Bonjour,

N’ayant pu ouvrir de flacons qui me tenaient a cœur pour mes 30 ans l’année dernière (trop de monde pour ouvrir de belles bouteilles, pour certaines des exemplaires unique de ma cave), mes 31 ans sont l’occasion de réunir quelques amis et membres de ma famille, plutôt amateurs de bonnes choses, et donc de bon vins.

L’ensemble des vins ont été dégusté étiquette découverte au cours (ou juste avant) du repas.

Déjeuner

Champagne Krug Grande Cuvée.
C’est ma première rencontre avec cette cuvée. Je m’attends a un champagne puissant, racé, je trouve dans mon verre l’expression même de la finesse, la bulle est fine, peu présente, c’est tout en dentelle, le dosage est discret, avec une amertume en fin de bouche qui me fait beaucoup apprécier ce vin. A l’opposé de mes attentes, mais une très belle bouteille quand même !

Champagne Bollinger Grande Année 1989.
La on change de registre. La robe est d’un or jaune pure, le nez me fait tout de suite penser à un « vieux » bourgogne (ce qui me fait dire qu’il doit y avoir une bonne proportion de chardonnay …), des notes de brioche toastée, puis des notes miellées s’entrecroisent, la bulle est très discrète elle apporte juste ce petit plus d’excentricité, je lui trouve un équilibre parfait entre ce cote vineux et cette tension, la finale est longue, du pur bonheur. Assurément le plus beau vin de cette (longue) journée.

Chablis Grand Cru « Bougros » 2000 Domaine Fèvre
La couleur est jaune clair, le vin apparait peu évolué. Le premier nez est discret, sur de légères notes d’agrumes. En bouche, j’ai une impression forte de sucer du silex, un coté « métallique », très minéral. Puis, avec un peu de réchauffement, des notes franches de fruits de la passion apparaissent. C’est étonnant car il nous semble que les saveurs se succèdent et on arrive a clairement les identifier ! La longueur est plutôt moyenne mais correcte (Nous le regouterons en fin de repas pour accompagner les fromages, et c’est l’ananas qui dominera très nettement).

Meursault Premier Cru « Clos des Perrières » 2003 domaine A. Grivault
La robe est d’un jaune bien plus soutenu que le précédent vin, le nez est aussi plus expressif, qui mêle des notes légères de beurre et d’agrumes. En bouche, ca explose littéralement ! (en comparaison au vin précédent notamment). Il y a du gras et de la tension, un savoureux mélange des deux qui équilibre parfaitement le vin. Il est massif, emplie toute la bouche et dans le même temps possède une superbe fraicheur. C’est un superbe vin ! J’ai vraiment beaucoup aime cet équilibre entre gras et fraicheur, cette puissance bien maitrisée. Pour imager quelque peu ma pensée, je dirai que ce vin me fait penser a un « assemblage » de Meursault et de Puligny-Montrachet !

Cote Rôtie « La Mouline » 2002 Domaine Guigal.
La couleur est profonde, dense, le nez explose de fruits rouges et d’épices légères. La bouche vient confirmer ces impressions, la matière est belle, pleine de fruit, les tanins sont très bien intégrés, c’est un vin excellent. J’avais pas mal de doute aux vues des avis convergents que le millésime 2002 en Rhône était un « petit » millésime. Et bien cette cuvée est très bien réussi. Un de mes amis qui a bu plusieurs millésimes de cette cuvée a aussi été agréablement surpris.

Château Cos d’Estournel 1994.
La robe est d’un beau rouge rubis, le nez se distingue très vite par des notes a la fois de torréfaction (moka) et aussi d’un peu de verdeur (poivron). En bouche, on retrouve les mêmes caractéristiques, les tanins sont fondus, la longueur est moyenne. Il souffre cependant de la comparaison avec le vin précédent. Une petite déception pour celui-ci.

Sauternes Château Gillette 1946 (demi-doux).
Le vin sera carafé une quinzaine de minutes avant le service. La couleur est d’un bel ambre. Le nez est assez envoutant sur des notes très prononcées de caramel. En bouche, toujours le caramel avec des notes de jolies fruits que j’ai du mal a déterminer. Le vin a mange tout son sucre (c’est un demi-doux) et dévoile de jolis amers sur la finale. C’est toujours un moment spécial lorsque l’on ouvre de genre de flacons et je suis heureux de l’avoir partage avec les gens que j’aime.

Dans l’après-midi

Champagne Vouette & Sorbee Cuvée « Fidele »
La robe tire légèrement sur le rosé, on dirait presque un champagne rosé. Le nez est discret mais en bouche il se révèle un peu plus. C’est tendu, minéral, le dosage est très discret mais je trouve qu’il manque un peu de personnalité. Je lui préfère la cuvée « Blanc d’Argile ».

