Hello !
Personnellement, je n'ai rien noté donc pas de descriptions exhaustives de ma part, par contre j'ai bien retenu ce qui m'intéressait parfois dans les grandes lignes parfois dans les petits détails.
On me pardonnera de probables erreurs, j'espère ne pas avoir inversé des vins dans les commentaires.
Il y eut un vendredi soir auquel certains n'ont malheureusement pas assisté.
Quelques vins dégustés avec Bruno Schueller en cave, ce qui a certainement permis de prendre mutuellement la température. Lui sur les gugus qui débarquaient et nous sur lui-même et ses vins. Je crois que l'essentiel de ces vins a été regouté le lendemain cependant.
Hasard du calendrier, je suis ravi d'avoir commencé par quelques vins de Bruno ce soir là . Cela a, pour moi, donné le la du séjour. Et, en fait, même une référence tant le profil (structure et équilibre plus qu'aromatique) m'a plu d'emblée (notamment les riesling 2000 dégustés de ce vendredi soir). Je suis d'une culture faible en Alsace et donc pas d'a priori solide sur les profils arômatiques.
Ces deux grands crus 2000 (Eichberg et Pfersigberg) ont été refusés à l'agréement ce qui est une sottise, il faut dire que dans cette année un peu exhubérante, les raisins bien murs et, apparemment, pas de sulfitage en vinification ont donné un profil aromatique un peu atypique d'autant que le domaine ne semble pas vraiment agir d'une quelconque manière visant à "corriger" les millésimes (je n'en dirais pas autant des autres domaines visités ce WE même si tout le monde semble assez sage). Profils qui me plaisent au demeurant surtout sur l'Eichberg-Zéro Défaut, le Pfersigberg étant nommé Le verre est dans fruit avec des étiquettes rigolottes, floraux, fruits très murs, très denses, structure superbe, un peu plus tendu pour Eichberg 2000, un peu plus opulent pour ce Pfersigberg 2000. A attendre quelques petites années je pense. Bel équilibre, mon hypersensibilité au sucre dans ce type de vin n'a pas hurlé à la mort, c'est dire.
Impressionnant SGN 89 ouvert ce vendredi. Je ne l'ai pas regouté le lendemain. A l'ouverture nez sur des notes de pain d'épice mais surtout grand nez de botrytis. Malgré ses 200 gr/l (ou plus ?) de sucre ca n'est pas bancal, d'ailleurs gustativement le sucre ne se manifeste pas dans les proportions annoncées, on le sent, par contre, nettement plus tactilement par viscosité.
Le repas (miam, merci Mme Schueller) a vu une intéressante dégustation (une quinzaine de vins), rien de commun avec le raté du lendemain. Un vieux muscat, très chlorophylle, un petit coté physalis en bouche.
Plein d'autres blancs que j'ai malheureusement oubliés pour la plupart (par contre je les ai bien bus (aaa)).
J'ai mieux les rouges en tête : Le pinot noir 2003 de Bruno, très cerise / kirsch pas dans mes habitudes bourguignones, il faudra que je regoute. Un cornalin (cépage que je ne connaissais pas) que je n'ai malheureusement pas apprécié contrairement à beaucoup d'autres (nez basse cour ne se dissipant pas, brett ?, acidité curieuse en bouche) néanmoins instructif. Un Pic Saint Loup Hortus (99 ?) que je n'ai pas reconnu. Un rive droite de 90 (était-ce Gazin) un peu bousculé dans la dégustation mais intéressant. Pour mettre tout le monde d'accord, CR La Landonne.
Je suis convaincu que si on me parlait des autres je m'en souviendrais. Merci notamment au contingent belge/luxembourgeois pour son ouverture d'esprit quant au choix des vins. Yves fut également un bon ambassadeur des vins de Suisse.
Puis vint le temps d'aller s'écrouler sur un lit à l'étage. La chambrée a compté une disparution nocturne sans doute Yves et/ou moi-même étions insupportables (aaa).
Le lendemain matin, pas même le temps d'aller se (micro)oxygéner, déjeuner sympa (miam les confitures) et, de retard en retard, après un détour agréable par la colline, nous arrivons chez M Deiss en fin de matinée. Avec les apports de nos deux rapporteurs Luc et Olivier.
Je fais court : tous les vins sont bons mais le bas de gamme n'a pas d'intérêt. Et ca fait cher le haut de gamme. Sur quelques vins j'ai l'impression d'un coté dissocié avec à la fois des pointes d'acidité et de sucré sans véritable sensation d'équilibre. Pas sur Riesling Altenberg et Schoenenbourg néanmoins. J'ai le sentiment de ne pas être le seul à avoir le même constat.
