Nous avons bien raison de nous montrer sévères devant ce genre d'abominations. Ce n'est pas être difficile bien sûr.
S'agissant de cette joue de boeuf que vous évoquez, je dois bien admettre qu'il s'agit là d'un plat dont je suis nostalgique. Un de ces prochains samedis je m'y mets pour copier la recette de ma chère Maman. Inégalable.
Un mûr Chateauneuf 1983 livrera bataille. Bon choix ?

Je constate que la cuuisine de Madame vous rend gourmand.

Le degré zéro du service : quand un serveur commence à retirer les assiettes alors qu'un des convives n'a pas encore fini la sienne.


Ceci dit, cela choque nettement moins a l'etranger qu'en Europe francophone.

Une fondue aux tomates dans laquelle le fromage s'est agglutiné sous forme de grumeaux caoutchouteux et sur laquelle surnagent des morceaux de tomates. "Dégusté" une fois dans le Haut-Valais, c'était vraiment infect !
Ceci dit, une bonne fondue aux tomates, ça peut être un régal sur des patates écrasées. C'est pas compliqué : une bonne sauce aux tomates dans laquelle on réchauffe à petit feu un bon mélange de fromages à raclette et un zeste de grappa !

je ne vois pas vraiment le rapport avec le vin, mais peu importe

on peut certes rater de bon plats, on en a eu quelques exemples - je crois que ce n'était pas le sens de la question inititale - mais peut-on réussir un toast hawaii ???

Yves Zermatten

Que ça me fait plaisir de voir des personnes qui causent gentiments -D

Chevalier

..."je crois que ce n'était pas le sens de la question inititale"...

Je serais assez d'accord, moi aussi, pour relever l'inadéquation entre le titre de ce sujet, la première définition donnée par F. AUDOUZE à l'idée principale d'une certaine cuisine minimaliste et la déviation qu'a pri ensuite le corps des messages postés par les intervenants...

Cuisine minimaliste ne veut pas dire mauvaise cuisine...
Une cuisine stagnante est une cuisine qui reste au degré zéro...car manquant d'imagination et de perspectives...de là à dire qu'elle n'est point bonne...

Un certain conservatisme dans la cuisine, dans les goûts, comme dans d'autres disciplines, peut conduire au degré zéro...

Degré zéro dans le vin = vin minimaliste…

Qu’est qu’un vin minimaliste ?

Nidal

Un vin buvable mais qui ne procure aucun plaisir...

Eric

Pas toujours Eric...

"Less is more"

Mies van der Rohe

Nidal

Je n'ai pas compris la question de François Audouze de la façon que NidalH le suggère.

La vrai cuisine minimaliste c'est le produit seul et rien ou presque rien d'autre.
Ce n'est pas le degré zero. C'est la plus difficile des cuisines !
Il y a des gens qui ont le genie pour griller un poisson sans l'abimer.
Qui sait encore faire une simple viande rotie dorée fondante dont le jus ne soit pas brûlé mais succulent?

Mais il est évident qu'elle est à haut risque si on veut la servir à des amis ou invités. C'est vite immangeable!

Je crois plutôt que François veut parler du plat qui demontre le manque d'imagination et d'amour de la bonne cuisine de l'invitant(e)!
Le plat qui vous démoralise lorsqu'il arrive sur la table:)

On est donc bien d'accord !

"Degré zéro" ne veut pas dire "nul"...ce n'est pas un terme péjoratif!

..."Camus était peut-être ce genre de barbare. C’est sans doute pourquoi il a tenté de repartir à zéro, en faisant table rase du littéraire dans la littérature. Le degré zéro serait ainsi une écriture volontairement non littéraire, sans ornement : des phrases courtes et simples, au présent ou au passé composé. On se souvient des premières lignes de L’étranger :
« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. »...

Extrait d'un essai de Stéphane Dawns

pourtant, si vous lisez bien François il assimile bien degré zero et nullité.

