Finalement, je poste quelques notes sur les vins goûtés sur ce salon fantastique. Je vais d'abord poster de manière synthétique et je rentrerai (sans doute) dans le détail dans des réponses au fil.

Prowein c'est donc gigantesque et c'est surtout très divers. On a toutes les grosses structures, type GCF, mais on a aussi une multitudes de domaines et même des domaines d'exception type Dönnhoff. Le salon est tout simplement incroyable MAIS c'est un salon pro, un vrai, avec les avantages et inconvénients qui y sont liés.

Avantage : organisation, qualité de la verrerie, des températures, rapidité des flux, pas de boulet planté au comptoir qui empêche de goûter les vins... Idéal pour négociation et réseau
Inconvénient : pas orienté dégustation mais business, donc on goûte beaucoup moins que sur un salon dédié. Il va de soi que se pointer sur ce salon en étant pas pro, ça n'est pas vraiment envisageable (sauf à être un bon menteur, ce qui ne doit pas être bien compliqué).

Ceci posé. Quelques remarques, donc, sur ce que j'ai croisé :

Verres :

Tous les fabricants ne sont pas présents, mais beaucoup j'ai fait un stop sur le stand Stölzle et plus court chez Zwiesel. Je retiendrai en particulier un verre que je ne connaissais pas chez Zwiesel 1872 (les verres fait main de Zwiesel), le Wine Classic Select Riesling Grand Cru, qui est une tuerie en dégustation (bien qu'il soit affreux, visuellement).

Vin :

FRANCE

Domaine Saget beaux vins, comme d'habitude, mais je n'ai goûté que deux Sancerres.

Domaine de Montine, un domaine de Grignan les Adémars que je ne connaissais pas. Mis à part le rouge "de soif", que j'ai détesté, la gamme est très jolie avec notamment un Viognier exemplaire. J'y reviendrai.

Domaine de Navicelle en Provence, un domaine qui vient d'être repris en main. Les résultats sont très intéressants. La gamme qui se met en place est typique, tout en conservant de la fraîcheur et pas d'excès de bois (commun par là-bas).

Domaine Bonnet-Huteau en Muscadet. Un imposteur qui vend comme Muscadet des vins pas acides ! Tout se perd ! En tout cas, c'est vraiment génial et à goûter

Château les Croisilles idem, encore une belle claque. Le domaine a beaucoup évolué et vraiment dans le bon sens. Les vins sont en finesse et puissants en même temps mais loin, très loin de ce que fût Cahors.

Domaine des Ronces en Jura. Beaucoup plus mitigé sur le domaine. Le Trousseau est fun. Le Pinot plutôt bon.

ESPAGNE

Recaredo / Celler Credo Avec leur ligne de vins tranquille, Celler Credo, ils commencent à sortir de très belles choses. Pricées raisonnablement et avec des aromatiques et une fraîcheur étonnante. Miranius et Aloers sont superbes. Dans la gamme de bulles, Gran Reserva et Brut nature, toujours aussi sublime. On retiendra particulièrement Terrers, Serral dell Vell et Turo d'en Mota. C'est en biodynamie et ils font un travail d'orfèvre.

Terroir Al Limit encore du très grand jus, issus du Priorat et Montsant. A l'exception des blancs que je n'ai pas vraiment accroché, c'est tout bêtement exceptionnel.

Fin de la Part One, je reviendrai avec l'Autriche et l'Allemagne... et puis si le demande se fait pressante, je donnerai le détail des vins

Oui oui moi çà m'intéresse beaucoup les rendus de vins autrichiens et allemands ; merci d'avance !

Bien content que tu aies apprécié la gamme des Croisille !
Si tu as le détail des vins goûtés, ça m'intéresse...

Médéric

On replonge dans Prowein avec quelques visites supplémentaires. Je ferai quelques posts de détail par la suite.

Allemagne

D’abord, les déceptions :

Weingut Markus Molitor
On a goûté que leur PN***, donc c’est très relatif compte tenu des 60 ou 70 vins du portfolio. Il était plutôt carrément nul. Surpris.

Weingut Ziereisen
Idem goûté que sur Pinot Noir. Incompréhensible.

Enfin...

