Portugal - Alentejo - Reguengos 2002
Serait peut-être temps (avis aux proprios) de songer à ouvrir une rubrique dédiée Portugal (Italie et Espagne ont la leur), qui ne se résume bien évidemment pas au Porto (souvenir en passant d'un merveilleux Guedes 80 dont la bouteille fut liquidée à 4 en fin de repas), même s'il en existe d'immenses. Les plus grands vins ne sont-ils pas les vins borderline, à la fois fragiles et indestructibles, capables de jouer avec un égal bonheur sur la palette de sentiments la plus variée ? Je le pense, et je pense aussi que c'est précisément ce qui fait le succès le succès des vins d'un certain âge, voire d'un âge certain.
Cet Alentejo 2002 (Reguengos de Monsaraz, Sud Portugal, 13,5%, coopérative Carmin, cépage Trincadeira, Castellan et Tempranillo – aragonese) à la robe rouge sang (un peu caillé, d'une beauté parfaite et personnellement troublante) est un authentique chef-d'œuvre, d'une profondeur de caractère assez bouleversante (je pense à l'Héluicum commenté il y a peu, agréable, certes, mais parfaitement insignifiant en comparaison). C'est compact, à la fois long, explosif et introspectif, ésotérique, sur des saveurs caféinées, chocolatées, pruneautées, épicées et herbacées dignes des électuaires moyen-âgeux. Sur des côtelettes d'agneau, préalablement rôties, déposées sur un lit de pommes de terre également précuites, le tout passé une demi-heure au four thermo 7, on touche au sublime.
PS Par contre c'est pas Luis Duarte, au temps pour ma pomme
PS2 Merci Oliv