La fin des vacances rime désormais depuis 5 ans avec la naissance de mon fils. Rendez-vous est pris chez son parrain pour une belle journée en famille, l’occasion également d’explorer un peu le millésime 2016 ! 

Domaine Laurent Betton, Condrieu, 2016 : Ouverture immédiate. Robe jaune claire. Nez assez pâtissier sur la tarte tropézienne, un peu de poire et d’abricot, assez classique de l’appellation et du cépage. Comme on s’y attendait au nez, on retrouve une bouche un peu large et pommadée, à la texture grasse. Le vin semble à son apogée en terme aromatique, avec une jolie expression variétale sans toutefois posséder une grande profondeur ni précision. La finale est correcte, se présentant de façon assez large. Un bon exemplaire, sans être renversant non plus. Bien (15/20) 

Domaine Albert Mann, Alsace Grand Cru (Gewurztraminer), Furstentum, Vieilles Vignes, 2016 : Ouverture 45 minutes. La robe est jaune claire. Très joli nez expressif tout en étant délicat et précis sur le pétale de rose, un fond d’exotisme (litchi), et de belles notes de menthol. La bouche se présente assez aérienne et là aussi, délicate, sur l’eau de rose. On est sur un registre assez sec, sans véritable sensation de sucre résiduel (indice 2), mais plutôt d’une juste maturité. Très bel équilibre, beau classicisme et très jolie expression, nette et précise d’un cépage que l’on a finalement assez peu l’habitude d’explorer. Jolie finale en dentelle. C’est un vin « haute couture » dont je ne sais pas si la garde le bonifiera. Il m’en reste un exemplaire, je vais lui laisser une petite dizaine d’année malgré tout. Bue à l’apéritif, ça ne s’accordait à rien. Il est préférable de le boire pour lui-même ou de tenter un accord "exotique" sur de la cuisine asiatique sucrée/salée. E- (16,75/20)

Champagne Chartogne-Taillet, Champagne, Saint Thierry, 2016, Extra Brut : Ouverture immédiate. Robe jaune claire, à l’effervescence très fine. Nez puissant et précis de pomme au four, de tarte tatin, de pomme verte et de craie : j’aime ! La bouche présente une belle tension, avec une bulle fine mais impactante sans être grossière. On retrouve cette aromatique de tarte tatin, de glace à la vanille, de craie. Joli volume, finale de belle longueur très tendue et droite. On est encore sur un registre assez droit, mais peut-être un peu moins extrême, austère et cistercien que les Couarres, bu récemment avec les foréziens . Très beau niveau une nouvelle fois sur les parcellaires. E (17/20)

Mas Champart, Saint Chinian, Causses du Bousquet, 2016 : Ouverture 2 heures. Robe grenat foncée, presque opaque. Nez sur la garrigue, les épices, le poivre, les baies noires et rouges. Bouche de belle densité, aux tanins encore un peu saillants sans être agressifs, légèrement rustiques. Aromatique épicée, avec ces notes de garrigue, de thym et un soupçon graphite. Finale satisfaisante. A attendre. TB-E (16,5/20)

Domaine Cuilleron, Saint Joseph, Les Serines, 2016 : Ouverture 3 heures. Robe grenat à reflets violine. Très beau nez, un peu timide au départ, sur la violette, le poivre, les épices et les baies rouges (cassis, framboise...). Bouche épurée, longiligne, présentant une belle fraîcheur et une tonicité certaine. Joli touché de bouche, ou les tanins paraissent fins et élégants. On retrouve un voile fumé en complément des notes fruitées et florales de violette, accompagné de notes sanguines (orange) sans marqueurs notables d’élevage. Finale élancée, puissante et précise. J’aime toujours beaucoup cette cuvée, à mon sens, largement mieux recommandable que la plupart des Côte Rôtie d’entrée de gamme. E (17/20)

Domaine de Trévallon, IGP Alpilles, 2016 : Carafé 4 heures. Robe grenat sombre. Nez puissant, mentholé, sur la colle UHU, le sparadrap, l’éther, et des notes fruitées en second plan. Bouche dense, pas encore complètement posée et libérée, avec des tanins encore bien saillants, même si l’on sent une trame globalement élancée et tonique. Aromatique sur le cassis et ces feuilles froissées, un soupçon de mûre, de la chlorophylle, du menthol, de la colle. Cela reste bien fait, et présente un gros potentiel. C’était la première de la caisse, on va laisser les autres dormir un moment. TB+ (16,25/20)

Champagne Alfred de Rothschild, Grande Réserve, Brut, NM : Ouverture immédiate. Robe claire à reflets gris-verts. Bulle grossière. Nez soufré dont on a du mal à se départir. Bouche acide, déséquilibrée, avec un dosage assez peu intéressant. Matière assez superficielle, presque aqueuse en son cœur,  et semblant manquer de maturité. Finale acide sans grand intérêt. L’archétype du champagne de grande distribution, sans intérêt notable et largement dispensable.

Château Coutet, Barsac, 1er Grand Cru Classé, 2016 : Ouverture 5 heures. Robe jaune d’un bel or. Nez élégant de mandarine, d’agrumes confits, de marmelade d’orange et de belles notes boisées et vanillées. Bouche très délicate à la liqueur franchement mesurée, donnant un très bel équilibre aérien, plus moëlleux que réellement liquoreux. On retrouve cette belle aromatique fruitée, élégante et précise, bien posée de façon assez éclatante. Matière très digeste, dont l’acidité est réellement en filigrane, au service du vin, afin de le porter loin et sans lourdeur. Belle finale, longue et là encore, aérienne. Bien entendu, ça va aller très loin…E+ (17,25/20).  Un bel anniversaire que voilà, qui se conclue par les rires et la joie de mon bonhomme avec ces cadeaux. Que ça fait du bien de partager ce genre de moments en famille, avec nos proches, après ces trop durs derniers mois…