Weingut Schäfer-Fröhlich.
Alors il parait que c’est bon. Quand Thomas m’a fait goûter ça, je me suis demandé s’il était pas fou de nous faire perdre notre temps ici. Ensuite j’ai pensé que peut-être quelques chose m’échappait. Bref. Zéro, nul, rien à sauver. Les vins sont durs à un point rarement goûté. Ça n’a aucune amplitude aromatique, même le Spätlese n’arrive pas à délier l’étau. Tout goûte rigoureusement pareil. Une attaque crayeuse à la limite de l’astringeance. Une bouche courte et acide, citrique. La finale rapide et raide comme un bar tabac … c’est rare qu’un domaine me fasse aussi mauvaise impression. Aucune idée sur l’origine de cette dureté. Je serais tenté d’avancer un problème de maturité des raisins…

Mais ne restons pas sur ces notes négatives, car il y a eu du bon, excellent même.

Weingut Dönnhoff.
C’est miraculeux tellement c’est bon. En particulier le simple trocken de base, qui est sublime. Toute la gamme présentée était parfaite. Dans un style ciselé et aérien, très proche de ce qu’on trouve en Mosel.

Weingut Aldinger
On a goûté peu. Un Chardonnay réserve étonnant, qui ne détonerait pas en Bourgogne (Meursault), même niveau prix et une bulle magnifique. En rouge, il faut rester sur le Lemberger (Blaufränkisch). On notera aussi qu’il y avait un vin nature présenté, sur lequel je pense qu’il vaut mieux garder un silence bienveillant.

Weingut Von Winning
Un style de riesling beaucoup plus en structure et en puissance. Globalement c’est très, très impressionnant. J’ai été conquis, d’autant que c’est un profil très différent de la Mosel. Plus proche de l’Alsace… en mieux :p

Weingut Lubentiushof
Comme d’habitude, des vins superbes qui jouent sur l’équilibre Demi-sec/sec. Les 2017 sont une grande claque en ce moment.

Weingut Fritz Wassmer
Ici, on a goûté une Syrah anthologique, que j’aimerais vraiment revoir sur table, au calme, en face d’autres Syrah. C’était grand. Belle came en rouge par ailleurs mais PN hors sujet.

Weingut Martin Wassmer
Alors là, c’est une immense baffe. Les Pinots Gris sont magiques (ils gagneraient sûrement encore à être un poil moins boisés, mais avec quelques mois/années de vieillissement ce sera parfait). Mais le plus bluffant sont les Pinots Noirs. Les 2015 et 2016 sont grandioses, depuis le vin de base au Grand Cru. Avec un côté Côte de Nuits/Vosne Romanée, si vous voulez restituer. Compte tenu de la qualité des vins, les prix sont corrects. Il y avait une verticale qui m’a permis d’affirmer qu’il y a un gros gap de qualité entre 2010-2014 et 2015-2016. Il y a plus de tout dans les vins, et surtout du côté élégance et classe aromatique.

Voilà pour l’Allemagne. Très peu goûté au final… mais beaucoup de découvertes pour moi, et plusieurs vins dignes de s’y intéresser de très près à l’avenir.

Je rebondis sur 2/3 choses!

Tout d'abord, Schäfer Fröhlich, un domaine considéré par l'ensemble de la critique allemande comme étant au top. La première fois que j'ai gouté, vers 2012, j'ai trouvé cela magnifique. Je suis allé au domaine, j'ai dégusté, et là, cela commençait à se gâter. Au-delà des bouches, j'avais trouvé les nez affreux, avec un souffre calé au fusil à pompe.
Pourtant, le domaine continue à récolter des notes très très hautes. Entre Prowein, la bourse aux vins de Mayence et la dégustation des GG à Wiesbaden, j'ai bien eu l'occasion ces dernières années de regoûter 6/7 fois la production. Toujours pareil, des nez impossibles, intolérables.

C'est donc pour moi une énorme inconnue...je voulais donc emmener Matthieu et voir ce qu'il en pensait. Voila.

Je ne connais pas assez Molitor, mais sur Ziereisen, nous avons gouté un vin sur les 25 qu'il produit, et c'est un essai loupé, ce vigneron/artiste est capable de sortir des bouteilles immenses. Dommage. Sur Dönnhoff, Von Winning et Martin Wassmer, je ne peux que plussoyer, c'est remarquable.

