisances. Dois-je vous avouer qu'il m'arrive fréquemment lorsque je bois un grand vin de ressentir d'emblée ce pont musical. Je ne m'en défends pas, je m'y glisse avec volupté.

Je réfléchis à ma manière en essayant d'être cohérent, d'éviter les truismes, d'échapper à la vanité mais aussi à la modestie mise en scène soigneusement... (comme il se doit, je ne vise évidemment personne sur ce forum).

Si vous me relisez, vous constaterez que par deux fois au moins je suis revenu sur l'art suprême de la simplicité sans superficialité. Je vous accorde bien volontiers que nul ne peut s'en prévaloir, surtout pas moi. Toutefois je me permets de vous signaler que nous avons avec Frédéric poursuivi en privé notre dialogue abstrus voire abscons mais fécond.

J'apporte un soin maniaque à la préparation des repas que j'organise chez moi ou au restaurant. Je ne pense pas démériter dans l'ensemble vu le plaisir que je perçois chez mes convives. Quelques amis sur le site ne me démentiront pas. Pour autant, malgré mon étroitesse d'esprit, j'apprécie tout autant, voire davantage n'étant pas la cheville ouvrière, un repas débridé comme en Chalosse.

Il serait bon qu'à ce stade nous cessions ces petits devoirs de vacances car il me semble que nos points de vue respectifs ont été développés. Luc pourrait finir par s'agacer, à juste titre, d'une joute exclusivement rhétorique.

Quelques amis sur le site ne me démentiront pas

Non !

L'approche sourcilleuse, concentrée, augmente le plaisir relâché du moment ainsi préparé.
La Chalosse, c'était tout de même du débridé haut de gamme, Jean-Philippe ne nous démentira pas sur ce point je crois.
Ambiance rock'n roll, certes, à mille lieux j'imagine de l'ambiance feutrée de chez Pacaud (et LaurentGe ne trouvant pas le moyen d'ouvrir ses boîtes de sardines ou s'ébouillantant avec le Taïwan ).

J'avoue que, un peu fainéant, j'ai procédé de manière bien plus permissive chez Sarran.

Au final, le résultat fut satisfaisant.
Et mes amis, découvrant ce genre de protocole, totalement emballés !

C'est exactement cela.

Les voies conduisant à l'excellence sont diverses. Certaines plus risquées que d'autres...

Mais on ne se refait pas !

Charles,
Je n'ai pas le temps de tout relire, mais vous m'écrivez : "Vous opposez réflexion et émotion, je les relie."

Je vous réponds donc : "Je n'oppose pas réflexion à émotion."

Et vous me répondez : "Si vous reprenez la discussion depuis le début, je n'ai jamais opposé bien au contraire réflexion et émotion".

A ce niveau, je décroche. Car ce dialogue perd toute cohérence.
De toute façon comme disait de Gaulle, je vous ai compris, et je crois que ce qui nous sépare ne doit pas être très épais. Si vous organisez des repas raffinés, alors, peu de choses peuvent nous opposer.

François

Le "je vous ai compris" reste tout de même très ambigü ... (quand on sait la suite).
Je vais rester à la simple image du tire-bouchon, alors !

Je crois que tu SAIS que Charles organise des repas raffinés.
Je vous connais tous les 2 et je pense que vos 2 approches sont de haut niveau

elles me paraissent identiques ET différentes:)

réflexion ET émotion
analyse brute ET apport de la réflexion
attention ET lâcher -prise
onde ET particule (comme à l'X)
cohérence ET incohérence

Hum ... il va encore falloir sortir le décodeur! mais existe-il?

Pour certains, apparemment, oui:)

Placide Et Muzo !

Bon, je vais aller causer avec Nidal du chat de Schrödinger !

Je n'aime pas les discours qui poivronnent !

Bon appétit les amis !