SUITE – Partie 2 :
Voici la suite tant attendue par le monde entier
(enfin au moins celui de la place centrale de Fully
) qui est désemparé face à la pauvreté de l'actualité sportive du moment avec seulement les jeux olympiques de Turin et ceux de Sion malgré tout.
SERIE II. LES VINS ROUGES :
Rien de moins que 26 bouteilles !!
Et que du rouge bien vermillon (Claudius tu peux revenir en Suisse ! )
Marie-Thérèse, qui a bâti une trame logique avec les vins qu’elle nous offre à goûter nous indique dans quel ordre glisser les nôtres.
Mais avant cela il faut remplir et réchauffer un peu les estomacs. Surtout de ceux si courageux qui sont allés affronter le froid armés uniquement de leur cigarette en guise d’écharpe.
Marie-Thérèse Chappaz annonce que son plat n’est pas tout à fait prêt. Enfin elle n’annonce pas vraiment elle s’excuse encore une fois.
En attendant quelques petits fours salés Sprüngli histoire de mettre une petite touche alémanique.
Ils sont vite avalés, car le devoir nous appelle.
Prouver à tous les Cercles LPV du globe que nous pouvons déguster un nombre infini de flacons.
Bah oui quoi, du « globe ». Le célèbre réseau UC-LPV (United Colors of LPV
), qui est partout, voit tout, et surtout boit tout.
Mais non je n’exagère pas ! Pfffut… Lecteurs de peu de foi.
Bouteille n°1 proposée par… MT Chappaz (encore et toujours… Et après on dit que c’est moi qui apporte trop de bouteilles) :
Robe : un peu trouble.
Nez : pollué par une forte réduction, qui s’affirme de plus en plus comme un bouchon.
Marie-Thérèse écarte la bouteille au bout de 30 secondes. Il n’y a rien faire elle est défectueuse.
Nous n’avons pas de chance avec la 1ère bouteille de chaque série ce soir.
C’était un
« Marsannay Clos de Jeu 1995 » Domaine Collotte.
Bouteille n°2 proposée par MT Chappaz :
Robe : grenat avec une trace d’évolution. Là encore la robe est perceptiblement trouble.
Nez : légère réduction. «
Bien plus qu’à l’ouverture quelques heures plus tôt » déclare Marie-Thérèse Chappaz. Une pointe kirschée se fait jour.
Bouche : là aussi importante trace de kirsch, et de fruit noir mûr. La structure est plutôt déséquilibrée.
Cornalin, Stéfano et Yves apprécient. Chouffe, Garuda, Paski et moi plutôt pas.
Solution : c’est un Bourgogne
« Vosne-Romanée 1er Cru 1997 » Domaine Bizot.
Il s’agit d’un vin naturel. Une nouvelle fois Marie-Thérèse qui pourtant apprécie le vigneron critique le « jusqu’au boutisme » qui finit par produire des résultats inverses au but recherché.
En effet, quelques soutirages auraient permis une robe plus éclatante.
L’élevage ne lui semble pas totalement maîtrisé non plus, ne permettant pas de respecter l’image finale qu’elle se fait d’un vin avec des ambitions.
C’est une professionnelle qui a un regard technique. Pour ma part mon avis est très prosaïque : ce n’est pas pour mon palais.
Bouteille n°3 proposée par MT Chappaz :
Robe : carmin, là encore pas totalement limpide.
Nez : confiture de mûre, kirsch, petites touches animales.
Bouche : assez plate. Certes un joli touché en bouche, mais une amertume et une acidité un peu trop présente dissocie la structure.
Je n’aime pas du tout et je suis soudain surpris d’entendre Marie-Thérèse Chappaz dire : «
Il y a tout de même quelque chose d’agréable ».
Stéfano complète alors en souriant : «
Oui… Lorsque l’on arrête de le boire »
Solution : il s’agit d’un
« Clos Vougeot Grand Cru 1993 » de J.Raphet et fils.