Nidal,

Camus est une belle échappatoire, mais Raymond te rappelait à juste titre que tu n'avais rien compris au message d'Audouze et, contrairement à ce que tu prétends, vous n'êtes manifestement pas d'accord....

Pourquoi cet intellectualisme affligeant ? si je veux lire de la philo, j'ai bien mieux que tes écrits sur LPV. Alors, je te prie de nous épargner ces bulles de savon sans intérêt pour le passionné de vin.

MERCI !!!

Yves Zermatten

Le degré zéro de la cuisine, c'est d'abord l'absence d'imagination.
Par exemple, c'est Arthur présentant une émission de télé.

Une expression mais qui ici serait ambiguë, ce serait la cuisine poubelle, comme il y a la télévision poubelle, c'est à dire racoleuse et sans âme.

le degré zéro de la cuisine c'est une cuisine qui prend pour a priori que le consommateur est tellement débile qu'on peut lui fourguer une truc complètement sans âme. c'est ça le point de départ. Et pour moi le chèvre chaud décongelé sur une salade frisée, c'est ça : "t'as pas de goût, alors, prends donc mon truc sans âme".

Yves a raison sur le fait que le rapport au vin est ténu. mais sur ce forum on parle beaucoup de vin à table, avec des plats qui sont parfois trsè ennemis du vin, alors, j'ai trouvé intéressant qu'on compare nos aversions. Et c'est assez intéressant.

Quand j'étais petit, à l'école, deux plats me faisaient peur : la raie du vendredi, car cette ossature en forme de bambous collés l'un à l'autre ça me pétrifiait (et la chair était fadasse), et les petits pois en crème aux croûtons. c'était tellement écoeurant que j'en aurais pleuré.
On a tous comme ça des plats qui pétrifient. j'en ai très peu, car je mange avec plaisir de la raie et des crèmes de petits pois quand c'est bien exécuté.
Ce sujet du goût est très passionnant pour moi.

Yves,
J'ai bien aimé l'analogie à Camus.
Les ajoutes de ce style sont comme les épices qu'on ajoute à une garbure. Il en faut un peu.

On ne va évidemment pas se disputer là dessus. C'est gentil et sans danger.

ce n'est pas Camus qui me dérange, c'est le reste.

mais t'ai-je bien compris. Le degré zéro, c'est bien la nullité...cela n'a rien à voir avec le minimalisme, n'est-ce-pas ?

Yves,

J'ai compris la même chose que toi.

En cas de mauvaise interprétation, tu ne seras pas le seul imbécile

amitiés,
Thierry

Les plats surgelés d'une marque celèbre sont parfois très bons.
Mais qu'on les serve à des amis est proche du degré zero de la cuisine.......surtout si on ne leur dit pas !

Dans l'exemple du chèvre chaud:

-si c'est un pro : c'est un incompétant doublé eventuellement d'un escroc. C'est nul mais pas grave : on n'y retournera pas.

-si c'est une brave ménagère c'est peut être plus affligeant car c'est de l'incompétance doublée cette fois d'un manque d'amour.
Car si la grande cuisine n'est que "partage et passion" la bonne cuisine familiale c'est de l'amour !

La vrai cuisine minimaliste c'est le produit seul et rien ou presque rien d'autre.
Ce n'est pas le degré zero. C'est la plus difficile des cuisines !

C'est vrai que la tendance actuelle est de compliquer les plats à plaisir, le cuisinier croyant certainement que la quantité d'ingrédients cachera la médiocrité d'un plat. On en revient au débat sur la complexité lancé par ... Nidal La complexité, pourquoi pas, mais il faut une ligne directrice,une cohérence qui apportera au mangeur/dégustateur une montée progressive du plaisir jusqu'au nirvana de la finale qui doit être l'apothéose du plat/vin.

Faire un plat minimaliste implique des ingrédients de grande qualité avec des cuissons pafaites, car aucun artifice ne viendra à leur secours.

