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Feux d'artifice du 14 juillet chez Thien

  • Eric B
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Feux d'artifice du 14 juillet chez Thien a été créé par Eric B



Je connais virtuellement Thien depuis 20 ans – nous étions tous les deux "iacchosiens" – mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de la rencontrer. J'ai profité de mon voyage parisien en solo pour enfin échanger "en vrai". Elle a convié quelques amis dont la plupart ont connu cette période pionnières d'internet. Chacun était chargé d'amener une ou deux bouteilles. Thien s'occuperait du repas.




Avec du jambon persillé et du jambon cru, nous avons bu deux bulles.




La première a une robe jaune paille, avec des bulles peu présentes. Le nez est finement oxydatif, sur les fruits secs à coque et la pomme tapée. On pourrait croire la bouche fatiguée pas du tout : elle est vive, tendue par une acidité traçante, enrobée par une matière mûre, ronde et fraîche. Les bulles, même si on ne les voit pas, sont bien perceptibles, crépitant très agréablement sur la langue . La finale, très "brut nature", est franche et nette, sur la pomme fraîche et des notes citronnées.

Pinot noir ou chardonnay ? Ni l'un ni l'autre. C'est un pur meunier : Champagne cuvée 'M de Bourgeois-Diaz (dégorgée en 2016, d'où le nez évolué).



La deuxième a une robe qui tire vers l'or rose. Le nez est intense, sur la brioche, le miel, la pomme beurrée. La bouche est élancée, avec une matière très dense, vineuse, à la fois douce et corsée. Les bulles sont peu présente : on a juste un léger frizzante La finale monte encore en puissance, sur les fruiits blancs rôtis et les épices. Là, on part plutôt sur un pinot noir d'un très beau secteur (genre Ambonnay). Ce coup-ci, c'est pas mal : c'est un Blanc de noirs Grand Cru d'Egly Ouriet (dégorgé en ... 2004, après 48 mois sur lattes. On doit donc avoir affaire à des millésimes autour de 98/99).



Nous passons à table pour goûter le fameux saumon au caramel de Thien. C'est fondant à souhait, et pas trop caramélisé, en fait.



Avec celui-ci, nous commençons par un premier vin blanc. La robe est d'un or intense. Le nez sur le citron confit et le beurre frais fait assez bourguignon. La bouche est longiligne, tendue par une fine acidité, tout en déployant une matière mûre au toucher moelleux qui vous enrobe le palais. La finale est salivante et saline, sur des notes grillées/fumées. Ca fait vraiment très chardo.... mais ça n'en est pas un : Saumur Brézé 2007 du Clos Rougeard. (que l'on compare souvent à un Bourgogne, cela dit).

Puis nous est servie une paire de vins. Le premier, je sais ce que c'est puisque je l 'ai apporté. La robe est jaune pâle. Le nez est expressif, sur les fruits exotiques et la citronnelle. La bouche est éclatante, d'une pureté cristalline, dotée d'une matière fraîche et gourmande , très marquée par l'ananas et le fruit de la passion. La finale poursuit dans le même registre, avec une fraîcheur encore accrue et une très légère douceur compensée par l'acidité du citron vert. C'est un Mosel Rieslng GG Herrenberg 2017 de Maximin Grünhaus. J'ai été étonné que pas mal de convives ne reconnaissent pas le cépage. Plusieurs n'avaient jamais bu de riesling allemand et ce fut pour eux une belle découverte.

Le second a une robe dorée intense. Le nez évoque les fruits blancs confits et le miel. La bouche est très ample, avec une matière ronde et moelleuse qui vous nappe tout le palais. La finale plutôt douce est dominée par des notes beurrées/fumées qui l'alourdissent un peu. L'effet séquence n'est pas très favorable à ce Vouvray demi-sec 2008 de Foreau qui paraît lourdaud après le riesling.



Puis vient le poulet aux champignons parfumés et saucisses thaï à la citronnelle, avec une première paire de vins rouges servis bien (trop ?) frais.



Le premier a une robe rubis translucide aux reflets tuilés. Le nez est plutôt discret (température basse) sur les fruits compotés et des notes balsamiques. La bouche est fine, élancée, déployant une matière soyeuse. Le tout est équilibré et digeste, descendant tout seul. La finale poursuit dans la finesse, avec de légers amers (noyau, écorce d'orange) et des épices.

Le second a une robe rublis moins évoluée et plus claire. La bouche est plus fine, plus élancée et plus fraîche. On en boirait des litres. La finale est un peu astringente, avec une grande persistance sur les épices.

Ce sont deux vins d'Emmanuel Reynaud du même millésime : Vin de pays du Vaucluse 2003 du domaine des Tours et Côtes du Rhône Pialade 2003. J'avais bu Fonsalette 2003 il y a quelque années : il était beaucoup plus marqué par la chaleur du millésime.



Une deuxième paire arrive rapidement, servie toute aussi fraîche.