Mais j'aimerais vous parler de la syrah Schlossberg 2016 de Fritz Wassmer....c'est un monument, une immense claque. J'ai très rarement gouté une Syrah de ce niveau, et j'ai pu gouter quelques Côte Rôtie et Hermitages, je suis allé chez Rostaing, chez Vernay (entre autres) j'ai pu goûter beaucoup des meilleurs Syrah suisses...mais là...Une syrah monumentale, puissante mais douce, longueur immense, intensité du fruit, ampleur, profondeur...C'était grand! Le prix l'est aussi (80€), donc du calme. Un des plus grands rouges dégustés sur le salon.

Entre autres infos, il m'a semblé que le millésime 2017 chez Vacheron était de très haute volée, des blancs magnifiques et avec du coffre (ce qui manque parfois à mon humble avis aux vins du domaine)! Les vins étaient impactant et avaient beaucoup de personnalité. Mentions spéciales également à Castello del Terricio qui sort de grands vins rouges et la Tenuta di Carleone qui produit des sangiovese infusés de grande classe, surtout la top cuvée du domaine, Il Guercio. Et une très grande Barbera Superiore 2016 chez Vajra, rarement gouté ce cépage à ce niveau et avec cette finesse de grains de tanins.

Que serait un salon sans un détour en Autriche ! Du coup j’ai montré quelques trucs à Thomas ci-au dessus.

Weingut Norbert Bauer
Weinviertel. Une récente découverte. Confirmation de la qualité des blancs, bien que 2017 soit clairement en dessous des sublimes 2016. Les rouges ne confirment pas autant avec des nez fermentaires. Mais l’assemblage rouge haut de gamme reste une très belle quille. Prix imbattables.

Weingut Iby
Mittelburgenland. Un vigneron adorable, intenable tant il peut parler (mais c’est toujours très intéressant). Les 2017 sont de très haut niveau, des l’entree de gamme qui est... parfait. Des vins d’une grande sensualité et d’une facilité déconcertante, tout en étant très authentiques. Dürrau 2015 est un sommet.

Weingut Kollwentz
En blanc, pas de salut sous les 40€ mais alors quelle classe. Des Chardonnay d’elite. Mais comme il présente par ailleurs les rouges 2015... forcément. Pas difficile. Tout est proprement génial. Mais la ou Iby est sensuel, Kollwentz est sérieux, majestueux. Et c’est réellement immense. Pour clore le débat, s’il était encore nécessaire, un Steizeiler 2009 qui nous submerge de sa grâce, puissance et complexité. Et la on ne peut que se dire que... j’ai de la chance d’avoir goûté ça.

Voila pour le survol. Maintenant je vais revenir sur quelques vins en détail.

J'avais promis du détail, en voici quelques uns.

Château les Croisilles

Nous avons goûté Silice, Calcaire et Divin. Tous ces vins sont de grande classe et on a totalement changé de paradigme par rapport à une dizaine d'année. Le travail était déjà énorme pour renouveler le style des vins, mais maintenant, on est vraiment sur des jus d'équilibre, de finesse et en même temps de puissance. Les trois cuvées étaient excellentes, c'est un des domaines à suivre sans hésitation sur l'appellation.

Nous avons aussi goûté ses bières, car il brasse, également. Elles sont particulièrement délicates et réussies. Vraiment, tout était en place.

Domaine Bonnet-Huteau
La cuvée d'entrée de gamme, Bonnet Blanc est une merveille d'équilibre et de fruit. C'est un très beau vin, un des muscadets les plus avenant que j'aie goûté. A l'aveugle je pense qu'il est difficile de replacer l'appellation tant c'est gourmand. La preuve parfaite qu'on peut faire de très bons vins, mûrs, là-bas... La cuvée que je retiens particulièrement dans ses parcellaires sera : Les Gautronnières. Elle a la finesse, la minéralité mais aussi un fruit magnifique et beaucoup de fond. Les autres parcellaires sont également réussies mais celle-ci était la plus complète ce jour là.