Bouteille n°4 proposée par Cornalin :
Robe : sombre.
Nez : très peu expressif, vaguement variétal.
Bouche : un peu végétale. Légèrement réduite. Bof, bof. Je dirais même plus : bof.
Stefano est moins doux que moi : «
10 coups de fouet sur Cornalin ! ».
Là encore c’est dit avec un grand sourire. Mais en voyant ses grandes dents Cornalin s’enfonce tout de même dans son siège
.
Quand je vous dis que je préfère être copain avec Stéfano…
Solution : C’est un
« Raisseenaz Grand Cru Pinot noir 2001 » de H. Cruchon (Vaud - Suisse).
Bouteille n°5 proposée par Chouffe :
Robe : sombre avec des traces prononcées d’évolution.
Nez : animal sur l’humus. Viril, mais peu séduisant (plus vestiaire que stade)
Marie-Thérèse Chappaz indique : «
J’aime bien ce côté forêt »
Stéfano qui n’en rate pas une : «
On a pas visité la même ! ».
Je vous l'ai dit, que je préfère être copain avec Stéfano…
Bouche : bien plus séduisante que le nez. Elle offre une jolie texture. La trame est serrée avec un léger côté variétal et une finale plus qu’honnête sur la framboise.
Solution : C’est un
« Vosnes-Romanée 1990 » Domaine des Perdrix.
Vraiment pas mal pour un vin de cet âge.
Bouteille n°6 proposée par Marie-Thérèse Chappaz :
Robe : magnifique, presque opaque.
Nez : légère trace de réduction. Puis rapidement elle laisse la place à la boîte à cigare, au tabac blond et aux baies noires. Vraiment un nez complexe et alléchant surtout quand le petit côté « renfermé » s’estompe définitive.
Bouche : belle trame très serrée et fruitée. Malheureusement la finale un peu astringente casse un peu le charme. Je ne suis pas certain que « ce défaut » puisse se fondre, le vin risquant plutôt de s’assécher avant.
Solution : C’est un
« Côtes Rôties 1995 » Domaine Yves Cuilleron.
Pour Milleret qui est lui-même dérangé par la structure finale du vin et semble bien connaître le domaine : «
Ils ne maîtrisaient pas suffisamment leur élevage à l’époque ».
Nous ressentons cela avec frustration car les parfums et la matière étaient largement là pour offrir un grand plaisir.
Lorsque l’on voit qu’avec les meilleurs ingrédients on peut rater la sauce, c’est à nouveau un engagement à l’humilité lorsque l’on s’extasie avec trop d’avance sur un millésime du siècle.
Afin de compléter mon compte-rendu je demande qui a proposé cette bouteille.
Personne ne répondant (Marie-Thérèse est allée faire un tour en cuisine pour vérifier ce qui mijote et n’entend pas la question), Stéfano s’exclame :
«
Ce doit être quelqu’un qui a peur de mes coups de fouet ».
Tiens… Marie-Thérèse revient…
Il fait soudain moins le fier le père Stéfano… Quoique…
Bouteille n°7 proposée par dfried :
Robe : sombre avec des reflets rubis.
Nez : un peu pâte à modeler, légèrement résineux et toasté. Puis à l’aération la feuille de framboisier et la griotte percent.
Bouche : joli équilibre. Un peu tannique (le vin n’a pas été carafé et aurait dû l’être). Malgré tout, il offre une trame et une harmonie ciselées.
Très agréable à avaler.
Solution : C’est un
« Alfrocheiro Preto 1999 » Quinta Dos Roques (Dao - Portugal).
Ce mono cépage (Alfrocheiro Preto) est bien moins réussi qu'en 1997, millésime précédemment en vente. Le 1999 est le dernier proposé (les Portugais élèvent longtemps leurs vins) et je suis tout de même très confiant pour les 5 ans à venir au regard de ce qu’il offre actuellement. Très bon rapport Q/P. C’est racé, digeste, manquant un peu de profondeur pour être grand.