Champagne J Selosse Rose
On change d’univers. La robe est rose pale, la bulle est fine mais assez effervescente. Au nez, on perçoit très vite des petits fruits rouges (framboise), c’est vif. En bouche, c’est massif, la bulle adoucie cette attaque franche et directe. J’ai l’impression que la puissance est totalement maitrisée. J’ai peu d’expérience sur les champagnes roses, mais celui-ci m’a convaincu.

Le soir

Champagne Devaux Cuvée « Ultra D »
Le couleur est d’un jaune très clair avec quelques reflets verts. Le nez est discret (un peu frais au départ) et ne dévoile presque rien. En bouche, le vin est tendu. L’absence de dosage le mettant à nu, il dévoile une acidité assez prononcée, que j’aime particulièrement. C’est franc, vif mais je n’ai aucune sensation de verdeur. C’est un très beau champagne non dose.

Champagne Giraud Cuvée « Hommage a François Hemart »
La couleur est beaucoup plus soutenue, d’un beau jaune d’or. Le nez se présente sur des notes de brioche beurrée qui sont confirmées en bouche. Le champagne est plus dose que le précédent, ce qui lui donne un cote « sweet » qui plait beaucoup. Le bulle est discrète (mais présente), une finale avec de légers amers qui me font aimer ce champagne. Un rapport prix/plaisir magnifique a mon avis.

Puligny-Montrachet « Sous le Puits » 2000 domaine Louis Latour
Très peu de souvenirs pour ce vin (je commence a fatiguer a ce moment la). Il est agréable mais la longueur est plutôt moyenne et la finale sans relief. J’en regouterai prochainement pour vérifier.

Clos des Fées 2001 – Domaine du Clos des Fées
Pas grand-chose à dire, le vin est bouchonne ! C’est la troisième bouteille de 2001 bouchonnée sur un lot de 3 ! Rageant quand même

A noter que j’avais ouvert pour le midi un Château Leoville Las Cases 1978 qui était complètement mort (imbuvable). Je n’avais pas remarque mais il avait légèrement coule et le bouchon était complètement noirci. J’ai eu du mal à l’extraire. Je l’ai goute a plusieurs reprises mais j’ai vite compris qu’on ne le ranimerai pas.

Une formidable journée, avec de bien belles bouteilles, entouré des gens que j’aime. Amitié, convivialité, partage, que demander de plus ?

Cordialement
Sebastien

Bon anniversaire, Sébastien et merci pour ce beau compte rendu !

Bon anniversaire et Bravo pour le CR.
Très belle journée

Champagne Giraud Cuvée « Hommage a François Hemart » ,
nous avons dégusté ce Champagne en février, avec parmi nous des experts en Champagne, nous l'avons trouvé bien fait, mais quelconque....
à 35 euros, je trouve mon bonheur ailleurs...
Juste une remarque, Eric avait servi Salon 95 juste avant.
Je l'ai donc redégusté quelques jours après, même sensation...

Merci Oliv et Gautier (c'est ton prenom je crois non ?)

Laurent,

Quels sont les noms de ces experts que je m'empresse de ne pas suivre leurs avis (et donc leurs gouts) !
Treve de plaisanterie, c'est un Champagne que je bois de temps en temps et que j'apprecie beaucoup, j'aime sa vinosite et il me parle a chaque fois. En plus je le trouve regulierement a 30 euros ce qui en fait un bon RQP a mon avis. Mais encore une fois les gouts et les couleurs .....

Sebastien

Eric et Marie...

Sébastien à ce tarif tu as de belles cuvées, chez des vignerons champenois de talent.

Bon anniversaire !

Et merci pour ce beau compte-rendu

Mouline 2002 est une agréable surprise... Même le simple Chêteau d'Ampuis 2002 me semble excellent.

Bien cordialement,
Thierry

Sébastein,

Bon anniversaire,

milles excuses, j'aurais du commencer par celà...

Merci Laurent, il n'y a pas de soucis !

à ce tarif tu as de belles cuvées, chez des vignerons champenois de talent.
Je suis un peu derange par cette phrase car tu insinues que Giraud n'est pas un vigneron de talent ! Si je concois parfaitement que tu n'ai pas apprecie cette cuvee (ou que tu n'aimes pas les vins du domaine dans l'ensemble), j'ai plus de mal a comprendre ce jugement ..... Pour moi Giraud a du talent.
Ca ne m'empeche pas d'acheter d'autres cuvees a ce tarif chez d'autres vignerons qui ont aussi beaucoup de talent !

