Tous les dégustateurs, quelqu'ils soient, ne puevent jamais déguster les grands crus en primeurs à l'aveugle, dans la mesure où, de plus en plus, les grands châteaux ne veulent pas faire déguster leurs échantillons ailleurs que chez eux.
C'est le cas de tous les premiers, de beaucoup de seconds (LLC, Pichon Comtesse, Cos d'Estournel, etc…).
Pavie a été dégusté avec tous les autres vins des Vignobles Perse à Paris au Meurice, et ceux qui ont souhaité les regoûter ont pu le faire à la propriété.
Pavie fait partie, comme le remarque très justement le Guern de vins "conflictuels" comme on en trouve régulièrement au GJE et dont la place sur les graphiques de situation l'atteste avec évidence.
Parker aime, le GJE aussi, mais on peut comprendre parfaitement que ce n'est pas l'avis de tous. On verra ultérieurement quand ils seront dégustés à l'aveugle, la mise en bouteille faite.
De façon générale, plutôt que de chercher vainement des liens "incestueux" entre la critique et la propriété, il suffit simplement à chacun de se forger son opinion :
- en fonction de ses goûts
- en fonction d'une note de "fiabilité et de cohérence" il accorde à un critique.
En ce qui concerne le GJE, on commence à connaître notre méthode et notre souci de systématiquement défendre les dégustations à l'aveugle (et c'est pour cela que lors des primeurs, nous ne mettons que des catégories d'étoiles, d'autant plus, faut-il le répéter, que ce ne sont nullement les vins définitifs.
Il n'y a aucun prosélytisme dans nos activités, sinon simplement, pour les amateurs qui suivent nos sessions, de leur communiquer les résultats.
Quant à Robert Parker, qu'on aime ses goûts ou pas, sur Bordeaux (et aussi le Rhône) c'est le seul critique qui a de l'influence sur le marché, américain essentiellement. Tous les autres critiques, le GJE compris, ne sont qu'accessoires eu égard au marché. Cela ne veut pas dire, naturellement que le point de vue d'un Bettane ou d'un Gabriel ne soit pas aussi bon que celui de Parker; simplement c'est un point de vue qui n'influe pas le marché.
Il est donc superfétatoire de critiquer sans arrêt Parker; il n'en a cure.
C'est pour cela que j'aime l'approche de Le Guern qui essaie, plutôt que critiquer, de trouver des cohésions ou des dispersions.
Si, en 96 à la création du GJE le but était de savoir s'il y avait une approche "européenne" différente d'une approche "américaine", la conclusion qu'on peut tirer des dégustations du GJE est en fait que pour certains très grands vins, il y a une parfaite harmonie des deux côtés de l'Atlantique, même s'il y a ici et là des exceptions (particulièrement sur les Harlan, Screaming Eagles at autres Duckhorn).
Ensuite, c'est une question de style, et là, les goûts de chacun sont parfaitement respectables et doivent être respectés.
Le goût de chacun mérite attention, pour autant que les parties acceptent la discussion - comme sur ce site - et ne lancent pas systématiquement des anathèmes ou des insinuations douteuses.
Grand bonjour de Las Vegas où le vin devient une culture quotidienne, au point que le CA de la restauration a dépassé le CA des jeux ! Chaque jour, au moins 2 ou 3 manifestations d'importance autour du vin, et, croyez moi, à l'américaine, ce n'est pas triste.
Ainsi, hier soir, un fondu complet nous a servi, outre La Tâche 61, Romanée-Conti 7! et 45 ! Avec une étiquette jamais vue, signeé par de Villaine et Chambon où on lit : "Vigne originelle française non reconstituée".
Le la Tâche était magnifique en longueur. La Romanée-Conti 45, plus souple, avait surtout une finesse d'exception, mais on était assez loin de quelques crus de la même période qu'on trouve chez Bouchard, eu égard à la puissance du vin.
Ce soir, on remet cela avec des bordeaux d'anthologie : et dire qu'il y a des grands amateurs qui dégustent ces bouteilles régulièrement !