Sinon, je pense qu'Yves et Thierry ont bien compris la pensée de François. Le degré zéro, c'est l'absence totale d'imagination du cuisinier avec comme corollaire le manque d'implication morale de celui-ci dans sa cuisine. D'amour, comme dirait Raymond Une cuisine sans âme

Quand l'on voit le menu affiché à l'entrée de nombreux restaurants, on a parfois l'impression que le cuisinier continue à réciter ses cours de lycée hôtelier d'il y a 30 ans, on meurt d'ennui avant d'avoir fini la première page. Parfois, on n'a même pas besoin de lire: de voir que le menu est jauni et à moitié effacé par la lumière solaire suffit à montrer que le cuisinier ne se remet pas en cause et ressert invariablement la même tambouille

Déprimant, ce sujet...

Eric

C'est une discussion gentille, polie comme je les aime.
Pas du tout déprimante, car nous parlons de réalités.
Personne ne veut donner de leçon à personne parce que nous parlons de nos affinités et de nos dégoûts.
Personne n'est agressif, personne n'est pris pour un imbécile.
On va arrêter là (ou du moins je vais arrêter là), de peur que ça ne dévie.
Je remercie ceux qui ont participé à cette aimable discussion et ont bavardé calmement avec moi sur un sujet qui m'intéresse, car rien n'est plus beau que la belle cuisine associée à de beaux vins. C'est l'objet de ma passion.

François, ce ne sont pas ce qu'écrivent les participants qui me dépriment, c'est de me rémémorer les situations où j'ai constaté ce degré zéro

Sinon, c'est bien, des p'tites discus comme ça Je ne demande qu'à ce qu'il y ait plus

Eric

Le "pavé de saumon à l'oseille" pourrait trouver sa place ici.
J'imagine qu'un vrai bon cuisinier doit pouvoir y mettre du génie, mais je n'en ai jamais vu une version fameuse.
En meme temps, évidemment je ne m'amuse pas à l'essayer lorsque ce plat est à la carte!
Benji

Comme plats nuls, je cite volontiers : la fondue.

Surtout, son côté écœurant.

Nidal

Nidal,
C'est strictement en dehors du champ que je voulais explorer.
La fondue est une coutume locale. Elle se respecte et on aime ou on n'aime pas.
Mais même si c'est simple, ce n'est pas le degré zéro de la cuisine dans la mesure où on ne se moque de personne, on perpétue une tradition, qu'on aime ou pas.
Ne jamais mésestimer les charmes d'une fondue strip-tease, où l'on fait tomber les croutons de sa voisine ()

En Suisse, la fondue se décline en variétés de fromage (moitié moitié, vacherin), avec des spécificités (nature, à la tomate, aux bolets). Le tout relevé par un coup de blanc, fendant, Epesses ou vin de cépage autochtone. Je trouve ce plat tout simplement délicieux (si le fromage n'a pas coupé, bien sûr, car là, c'cest indigeste)...
Cordialement
Frédéric

rien qu'en Suisse, il existe une variété innombrable de fondues, en fonction de l'origine des fromages et de leur assemblage. Cela peut aller de la Neuchâteloise, plutôt liquide, à la fondue fribourgeoise tiède au vacherin, très épaisse, réservées aux connaisseurs. Les goûts sont infinis. Donc, bien qu'étant un mets "coutume locale", comme le rappelle à juste titre François, c'est tout de même un plat qui peut être gustativement intéressant, car on retrouve dans les fondues toute la variété des fromages suisses. On peut de surcroît faire des variations avec de la tomate (valaisanne) ou des cèpes. Pas de lait, pas de farine, un peu de maizena (à la limite, si elle est trop liquide). L'ail lui sied bien.