Surtout comme le remarque quelqu’un autour de la table, on sent le terroir local et pas une volonté de fabriquer un « super quelque chose » body buildé
.
Bouteille n°8 proposée par dfried :
Robe : sombre, presque opaque.
Nez : un peu trop boisé, mais laissant percer les fruits noirs.
Bouche : massive et légèrement vanillé, mais pas à outrance. Comme l’indiquent Yves et Cornalin ce n’est pas un excès de bois, ni un ajout indélicat à l’élevage. Juste des arômes naturels demandant encore à se fondre.
Quoi qu’il en soit, la trame est serrée et profonde. C’est très buvable et racé.
Garuda n’aime pas du tout quant à lui : «
tannique, déséquilibré, sur le boisé et la vanille ».
Solution : C’est un
« Aragonez 2002 » Cortes de Cima (Alentejaro - Portugal).
Représentant d’une autre région viticole phare du Portugal, ce vin (plus onéreux que l’Alfrocheiro de la Quinta Dos Roques, mais plus profond aussi) partage ce point commun avec la bouteille précédente : un terroir bien marqué avec un élevage typique et l’utilisation exclusive d’un cépage local.
Je ne suis pas objectif puisque j’ai apporté ces bouteilles que j’affectionne.
Mais c’est l’occasion de réaffirmer mon impression très favorable envers les vins portugais que j’aime faire goûter autour de moi et qui avaient été appréciés lors d’une rencontre avec Anthony et Claudius à Zürich.
Bouteille n°9 proposée par MT Chappaz :
Encore une bouteille défectueuse que Marie-Thérèse se refuse à nous servir.
C’était une
« Côte Rôtie La Mordorée 1991 » de M.Chapoutier.
Bouteille n°10 proposée par Benoît :
Robe : sombre
Nez : assez muet sur le poivron mûr (température de service certes un peu fraîche… Vous l’avez deviné Marie-Thérèse en profite pour nous demander pardon
). Un Bordeaux ? Hummm, ce n’est pas vraiment le même type de poivron.
Bouche : assez jolie, mais dissociée avec un fond de liqueur. La finale courte est un peu alcooleuse.
C’est original, atypique, mais peu charmeur.
Solution : C’est un
« Cuvée Villanyi 2002» Gere Kopar (Hongrie).
Bouteille n°11 proposée par Yves :
Robe : opaque et juvénile.
Nez : peu expressif. Un petit carafage aurait été bienvenu.
Bouche : très bien construit. On sent immédiatement la race et le savoir-faire sans que cela ne paraisse outrageusement « fabriqué ». Le côté
« travaillé » va se fondre avec le temps. En effet, on sent la jeunesse du nectar au travers de la puissance un peu contenue, mais tellement présente. C’est frais, très fruité, tannique et très discrètement fumé tout en restant svelte. L’harmonie et la rondeur viendront certainement avec les années qui associeront les parfums et les arômes dans un meilleur équilibre.
Une des bouteilles les plus séduisantes de la soirée à cette étape, bien qu’encore sur la retenue.
Solution : C’est un
« Château Pape Clément 2002 » Pessac-Léognan.
Merci Yves. Que du plaisir et une énième confirmation de la réussite de ce vin qu prix encore plutôt accessible. Pour un Bordeaux réputé en tout cas, car comme l’indique Marie-Thérèse Chappaz «
je n’oserais pas pratiquer des tarifs bordelais ou bourguignons malgré la demande pour mon vin [note personnelle : démesurée et internationale avec une production confidentielle et rare] ».
Comme quoi l’argument demande largement supérieure à l’offre est franchement loin d’être valable et ne convainc que ceux qui y croient.
C’est surtout la volonté marketing du producteur qui est à l’origine des prix disproportionnés.