Retour avec un peu plus de détail sur l'Autriche.

Je n'ai pas goûté beaucoup de vins mais tous les domaines de référence étaient présents.

Weingut Iby vigneron adorable, vins sensuels, en bio.

Chez lui, nous avons fait la totale, sur le millésime 2017 principalement, qui est excellent, supérieur à 2016 (un millésime correct mais abîmé par le gel).

Les deux vins d'entrée de gamme, le Zweigelt 2017 et le Blaufränkisch 2017 sont tout simplement délicieux. Pas loin du vin parfait. Tout ce qu'il faut de matière, de profondeur, de complexité et de fruit. Le BF est un peu plus sur l'épice et un peu plus complexe, il a ma préférence. Les prix sont plus que corrects (Départ cave vers 8€). C'est vraiment très beau.

Ensuite, un Blaufränkisch Hochacker 2017, qui correspond à un terroir. Plus de tout et surtout de potentiel. Très belle quille. On passera sur les vins intermédiaires, Big Blend et Chevalier, qui sont très bons mais moins intéressants en terme de RQP. Puis on entre dans le top.

Vin Anton 2016, un blend de Blaufränkisch et Merlot. Là, c'est proprement magnifique. On a tout. Puissance, structure, complexité et matière. Equilibre incroyable et toujours cette patte douce.

Quintus 2016 un BF 100% plutôt moderne. Encore une très belle quille mais avec un boisé plus sensible et une approche plus "marque". Mais attention, c'est 2016, un millésime un peu plus faible.

Dürrau 2015 Pour finir, un autre 100% BF. Et une grosse claque. Il y a une énergie et un fond de dingue. C'est une grande bouteille, avec un grand potentiel, mais c'est déjà fabuleux.

A titre indicatif, j'ai noté les premiers vins autour de 90 et les 3 derniers à 95, avec un + pour le Dürrau. A noter qu'on a ensuite fait une petite verticale sur Chevalier : 2008, 2011 et 2012... tous les trois magiques et notamment le 2011 qui frise la perfection.


Weingut Kollwentz

Comme souvent, je trouve ses entrées de gamme oubliables. Pas mal fait mais trop attendus. J'y mets le Sauvignon Steinemühle ou le premier chardonnay. Mais après, on entre dans un autre monde. Là où Iby est sensuel, Kollwentz est sérieux. Mais quel sérieux !

Les deux chardonnays présentés : Tatschler 2016 et Gloria 2016 sont aussi énorme l'un que l'autre, toujours un peu dans l'esprit Chablis du sud. Avantage au Gloria pour le moment qui offre une richesse et une puissance aromatique encore supérieure au Tatschler. Ce sont des vins qui n'auraient pas honte dans une série de Bourgognes de beau pédigrée.

Dans la catégorie Rouge, on n'a pas goûté un vin faible.
Blaufränkisch Leithakalk 2015 Magnifique. Eichkogel 2015 est grand... que dire de plus. Même mieux que le 2009 que j'ai ouvert quelques jours plus tard. le Cabernet 2015 présente une classe évidente qu'apprécieront à sa juste valeur les spécialistes de ce cépage.

On entre alors dans l'exceptionnel à mon sens avec Point 2015, Setz 2015 et Steinzeiler 2015 et 2009. Tous ces vins goûtaient parfaitement au jour j. Assurément parmi les meilleurs vins imaginables. Ca en ferait presque oublier le tarif assez élevé (un peu plus de 50€). Ils flirtent tous avec le 100... quel immense plaisir de goûter de tels jus !

Deux superbes domaines autrichiens effectivement! Enfin, 1 superbe, et l'autre, c'est grand!

Comme le dit Matthieu, IBY présente une gamme absolument impeccable, du début à la fin. Des rouges gourmands, suaves, fins, justes, tout est très beau dès l'entrée de gamme. Très convaincant et donne l'envie d'encaver. Juste une petite limite, encore plus manifeste quand on passe chez Kollwentz, c'est un côté un peu suisse, j'entends par là des vins presque trop ronds, trop suaves, trop...faciles, techniquement et formellement parfait, mais pour chipoter, on aimerait une petite fêlure, une cicatrice, un peu plus de personnalité. Si on parle note, et que 95 se décerne à partir du moment ou le vin vous remue un peu les tripes, et bien je serai resté moi à l'étage juste en-dessous, 94, pour les meilleurs vins goutés.

