Mon épouse m'ayant offert un stage chez Chapoutier, j'ai choisi l'atelier Vieux Millésimes.
Tout d'abord, je pensais qu'on confronterait les même vins à différents moments de leurs évolution maais il n'en fut rien.
Nous avons tout d'abord commencé par un peu de théorie en regardant les différents constituants du vin permettant une évolution favorable au cours du temps (acidité, matière, tannin, alcool).
Puis viens le moment de la dégustation, les bouteilles étant débouchées et servies de suite.
Le premier vin est un rouge, il est agréable à boire dès maintenant, il est plutôt sur le fruit et il n'a pas une grosse matière. Tout ça pour nous montrer que le vin n'est pas de garde. Il s'agit de LA CIBOISE 2011 (luberon). Ca commence pluôt doucement...
Le second vin est jeune lui aussi, il possède plus de matière, la finale est un peu asséchante sur des notes épicées. Je retrouve la syrah mais ce n'est toujours pas transandant. On est sur DESCHANTS 2010. En silence je me dis "j'espère que l'on goutera des vins un peu plus excitants..." Ce second vin était sencé nous montrer un vin plus apte au vieillissement.
On passe ensuite sur sur des blancs.
Troisième vin aux couleurs proche d'un sauternes, au nez il a beaucoup de puissance, sur les agrumes confits tels que le citron, le pamplemousse. En bouche, on a un vin très gras qui a su gardé une bonne fraîcheur, avec beaucoup d'amplitude sur les même arômes qu'au nez, très "riseling". On est sur un RIESLING ZELLENBERG MARC TEMPE 1998. Personnellement j'adore ce vin.
Je ne m'ttendais pas a gouter un vin d'Alsace chez Chapoutier et la qualité du vin commence à me rassurer.
Toujours en blanc, on déguste un magnum, le sommelier nous dit que c'est un hermitage. Il a beaucoup de mal a passer après le risling, il est très bon mais il est beaucoup moins démonstratif, c'est vraiment un vin de gastronomie. Il s'agit de DE L'OREE 1993. Je m'attendais à Chante alouette, mais franchement c'est la première déception. Une ouverture préalable lui aurait fait du bien...
On repasse ensuite sur des rouges.
Le cinquième vin est à Bordeaux, je reconnais l'étiquette de loin, il s'agit de LYNCH BAGES 2003. C'est le premier grand Pauillac que je goute.
La robe n'est pas évoluée, au nez comme en bouche, on retrouve les arômes de tabac et de fruits rouges. La texture est soyeuse, les tannins bien intégrés. C'est très très bon mais je suis un peu déçu, je pensais que le vins serait plus puissant, plus démonstratif. On est sur le millésime 2003.
Le sixième vin a une robe très évoluée, grenat. Au nez on retrouve des notes de viande, sauvage. En bouche on retrouve les mêmes arômes avec une finale un peu chocolatée, là c'est dur lourd, très démonstratif, avec beaucoup d'amplitude, l'alcool est très bien intégré (13.8°). Ce vin est bien supérieur au précédant (impossible à recracher). On est sur Barbe Rac 1990. Incontestablement le vin de la journée.
On passe ensuit au repas ou l'on goute GRANITS blanc 2001 en magnum sur des gambas sauce nantua. L'accord est parfait et le vin ne fait pas mauvaise figure comparé à l'hermitage. Ensuite on passe au civet de lièvre avec un MONIER DE LA SIZERANNE 1999. Ici aussi l'accord est parfait mais je prends toujours aussi peu de plaisir avec les hermitages rouges, plus sur la longueur mais un peu serré (manque d'amplitude).
Un SAINT PERAY LES TANNEURS 2011 sur un fromage de chèvre. N'aimant pas le fromage, je me contente volontier du vin qui est très vif.
On termine le repas par une omelette norvégienne avec un coteau du layon de 1990 mais je n'est pas noté le domaine. L'omelete étant tellement sucrée, elle rendait le vin peu liquoreux.
Nous avons cloturé l'atelier en faisant une balade dans les vignes de l'hermitage.
Pour conclure, je ne pensais pas boire de tels vins. Avec deux déceptions, une petite concernant lynch bages 2003, l'autre plus grande sur de l'orée 1993. Et deux gros coups de coeur avec le riseling de tempé 1998 et le barbe rac 1990. Deux vins exceptionnels.
Une bien belle journée en somme. Atelier que je recommanderai.
Cordialement, Romain.