Marie-Thérèse Chappaz dont les bouteilles sont quasiment toutes vendues à peine mises en vente en sait quelque chose.
Bouteille n°12 proposée par JérômeM :
Robe : très sombre et là encore juvénile.
Nez : profond, sur la mûre… Et un petit quelques chose un peu dérangeant. Mais le vin est un peu froid et le nez un peu étouffé.
Bouche : fraîche, fruitée, mais rapidement sécharde.
En fait, il y a un bouchon qui s’accentue indéniablement à l’aération.
Dommage lorsque l’on découvre l’étiquette.
Solution : C’est un
« Château Léoville Poyferré 2002 » Saint-Julien.
La texture proposée était engageante. Le TCA est trop dérangeant pour savoir si ce vin tient ses promesses dans le millésime.
Bouteille n°13 proposée par Aidan :
Robe : carmin
Nez : … Joli… Liège.
Bouche : Touché velouté, mais bien trop polluée par le bouchon.
Solution : C’est un
« Château de Grand Ormeau 2001 » Lalande de Pomerol.
La comparaison eu été sympathique entre ces 3 jeunes Bordeaux dont 2 de 2002.
Mais ces 2 derniers flacons partagent un bin néfaste point commun rédhibitoire.
Bouteille n°14 proposée par L’eaurend :
Robe : encre presque noire avec des reflets carmins.
Nez : très concentré avec un fort bouquet d’agrume.
Winemega confirme en indiquant fort justement qu’à «
l’aveugle total (dans un verre opaque) on pourrait penser à un blanc ».
Bouche : elle explose avec une grande puissance. C’est très extrait. Balsamique.
A mon palais ce n’est pas vraiment équilibré et je trouve le tout artificiel. Une sucrosité engageante et un peu dérangeante, une trame et des goûts bien placés mais sans la magie d’une réelle harmonie. Leur puissance donne ce côté un peu pré-fabriqué et trop pensé qui me dérange et ne me fait pas rêver.
Quelques années devraient améliorer cette impression je suppose.
Cependant, je ne suis pas certain que ce vin me séduira vraiment un jour (quoique je suis sûr qu’entouré d’un repas copieux il offrirait une colonne vertébrale de plaisir). Si cette sur-extraction n’est qu’un défaut de jeunesse il perdra ce côté «
maquillé comme une voiture volée »
sorte d’assemblage, de patchwork de ce qui devrait plaire.
Je sais, je sais… Ma blondeur (naturelle mesdames), mon bon teint, et mon éducation sans faille ne devraient pas permettre cela, mais je le dis :
« Je le trouve "putassier" ».
Ca ne veut pas dire mauvais, au contraire. Disons un peu trop de tout.
Solution : Oups, étiquette prestigieuse et à la mode. C’est un
« Almaviva 2002 » Chili .
Bouteille n°15 proposée par Aidan :
Robe : carmin.
Nez : variétal.
Bouche : très merlot, mais trop extrait là encore.
Pour Garuda c’est carrément «
outrancier ».
Je suis assez d’accord.
Stéfano et Marie-Thérèse Chappaz n’aiment pas non plus. Ils sont d’ailleurs plus critiques encore.
Stéfano résume finalement par : «
C’est fait pour plaire, mais en moins bien que l’autre ».
C’est moins exubérant que l’Almaviva, mais avec moins de personnalité. Ce côté international un peu gratuit que l’on dénonce de temps à autre.
Attention d’autres autour de la table trouvent le tout plutôt pas mal réalisé. Certains même apprécient beaucoup.
Solution : il s’agit d’un
« Galatrona 2000 » Fattoria Petrolo (Italie).
Bouteille n°16 proposée par dfried :
Robe : sombre avec de discrètes traces d’évolution.
Nez : fruits mûrs.