Le premier a une robe grenat. Le nez est discret à cause du froid. On sent légèrement des fruits rouges et des épices. La bouche a un profil proche des deux vins précédents (fine et élancée) mais possède une matière un peu plus dense, au toucher doux, et une sensation de fraîcheur. La finale mentholée et épicée renforce cette impression. C'est très sympa ! Nous sommes sur un Gevrey-Chambertin Les Évocelles 2013 du domaine des Tilleuls.

Le second a une robe étonnamment trouble (ça fait très vin nature). Le nez est très fruité, sur la griotte , le poivre et la terre humide. La bouche est éclatante de fraîcheur , avec un fruit très intense qui vous immerge délicieusement. La finale est épicée et tonqiue, très gourmande. Un pur régal ! Bluffé je suis lorsque j'apprend que ce vin va sur ses seize ans : c'est un Charmes-Chambertin Vieilles Vignes 2004 de Jacky Truchot (j'ai cru comprendre que ses bouteilles sont devenues culte...).



Arrive ... une troisième paire, toujours à la la même température.

Le premier vin a une robe grenat sombre. Le nez est opulent sur les fruits confits. La bouche est ample, élancée, avec une matière soyeuse, sensuelle. Seule la finale un tantinet ferme obère un peu le plaisir. Mais c'est tout de même un très (très) beau vin. C'est un Nuits Saint-Georges 1er Cru "Clos de la Maréchale" 2005 de Jacques-Frédéric Mugnier.

La robe du second est plus claire, avec un nez nettement plus évolué (très sous-bois d'automne). La bouche est plus dense, plus puissante, un peu trop "sérieuse" à mon goût. La finale dévoile des tanins saillants pas trop agréables. J'accroche nettement moins. C'est un Pommard Les Vignots 1991 du domaine Leroy.

À noter que Thien nous a amené deux verres de Sophienwald (offerts par l'importateur) qui change totalement la donne sur les vins : les nez deviennent nettement plus complexes et les bouches plus harmonieuses.





Avec les fromages, deux nouveaux vins blancs



Le premier a une robe dorée. Le nez fait très "croûte de comté pas tout jeune", avec une touche de curry. La bouche est fine, aérienne, avec une belle ampleur et une bonne intensité aromatique. La finale gagne encore en intensité, persistant assez longuement. Sans surprise, c'est un vin jaune .... 2005 du Château d'Arlay (salut Alain !).



Le second a une robe jaune pâle. Le nez est fin, fumé, légèrement réduit. La bouche est ronde, fraîche, très pure, avec un côté réconfortant ; vous êtes bien, tout simplement ! La finale est nette, légèrement astringente, sur le citron et la mirabelle. Bluffé je suis une seconde fois : ce savagnin de 2012 est resté six ans en barrique sans le moindre soufre. Il ne montre pas le moindre signe d'oxydation (au contraire, il est réduit). C'est l'Étrange 2012 de Lucien Aviet.




Pour finir, un clafouti aux cerises de Montmorency,

avec deux susucres bus côte à côte




Le premier a une robe cuivrée. Le nez est riche, sur le caramel, les fruits confits, la truffe. La bouche est longiligne, avec une matière grasse, onctueuse, miellée, tout en restant bien équilibrée. La finale est nette et savoureuse, avec un retour du caramel et de la truffe. C'est un Jurançon l'Eminence 1993 de Bru-Baché.


Le second a une robe un peu plus claire. Le nez est encore plus expressif, et fait plus évolué avec ses notes d'encaustique. La bouche est plus fraîchue, plus ample et onctueuse, avec un superbe équilibre. La finale élégante prolonge ce sentiment d'harmonie, sur des notes d'écorce d'orange et de truffe noire. C'est un Sauternes 1990 du Château d'Yquem. Je l'ai préféré au Bru-Baché (mais je fus l'un des seuls).

En bonus, nous avons bu un vin nettement plus dense, plus riche, plus acidulé, plus .... bon, tout simplement (pas pris de notes). C'était Maria Juby 1997 de Patrick Baudouin.

Bon, eh bien voilà ce fut tout pour ce soir-là ;-) Merci à Thien et Christian pour leur accueil, et aux participants pour leur apports et leur bonne humeur !

Eric
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27 Juil 2020 20:48 #1

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Réponse de LoneWD sur le sujet Feux d'artifice du 14 juillet chez Thien

Je vais me répéter Eric mais ; superbe dégustation ! On sent la patte « Thien » en tout cas, les deux Reynaud ainsi que le Maria Juby !
Content que l’Etrange t’es plu.
Impressionné par la qualité des Reynaud 2003. Sur papier je n’aurai pas parier sur de tels profils vu le millesime (tu)

La dégustation fait très « remake » de notre venue à Paris chez Thien avec Oliv’ Arnould et Jean-Paul nous avions également eu droit à un Gevrey, un Yquem, un Étrange, un oxydatif et une doublette Reynaud). Quelle belle adresse (bisous Thien !) oo,