Le Schoenenbourg 2001 n'est pas prêt mais on s'attend à ce que cela devienne élégant et très classe. Majoritaire Riesling et donc minoritaire autre chose. Par suite c'est "singulier" et je vais lacher le gros mot : atypique en quelque sorte. Comme quoi il y aurait des atypiques louables et d'autres pas...
Biensûr biensûr Monsieur Terroir mettra les choses à plat, non ? Mais alors pourquoi plusieurs cépages en très faibles proportions ?
Je m'attendais à plus grand pour 51 euros...
J'ai été plus immédiatement convaincu par l'Altenberg 99.
Le 2001 aussi. Mais je n'avais pas encore les 2001 de B Schueller sur les papilles.
Je repars les mains vides, déçu malgré le haut niveau de certains des vins.
Repas à Ingersheim, deux Ostertag agréables (Riesling et Pinot Gris 98, j'ai préféré le premier) pas mémorables. J'ai mieux apprécié le repas, surtout l'entrée. Très bon resto cette Taverne Alsacienne.
Arrivée chez Jean Boxler alors que le soleil ne va pas tarder à sombrer.
Le gars m'est immédiatement sympathique. Petite dégustation de 6 ou 7 jus en cave. Eliane "Drink'O matic" connaitra sa seule défaillance passagère du WE, peut-être les gaz dégagés en cave pendant les fermentations : un concert amusant que donnaient ces diverses cuves.
Si les profils aromatiques en devenir restent pour moi "illisibles". Par contre la trame se dessine ce que nous confirme Jean, quoi que j'ai la malheureuse certitude d'être atteint d'une bonne myopie gustative par rapport à ses commentaires. Les vignerons qui connaissent leur vin dès les premiers instants doivent s'amuser des commentaires des dégustateurs de tout bord dans les années qui suivent.
Les Boxler n'ont guère que du 2003 en vente et on doit avouer que ca manque un peu d'énergie ces 2003, pas les Boxler (bbb). Cependant nous avons dégusté plusieurs autres vins, probablement Jean était content de partager sa production et souhaitais nous convaincre sur autre chose que les 2003 (qu'il n'a pas loupés si on compare avec d'autres). Je ne suis pas emballé par les Brand, par contre les Sommerberg (sur granit) me touchent. Tous sont bons le VV, le E (Eckberg ?) et, présenté en 2003 seulement, un jeunes vignes. Le E m'interesse un peu plus particulièrement (profil plus en tension, minéralité, structure un petit peu faible mais c'est du 2002). Malgré une nature qui parait plutôt discrète, un vigneron qui parle spontanément de ses interventions à la vigne et vraisemblablement modérées en cave (intéressant les quelques mots sur les levurages annexes), un signe de sa passion et on l'écoute avec plaisir.
Un jugement global : de bons équilibres, un manque de densité, profils aromatiques un peu plus dans la "norme" quoique le Sommerberg doit faire parler son terroir avec quelques années et ces vins m'intriguent et puis vive la diversité (je dois avouer ne pas avoir été subjugué par les deux ou trois Sommerberg un peu plus agés, c'est bon néanmoins)
Je n'ai rien acheté mais j'ai bien noté l'adresse et je gage que quelques Sommerberg Boxler garniront ma cave d'ici quelques petites années (laissons venir le 2004 par exemple ;-) )!!
En début de soirée, retour chez le charismatique Bruno Schueller.
Là ca défile, pas de pitié pour de pauvres êtres fatigués d'une journée déjà honnête question dégustation.
Rattrapage pour Luc et Olif sur quelques vins.
Je découvre un Pinot Blanc 3KL 2003 bien sympa, ca réveille et réactive toutes les fonctions.
On regoute les faux vrais GCs 2000.
Un Riesling 83 épuré, magnifique qui donne une idée de comment les secs de la maison vieillissent (même si les dosages CO2 d'alors ne sont sans doute plus d'actualité).
Pour ne pas être en reste, une VT plus jeune dont l'acidité est un peu trop marquée, dommage.
Arrive ensuite un de mes moments préférés : 4 2001 à la suite. Et c'est grand. Pfersigberg H et Eichberg notamment sans préférence affirmée.
Vins exempts de ces notes d'agrumes souvent rencontrés dont je ne sais si elle viennent d'un manque de maturité et/ou induite par le sulfitage en vinification. Ici de toutes facons on évite les deux : c'est mûr et sans sulfitage initial.
On peut juger de la trame somptueuse, une certaine puissance, de la longueur, de l'équilibre même si ces vins sont à oublier quelques temps. Aujourd'hui ils sont arômatiquement sur des fruits blancs bien mûrs et surtout très floraux. Clairement des vins qui m'ont tapé dans les papilles.
Les SGN qui suivent sont(furent) splendides.