Bouche : agréable, un peu sur la pente descendante car manquant légèrement de fraîcheur. Mais c’est harmonieux. Je l’ai déjà mieux goûté, mais j’avoue qu’il profite de la comparaison avec les 2 précédents en jouant plus sur la dentelle et la discrétion de fruits noirs et de fines épices.
Stéfano apprécie (cool toujours copain et pas de fouet ni de course à l’armement
).
A boire car manquant déjà un peu de peps, mais jolie volupté.
Solution : il s’agit d’un 100% merlot le fameux
« Vinattieri 1999 » Tessin (Suisse).
Je voulais proposer une bouteille de ce vignoble (certes dans un millésime moyen cette fois) après la légère défectuosité du flacon proposé par Claudius lors de la 1ère rencontre.
Stéfano est content, un autre vin Suisse qui vaut bien les « saladiers » étrangers.
Pour Paski55 c’est «
trop cher ». Il aime bien néanmoins tout en étant loin d’être transporté d’extase.
C’est tout de même séduisant pour une petite année.
«
Oui, mais c’est tout de même cher [en général autour de 60 Francs] » renchérit Paski55.
Marie-Thérèse qui est restée discrète lui répond : «
C’est drôle, un vin français, italien ou espagnol à 40€ c’est presque une bonne affaire et s’il est suisse et plutôt bon c’est cher… ».
C’est juste, mais j’avoue tout de même que Vinattieri peut proposer mieux (et que les vins des pays cités pourraient être moins onéreux).
Le domaine a au moins le mérite de la constance.
Bouteille n°17 proposée par Chouffe :
Robe : carmin, légèrement évoluée.
Nez : fumé avec des senteurs de suie. Un bouquet un brin tourbeux. A l’aveugle total je dirais quasiment un whisky. Mais à la longue de subtiles senteurs de baies noires redonnent ses lettres de noblesse au vin.
Bouche : équilibrée, jolie petite acidité et fraîcheur. Pas très expressif, mais bon. La finale se montre un peu astringente ce qui ne permet pas au vin de décoller.
Plutôt à maturité et à boire.
Solution : c’est un
« Pontet Canet 1989 » Pauillac.
Bouteille n°18 proposée par Marie-Thérèse Chappaz :
Robe : sombre
Nez : frais, fruits noirs
Bouche : grande fraîcheur, et belle attaque aux tanins bien intégrés. Il y a un petit côté « viandé », mais rien d’asséchant. La finale est longue.
Je trouve le vin vraiment très bon.
Solution : Il s’agit d’un
Saint-Chinian « Mas Champart 2002 » Causse du Bousquet.
Un assemblage : mourvèdre, syrah et carignan.
Certains cocktails sont vraiment bien faits
.
Bouteille n°19 proposée par Marie-Thérèse Chappaz :
Robe : sombre
Nez : une barquette de fruits noirs, mais un filigrane présent de vernis à ongle un peu volatil n’est pas très engageant, même si le bouquet n’est pas écoeurant.
Bouche : elle offre une bonne surprise. Elle est d’une grande douceur sans pour autant entamer l’impression de fraîcheur. Très belle attaque prometteuse nous guidant vers une jolie trame.
Mais la joie s’arrête soudainement car la finale un peu astringente prend le pas sur les jolies impressions de départ. En définitive le vin laisse en bouche une impression d’un vin dissocié.
Je ne suis pas fan.
Solution : Il s’agit d’un
« Faugère 2001 » Léon Barral.
Bouteille n°20 proposée par Tipof :
Robe : carmin, brillante.
Nez : un peu confit sur le bonbon anglais. Derrière le sirop il y a un léger bouchon.
Bouche : l’attaque est pâteuse et un peu sucrée. On évite pas une légère impression d’assèchement dû au léger bouchon (il n’est pas si polluant ici).
Quoi qu’il en soit, je n’aime pas.
Chouffe indique : «
Je n’aime pas et je n’achète pas »
.
Solution : rien de moins qu’un
« Chateauneuf du Pape 2003 » Domaine de Beaucastel.