Car quand on goute chez Kollwentz, c'est une autre dimension, on bascule dans les grands vins et les 95 et +. Le chardonnay Gloria était tout à fait glorieux, un tout grand chardo, que je verrai facile au milieu de Meursault et Chassagne à l'aveugle. Les rouges sont d'un très grand calibre, tout cépage confondus, ce monsieur à de l'or dans les mains et sort de grands cabernets, blaufrankisch et pinot! C'est cher, mais c'est presque bon marché!

Si IBY fait parti des meilleurs autrichiens que j'ai pu gouter, Kollwentz joue lui au niveau mondial.

Merci Matthieu pour ces 2 découvertes!

Pour aller dans le sens de Thomas, c'est tout à fait flagrant que Kollwentz est dans une autre dimension. Par contre, il est absolument clair que les vins de Iby sont évidents. Ceux de Kollentz demandent du temps et de la précision dans le service. A noter d'ailleurs que le millésime proposé 2015 est un très grand millésime en Autriche rouge.

Précision supplémentaire. Iby commence à 8-9€ sur les deux "classic", 12 sur Hochacker et Big Blend. On atteint 40 sur Dürrau.

Chez Kollwentz, non présenté ici, il y a un Rosé (pas cher et excellent). Puis les entrées de gamme que j'ai moyennement apprécié sont en blanc à 20€ pour le Sauvignon. En rouge, le Blaufränkisch Leithakalk est déjà à 20€, Eichkogel à 27. Le PN est à 38, Les Grandes cuvées de Blaufränkisch sont à 52€, Steinzeiler 55. Les blancs goûtés étaient à 47 et 50.

Sur l'entrée de gamme, je n'ai pas d'hésitation. Iby est bien mieux placé. Quand on compare par contre Dürrau 2015 et Point 2015... je dois dire que la différence est justifiée et je penche également très nettement pour Kollwentz.

Bonjour et merci pour vos retours.

Avez-vous dégusté Umathum et Claus Preisinger par hasard ? Je m'intéresse à leurs vins, particulièrement les cuvées mono cépage d'entrée de gamme et l'He(a)ideboden.

Sinon, merci pour le tuyau pour le domaine Iby !

Bonne journée,
Guillaume

En Espagne, j'ai donc goûté deux domaines principalement. Recaredo et Terroir al Limit, chacun ayant intégré à sa gamme originelle, deux autres types de vins.

Recaredo
Recaredo a adjoint depuis quelques années sur gamme de vins tranquilles à sa gamme de "Cava". La démarche est désormais habituelle et les résultats sont vraiment excitant quand on pense en terme d'accord mets-vins.

A noter qu'on ne peut plus parler ici de Cava (comme pour la majorité des meilleurs producteurs de l'appellation, dont Gramona et Torrello ou encore Llopart), mais de Corpinat (marque collective privée).

J'ai donc regoûté tous les tranquilles et les développement vont dans le bon sens. Ils sont commercialisés sous le nom de Celler Credo.

Miranius 2017 est le vin "de base" sur Xarel-lo. On retrouve tout ce qui plaît dans ce vin et notamment sa minéralité saline, ses arômes floraux et la légèreté joyeuse. Il n'en donne pas l'air comme ça, mais c'est un formidable partenaire de table.

Aloers 2017 100% Xarel-lo, est toujours mon favoris car il gagne en ampleur et en expressivité aromatique, tout en gardant ce côté salin qui marche si bien avec les plats de la région. Je note sur ce millésime un développement sur le citrus en fin de palais. C'est vraiment super.

J'en cite un dernier, nouveau, Mirabelles 2016 qui n'a rien à voir avec les mirabelles 100% Malvasia (allez savoir laquelle ). C'est beaucoup plus axé fruit/fleur que les deux autres, dans un style plus large et moins allongé. Les fleurs dominent sur fond de fruit jaune (et d'ailleurs on pourrait facilement y trouver quelque chose de la mirabelle). Ce qui est particulièrement frappant, c'est la longueur de ce vin. Interminable.