Une sorte de lecon sur le Gewurztraminer 2000, Du rôle de l'acidité volatile dans le profil des liquoreux.
A nouveau le Pinot Gris SGN de 89 pour ceux n'étant pas là hier. J'ai mis un coup de nez dans le verre d'un voisin, plus trop le profil de la veille, bien moins plaisant.
Et enfin une Riesling SGN 90 à la fois gourmande et pleine de classe, grande !
Le soir a lieu une dégustation qui ne restera pas gravé dans ma mémoire (aaa). Pas grand chose sous la dent, ordre aléatoire, trop peu d'aération pour les rouges.
Un sylvaner coeurs de grains sympa, un poulsard du Jura plaisant, un Côte du Jura de Macle pour accompagner l'excellent comté que nous grignotons voracement, un Chateau de Roquefort qui débarque avec l'élégance d'un tractopelle sur une patinoire, une Gourmandise (petit verdot) qui a oublié d'être gourmande, j'ai eu du mal sur tous les tanins des rouges vraiment pas à leur place, deux italiens bien nés mais un peu jugulés, arrive enfin un début de délivrance avec un Pic Saint Loup Sainte-Agnès structurellement plus agréable mais pas marquant. On finit quand même mieux sur les domaines Barral et Cazes.
Olif n'a pas disparu pendant la nuit. Ouf.
Plus bas j'ai cru comprendre qu'ils étaient sûrs que Luc n'était pas parti de son lit non plus. (aaa).
Au matin, on se promène enfin un peu dans la vigne après un petit déjeuné calqué sur la veille. (bbb)
Les départs se précisent et quelques bouteilles sont retirées chez Bruno.
Midi, déjeuné à Hunawihr , repas accompagné avec deux vins Mittnacht Frères. J'ai bien aimé le repas mais je n'ai pas grand souvenir des vins (je parlais beaucoup je sais)
Après-midi, dégustation dans le bas du bas Rhin chez Jean-Paul Schmitt dans un coin agréable.
Petits prix - bons vins, ca pourrait être le résumé condensé.
Pas de grand cru ici, pas grave. A l'évidence le vigneron est doué et connait bien ses climats (dirait un bourguignon). Ses vins m'ont fait l'effet d'une pierre polie. C'est marqué du sceau de l'élégance quels que soient le cépage et la gamme.
Pour être grincheux je dirais que les secs manquent de corps mais c'est délicieux. Je me suis d'ailleurs laissé faire par un carton de Riesling Reserve Personnelle 2002.
Fait marquant : les Gewurztraminer. Loin des senteurs doucereuses voire écoeurantes souvent rencontrées.
Très agréable dans le SGN et le VT présentés.
Adieu aux derniers du groupe en fin d'après midi.
Je me rentre pour une nuit supplémentaire à Husseren les Chateaux. La douane se sent obligée de m'arrêter en sortie de Ribeauvillé, une fouille étrange : ils n'ouvrent ni ma glacière ni un grand sac que j'ai dans le coffre, s'interrogent sur la bouteille du Jura laissée par Olif (ca vient pas d'ici ca ?) et finalement se contentent d'ouvrir le carton des vins de JP Schmitt. Jean-Paul que mets-tu dans ton vin (aaa) ?
Bon encore une fois j'ai réussi sans encombre à passer mes cinq kilos d'héroà¯ne entre le bas Rhin et le Haut Rhin, ouf. La boîte à gants offre vraiment la cachette idéale.
En fait je n'ai rien su de leurs motifs.
Le lendemain matin quelques discussions intéressantes avec Bruno sur ses vins, sur la Bourgogne et quelques autres choses. Heureux je retire quelques 2000 et 2001.
Pour Luc, je peux relayer la réponse de Vincent sur ton mot dans la rubrique Domaine Schueller. Il y a des vignerons qui mettent en avant une certaine singularité dans la région d'où ils sont, de manière permanente.
Chez les Schueller il me semble qu'ils n'ont aucune gloire à avoir (peu souvent) quelques désagréments avec les diverses instances. Il y a de l'honneur, la volonté de faire mieux, de chercher mais pas d'être atypique. Sur les 2000 non agrées, c'est aussi une question de respect que de les vendre à tarif (voire apparence) similaire.
Reproche-t-on son coté bio au Domaine de la Romanée Conti ou ses très grandes maturités sur la colline de Montrachet ?
Et je veux bien croire que les Schueller ont parfois mal à leur Alsace.
Je parie (je le fais en achetant) que ces grandes maturités parfois un peu capiteuses, la densité, la richesse et la vivacité actuelles donneront des vins à l'équilibre remarquable.
Merci à tous,
Merci Vincent.
Message edité (14-11-2004 01:46)