Thierry,

Merci beaucoup.
En effet, nous avons tous ete charme par cette bouteille. Qu'en est-il des Landonne et Turque du meme millesime ? Devrais-je les boire aussi assez rapidement, ou bien elles peuvent encore rester en cave quelques annees ?

Sebastien

Sébastien, je confirme, Giraud n'est pas un vigneron de talent tout simplement parce que ce n'est pas un vigneron ()
Il s'agit d'une Maison, certes petite mais tout de même.

Aucune animosité contre cette maison, je me régale d'esprit (entre autre), je leur ai déjà rendu visite et j'attends avec impatience de gouter les nouvelles cuvées "code"

Gautier (Bonne mémoire!)

Merci Gautier de cette precision, elle est importante.

Je me regale aussi de la plupart de leurs cuvees et que dire de Code Noir (un peu cher certe) .....

Sebastien

Merci à Gautier d'avoir précisé ma pensée.

Je me suis d'ailleurs étonné de voir le titre du thread pour cette maison champenoise...

"Henri Giraud : un domaine champenois rare"

Pas compris...

Une bien belle dégustation Sébastien

J'aurais quant à moi placé le Cos avant la Côte Rotie.
La Mouline étant un vin extrêmement opulent, puissant et démonstratif.

Passer après un vin de ce calibre est difficile même pour un grand St Estèphe. On peut avoir l'impression que le vin est court, alors qu'il ne l'est pas, tant la mémoire olfactive du vin précédent peut-être forte.

Cordialement,

Jean-Aubert

Jean-Aubert,

J'imaginais La Mouline sur le fruit et d'une puissance moindre vu le millesime. Je pensais aussi le Cos plus evolue sur des notes tertiaires et plus ample, profond.

La degustation m'a donne tort et effectivement, si cela se represente je les inverserai.

Cordialement
Sebastien

Millésime78 écrit:
Bonjour,

Champagne Bollinger Grande Année 1989. La on change de registre. La robe est d’un or jaune pure, le nez me fait tout de suite penser à un « vieux » bourgogne (ce qui me fait dire qu’il doit y avoir une bonne proportion de chardonnay …), des notes de brioche toastée, puis des notes miellées s’entrecroisent, la bulle est très discrète elle apporte juste ce petit plus d’excentricité, je lui trouve un équilibre parfait entre ce cote vineux et cette tension, la finale
est longue, du pur bonheur. Assurément le plus beau vin de cette (longue) journée.

Plus de 40% me surprendrait...Quoique cette année, étant donné l'orage qu'il y a eu à Aÿ...

STéphane

Stephane,

C'etait plus une impression qu'une affirmation. C'etait mon ressenti a ce moment la. Je ne suis pas alle verifier mais je vais essayer de me renseigner.

Cordialement
Sebastien

Bon anniversaire.

Champagne Bollinger Grande Année 1989.
La on change de registre. La robe est d’un or jaune pure, le nez me fait tout de suite penser à un « vieux » bourgogne (ce qui me fait dire qu’il doit y avoir une bonne proportion de chardonnay …)

Il y a toujours une dominante de pinot noir dans GA (65% environ varie un peu d'un millésime à un autre)

Champagne Giraud Cuvée « Hommage a François Hemart »

.
C'est l'ancienne cuvée François Hémart brut qui ne m'avait pas convaincu à l'époque.
La cuvée Réserve était par contre beaucoup plus réussi. (il me reste une bouteille il faudrait ma mettre face à code noir pour rire)
Mais c'était avant les délires de prix de code noir.
Sinon effectivement c'est un NM. (Négociant Manipulateur) mais de là à dire que tout les NM sont des maisons il y a un pas que je ne franchirai pas car je connais des contres exemple. Exemple Francis est un vigneron mais pour des problèmes de statut il est en NM.

Champagne Vouette & Sorbee Cuvée « Fidele »
La robe tire légèrement sur le rosé, on dirait presque un champagne rosé. Le nez est discret mais en bouche il se révèle un peu plus. C’est tendu, minéral, le dosage est très discret mais je trouve qu’il manque un peu de personnalité.

oO je n'ai jamais vu une cuvée fidèle tiré sur le rosé.
Vieil Or avec des reflets orangé je veux bien mais rosé...
En réalité il n'est pas dosé.
Et je présume qu'il n'a pas été ouvert à l'avance. Car il a besoin de temps pour s'exprimer.