Dans notre coin de table nous sommes perplexes. Je re-goûte histoire de…
Mais franchement je n’apprécie pas plus. Encore une fois le bouchon était présent, mais vraiment discret ce qui me laisse à penser que je ne suis pas si tenté par les qualités intrinsèques de ce vin.
La bouteille n’est pas réellement défectueuse.
Alors, effet millésime ?
Bouteille n°21 proposée par dfried :
Robe : sombre et opaque.
Nez : énooooormmme bouchon
. Carton imbuvable.
Dommage, j’avais apporté un vin sympathique, un
« Taurasi 2001 » de la Tenuta di San Gregorio (Italie).
Cuvée de base peu onéreuse (autour de 25 francs, soient environ 16€) et régulièrement saluée de ce domaine. En plus dans un très beau millésime en Italie. La Tenuta di San Gregorio est reconnue pour sa constance en particulier dans sa cuvée plus prestigieuse le « Serpico ».
Là impossible de vérifier ou d’infirmer les bonnes dispositions critiques.
A revoir une prochaine fois.
Quoi qu’il en soit on se plaint de mon apport de flacons en masse.
Bah voilà une preuve cinglante de la mauvaise foi de mes copains, puisque dans le lot il y a des bouteilles imbuvables
.
Bouteille n°22 proposée par Marie-Thérèse Chappaz :
Robe : carmin, légèrement évoluée.
Nez : résine, cerise et vanille.
Bouche : à l’instar du nez la vanille est présente en attaque, tout comme une impression un peu résineuse. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas très intéressant.
Solution : c’est un
« Baron de Chirel 1996 » Rioja (Espagne).
Bouteille n°23 proposée par Milleret :
Robe : carmin, relativement évoluée.
Nez : fort nez de poivre et de réduction, laissant transparaître petit à petit d’autres épices et une légère eau de vie de fruits noirs.
Bouche : étonnante impression de café froid en attaque et un milieu de bouche un peu végétal.
Ce n’est pas affriolant.
Solution : c’est un Vin de Savoie, une
« Mondeuse Arbin 1992 » Chai des Moulin.
Bouteille n°24 proposée par Milleret :
Robe : carmin, relativement lumineuse, mais avec quelques traces d’évolution marquées.
Nez : un peu fermé au départ sur des notes de réglisse et d’olives noires, il s’ouvre enfin sur l’épice et le tabac.
Bouche : bel équilibre et très jolie texture souple et serrée. C’est vraiment joli quoiqu’un peu chaleureux. Malheureusement, la finale est un peu sécharde.
C’est racé et un peu vieux.
C’est beau et je n’ai pas trop envie de cracher, mais je reste entêté par cette finale qui ne s’améliore pas ne me permettant pas d’être transporté en trouvant une grande complexité harmonieuse au tout.
Je ne reconnais pas et je vais être scotché.
Solution : il s’agit ni plus ni moins d’une
« Mouline 1990 » Guigal.
Très grand merci pour pour cet apport Jean-Luc.
Je laisse à nouveau une chance au vin après divulgation de son pédigré (bah oui on est peu de chose).
Cependant, je n’arrive toujours pas à décoller pour les mêmes raisons.
Je trouve même que le nez et bouche déclinent subtilement, mais dangereusement au fil des minutes.
Un regard interrogateur vers Milleret, qui a le privilège de bien suivre le domaine et le millésime, et il confie : «
Il va falloir que je pense à ouvrir plus rapidement les nombreuses bouteilles qu’il me reste ».
Pour résumer, c’est un beau vin, mais je ne l’ai pas trouvé grand.
Milleret l’a considéré moins à son avantage qu’il y a quelques années, voire déjà sur une pente descendante.
Certains ont été bien plus séduits que moi. A chacun d’essayer donc.
Bouteille n°25 proposée par dfried :
(vin carafé 5 heures)
Robe : sombre, avec une reflet rubis et légèrement violine sur le bord.
