C’était en plus petit comité, avec
neuf huit convives autour du tonneau, mais c’était sympa ! Je ne le dirai pas aux absents, mais certains ont même trouvé que cela facilitait les échanges !
Ils n’ont même pas dit que cela permettait d’avoir de meilleures rations, car les bouteilles n’étaient pas vides à la fin …
Un programme classique avec une bulle, quatre blancs, quatre rouges, un oxydatif et un liquoreux, et toujours de l’éclectisme car vive la diversité !
Champagne Françoise Bedel – Comme Autrefois – 2005
Il s’agit d’un assemblage de 40 % de Pinot Noir, 30 % de Chardonnay et 30 % de Pinot Meunier. C’est un Extra Brut qui est resté 14 ans sur lies (!) et a été dégorgé en janvier 2021.
Le vin a été carafé juste avant service.
Le bel or de la robe tire sur le vieil or.
D’une intensité prononcée, le nez exhale une aromatique classieuse, composée de fruits jaunes, de brioche, de pomme, de mirabelle et d’une touche d’agrumes.
La bouche puissante se goûte très sec, montre de la concentration et en même temps beaucoup de vitalité grâce à son acidité stimulante. La bulle crémeuse l’adoucit un peu et la finale de bonne longueur fait preuve de plus de confort tout en se teintant de fins amers.
Très Bien ++ pour ce vin de caractère !
Galettes de pomme de terre
L’accord est classiquement réussi (3,5 + / 5), même si le vin domine un peu les galettes.
Domaine Les Grandes Vignes – Anjou – La Varenne de Combre – 2017
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant trois heures et demie, et enfin carafé juste avant service.
La robe présente une teinte vieil or qui fait plus que son âge.
Le nez expressif développe des senteurs de fruits jaunes (coing notamment) et de tisane, avec une touche de champignon complexifiante.
La bouche se révèle très gourmande, avec même une sensation de très légers sucres résiduels, tout étant parée de beaucoup de fond et d’une belle vivacité. La résultante affiche un équilibre remarquable, d’autant que la finale très noble se montre saline et persistante.
Très Bien ++ / Excellent pour ce vin qui a été une découverte pour tous, pas pour moi qui l’avait tout autant apprécié avec LPV78.
Rillettes aux deux saumons
L’accord est certes plutôt réussi (3,5 / 5) mais la sensation de sucrosité est renforcée.
Domaine Jean-Paul & Benoît Droin – Chablis Premier Cru Vaulorent – 2015
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant trois heures et demie, et enfin carafé pendant une demi-heure supplémentaire.
L’or de la robe est assez clair.
Très intense, le nez se révèle d’un grand classicisme avec ses notes de poire, d’embruns salins, de croûte de fromage et de citron.
La bouche large reprend l’aromatique du nez mais l’acidité modérée peine à lui donner du tonus. Le millésime ressort encore plus dans la finale chaleureuse qui se mêle à une salinité bienvenue.
Très Bien + et à attendre car les vins de Benoît se retendent souvent avec le temps.
Le vin entame une jolie conversation avec les mêmes rillettes aux deux saumons, montrant un peu plus de vivacité.
Domaine Comte Abbatucci – Diplomate d’Empire – 2018
Il s’agit d’un assemblage à base de Vermentino, complété par d’autres cépages autochtones : Brustiano, Blanco Gentile, Genovese et Rossoia Bianca.
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant trois heures et demie, et enfin carafé pendant une heure supplémentaire.
La robe se situe entre paille et or.
Le nez plutôt généreux embaume le maquis, avec des herbes aromatiques, mais aussi des fleurs plus classiques et des notes anisées.
La bouche s’affirme avec ampleur, concentration et densité. Je devine que les pdf commencent à grimacer en lisant ce début de commentaire, mais la conjonction de l’aromatique florale en rétro-olfaction et d’une acidité sans faille et sans excès contrebalance son caractère fougueux. La finale très persistante et plus affinée parachève ce beau tableau d’un grand vin sudiste.
Excellent et tout au début de son apogée que je vois bien durer encore quelques années.
Scampis à l’ail, feta et tomates cerises : super top !
Le mariage est remarquable (4+ / 5), certes en puissance mais sans opposition, chacun des mariés profitant de l’apport de l’autre.
Domaine François Cotat – Sancerre – La Grande Côte – 2010
La bouteille que j’avais prévue présentait à l’ouverture des signes de bouchon au nez, quasiment pas en bouche. Je lui ai laissé une chance mais cinq heures plus tard le verdict était sans appel. Décidément, je suis dans une mauvaise phase en ce moment… Mais au vu, ou plutôt à l’olfaction de la bouteille, j’avais prévu sa petite sœur qui, elle, s’est révélée sans défaut, mais n’a été ouverte et carafée que juste avant service.
La robe oscille entre paille et or.
Très expressif, le nez affiche son terroir kimméridgien : de la craie et de la croûte de fromage, complétées par des touches exotiques typiquement Cotat.
La bouche est cossue, avec des sucres résiduels qui doivent se situer vers 15 g / l, mais cela je le savais. L’aromatique voluptueuse renforce cette sensation mais l’équilibre n’est pas mis en défaut grâce à une acidité juste calibrée et bienvenue. Le palais est bien tapissé dans tout son volume, avec une finale plus enlevée de grande allonge.
Très Bien ++ / Excellent
Raviolis chinois vapeur au poulet sauce thaï
La sauce thaï aigre-douce permet de réduire le ressenti sucré, pour un très bel accord (4 / 5).
Domaine Fourrier – Gevrey-Chambertin – Vieille Vigne – 2016
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant quatre heures, et enfin carafé pendant une heure supplémentaire.
