Bonjour,
A ma gauche,
l'
Arbois 2000 Savagnin de Michel Gahier (MG), à ma droite l'
Arbois 2000 Savagnin de Stéphane Tissot (ST).
2 robes dorées bien soutenues, brillantes, le ST un poil plus sombre.
Au premier nez, MG est assez expressif, curry, noisette, ST moins causant, des épices aussi, et une note un peu plus végétale. Le MG serait un peu plus « souk oriental », plutôt exubérant, par rapport au ST plus sur son quant à soi, mais de bon aloi.
En bouche : MG noisette, épices/curry, acidité pregnante, chaud en fin de bouche, assez fin.
ST mieux équilibré en l'état actuel, plus rond ; mieux fondu. Notes de noix, noix verte, une légère amertume. Je dirais que ST est moins brutal en bouche, et que MG est moins brutal au nez.
Assez sévèrement burnés dans le registre oxydatif, les 2 vins sont à proposer à des personnes ayant déjà une petite expérience de ce type de vins, même si le ST est plus immédiatement accessible.
Sur un filet mignon de porc à la crème et aux morilles : Le ST se fond dans le plat, c'est vraiment très réussi dans cet accord classique (la sauce a été déglaçée au chardonnay non oxydatif). La rondeur du vin facilite l'accord. Le MG est plus sauvage, avec toujours cette acidité plus perceptible, il donne rendez vous dans quelques années , avec de belles promesses.
Sur un comté 18 mois fonds-dans-la-bouche, fruité et onctueux, tout en douceur : Le MG s'assagit, calmé par l'onctuosité du fromage, l'acidité reste jute en filigrane, pour sous-tendre la structure du vin. Miam. Le ST du coup, manque un tout petit peu de peps du moins en attaque, mais tout compte fait, ça reste vif après un temps de latence, en retour de bouche.
La vivacité de MG se marie mieux au fromage, sans parler de cette petite fin de bouche tout en longueur sur la noisette, qui va superbement avec le comté.
Sur le fromage, ST ne rebuterait pas un palais néophyte aux merveilles du jura, ça fait une belle entrée en matière.
Une comparaison intéressante sur ces 2 vins tous deux d'un bon niveau.
La contre-étiquette de ST donne des précisions qui cadrent assez avec les impressions ci-dessus : « élevage en fût et sur lies de 3 ans et demi, un an ouillé et 2 ans et demi sous voile. »
Pas d'infos sur comment a été fait le MG, mais je pense qu'il n'y a pas eu d'ouillage.
Puisqu'on en est aux savagnins, 2 coups de cÅ“urs perso récents, 2 très belles bouteilles, j'aime beaucoup le savagnin 2001 de Jacques Puffeney, et le savagnin 1999 de Bacchus, mais ça c'est une autre histoire.
Tophe