Voilà 3 superbes bouteilles que j'ai noté autour de 85. On n'atteint pas l'exceptionnel mais on est dans le très, très bon et sur table, je sais d'expérience que ce sont des vins dont on comprend alors tout le génie. Essayez ça sur des gambas ou autres crevettes grillées de Méditerranée et vous comprendrez !

On passe aux pétillants. A noter que Recaredo est en biodynamie.

Terrers 2012 goûte merveilleusement bien. Dommage que le millésime se termine, du coup je ne commente pas plus. On est sur 59 mois sur latte.

Serral dell Vell 2008 qui a traîné gentiment 111 en cave avant dégorgement... On retrouve un style un peu plus oxydatif, très léger, avec une finale extrêmement pure et qui laisse pointer quelque notes toastées du plus bel effet. On parle vraiment de notes, d'échos, plutôt. Excellent.

Serral dell Vell 2011 se présente beaucoup plus droit, pur et fruité. Un peu plus studieux. C'est du même niveau d'excellence mais j'ai tendance à préférer car je préfère l'absence de notes oxydatives.

Reserva Particular 2007 127 mois, si j'ai bien noté... Là, on est (et je connais bien le vin sur ses différents dégorgements), sur les notes caractéristiques du millésime, très sur l'oxydatif, un peu à la Boulard. C'est par ailleurs riche et soutenu. C'est un excellent vin. De moins point de vue, moins à mon goût.

Turo d'en Mota 2006 malgré ses 140 et quelques mois est d'une jeunesse flagrante. 4800 bouteilles ont été produites. C'est tout simplement superbe mais pas dans un style démonstratif. La longueur est bluffante. C'est grand, mais ça n'est pas évident.

On quite alors Recaredo pour aller voir un voisin, Terroir Al Limit
En Priorat. De très grands vins, ici en rouge. Les blancs me semblent tout à fait oubliables, pour ne pas dire sans intérêt. En rouge, c'est un autre affaire. Tout est excellent. Les Carignans sont proprement incroyables. Ce sont des vins intenses et construits mais jamais une once d'élevage ne se ressent alors qu'il est présent. C'est dire la qualité des jus et leur structure incroyable. Pour moi, c'est sans conteste ce que j'ai goûté de mieux sur la région.

Arbossard 2016, Dits del Terra 2016 sont magnifiques. On entre dans l'execptionnel sur les Manyes 2016 et les Tosses 2016. Ces quatre peuvent être acheté à l'aveugle, c'est du grand, du lourd.

Mais Terroir Al Limit a aussi des vins en Montsant. Et c'est magnifique aussi (en Rouge).
Un très étonnant, en entrée de gamme, tout en gourmandise, mais la bonne, celle qui se tient ! puis deux crus magistraux dont un Guix Vermel merveilleux.

J'ai peu détaillé Terroir Al Limit, faute de temps, mais peut-être que Thomas pourra confirmer mes dires. C'est du très grand art, qui n'est pas sans rappeler le travail de Kollwentz en Autriche. La classe mondiale quoi.

C'était le 4e millésime que je goutais chez Terroir al Limit. Je serai un peu moins sévère sur les blancs. Ils ne me plaisent pas car ils sont travaillés sur un léger côté oxydatif, mais j'ai trouvé que Terra de Luques blanc 2016 avait une belle énergie et de la pureté, et Pedra de Guix 2016 montrait une belle maîtrise d'un vin oxydatif. Ils ne me plaisent pas mais j'imagine qu'ils ont leur afficionados.

Je n'accroche pas du tout sur les entrés de gamme "Historic Priorat" qui pour moi, sont tout à fait oubliables et pour moi déviant.

Je ne sais pas exactement comment travaille le domaine, mais les vins présentent souvent des réductions tenaces et des arômes un peu parasites en jeunesse et à l'ouverture. Je n'ai pas accroché sur Terra de Luques rouge 2016, alors que j'avais adoré Torroja (ancien nom qui est devenu Terra de Luques) en 2014 bu il y a quelques mois. Faut il un peu de patience? Je n'ai pas assez de recul et je n'ai pas de bouteilles pour me pencher là-dessus.

