Pour conclure en beauté une semaine de vacances en famille en Alsace (mais séjour pas spécialement placé sous le signe du vin car ma femme ne boit pas et mes enfants sont encore très jeunes), je me suis quand même autorisé - avec un copain oenophile que j’avais invité (et épisodiquement actif sur LPV) - à rendre visite à 2 domaines vendredi dernier.
Le premier – domaine Albert Boxler – appartient à l’élite de la région et n’a pas vraiment besoin que j’en fasse la publicité (ses rieslings 2016 sont absolument superbes) !
Je préfère dès lors m’attarder sur notre seconde visite, celle du domaine
Léon Boesch à Westhalten (Vallée Noble).
Je connaissais un peu le domaine pour avoir déjà goûté ses rieslings Les Grandes Lignes et Luss.
L’accueil par Marie et Matthieu Boesch fut vraiment très sympa. Nous sommes finalement restés près de 2 heures 30 sur place, à déguster quasi l’intégralité de la gamme, en bénéficiant de moult explications de la part de Matthieu Boesch, que j’ai trouvé sympathique, souriant, et très ouvert et volubile sur sa façon de voir et faire le vin.
Le domaine se situe plutôt au sud du vignoble alsacien et, pourtant, les vins se distinguent notamment par leur fraîcheur et leur acidité. Explication : il est situé en fin de vallon et, la nuit, l’air froid des montagnes descend sur les vignes.
Une petite vue d’ensemble des vins dégustés (de mémoire, pas pris de notes) :
VINS ROUGES
Pinot noir « Les Jardins 2016 » (AOC Alsace) : nez très parfumé, floral, bouche très fruitée, souple, fraîche, matière pas super concentrée, mais pas fluette non plus. Joli petit vin, bon rapport Q/P à 14,10 €.
Bien+.
Pinot noir « Luss 2016 » (AOC Alsace) : nez un peu plus guindé, plus mûr, léger boisé ; bouche plus concentrée, plus mûre, plus longue, fait plus « grand vin », style bourguignon.
Bien++ mais moins convaincu par le rapport Q/P (22,10€).
BULLES
« Soixante-Douze » Brut, Crémant d’Alsace : bulle légère, c’est fruité, assez frais.
Bien.
« Une Nuit » Rosé BRUT, Crémant d’Alsace : nez un peu dérangeant qui m’évoque la rhubarbe pourrie ; en revanche, c’est vraiment très bon en bouche, avec beaucoup de fruits rouges et un bel acidulé.
Bien++
VINS BLANCS SECS
Sylvaner « Les Pierres Rouges 2016 » (AOC Alsace) : attaque légèrement minérale, fruits blancs, longueur moyenne avec une petite acidité finale. Comme le disait mon acolyte, un vin idéal pour un bar à vins et très bon rapport Q/P (7,50 €).
Bien.
Pinot blanc « La Cabane 2016 » (AOC Alsace) : nez assez profond (avec même des arômes terpéniques, certes légers, à l’agitation), fruits blancs, belle acidité/fraîcheur finale. Pas d’autre souvenir, excepté que j’en ai pris 3 bouteilles et que ce Pinot blanc à 8,90 € m’a davantage plu que le Pinot blanc de Boxler, pourtant plus réputé et beaucoup plus cher.
Bien++.
Pinot Gris « Le Coq 2016 » (AOC Alsace) : un vin qui ne m’a pas emballé plus que cela. On y retrouve le côté plus généreux et les amers que je n’apprécie pas sur certains pinots gris. Mon comparse a apprécié, par contre.
Moyen.
Pinot gris « Clos Zwingel 2016 » (AOC Alsace) : changement de décor avec ce vin. Un pinot gris atypique, assez rond d’une part sur les fruits jaunes, mais avec en finale une belle acidité, de la fraîcheur, et des amers parfaitement maîtrisés.
Bien++.
Muscat « L’amandier 2016 » (AOC Alsace) : bon, on ne peut pas rater le cépage, ni au nez ni en bouche. J’en retiens à nouveau une certaine acidité et floralité en fin de bouche. Pas mon truc mais bien fait.
Riesling « Les Grandes Lignes 2016 » (AOC Alsace) : un riesling d’entrée de gamme parfaitement réalisé, très citronné, belle fraîcheur. A 9,40 €, le rapport Q/P est excellent.
Bien+.
Riesling « Luss 2016 » (AOC Alsace) : le début de bouche est un peu quelconque, voire, mollasson, mais très vite minéralité et acidité se conjuguent pour offrir une bouche somptueuse d’une très belle longueur. C’est donc encore un peu dissocié à ce stade, mais cela devrait s’équilibrer avec un peu de garde.
Bien++ (potentiel pour plus). A 13,60 €, le rapport Q/P est à nouveau très bon.
Riesling « Breitenberg 2014 » (AOC Alsace) : vin un brin austère, basé sur la minéralité et l’acidité. Assez long. Doit encore se détendre.
Bien+.
Riesling « Breitenberg 2015 » (AOC Alsace) : plus rond, plus mûr, peut-être plus accessible que le premier même si j’ai une petite préférence personnelle pour le 2014.
Bien+.
Gewürztraminer « Les Fous 2016 » (AOC Alsace) : en introduction, Matthieu Boesch nous explique qu’il essaie autant que possible de travailler les Gewürztraminers en sec afin de dompter ce côté parfois un peu trop exubérant du cépage qui peut gêner certains (dont votre serviteur) ; et cela se sent dès ce Gewürz d’entrée de gamme. L’aromatique typique du cépage est certes présente, mais elle se fait assez discrète, laissant suffisamment de place à une jolie minéralité et une belle acidité.
Bien+.
Gewürztraminer « Zinnkoepflé 2016 » (Alsace grand Cru) : à la minéralité, à l’acidité, au fruit parfaitement mûr se greffe le terroir, pour offrir un vin digne d’un Grand Cru.
Très bien.
MOELLEUX et DOUX
N’étant pas du tout une « bouche à sucre », j’ai un peu décroché à partir de ce moment-là.
Nous avons dégusté trois vins, j’en retiendrais peut-être le
Gewürztraminer Grand Cru Zinnkoepflé Vendanges Tardives 2015 avec un bon équilibre entre sucres et acidité + terroir.
En conclusion, un domaine très sympathique, proposant des vins de bonne facture, avec un joli fruit, de belles acidités, de la floralité … et des rapports qualité/prix vraiment intéressants sur pas mal de cuvées. Je recommande.
Fred