Ma préférée ? la moitié-moitié fribourgeoise, car elle associe le goût corsé du gruyère et le caractère ultra crémeux du vacherin. Je l'allonge avec un bon vin blanc sec et assez neutre (genre fendant) et j'évite le kirsch ou tout autre alcool, dont l'apport ne me paraît guère intéressant. Le pain blanc de qualité s'impose àmha. En accompagnement, je privilégie égalemens le fendant, ou un bon chasselas.

bref, à moins de n'avoir dégusté que la Gerber ou la Tiger industrielles, la fondue, c'est tout de même loin d'être le degré zéro de la cuisine. Sa préparation est assez simple, mais on peut facilement la rater. Il faut remuer constamment, à feu moyen-vif, et ne pas la laisser seule une seconde !

On peut imaginer que comme, la raclette, ce sont des bergers qui l'ont inventée en fondant du fromage dans une casserole et en y trempant du pain.

la savoyarde ? je n'ai jamais eu l'heur de la déguster...

Yves Zermatten

Si la grande cuisine n'est que "partage et passion", la bonne cuisine familiale, c'est de l'amour

Raymond, la grande cuisine, c'est aussi beaucoup d'amour, d'envie de donner, de convaincre, d'être compris, d'être aimé. C'est le point commun de toutes les cuisines sincères : rassembler autour d'une table pour partager.

Jean-Philippe Durand

Merci pour ces précisions et commentaires passionnés et passionnels sur La Fondue.

Loin de ma pensée est l'idée rabaisser la dimension régionale et/ou sentimentale incarnée par La Fondue (ça n’a pas de sens et ce serait indigne !).

C'est simplement un souvenir de jeunesse concernant ce plat, on ne peut plus convivial, qui m'a laissé à plusieurs reprises sur ma faim.
La recette était à chaque fois respectée, avec les fromages appropriés, idem pour le vin blanc. Ce n'est pas tant, le goût qui est remis en cause ici, c'est le fromage "cuit" mélangé à l'alcool qui donnait ce côté écœurant et indigeste (à mon goût!). Les trois premiers croûtons ça allait, mais il ne fallait pas en abuser !

Un jour j’ai gagné un service à fondue dans une Tombola. Il est resté cinq ans dans un placard. Je l’ai donné, il y a trois ans à un ami (cadeau !). Il ne s’en est pas servi encore !.

Il y a des plats comme ça qui sont enracinés dans une région ou dans un terroir donnés, et qui n’arrive pas percer dans d’autres contrées. C’est la diversité des cultures et des goûts.

En fait, comment avez-vous deviné que je parlais de la Fondue à base de fromage ?

Il y en a d’autres : la Fondue Chinoise, bourguignonne, végétarienne...etc.

Nidal

Joli sujet ! Cette discussion m'a fait tout de suite penser à une déception d'autrefois (ou plutôt, pour être honnête, d'une chose qui m'est arrivée plus d'une fois, par inadvertance ou par optimisme) : des plats préparés achetés en grande surface (pourquoi ? puisque je sais cuisiner) et dans lesquels j'espérais trouver un goût suave qui serait à la hauteur de ce que semblait promettre la photo délicieuse sur la boîte. Même chose, deux ou trois fois, avec les surgelés...

Côté vin, je dirais : de ces tristes bordeaux sans caractère servis par des gens que le vin indiffère.

Et quoique je ne partage pas l'avis de certains sur la zéroïtude de la fondue, j'ai mangé plus d'une fois chez des gens qui ne savent pas faire la cuisine, de la raclette de supermarché. Fromage caoutchouteux, charcuterie industrielle... Hmph...

La salade verte en prémice du plat du jour... (une sauce blanche qui tue tout autre goùt...)
Les calamars bien huileux avec leur sauce tratare (10x plus de panure que de calamars)

A la campagne, la fondue à la tomate, on la sert sur des pommes-de-terre écrasées, C'est un vrai régal.
F

Nidal,

Pour éviter l'écoeurement, il convient de mettre l'alcool à brûler dans le système de chauffage et le kirsch (celui de Metté fera l'affaire) dans le fromage fondu !