Rémy
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27 Juil 2020 20:56 #2

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Réponse de leteckel sur le sujet Feux d'artifice du 14 juillet chez Thien

Merci Eric pour le CR !
Très jolie dégustation en effet qui nous remet en mémoire celle de juin dernier (tu)
Et la vue rapprochée de ce saumon qui m'a l'air cuit à la perfection donne vraiment envie (aucun message subliminal Thien :whistle: zX )
@ Thien, bien joué de mettre l'Etrange d'Aviet après le jaune...c'est comme cela qu'ils le font goûter au domaine pour prouver, si c'était nécessaire, que ce vin ne craint pas grand chose au niveau aromatique !
Vivement se revoir bientôt :kiss:

ArnoulD avec un D comme Dusse
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27 Juil 2020 21:40 #3

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Réponse de tht sur le sujet Feux d'artifice du 14 juillet chez Thien

Merci pour le CR Éric !
Tous les rouges étaient trop froids car il faisait très chaud et je les ai collés dans la glace dans la baignoire. J’aurais dû les sortir un peu plus tôt.

J’ai aimé l’Yquem, mais il n’est qu’à l’aube de sa carrière. De fait il n’a pas encore développé les notes de safran et l’explosion d’aromes du 83 et 79 qu’on a goute récemment.

Thien

Thien
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27 Juil 2020 21:58 #4

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Feux d'artifice du 14 juillet chez Thien

Magnifique soirée, merci infiniment Thien, et non moins superbe compte-rendu, merci Eric ! Ca faisait des lustres que je n'avais pas participé à une telle soirée. Et rencontrer des Iacchosiens et LPViens de la première heure est toujours un plaisir.

Le Bourgeois-Diaz se goûtait fort bien, belle découverte, car la cuvée 3C que j'ai dégustée il y a 4 mois était beaucoup moins fraîche et intéressante que ce pinot meunier.
Le BdN d'Egly-Ouriet était délicieux, mais l'apporteur a pris un risque ;) pour une bouteille acquise aux enchères il y a quelques années. Mais est-on jamais déçu avec Egly-Ouriet ? Peut-être mais ça ne m'est pas encore arrivé.

Je partage dans l'ensemble les appréciations d'Eric, que je suis heureux d'avoir rencontré, ainsi que Laurent et Vinicius. Je connais Gilles depuis de nombreuses années, grand connaisseur et fameux dégustateur.
Sur le Brézé 2007, le caractère réduit/tourbé m'a évoqué Ganevat et suis parti sur un chardonnay type Grandes Teppes. Mais l'acidité, la structure aurait dû me conduire vers un chenin, si je connaissais encore mes gammes. Très beau et jeune Brézé d'un millésime que j'aime beaucoup !

Sur le riesling, très jolie découverte que nous a proposée Eric, je retiens la cuvée et le domaine, c'est délicieux. Non, ce n'est pas un Busch (que j'aime beaucoup aussi) (tu)

J'avoue avoir bien apprécié le Vouvray demi-sec 2008 de Foreau : je l'ai pris un peu en retard, étant resté sur le Brézé (comment ai-je pu dire Ganevat et pas Brézé ???). J'ai trouvé ce 2008 élégant, frais, de solide constitution, encore jeune, peut-être moins vif que le millésime pourrait le laisser penser. Très jolies notes de truffes en sus du fruit et des fleurs. L'équilibre m'a beaucoup plu.

Sur la doublette 2003 de Reynaud, deux jolis vins, classiques de la maison et très équilibrés. Pas de choc gustatif, mais une fraîcheur étonnante eu égard au millésime.
Les Bourgognes furent délicieux, mais éclipsés par le Charmes Chambertin 2004 de Jacky Truchot ! Quel choc gustatif et sensoriel, un grand 2004 est donc possible, d'un domaine disparu (vignes reprises par David Duband, si j'ai bien compris). Waouh ! Et encore mieux dans le Sophienwald, comme quoi un beau verre adapté à ces crus magnifiques est une aide précieuse, indispensable pour notre plus grand plaisir.
Le vin jaune d'Arlay 2005 est un beau classique, mais la claque est apportée par l'Etrange 2012 de Lucien Aviet : autre coup de cœur car c'est délicieux, dynamique et harmonieux, jeune et plein de fougue, mais fruité et accessible. Autre waouh !

Le Jurançon l'Eminence 1993 de Bru-Baché fut une jolie découverte, liqueur puissante, riche, délicieuse, à point , mais, pour ma part, moins élégante que le Yquem 1990, qui est encore en dedans, dans sa gangue et ne se livre que timidement. L'évolution dans le verre me semble un signe très positif pour ce 1990. Le 1988 se goûte apparemment mieux en ce moment. Ce vin rappelle que la patience est une vertu.
Le Maria Juby 1997 est fidèle à sa réputation, toujours aussi bon.

Superbe soirée, merci les amis !
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27 Juil 2020 23:18 #5

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