J'ai beaucoup aimé Arbossar 2016 et Dits del Terra 2016, mais je les ai trouvé, à ce stade, un peu parasité par des notes de réduction. Pour avoir bu il y a peu le Dits del Terra 2014, celui-ci était à pleurer! Magnifique, du carignan éblouissant, un cépage que je n'ai jamais gouté à ce niveau si ce n'est sur les cuvées haut de gamme du même domaine...

Car oui, sur Les Manyes et les Tosses on entre dans l'exceptionnel et le tout grand vin, même si encore, ces 2016 me semblaient un peu jeunes et renfrognés pour être apprécié totalement. Mais ayant gouté des 2012 et 2013 sublimes, j'imagine que ceux-ci prendront le pas également...Les prix sont costauds, mais ces vins ont assez rapidement trouvé preneur dans les restaurants étoilés et sont prisés par moult grands sommeliers.

Je plussoie sur les Montsant, c'est du même acabit.

guil84laume écrit: Avez-vous dégusté Umathum et Claus Preisinger par hasard ? Je m'intéresse à leurs vins, particulièrement les cuvées mono cépage d'entrée de gamme et l'He(a)ideboden.

Bu récemment Claus Presinger zweigelt Kieselstein 2017 : beau fruité, très frais et élégant, croquant, notes de violette, léger, peu de tannins, belle entrée de gamme. C'était sur un salon pro au stand de l'importateur "A Bicyclette selection". Il n'y avait que ce vin là pour ce domaine malheureusement. L'importateur me disait qu'il y avait de plus en plus de cuvées peu voire pas sulfitées avec les risques que cela peut comporter pour des vins qui voyagent beaucoup en plus.

Historia, je n'ai pas cité car en effet, j'ai trouvé ça vraiment pas top.

Pour les blancs, je suis plus dur que toi, car pour moi, on est dans le défaut de vinification/vendange. Ces vins sont mous, n'ont pas grand chose à dire. A la rigueur, le Pedra del Guix 2015, en effet était défendable. Mais vu le prix de la quille, c'est de la folie. A mon sens, ils présentent exactement les défauts des blancs du sud, ramassés déjà oxydés et c'est dommage car il y a certainement matière car bon... Grenache Macabeu, c'est quand même dommage de finir sur un profil de Marsanne...

Pour les notes de réduction, je dirais simplement que les vins sont jeunes, pour ma part, j'ai quand même déjà aimé ces quilles, même s'il est clair qu'il leur faudra plusieurs années pour atteindre la plénitude aromatique.

guil84laume écrit: Avez-vous dégusté Umathum et Claus Preisinger par hasard ? Je m'intéresse à leurs vins, particulièrement les cuvées mono cépage d'entrée de gamme et l'He(a)ideboden.

Alors, non, pas là, mais j'ai goûté Umathum en long en large et en travers l'an dernier et Preisinger un peu.

Umathum en entrée de gamme, s'il y a encore 2015, fonce. Pour moi, le BF est toujours un peu au dessus. Sur 15, il faut viser plus Zweigelt et BF du fait des maturités qui à mon sens étaient un peu hautes pour le Sankt Laurent. En terme d'entrée de gamme au Nord du Burgenland, c'est relativement imbattable niveau RQP. Sinon, jette un oeil sur les blancs notamment le Traminer qui est fantastique. Pour le Haideboden 2015 de Umathum, c'est aussi un achat sans hésitation.

Claus Preisinger... je n'aime pas ses vins mais si tu es un fan du style idem, 2015 est top. 2017 est un bon millésime mais... voilà, faut adhérer aux choix de vinif. Pour le moment et en attente de dégustation exhaustive, je passe...

Pour les 2016 en Burgenland, la vigne a souffert du gel. Globalement les vins n'ont pas le fond d'autres années. Sauf à être un fanatique, je sauterais le millésime. En blanc en revanche, c'est très bien.

Merci pour ces renseignements. Pas que je sois spécialement fan du domaine mais c’est le seul vin autrichien que j’ai dégusté, et j’ai aimé et surtout je n'ai aucun point de comparaison
Je vais donc tenter Iby et Umathum, je ferai un retour dès que possible.

Bonne journée,
Guillaume