La robe assez claire paraît entre deux âges.
Le nez très intense fait preuve d’une grande finesse, mais reste un peu monocorde dans la gamme florale.
Dans la continuité, la bouche adopte un style infusé et élégant, prenant donc un profil rectiligne. Mais elle manque un peu de matière, d’autant que l’aromatique florale penche vers un côté végétal. La finale de longueur honnête se révèle plus gourmande.
Très Bien + mais une déception certaine par rapport au domaine et au millésime. Je vais attendre mes deux autres bouteilles, mais en théorie le vin ne devrait pas gagner en chair.
L’accord est assez neutre (3,5 / 5) avec les diverses charcuteries.
Château de Fieuzal – Pessac-Léognan – 1995
L’assemblage comprend 70 % de Cabernet Sauvignon, du Merlot et un peu de Petit Verdot.
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant quatre heures, et enfin carafé pendant une bonne heure supplémentaire.
Moyennement sombre, la robe montre des signes du temps qui passe, avec ses reflets tuilés, mais on pouvait s’attendre à de l’acajou à presque trente ans.
Le nez est marqué par de beaux arômes tertiaires de cuir, de sous-bois et d’animal. On dénote aussi de façon très fugace des accents moins nobles (de serpillère ?).
Le style est assez strict en attaque, puis le profil de la bouche s’arrondit. Elle est maintenue bien en place par une superbe acidité, mas du tout stridente, avec des tanins complètement fondus et une aromatique un peu austère mais classieuse. La belle finale reste goûteuse.
Très Bien +(+) mais ne plus attendre.
Le vin fait ami-ami avec les charcuteries (3,5 /5), perdant en austérité mais aussi en noblesse.
Château de Beaucastel – Châteauneuf-du-Pape – 2011
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant quatre heures, et enfin carafé pendant une heure et demie supplémentaire.
La robe assez sombre a perdu ses reflets de jeunesse sans gagner ceux d’évolution.
Le nez très intense est véritablement addictif : le fruité magnifique de fraise et de framboise se mêle à des notes florales de toute beauté, avec une touche mentholée qui lui apporte du peps !
La bouche affole les compteurs d’amplitude, de toucher soyeux et de fougue. A la fois mûre et fraiche, elle ne se dépare pas d’un grand raffinement, de l’attaque à la finale persistante.
Excellent (+) pour ce vin toujours encensé par les LPViens, en particulier dans ce millésime qui n’a rien de grand. Je n’en ai plus mais j’en avais encore une je l’attendrais bien encore cinq années pour voir si quelques arômes tertiaires pourraient lui apporter encore plus de complexité aromatique.
Bœuf mijoté à l’orange et à l’oignon, olives vertes : top !
L’accord aromatique et de texture est réussi mais l’alcool ressort un peu alors que ce n’était pas le cas en dégustation pure (3,5 / 5).
Domaine Clape – Cornas – 2009
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant quatre heures, et enfin carafé pendant deux heures supplémentaires.
La robe est bien sombre et encore jeune, avec quelques reflets violacés sur le pourtour du disque !
Le nez conjugue intensité, complexité et noblesse. Des fruits noirs servent bien sûr de fondations à un ensemble floral, minéral et légèrement fumé.
La bouche joue dans le même registre classieux, corsée, assez droite, habillée d’un manteau de tanins serrés et doux. La finale se fait plus charmeuse pour notre plus grand plaisir.
Très Bien ++ pour ce vin dont l’austérité classieuse évoque un grand Pauillac.
Avec le même bœuf mijoté, tout se fond et s’assouplit (4 / 5).
Domaine Macle – Côtes du Jura – 2016
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant plus de six heures, et enfin carafé juste avant service.
Encore une robe de couleur vieil or, mais là c’est tout à fait normal !
Le nez allie puissance et finesse, sur des senteurs classiques de céleri et de curry, mais la noix n’est pas très présente.
La bouche possède un équilibre exquis, reposant sur une grande sapidité, une remarquable fraîcheur et beaucoup de consistance. La longue finale poursuit dans la même veine en accentuant l’axe « fraîcheur ».
Même ceux qui n’aiment pas les jaunes ont relativement apprécié ce vin. Normal, ce n’est pas un jaune et il y a 80 % de chardonnay dedans.
Comtés de six, dix et vingt mois
Pour les accords, c’était gagné d’avance (4 / 5), avec peut-être un supplément de complicité pour le dix mois.
Domaine de Souch – Jurançon – Marie Kattalin – 2010
Le vin a été ouvert puis gardé en bouteille pendant presque sept heures, et enfin carafé juste avant service.
La robe se présente sous un bel ambre clair.
La truffe saute au nez, au demeurant très expressif. Le fond exotique, teinté d’ananas, met en valeur cette caractéristique d’évolution et de noblesse.
Tous les fondamentaux sont présents dans ce grand vin ! La liqueur majestueuse et fine à la fois, l’aromatique envoutante et l’acidité dynamisante se conjuguent pour aboutir à cette sensation d’harmonie et d’aboutissement. Aboutissement ? Non, c’est dans la finale classieuse de grand raffinement qu’on la trouve.
Excellent (+)
Migaine à l’ananas : miam !
La fusion des arômes est remarquable, la liqueur s’efface un peu plus et la truffe ressort plus en bouche : c’est donc un accord en fanfare (4 + / 5) !
Un grand merci à ma chère et tendre dont les plats ont été plus qu’à la hauteur des vins.
Et merci à tous les participants qui se sont déplacés d’aussi loin !
On a encore passé un bon moment …
Jean-Loup