Pour ma part, les quelques chasselas 2003 que j'ai eu l'occasion de goûter jusqu'à maintenant m'ont laissé des impressions mitigées. Il est vrai que l'on reproche souvent aux vins de ce cépage d'être fluets, tendres et de manquer de caractère et de richesse. Ceux qui pensent ainsi seront servis avec le millésime 2003. Les vins sont gras, puissants, avec du volume, de la richesse et beaucoup de gras, au point qu'il est parfois difficile de les reconnaître à l'aveugle. Certains de ces chasselas 2003 manquaient en revanche cruellement de fraîcheur et d'acidité, ce qui donnait des vins lourds et patauds.
Personnellement, je redoute que ces chasselas 2003 ne manquent un peu de typicité et de fraîcheur. Un bon fendant doit claquer sous la langue et se donner tout en finesse, en vivacité et en élégance, le caractère variétal s'effaçant devant le terroir et la minéralité. Un bon fendant se boit goulûment et doit claquer sous la langue.
Cela dit, il faut se méfier des appréciations générales, surtout en Valais où l'on trouve tant de micro-climats.
Je reviens sur mes premières impressions et je dois dire que j'ai goûté aujourd'hui quelques fendants exemplaires de fraîcheur et d'une belle typicité. Celui de Daniel Magliocco fait partie de ces fendants à la minéralité tonique qui vous claque sur la langue. Une grande réussite. il faut dire que Daniel n'a ps fait de malo sur cete cuvée, de même que la plupart de ceux qui ont réussi à préserver un peu de fraîcheur. Le fendant de Jérôme Giroud semble apparemment moins tonique, mais c'est parce qu'il est moins marqué par le CO2 car pour le reste, il garde une belle fraîcheur.
Pour sortir un grand fendant en 2003, je pense qu'il a fallu récolter au moment optimal - c'est à dire surtout pas trop tard - et renoncer aux malos.
cexu qui ont récolté tard et fait les malos ont des vins riches, puissants mais souvent tendres et mous.
Avec une année de recul, je peux dire que les chasselas 2003 présentent souvent un goût de "cuit" qui ne me plaît pas trop... les raisins ont grillé au soleil et malheureusement ça se sent.
En tout cas, je me souviens, en me promenant dans les vignes aux alentours de chez moi sur la "Côte", de l'état désolant des baies de Chasselas.. toutes petites, rattatinées.. et surtout, au mûrissement pas du tout homogène au sein de la même grappe.
A moins d'avoir trié comme des malades, je ne vois pas trop comment ils ont pu nous sortir des Chasselas de derrière les fagots..!