Nez : des mûres, un peu de schiste, du kirsch. Pas d’impression de confit.
Bouche : le vin est plutôt suave. Franchement pas aussi « rustique » que je m’y attendais. Il est profond avec une belle finale moyennement longue. C’est vraiment bon, quoiqu’une petite rondeur en attaque (avant de laisser place à une trame veloutée et tannique) donne une légère impression de sucre pas vraiment à sa place.
Je pense que le carafage lui a fait beaucoup de bien en l’assouplissant, mais qu’il aurait dû être moins long.
Quoi qu’il en soit je n’ai aucune crainte pour les 5 ans à venir.
Milleret lui donne même encore plus, mais je préfère ne pas trop tenter le destin.
Mais qu’est-ce ? Autour de la table où le vin est plutôt apprécié on s’interroge.
Heureusement Yves qui s’est levé pour aller en cuisine et à qui j’avais indiqué que j’apportais ce vin dit en marchant verre à la main :
«
Moi je le sais, mais je ne vous le dirai pas ! ».
Et il ajoute encore une fois à l’attention de JérômeM qui se demandait à haute voix s’il ne s’agissait pas d’un vin espagnol :
«
Mais non Jérôme c’est un Barolo… ».
Eclats de rire et Yves part se cacher
sur un «
Mais non je l’ai pas dit ! ».
Joueur fribourgeois éliminé
Solution : il s’agit bien d’un
« Barolo Lazzarito 200 » de la Tenuta Vietti (Italie).
Bravo Yves bien deviné… Heu bien rappelé
.
Et la dernière bouteille de rouge arrive, proposée comme il se doit par notre hôtesse.
Bouteille n°26 proposée par Marie-Thérèse Chappaz :
Robe : bel opaque aux reflets violets quelque peu évolués.
Nez : des épices et des fruits rouges. C’est doux au nez et séduisant.
Bouche : Quelle suavité !!!
Un touché subtil et un velours affirmé sans sucrosité, ni le moindre déséquilibre.
Un des plus beaux vins de la soirée tout simplement.
Du fruit, de la rondeur et une trame tendue qui se termine sur une finale qui amplifie l’écho de ses saveurs.
Un signe qui ne trompe pas : la fatigue
et l’excitation de bientôt manger le dîner
… Voire pour certains de retourner fumer
, ou de prendre des photos
provoquent une petite cohue autour de la table.
Mais dès que le vin est porté aux lèvres, l’éparpillement s’arrête.
Malgré le nombre de flacons dégustés et les papilles fatiguées… Ouaaaah.
Solution : c’est un
« Amarone 1995 » Tenuta Speri – (Italie).
J’ai rarement bu un Amarone aussi voluptueux sans ce côté de léger amer très agréable, mais typique.
Je comprends en fait qu’il faut que je fasse vieillir plus longtemps ces bouteilles de vin racé et de très grande tenue.
CONCLUSION INTERMEDIAIRE :
Beaucoup, beaucoup de bouteilles. Trop, certainement.
Mais quel panel ! Quelle perspective, qui permet malgré certaines bouteilles défectueuses de profiter d’un tour des routes du vin où les Méridionaux ne sont pas forcément à la fête en comparaison avec les Italiens ou les Portugais.
Et puis là encore, une démonstration qu’un bon « petit » Bordeaux, même à l’aveugle c’est pas si mal… Voire, mais si j’ose : c’est très bon.
Mais surtout ce qu’il faut retenir c’est la convivialité sans faille qui joue autour de la table.
Cela discute, parfois ferme ; toujours avec le sourire et sans jamais dénigrer l’avis de l’un ou de l’autre systématiquement respecté. On apprend beaucoup avec des voisins trouvant soudain le mot juste
.
Quel apprentissage avec de tels vins et de tels compère !
Cordialement,
dfried
(@ suivre…
)