Champagne J Selosse Rose
On change d’univers. La robe est rose pale, la bulle est fine mais assez effervescente. Au nez, on perçoit très vite des petits fruits rouges (framboise), c’est vif. En bouche, c’est massif, la bulle adoucie cette attaque franche et directe. J’ai l’impression que la puissance est totalement maitrisée. J’ai peu d’expérience sur les champagnes roses, mais celui-ci m’a convaincu.

C'est clairement un rosé à part en champagne. Car il est vineux mais à 90 % de chardonnay de la cote des blancs et 10% de rouge d'Ambonnay (Rouge vinifié par Francis Egly).

DarthTux écrit: Champagne Vouette & Sorbee Cuvée « Fidele »
La robe tire légèrement sur le rosé, on dirait presque un champagne rosé. Le nez est discret mais en bouche il se révèle un peu plus. C’est tendu, minéral, le dosage est très discret mais je trouve qu’il manque un peu de personnalité.
oO je n'ai jamais vu une cuvée fidèle tiré sur le rosé.
Vieil Or avec des reflets orangé je veux bien mais rosé...
En réalité il n'est pas dosé.
Et je présume qu'il n'a pas été ouvert à l'avance. Car il a besoin de temps pour s'exprimer.

Sur la couleur, il y avait vraiment consensus sur le fait qu'elle tirait sur le "rose sale" mais rose tres clair bien entendu ....... nous avons ete surpris d'ailleurs. Effectivement il n'est pas dose je suis alle voir sur le site mais seulement apres avoir ecrit mon CR ..... J'en ai encore en cave je regouterai !

Champagne Bollinger Grande Année 1989.
La on change de registre. La robe est d’un or jaune pure, le nez me fait tout de suite penser à un « vieux » bourgogne (ce qui me fait dire qu’il doit y avoir une bonne proportion de chardonnay …)
Il y a toujours une dominante de pinot noir dans GA (65% environ varie un peu d'un millésime à un autre)

Comme indique plus haut, c'etait mon ressenti ce qui en aucun cas ne certifie qu'il y a une domainante de Chardonnay. Mais j'avais vraiment l'impression d'avoir affaire a un vieux Bourgogne evolue. En tout cas c'etait magnifique.

Merci pour toutes ces precisions, je ne me lasse pas d'en apprendre tous les jours grace a LPV.

Cordialement
Sebastien

Tres tres belle degustation Seb, Tres porte champagne, mais dois je etre etonne ?! A la prochaine,

Seb

Beau compte rendu qui fait envie. Je trouve le choix des vins pertinent, bref on sent une dégustation bien pensée et aboutie.
Par rapport au choix de La mouline avant Cos , qu'en est il de la préparation??? Avais tu ouvert tes bouteilles à l'avance? Goûté à l'avance ? Quelque fois cela permet d'éviter certains " pièges"... En plus le fait d'ouvrir une bouteille 3 ou 4 heures avant ne peut qu' améliorer le contenu (dans le pire des cas un vin ouvert et explosif dès le départ restera en l'état...).
Vivement les 32 ans j'imagine !
Cordialement
Florent.

Bonjour Florent,

J'ai pas mal reflechi en effet aux vins que je voulais ouvrir et ai pas mal "travaille" mes accords mets-vins ainsi que les enchainements (pour le dejeuner surtout - le reste de la journee etant plus decousu). J'avoue que j'y ai trouve un grand plaisir !

En ce qui concerne La Mouline et le Cos, je les ai ouvert 2 bonnes heures avant de les servir et comme La Mouline me semblait pleine de fruits cependant que le Cos degageait deja des notes tertiaires assez marquees, j'ai pense que cet ordre avait du sens. De toute facon, ils ont ete servi a la suite ce qui fait que l'on a pu les boire ensemble par la suite.

Et comme tu dis, vivement les 32 ans, j'ai jamais ete aussi presse de vieillir moi -D

Sebastien

Thierry,

Je te confirme la grande qualité du Chateau d'Ampuis en 2002. Voir le post dégustations à cette adresse : lapassionduvin.com/p...

La bise
Kevin

J'ai eu personnellement eu beaucoup de mal avec Ampuis 2002: 36 mois de fût sur une petite année, j'ai eu l'impression de lécher chaque cm2 d'un tonneau.
Mais cela remonte un peu (et ce n'était qu'une bouteille), le boisé s'est peut être calmé.

Gautier

je confirme ta sensation de bois qui restait au nez en novembre dernier Gautier. Mais la bouche n'était plus dominée par l'élevage et surtout la matière était impressionnante pour ce petit millésime.

Comme Gautier, je pense que dans les petits millésimes, l'élevage se fait un peu trop présent sur cette cuvée (et sur d'autres) chez Guigal. C'est bien entendu flatteur dans les premières années, mais ensuite...

Luc